Être homo est un crime ?

avatar contributeur Beee
Beee
08/01/2025 à 17:09

Comment faire son comming out dans une famille qui ont des valeurs chrétiennes et qui les respectent au pieds de la lettre ? Et en Afrique en plus. Mission Impossible ou le tout pour le tout ? Par ou commencer,quel approche utiliser ?

Commencer à faire des rencontres ?
avatar contributeur Karinem
Karinem
08/01/2025 à 17:34

Difficile de répondre, si ce n'est que te dire qu'il y a parfois des familles très conservatrices qui acceptent, mettant l'amour familial au dessus des principes religieux, mais ce n'est pas toujours le cas malheureusement.

Par où commencer ? tout simplement leur dire, tenter le tout pour le tout comme tu le dis. Mais seul toi peut savoir si tu peux/souhaites prendre le risque. Seul toi peut savoir s'ils seraient peut être prêt à accepter, si tu veux prendre le risque d'être rejeter par ta famille pour mieux t'affirmer et vivre ta vie.

Désolée si ma réponse n'est pas d'une grande aide mais je te souhaite de trouver tes réponses.

avatar contributeur Reloteb
Reloteb
12/01/2025 à 08:04

Au vu de la ville où tu es selon ton profil.

Je comprends intellectuellement d'un point de vue rationnel que tu craignes de faire un coming out dans une famille conservatrice.


Est-ce que tu crains de d'être envoyé quelque part pour subir une thérapie de conversion avec l'église à laquelle appartient ta famille ?


Est-ce que tu crains des poursuites judiciaires en cas de découverte vu que dans ton pays c'est une possibilité théorique d'après ce que je sais ?

avatar contributeur de Nujabes
Nujabes
12/01/2025 à 10:52

Citation de Beee #525863

Bonjour,

Tout dépend de ce que vous mettez symboliquement dans le coming-out; pourquoi il vous est nécessaire de le faire, si cela est pour vous incontournable et s’il est une condition non-négociable à votre accomplissement.

Il y a un culte autour du coming-out que je trouve sain de questionner; visibiliser son orientation sexuelle doit rester un choix personnel et non un diktat pour être validé.e ou considéré.e en tant que « vrai gay », « authentique lesbienne », « officiellement bi », « réel.le trans » (…). Dans certains cas, le coming-out emprisonne et isole plus qu’il ne libère…

Le fait de s’outer comporte son lot de risques d’agressions, de discriminations ou de poursuites pénales, plus ou moins élevé en fonction de sa localité. Dans ce contexte, ce ne sera jamais un problème de choisir de se protéger plutôt que de s’affirmer.

De manière tout à fait personnelle, m’est d’avis que le coming-out n’est pas nécessairement une étape indispensable, et ce pour un panel de raisons qui tienne à des choix personnels et/ou à des contraintes extérieures.

Il n’existe pas de règle figée ou normative pour vivre sa sexualité avec épanouissement; certaines personnes rayonnent sur ce plan sans pour autant être passées par la case « coming-out ».

Là encore, tout dépend de la place et du symbole que vous donnez à cette étape pour les besoins de votre propre réalisation.

Bon courage 🌻

avatar contributeur de Stefrem
Stefrem
07/02/2025 à 14:43

"J'aurai préféré que tu sois condamné à mort mais réduit en prison à vie, plutôt que gay"

Ainsi me dit ma - sainte -mère, non quand je fis mon coming out, mais bien plus tard quand à plus de 45 ans, en tête à tête, après avoir été la veille au champagne l'annonce de mon mariage (gay)avec mon conjoint depuis déjà quelques années, je lui expliquais le sens que j'y donnais: à la fois politique (au sens de montrer l'exemple) et spirituel (le rôle des gays dans la Création, et notamment l'exégèse de ce verset si obscure de Matthieu 19:12

La voyant dans un état de détresse intérieure réelle, je me suis contentée de lui poser la main sur son bras en lui disant : "Maman, je ne t'en veux pas, je t'aime et continuerai à t'aimer comme tu es"

Depuis, et de plus en plus alors qu'elle avance vers la mort eu égard à son âge, je suis devenu en quelque sorte son "confident spirituel" car elle connait mes engagements à la fois associatifs et spirituels envers les gays, y compris en écrivant des articles "théologiques", notamment sur "Fiducia Supplicans"

Qu'en tirer de manière opérationnelle (pour un jeune adulte comme toi)?

1) D'une part, le Coming Out pour le Coming Out, c'est à dire, la seule affirmation de soi dans un univers hostile sans contextualisation et finalité, est susceptible d'être interprétée comme une provocation et engendrer des conflits. D'autre part, le rejet de son homosexualité par peur d'être rejeté conduisant à se forcer à une vie d'hétéro, est un reniement qui conduira à une perte de plus en plus grande de l'estime de soi (je sais, c'est par quoi j'ai commencé avant de décider de divorcer - de ma femme - et faire mon coming out à 35 ans)

2) Clarifions : on parle d'orientation sexuelle, d'identité de genre, mais peu de nature d'être. Je m'explique. Un hétérodoxies peut coucher avec autant de mecs qu'il veut, cela ne fera pas de lui un gay; et un gay peut coucher avec autant de meufs qu'il veut, cela ne fera pas de lui un hétéro. C'est le même phénomène que pour les gauchers : il peut apprendre à se servir de la main droite, mais cela ne le transformera pas en droitier, il acquerra juste une CAPACITE d'ambidextre dont il se servira quand il sera nécessaire. D'où la totale innefficacité de toute "thérapie de conversion" sur le fond, qui en revanche sur la forme détruit psychologiquement

Etre gay c'est donc une manière de voir et percevoir le monde... qui se traduit notamment par une attirance affective pour le même sexe... qui n'est que reflet d'une nature plus profonde et innée

3) Paradoxe: il y a une prévalence dans le temps; l'espace, les origines sociales, les traditions d'une proportion de gauchers (autour 10%) et de gay (autour de 5%). Occurence non récessive (sinon elle aurait disparue) et non pathologique (sinon elle aurait disparue aussi). Occurrence naturelle, et même Créationnelle. Occurrence difficile à vivre (évidemment bien plus dans certains espaces temps que d'autres). On peut s'accepter ou se renier, cela ne change rien sur le fond, mais cela change évidemment notre manière de vivre et donc d'être heureux ou malheureux

4) Pour en revenir au Coming Out en général et aux parents en particulier, il y a 4 grandes peurs de leur coté : (i) personnelle (qu'ai je fait de mal pour mériter cela d'une part, et d'autre part : je n'aurai pas de descendance) ; (ii) culturelle et sociale (que vont dire les gens) ; (iii) "religieuse" (enfin mauvaise interprétation de la religion car si il y a une constante créationnelle, alors c'est naturel) : il est "maudit" et il faut que je sauve malgré lui; (iv) affective : il va être malheureux et misérable car ce n'est pas une vie

C'est de cette dernière peur qu'il convient de s'occuper en premier lors du Coming Out, et pour cela il est préférable d'avoir construit sa propre autonomie financière et affective si l'on est dans un contexte structurellement homophobe

5) Il y a un livre facilement lisible et éclairant de Guillaume Cizeron (champion olympique de patinage, racontant en quoi l'acceptation de son homosexualité lui a permis de devenir justement un champion). Pourquoi ? Parce que si la Vie produit des gays (et des gauchers) c'est pour assurer une diversité des solutions pour garantir des points de vue différents et donc protéger la capacité d'évolution. Car il nous revient de PRODUIRE des points de vue et solutions nouvelles quand tant d'autres se contentent de REPRODUIRE les mêmes comportements / réponses et solutions

https://www.amazon.fr/plus-belle-victoire-Guillaume-Cizeron/dp/237448324X

DONC: non ce n'est pas un crime que d'être gay, ce n'est pas une maladie, une dégénérescence

En même temps ce n'est pas simple et en particulier dans certains contextes

D'où l'importance de savoir que l'on n'est pas seul, et de pouvoir en parler avec des personnes de confiance d'abord avant de faire tout coming out

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