Sans toi plus rien ne vit, plus rien ne brille. Assise nue sur la pierre froide et rugueuse de ton lit, je songe à toutes ces choses qui nous ont ouvert les portes de la décadence, nous promettant jouissances perverse sans remords, sans regret moral. Etendue la peau frigorifiée, je me remémore les bruits d'ambiance et de l'aisance. J'aimerais encore que nous déversions l'une sur l'autre tant de torrent passionnel. D'étancher notre soif immorale, d'apaiser le feu qui nous brûles. Elixir divin, gage d'un partage absolu. Debout à côté de ton corps au teint légèrement olivâtre reposant dans ta prison de granit, je t'observe, comme si souvent je l'ai fait lorsque tu étais chaude et ta poitrine soulevée par la vie. Mais cette nuit, tu es si belle, calme et paisible, l'air sereine. J'attend que tu lève les paupières, que d'une main tu me caresse écartant tes lèvres pour libérer ta jouissance. Je te vois là, dans ton lit de pierre, entourée de ta sombre chevelure aux couleurs désormais mates. Ta bouche s'ouvrant sur un gouffre, un lac sans fond, glacé et asséché. Je t'assied, seule ta mollesse m'oppose une résistance. Tes jambes sont noircies jusqu'à tes cuisses. Ta vulves se perd dans des teintes verdâtres et violacées. Tu es si désirable, totalement abandonnée à mes soins, j'entend l'écho de ton " viens plus près ". Ma langue se dirige entre tes jambes, dégageant des effluves qui empoisonnent mes sens, brûlent le peu d'humanité qui me reste. Dépourvue de rationalité, je te lèche avec avidité, ouvrant toute grande ma bouche sauvage. Avec douceur, je m'étend à tes côtés, on es enfin réunies, dans un contact charnel au delà de la mort. Je me sens macabre, écoeurante. Je fixe ton visage, attendant que tes bras s'enroulent sur moi, mais rien ne se passe. Mes yeux se referment sur ton visage juste au moment ou tu te retournes vers moi souriante, des étoiles dans les yeux et une main dans tes longs cheveux, m'accueillant à jamais à tes côtés dans la mort.
Je trouve que tu as ce style si particulier qui parvient avec justesse à extraire, de la plus morbide des scènes, ce qui a de plus beau et de plus vivant.
Il s'en dégage quelque chose d'assez indescriptible, en fait. Et comme je te le disais, j'ai dû chercher mes mots pour exprimer mon ressenti, même si je ne suis toujours pas sûre d'être parvenue à le faire. Quoi qu'il en soit, je suis fan :)
Belle écriture, beaucoup d'émotions dans un sujet un brin dérangeant, un sentiment d'étrangeté, un malaise adouci par les mots, une indescriptible sensation ambiguë
Citation de Multicolore #341806
Merci de ton commentaire Multicolore
Écrit dérangeant, troublant. J'ai du le relire pour m'imprégner. Je me suis sentie sale.
Puis je l'ai relu. Et la beauté du texte a primé.
Aussi étrange que cela peut être, j'ai aimé.
Étendue livide, sans vie, perdue dans une
Marre de sang dégoulinant de toute part
J'attends immobile dans une lueur vide
Qui m'a accueillie cette nuit sombre où d'un
Coup de cutter sur ma peau j'ai purgé toute
Ma rage et ma passion de vivre, fatiguée
De répèter sans cesse la même routine,
Les mêmes erreurs et espèrant qu’un jour
La douleur, l'angoisse et la peine s'efface.
Mais il ne reste que l'obscurité et la mort
Mon esprit est là au dessus de moi
Il me regarde d’un air sournois
Et attends son heure pour se venger
De mon geste qui l'a expulsé de ce corps
Ce mannequin désarticulé pathétique
Ce visage à tout jamais fermé
Qui a retiré tout espoir de la revoir
Elle qui faisait le jour et la nuit
Sur cette jeune fille jadis éprise…
Merci à toi multicolore et à Anubis de m'avoir inspirée 😊 bon dimanche
Tu touches au fantastique... Glauque et dérangeant en surface à la lecture... Il suinte une idée plus profonde qui au delà de convaincre... Donne à réfléchir : même la mort n'enlève pas tout... Ni passion et amour quand il dévore... Là n'est seulement que mon interprétation... Superbe...
….L’orgasme insondable
non mesurable
Non comparable
la petite mort …
Vos textes sont magnifiques
Anubis et Gislu
Merci …
Merci à toi d'avoir lu mon texte Santana