Salut a tout le monde,
Drôle de réflexion pour un mardi soir mais ça m'empêche de dormir.
Je ne sais pas pourquoi j'ai l'impression que la génération née entre les années 1990 et 1997 fait partie d'une génération qui a été utilisée comme test.
Pour donner une explication un peu plus rationnelle a ce ressenti voilà ce que je constate :
dans mon travail (ingénieure informatique) plusieurs générations se côtoient.
Une 1ere génération de personnes d'une cinquantaine d'années qui commence à être larguée mais qui semble intégrée et satisfaite de la société et sa place dedans.
La suivante composée de personnes dans les 31 à 40ans qui semble suivre les codes et avoir les dents qui rayent le parquet.
Ensuite vient cette fameuse génération mais je reviendrais a celle ci après.
Et enfin une génération plus jeune qui semble déjà parfaitement intégrée alors qu'elle vient d'arriver. Cette génération est celle qui est corvéable à merci et qui suit les règles formellement même en constatant l'idiotie derrière.
Quand à la fameuse génération mon sentiment (a la fois entre ce que je vois autour de moi et le fait d'en faire partie) est que :
on a voulu nous faire tester les nouvelles technologies mais en nous éduquant dans les règles de l'ancienne génération
on est souvent malheureux parce qu'on a tenté de formater nos émotions
J'ai du mal à mettre des mots tellement que ce sentiment est difficile à décrire.
Bref si je pouvais avoir des réponses constructives qui pourraient me dire si je fais fausse route, si ma vision est trop étriquée ou si d'autres personnes partagent ce sentiment ça m'intéresserait énormément.
Léa.
Citation de Chen Chen [#331022](Nous ne sommes plus perdus, car on n'a qu'une issue.)
😢 😵 😡
J'ai failli avoir une larme à l'oeil !!
Sacrifié au nom de quoi ?
Car okay nous somme ceux qui avons vue venir petit a petit notre monde actuelle, on est les derniers avant 2000 qui avons sans doute un pied dans le monde d'hier qui s'apprete a évoluer avec méfiance et celui on l'on nées dans l'évolution.
En quoi ce recul fait de nous des sacrifiés ? 🤔
Citation de LadyBloodT [#331020](on est souvent malheureux parce qu'on a tenté de formater nos émotions
lorsque le carcan est trop lourd à porter la rébellion éclate en étant aveugles et sourds à l'entourage.)
J'étais pas en métropole a ce moment la alors ne serais pas dire sur le formatage ...!
J'ai aucun problème de carcan... mon cerveau fonctionne tres bien pour faire la différence entre un 🤡 et un 🤓
Bonjour LadyBloodT,
Merci pour ton post ! Je fais également partie de cette génération (je suis née en 1993) et partage globalement ton ressenti.
Quand je pense aux différentes générations que je côtoie, notamment au travail, j'ai l'impression qu'il existe deux grands domaines dans lesquels les générations se différencient :
le maniement des outils technologiques (et leur place dans le travail quotidien) : dans mon travail, les différences entre générations sont assez flagrantes en matière de "nouvelles technologies" (plus si nouvelles que ça depuis le temps d'ailleurs ... 😅 ). La génération de mes "boss" (la cinquantaine généralement) par exemple, bien qu'obligés d'utiliser l'outil informatique, privilégient toujours les méthodes "traditionnelles", quitte à ce qu'elles soient bien plus chronophages et très peu pratiques pour le reste de l'équipe (la période de confinement et de télétravail permet de se rendre compte, de manière parfois un peu cocasse, de ce décalage entre générations 😆 ).
Je pense qu'on est une génération qui n'a pas envie de se tuer - littéralement - à la tâche, non pas par fainéantise mais plutôt par prise de conscience que notre épanouissement personnel ne se trouve pas toujours dans notre travail, voire, en poussant parfois l'analyse plus loin, que notre travail peut être complètement vide de sens. La prise de conscience peut parfois être brutale et difficile. Nombre de jeunes entament une réflexion en profondeur sur leur vie après "seulement" quelques mois ou années de travail.
J'avais parlé une fois, quand j'étais en stage, à une personne d'environ 50 ans, qui était au plus haut niveau hiérarchique dans mon travail et m'expliquait qu'elle ne comprenait pas que nous, "les jeunes", n'étions pas prêts à travailler 50-60h/semaine sans sourciller, que "c'était le jeu" si on voulait avoir une position plus confortable par la suite et que les générations précédentes étaient de toute façon passées par là et avaient suivi ce schéma (comme si le fait que cette situation ait existé depuis des dizaines d'années la légitimait et la rendait acceptable... 🤔 ).
J'ai l'impression qu'on tente de redonner une place à notre vie personnelle, bien souvent sacrifiée par les générations précédentes sur l'autel de la carrière. Les carriéristes existent encore dans notre génération bien sûr, mais il me semble que se dégage quand même globalement une certaine prise de conscience de l'importance d'être épanoui.e et d'avoir un travail "qui a du sens" à nos yeux. Cette question de l'épanouissement et du sens du travail me paraissait moins présente il y a quelques années où la logique dominante était surtout la suivante : il convient de travailler pour avoir un bon travail, qu'importe les sacrifices que cela demande.
Le problème de ce décalage entre générations réside ainsi dans le fait que si nos mentalités ont évolué, celles de nos employeurs pas forcément, pas facile dès lors de se sentir totalement en phase avec eux.
Merci pour toutes les réponses déjà exposées.
Citation de Chen Chen #331022
J'ai prise le prisme du travail parce que c'est celui où je voies le plus de générations se cotoyer. Mais j'ai cette vague impression (et là je vais prendre ma vie personnelle en exemple) que c'est dans l'ensemble de la société qu'on s'adapte mal.
Je suis transgenre, mon frère est gay, mon (défunt) chéri était handicapé. J'ai des ami(e)s de tout bord, de tout genre et pourtant quand je discute avec eux la chose qui ressort vraiment c'est qu'on se sent décalés. Décalés des générations précédentes qui avaient des valeurs qui sont restées les mêmes. Décalés des générations suivantes qui semblent se complaire dans un consumérisme de tout (matériel, affectif,...).
Effectivement notre jeunesse nous donne un atout d'apprentissage, mais cela me donne encore plus la sensation d'être en décalage. Pour donner quelques exemples :
Je suis loin d'être juriste cependant pour réussir à démontrer à des personnes dans des domaines je me suis intéressée au droit et j'ai pu obtenir ce qui est juste et nécessaire.
Dans les 2 cas on me (nous) regarde bizarrement car "on ne suit pas la règle tacite" même si elle est contraire à nos valeurs ou la légalité.
Citation de Legrand #331032
J'ai peut être mal choisie le mot en utilisant sacrifiée mais cette impression est dur à décrire, celle d'être entre 2 chaises et où l'on ne sent sent ni à l'aise dans celle des anciens, ni dans celle des suivants et au final ni dans la notre.
Citation de Bikette #331033
Mais est-ce que ce sentiment de décalage ne t'apparaît qu'au travail ou dans la vie en société de manière plus générale?
Serait-ce parce qu'on cherche à donner un sens à notre vie, nos activités que ce décalage apparaîtrait?
Et pourquoi ais-je l'impression que les générations suivantes ne se posent pas ces questionnements?
Bref vue que c'est un sentiment que j'ai peut-être que chercher à lui donner sens ou le rationnaliser relève de l'impossible mais vos points de vue sont intéressants et nourissent ma réflexion.
Bonjour,
Sujet très intéressant qui concerne chaque génération;
J'ai 53 ans, j'ai eu le téléphone fixe filaire avec un cadran qui tourne à 10 ans et je n'étais ni la 1ere, ni la dernière, idem pour la TV couleur.
En 1990, j'ai eu un mémoire de 100 pages à faire, parmi les étudiants, j'étais la seule à avoir un ordinateur, car ma belle-mère était prof de maths, passionnée et formée et formatrice en info. Les ordi étaient hors de prix et inconnu du grand public, c'était réservé aux pros. Ma belle-mère disait déjà à cette époque que ces élèves en savait plus qu'elle...
Dans ma promo, une des étudiantes étaient en reconversion pro, Elle était cadre à la CPAM et ne s'était jamais servi d'un ordi. Elle a investi à cette époque dans une machine à écrire qui enregistrait une phrase, tu la voyais sur petit écran, tu pouvais corriger et lancer la frappe et c'était un vrai coût.
Les autres ont écrit avec un stylo sur papier et ont payé des secrétaires/dactylographes 10 Francs la page, si si... en 1990, 30ans seulement!
J'écrivais aussi au stylo sur papier, saisissais ensuite avec l'avantage du traitement de texte (sous DOS) qui me permettais, au miracle! toutes corrections, réajustement de l'ordre des pargraphes... ce que tout utilisateur d'aujourd'hui fait sans avoir de stylo et ne se pose aucune question de mise en page...
Alors oui, vous qui êtes nés avec l'ordinateur familial dans le salon, joué à Adibou et eu internet en limité à vitesse tortue, vous avez des connaissances technologiques, un rapport à la technologie totalement différent de nous les 50naires.
Vos collègues ingénieurs info ont fait cette révolution technologique, font partie de ceux qui ont vécu cette histoire. Aujourd'hui, je suppose qu'ils sont contents, fiers de leur place dans l'entreprise. Certainement conscients d'être dépassés, ils font avec ce qu'ils ont car s'ils perdent leur poste où ils sont bien intégrés, c'est chômage jusqu'à la retraite... Qui embaucherait un vieil ingénieur info aujourd'hui??
Cet éclairage historique de la technologie pour vous permettre de relativiser et ne pas nous en vouloir d'être moins à l'aise que vous. Ma grand-mère a connu l'arrivée de l'électricité dans les maisons, imaginez le décalage...!
Concernant le formatage des émotions, pas sûr que ce soit pire maintenant... que les carcans soient lourds et selon nos tempéramments nous pèsent et font réagir sans toujours tenir compte de notre entourage, gérer ses émotions n'est pas toujours simple, s'en rendre compte et tenter de prendre du recul peut aider à mieux faire vivre les évènements.
Indivuellement nous pouvons refuser ces carcans en nous ouvrant à toutes situations, à toutes personnalités, sans nier d'avoir des préjugés pour mieux les contrecarrer, en espérant que nos comportements, nos idées fassent boule de neige en éduquant, par l'exemple, la bienveillance et l'ouverture envers tous autour de nous.
Ne serait-ce pas tout simplement la roue du temps qui tourne, et vous vous retrouvez à devoir prendre le relais...
N'ayez aucune crainte, ayez confiance en vos analyses, réflexions, choix de vie... Indignez-vous!
Bonne journée
En principe une génération c'est plutot 25 ans, et chaque génération a ses propres opportunités et sans doute sacrifices.
Mais c'est vrai que dans de nombreux domaines, notamment informatique, les techniques évoluent significativement en 10 ans, parfois même d'une promo à l'autre.
En France on étaient plutot chouchoutés, même si l'entrée sur le marché de l'emploi était souvent devenu difficile.
Les vrais sacrifiés c'est bientot qu'on va les voir avec une crise économique probablement sans précédent depuis presque un siècle.
Dans ce contexte les gens déjà formés, sachant prendre des responsabilités, fournir un effort soutenu, et encore jeunes, ne sont pas les plus mal placés. En tout cas à mon avis.