Bonjour à tous.
J'aimerais témoigner de mon histoire personnelle.
J'ai appris il y a quelques jours seulement que j'avais trés probablement été violé autour de mes cinq ou six ans.
C'est mon frère, qui avait lui aussi enfoui cet évenement (il avait alors neuf ou dix ans) qui l'a ressorti soudainement, suite à une concordance d'évenements.
Nous étions en exterieur, livrés à nous-meme sur une piste de luge. Mon frère a vu un homme m'enmener, a attendu longtemps, inquiet de ma disparition. Je suis revenu longtemps aprés, tout seul. Je ne parlais plus et je me suis meme mis à bagayer.
Je n'en ai pour l'instant aucun souvenir (ou alors quelquechose de trés trés flou et diffus).
Je suis heureux de le savoir, car cela m'éclaire et m'apporte beaucoup de réponses sur mon parcours, mon enfance perturbée et ma sexualité tellement violente et décousue. J'ai le sentiment que je vais pouvoir vivre les choses de façon apaisée maintenant, sans toutes ces distorsions interieures qui me rendaient fou à force de les subir.
J'avoue que depuis quelques années, j'en été arrivé à ce pressentiment que quelque chose de violent s'était passé dans mon jeune age.
Voilà pour ce témoignage.
Si quelqu'un a des éléments sur la mémoire traumatique ou tout autre commentaire ayant trait à ce sujet, ou encore un parcours similaire, je serai ravi de vous lire.
Merci de m'avoir lu.
Salut Mimoza
Mon histoire n'est pas similaire parce que j'en ai des souvenirs même si j'en ai occulté beaucoup, notamment comment tout a commencé. En gros, lorsque j'avais 7 ou 8 ans, mon voisin de 16 ans me tripotait régulièrement et m'embrassait (avec la langue beurk).
Personne n'en a jamais rien su, je n'en ai parlé qu'aux deux personnes qui ont partagé ma vie : Le père de mes enfants et ma compagne.
Ma vraie sexualité a commencé beaucoup plus tard, avec des hommes d'abord et c'était loin d'être satisfaisant. Même si j'avais envie mon corps ne répondait pas du tout et les baisers me dégoutaient toujours autant. Et je n'allais tellement pas bien dans ma tête que mon corps somatisait.
Jusqu'au jour ma véritable orientation m'est tombée dessus. J'ai rencontré ma chérie, au début tout allait bien, c'était super. Mais au bout d'un certain temps, entre le stress avec mon ex et le boulot, le trauma s'est réveillé et j'ai fait une dépression. Le psy m'a aidé, surtout bizarrement en me disant que c'était normal que je déprime à cause d'un truc vieux de plus de 30 ans.
Maintenant est-ce que je suis homo à cause de ce qui m'est arrivé ? Bonne question, merci de l'avoir posée ! Ce que je sais c'est que mon corps est plus libre et que j'en suis même arrivée à aimer les baisers.
Tout ça pour démontrer que si ton esprit a tout oublié ton corps lui se souvient. La violence dont tu parles dans tes rapports sexuels est peut-être le reflet de ce que tu as connu.
Je ne saurais trop te conseiller de consulter un psy afin d'essayer de tout faire ressortir de façon contrôlée, parce que si tout se réveille d'un coup, ça va faire mal ! Et maintenant que tu as ouvert une porte ça risque d'arriver à n'importe quel moment.
Bon même si j'ai été un peu fouillie, j'espère que tu comprends ce que j'ai essayé de te dire ;)
hello :-)
merci pour ton témoignage, je pense qu'il va en aider plus d'un.
ce n'est pas facile d'interragir à cela tellement (pour ma part) ça me paraît intime.
Mais j'ai une question qui me trotte dans la tête et que je vais oser te poser :
quel est ton ressenti vis à vis de cela ? tu souhaites creuser cette information pour mieux comprendre ton cheminement (adolescence...)
prends soin de toi en tout cas 🙃
@Cabby, merci pour ton témoignage. Je pense etre serein face à ma mémoire si desfois elle revient. Le mal insidieux qui s'est infiltré en moi depuis des decenies à mon insu est bien plus important que le mal qui a duré 15 min à l'époque. Si j'avais été pris en charge de suite par des adultes bien-veillants et aidants, il est possible que la plaie eut pu etre pansée.
@Moiii. Mon interrogation repose juste sur la mémoire traumatique. Y a t il des moyens de la réanimer, est-ce souhaitable au fond ? J'ai compris que cela était la cause d'angoisses réelles concernant mon attirance pour les hommes, mélange de pulsions et de répulsions, dégout de moi-meme, etc.. La question que je commence à me poser et à laquelle je vais peut etre avoir une réponse, c'est : Suis-je homo de nature et contrarié par cet évenement, ou bien ai-je des pulsions homo à cause de cet événement ? A voir...
Hello Mimosa,
Je me souviens quand j'avais 5 ans, mon voisin un gamin de 7 ans m'avait fait des choses inacceptables. Il m'a forcé a lui faire des fellations alors que j'ai refusé, il m'a giflé.
Des années suivantes, je me suis senti bizarre, je suis attiré par les jolies filles, mais aussi des garçons plus âgés. C'est en 6eme, j'ai pu comprendre c'est quoi ce genre d'attirance.
Heureusement a cette époque je suis entourés de "bon copains" également, on avais formé "une bande" , et jai recroisé ce voisin qui avait déménagé , devine quoi ? Je l'ai tabassé ou plutôt on l'a tabassé. Le pauvre a perdu deux dents. Ses parents sont venu chez moi pour gueuler, mais finis par se faire traiter de tous les noms. La loi du plus fort règne. Mon oncle etait le chef policier, je craignais rien.
Par la suite, je le recroisait plusieurs fois, et je cherchait toujours à l'emmerder jusqu'à ce que je quitte ma ville natale. Ça me faisait du bien de le voir se faire gifler par moi ou par les copains.
La violence n'est pas une solution, mais dans mon cas, ça m'a aidé. Du moins, j'ai évité d'avoir une enfance traumatique. J'ai reconsilié par dominance avec le passé.
Si tu te sens soulagé suite d'avoir e
Rappellé cela, c'est très bien. Mais Si tu arrives toujours à reconnaître cette personne et s'il est encore vivant, Je suppose il doit être dans les 60 70 ans. Le frappe pas, tu risques de le tuer. Mais le humilier, le torturer le cerveau c'est mieux. Nan je rigole. Parle avec lui, et reste fort et digne, tu mérites une explication et un pardon.
@Moiii. Mon interrogation repose juste sur la mémoire traumatique. Y a t il des moyens de la réanimer, est-ce souhaitable au fond ? J'ai compris que cela était la cause d'angoisses réelles concernant mon attirance pour les hommes, mélange de pulsions et de répulsions, dégout de moi-meme, etc.. La question que je commence à me poser et à laquelle je vais peut etre avoir une réponse, c'est : Suis-je homo de nature et contrarié par cet évenement, ou bien ai-je des pulsions homo à cause de cet événement ? A voir...
De temps en temps je me pose la même question que toi. Mais je pense quetre gay ce jour n'est pas du à un facteur de traumatisme seulement, beaucoup plus de facteurs sont dans le jeux. Est ce important de tout retracer ? Je ne pense pas. Je l'assume bien. Je pense aussi même si je suis hétéro, je n'aurais peut être non plus une vie extraordinaire. Pas de pardon pour le passé, le présent est beaucoup plus intéressant.
Mimoza
Tu poses la même question que moi : pourquoi suis-je homo ?
En ce qui me concerne, il y a 3 solutions :
c'est ma nature
en réaction à ce que j'ai vécu (dégoût des hommes)
Une des 3 ou un peu des 3, difficile à dire !
Citation de mimoza
La question que je commence à me poser et à laquelle je vais peut etre avoir une réponse, c'est : Suis-je homo de nature et contrarié par cet évenement, ou bien ai-je des pulsions homo à cause de cet événement ?
J'avoue que le mot pulsion a retenu mon attention. En général, les gens cherchent à combattre des pulsions parce que c'est difficile à contrôler, quand ça n'est pas devenu incontrôlable. Ex: les pulsions alimentaires, sexuelles, dépensières ou de violence. Je me demande si aujourd'hui tu chercherais encore à combattre tes pulsions homos. J'espère que non :)
Quant aux questions que tu commences à te poser : il est vrai que toi seul Mimoza peux y répondre. Permets-moi d'en ajouter une nouvelle : et si tu n'avais pas eu un tel traumatisme, refoulé ou non, serais-tu aujourd'hui un véritable hétéro 100 pour 100 pur sucre ? (comment le savoir ?)
Je tiens à dire qu'il existe pléthore d'hétéros qui ont également subi des viols ou agressions sexuelles dans leur enfance/adolescence. Faut-il considérer pour autant que ces hétéros seraient plus résilient·e·s que les bis et homos qui ont subi de telles choses dans leur passé ? Je ne crois pas. Personne ne sort totalement indemne d'un viol ou d'une agression sexuelle. Je crois que c'est un raisonnement hétéronormatif de vouloir chercher les raisons psychologiques à son homosexualité. Je ne dis pas que c'est mal ou inutile, mais c'est une démarche compréhensible dans un monde historiquement dominé par les hétéros.
Citation de mimoza
Je n'en ai pour l'instant aucun souvenir
Dans ton cas, j'aurais tendance à croire que tu as fait ce qu'on appelle une amnésie traumatique - ce qui est différent de la (cf. la définition). J'imagine que tu le sais déjà. Toutefois, je ne suis pas psy, alors comme Cabby je ne peux que t'encourager à en parler avec un·e psychologue clinicien·ne, si tu ne l'as pas déjà fait. Faire remonter de violents souvenirs refoulés, ça ne se fait pas n'importe comment. Les scientifiques et les thérapeutes sont encore divisés sur le sujet (gare aux [faux souvenirs]() !) En as-tu besoin ? Es-tu prêt à revivre cet épisode de ton enfance ? Je n'attends aucune réponse particulière, ton témoignage initial est déjà très intime.
Je te laisse un petit pdf de 23 pages sur l'amnésie traumatique : 👉
Bon courage Mimoza
Bonsoir,
La dre Muriel Salmona est spécialisée en matière de psychotraumatisme, passe sur son site internet c'est une mine d'informations.
Bonjour
Non je pense que même s'il y a eu abus ou viol, quand t'es homo t'es homo. Si tu éprouves une attirance passionnelle pour le même sexe c'est que dans le fond t'es homo.
Bonsoir Mimoza,
L'art thérapie peut aider lorsque des traumatismes sont refoulés (tu peux peindre, écrire, etc.). L'hypnoses convient à certaines personnes. Et puis, tu peux avoir besoin d'être accompagné, ou pas. Si tu veux trouver un thérapeute, renseigne-toi bien sur son approche.
D'après ce que j'ai compris, tu as recherché une sexualité violente par le passé. Une (ou plusieurs) agression sexuelle peut en être à l'origine. Le principal est de parvenir à sortir de cette violence.
Il est normal que tu t'interroges sur ton orientation sexuelle. Nous sommes si complexes et pas forcément binaires !
Tes relations étaient-elles plus sereines avec les femmes qu'avec les hommes ? Cela peut aussi te donner une piste de réflexion par rapport à ton passé (surtout que tu parles d'une enfance perturbée)…
Si les faits que tu décris se sont produits, tu as fait une amnésie (je connais très bien). Tes souvenirs peuvent revenir d'un coup en étant nets, revenir d'un coup en étant tout flous ou progressivement sous forme d'îlots de mémoire.
L'amnésie est un mécanisme de défense. Quand on est enfant, elle nous permet de survivre. À l'âge adulte, on est certes assez fort pour affronter un traumatisme de l'enfance. Mais cela peut tout de même nous faire souffrir.
Tes souvenirs ne reviendront que si tu les cherches, si tu les autorises à revenir. Sinon, ils resteront probablement enfermés. Par contre, un traumatisme passé peut sortir d'un coup à l'occasion d'un nouveau traumatisme similaire (quand tu es déjà super mal, c'est sympa à vivre ☹️ mais pas forcément insurmontable non plus).
Après, c'est un choix. Ton choix. À toi de voir si fouiller en profondeur là-dedans est utile ou pas pour avancer.
Quoi qu'il en soit, c'est courageux de ta part de te confier sur le viol. C'est toujours difficile. Surtout, il ne faut pas culpabiliser.
Tu peux te (re)construire malgré tout.
Par contre, essaie de trouver une personne empathique (et qui n'a pas peur du passé des autres) pour parler de tes traumatismes, de tes doutes, de la violence. Pas nécessairement un psy…
Se confier, ça aide énormément !
Porte-toi bien,
Réglisse
Bonsoir à tous et toutes ,
Je n'ai guère envie d'apporter un témoignage qui ne fera que "plomber" un peu plus , d'autant qu'il a déjà été formulé sur un autre sujet .
@Mimoza
Déjà merci de ton témoignage , comme à d'autres :)
Le fonctionnement des enfants passe par leur capacité à "oublier" : leur façon de rebondir - l'imaginaire y tient un grand rôle .
Adulte , c'est moins facile - Le corps rappelle ce que l'esprit a tenté d'oublier .
La grossière erreur serait de refuser de voir l'évidence , d'être dans le déni de "ses souffrances" .
Parce qu'on souffre ... - même des années bien plus tard .
Pour s'en défaire , il n'y a pas d'autre choix que de les affronter - les faits important moins que le ressenti de l'instant ...
C'est ce ressenti qui est la plus grande souffrance .
L'identifier ouvre d'autres portes , d'autres réflexions .
Une confrontation qui fait sortir de l'enfance pour enfin devenir adulte .
Une nouvelle perception de soi , de l'entourage .
Très sincèrement - quand on met le doigt sur le mot "traumatisme" , fouiller me semble être une bonne chose ...(ne serait-ce que pour s'en défaire)^^
Bonjour à toi !
Une des nombreuses capacités du cerveaux est celle de marquer un gros "error 404" sur un évènement traumatique. Que ce soit enfant ado ou adulte. Ta mémoire est buguée sur ce moment précis. Le but (et c'est un cheminement qui peut être très long suivant les personnes) c'est comme dit plus haut : affronter. Mais comment affronter quand on ne se souvient pas ? Eh bien ton combat commence ici. Il va falloir que tu biaise ton cerveau, il ne te montre pas ce moment de ta vie parce que tu n'as pas envie de le voir. Comme la plupart des mauvais souvenirs. Ce passage de ta vie se débloquera uniquement quand tu seras PRÊT, et pour ça rien de mieux que l'aide d'un psy qui va creuser tout autour et faire remonter quelques infos par ci par là. Attention toutefois aux "faux souvenirs" .
Toujours pertinent,
Ovniscient !
Quant au lien d'Ovinscient, il s'agit de la thèse d'un dénommé Patrick Grisé publiée en 1998
Titre : Le rôle de l'abus sexuel subi dans l'enfance dans le développement d'intérêts sexuels déviants chez les hommes par Patrick Grisé
Université de Montréal - Département de psychologie - Faculté des arts et des sciences
Thèse présentée à la Faculté des études supérieures en vue de l'obtention du grade de Philosophiæ Doctor (Ph.D.) en psychologie janvier, 1998
© Patrick Grisé, 1998