C'est quoi le prochain pas ?

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Ancien membre
27/10/2019 à 14:08

Commençons par le début. Né en 83 à la campagne paisible, j’ai une enfance insouciante, calme et réservé. Cela commence cependant. « C’est qui ton amoureuse ? » demande et insiste ma sœur quand j’ai 7 ans. Je ne comprends pas ce qu’elle demande. C’est quoi l’amour, je n’en sais rien. En tous cas je ne ressens rien pour les autres de spécial. Je réponds au hasard, terrorisé : ma voisine. Vers mes onze ans, ma sœur s’inquiète de mon désintérêt total et me plante rageusement ma tête collée à ses seins en me demandant « Et ça ? Ça ne te fait rien ? ». De nouveau, je suis terrorisé et je ne comprends pas.

Au collège démarre un harcèlement moral fort : je suis le petit chétif dont on se moque facilement. Pendant 3 ans, je suis terrorisé d’aller au collège. J’en fait un zona. En parallèle, je tente des expériences avec les filles tout de même sous la tente de colo, avec le jeu de la bouteille. Un petit intérêt de découverte mais pas trop non plus. Je ne me masturbe pas. Mes copains si. Je leur demande : « Mais ce n’est pas dégelasse ? ».

A 15 ans, une fille accueillie chez mes parents, me saute dessus et me dépucèle. Première pénétration, première éjaculation. On le refait 2-3 fois puis j’en ai plus envie. La fin de mon adolescence retourne ensuite dans la réalité, c’est-à-dire qu’il ne se passe rien. Pas d’envie.

Au début de ma vie d’adulte, je suis tout le temps fourré chez une amie. Une amitié qui démarre sur une frustration : bourrés et collés l’un à l’autre dans une tente, nous nous frottons l’un à l’autre. Je n’en dors pas. Je suis chamboulé par cette expérience. Je mets du temps à lui en reparler et elle minimise le truc. Nous rions ensuite beaucoup ensemble et elle se confie beaucoup à moi. Moi, vu qu’il ne se passe rien dans ma tête, je n’ai rien à dire. Je l’admire mais ne la désire pas vraiment. C’est flou. Je suis seulement un peu jaloux de ses petits copains. Nous dormons tout de même ensuite souvent ensemble. Collés, sans qu’il se passe vraiment quelque chose sauf une fois où nous étions trop bourrés. A partir de ce moment-là, nos corps quand ils sont bourrés se rapprochent et se désirent régulièrement. Mis à part ces quelques moments épisodiques et clandestins, je traverse un vrai désert sentimental. Je me masturbe avec les films érotiques de M6.

A 20 ans, je connais deux flashs successifs sous l’effet de la marijuana. Ce sont deux petits épisodes impressionnants où je flashe littéralement sur deux copains à moi. Ils sont pendant le temps d’une soirée entourés d’une aura jaune où je ne peux voir que des éléments de perfection. Je les trouve majestueusement beaux. Beaucoup plus attirants que leur petite copine qui se trouvaient juste à côté. Cette attirance n’est cependant pas sexuelle. Mais j’ai pendant quelques semaines des rêves homosexuels, et même je me masturbe en pensant à des joueurs de foot. C’est une période où je ne croise pas souvent du monde. Je suis à la campagne, en stage. J’ai même l’impression de temps en temps de désirer mon maître de stage qui est bien plus vieux que moi. Je me découvre cette partie de moi homosexuelle et j’enrage. J’en pleure. J’en frappe les murs. Je ne veux pas sortir du lot, je ne veux pas être exposé. Je veux être normal. Comme les autres. Je ne sais pas ensuite comment ca se passe mais j’ai l’impression que j’ai refoulé ces sentiments qui ensuite ne ressortirons plus.

A 24 ans, une autre fille me tombe dessus. Nous travaillons l’un à côté de l’autre. Elle est encore vierge. Nous restons quelques mois ensemble. Je ne veux pas la dépuceler en n’étant pas sûr de moi, de ma sexualité. Depuis mon épisode à 20 ans, je garde au fond de moi ce doute. Bourré je la trompe avec une femme 20 ans plus âgée que moi. Je rompt le lendemain, sans l’avoir prise. Commence une grosse période d’alcool où j’enchaine les relations sans lendemain. Mon désir sexuel est décuplé quand je suis saoul. Je me considère hypersexuel. A la recherche désespérée d’une partenaire pour faire l’amour.

A 27 ans, une fille merveilleuse pleine d’amour arrive à ma coloc. Nous nous approchons l’un de l’autre vite et je l’embrasse. C’est fort. Elle est splendide. Je l’aime profondément mais ne la désire pas ou alors mon corps ne la désire pas. Mon esprit oui. J’ai des gros problèmes de panne sexuelle avec elle alors que c’est une déesse. Elle dit qu’elle ne sent pas ma présence quand je suis avec elle. Deux mois plus tard, on se quitte car je pars pour 6 mois en voyage.

A 28 ans, de nouveau, une fille de mon travail me tombe dessus. Nous nous entendions bien et étions très complices. Bourrés nous nous embrassons. Elle veut que ce soit plus sérieux. Nous restons ensemble deux ans. C’est ma plus longue relation à ce jour. Au début cela fonctionne bien. Nous faisons l’amour jour et nuit. Un collectif de voisin s’est monté pour nous demander d’être plus calmes nous rions mais malheureusement cela nous calme. Nous faisons progressivement moins l’amour. J’ai de plus en plus de mal à jouir. Il faut que je me concentre très fort sur des fantasmes érotiques. Je la trompe 3-4 fois. L’envie se réduit progressivement puis cela arrive à la phase de dégout. Je ne peux plus la toucher. Je lui tourne le dos dans le lit. Elle me quitte. Je suis triste et soulagé. Je me dis dans ma tête : plus jamais.

Aujourd’hui j’ai 36 ans. J’ai enchainé beaucoup de rencontre. J’ai compté : en tout près d’une cinquantaine de partenaires sexuelles différentes, toutes de l’autre sexe. Je me lasse très vite quand elles ne sont pas « parfaites » et quand elles sont parfaites, elles se lassent vite de l’hypocrisie dans laquelle je suis. Plus à les désirer pour le gain social que pour créer une réelle relation. Quand je désire une fille célibataire, il est rare que je n’arrive pas à mes fins. Je connais les codes, j’arrive facilement à séduire de manière très passive. Ca marche assez bien. J’attend d’être sûr qu’elle a de l’intérêt pour moi et bourré, je l’embrasse.

J’ai 36 ans et c’est toujours flou. Là je suis sur une vague dangereuse où je pourrais tomber amoureux de ma nouvelle coloc qui est arrivée en couple à la maison. Mon cœur bas plus fort quand je la vois, je suis à l’affut de toutes ses caresses (elle est tactile), nous nous entendons très bien et encore une fois nous sommes très complices. Elle est bien sûr inaccessible car en couple et surtout je ne pense pas que ce soit réciproque. Le pire c’est que je ne force pas les choses et n’en par le pas car j’ai une peur folle de me mentir à moi-même. De juste la désirer pour une relation sexuelle et ensuite, comme trop souvent voire systématiquement être lassé de la fille. Je préfère en faire une bonne copine. Jongler entre l’amitié et le désir sans dépasser la limite de la concrétisation comme très souvent.

Cela fait ainsi plus de 16 ans que la question me taraude tous les jours. Suis-je homo ? Je ne sais pas si j’ai refoulé ces envies tellement profondément que même en étant conscient je n’arrive pas à les faire remonter. J’aimerai tester mais lors des soirées de rencontre, je suis bourré et seules les filles m’attirent. Es ce la facilité ? Quoiqu’il en soit après 36 ans de vie « hétéro » il est difficile d’envisager autre chose même si j’y pense souvent. Je pense être tellement refoulé que je ne trouve aucun intérêt à aller sur des sites de rencontre homo. J’ai été voir une sexologue. Elle m’a considéré hétéro. Moi je n’en suis pas sûr. Bref, je suis perdu.

Si vous avez une idée du prochain petit pas que je dois faire, je suis preneur.

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Ancien membre
27/10/2019 à 15:07

Salut.

Peut être que tu es dans le déni de ton homosexualité. Du coup tu essaie de te convaincre que tu aime les femmes. Je dit ça mais j'en sait rien. C'est juste une hypothése. Qui te ferait peut être réfléchie sur ton probléme. Ou pas.

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Ancien membre
27/10/2019 à 18:14

Salut Anonyme,

Personnellement je penserai pour deux possibilités....j'ai pas l'impression que le sexe est quelque d'important pour toi....tu aurai peut être une tendance à être asexuel....et que tu te force à avoir des rapports en étant "bourré" Tes nombreuses conquêtes sexuelles féminines se passant très souvent dans un état second.

Deuxièmement je pense que tu as aussi une tendance à refouler ton attirance pour les hommes cette attirance est suffisament forte pour que tu te pose la question...mais le tabou de l'homosexualité t'empêche globalement de passer à l'acte même dans un état second.

Je pense que tu devrais déjà essayer de ne plus boire pour coucher...ce serait déjà un gros progès et le début du chemin pour t'amener vers tes vrais préférences.

Aurait tu eut autant de conquêtes si tu avait été a jeun ?

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Ancien membre
27/10/2019 à 18:23

Ha quelles belles inventions que sont les "normes" sociales.

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Ancien membre
27/10/2019 à 18:29

Coucou,

Ecoute à 36 ans , la question que tu te poses est legitime ! Bon je vais pas revenir sur ton trip a 20 ans ! Car tu peux trouver des personnes incroyablement belles , sans pour autant avoir du desir sexuelle.

En tout cas voila , ce qui me "frappe" , sans te juger bien sur hein ; c'est que tu as du écrire le mots "bourré" je sais pas combien de fois.

En tout cas , bon je dis pas que tu es alcoolique attention hein ; mais d aprés ce que tu nous dis , l 'alcool leve ton inhibition et devient une necessité pour un rapport hétéro.

La question qu'il te faut simplement te poser , a toi seul, c 'est si dans ton intimité , imaginer une relation avec un homme peut t 'apporter quelque chose ? Car tu es resté succint la dessus , tu te poses cette question , mais tu nous parles plus d 'alcool et d 'echec , plutot que d 'attirance bien concrete ( tu t 'en preserve peut etre par pudeur ou peu etre aussi refoulement oui)

Enfin voila , de ce que tu nous décris , je vois plus un comportement d'auto destruction ! Tu es peu etre bi , peu importe. Le prochain pas , essaye de te focaliser sur ce qui marche le plus pour toi dans ton intimité la plus profonde .

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Ancien membre
27/10/2019 à 18:40

je dirais que quelque chose (que tu connais apparemment pas ou ne maitrise pas) t'apporte souffrance et que peut-être cela se cristallise autour du sexe. Essaie d'y réflechir en mettant tes ressentis sexuels de côté. Pour ce qui est de savoir si tu es hétéro, homo ou autre, ... dans l'absolu on s'en fiche un peu. Ce qui importe c'est ce que tu ressens et ce que tu peux assumer ; l'objectif étant d'être serein et heureux avec

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Ancien membre
27/10/2019 à 18:46

j allais rajouter, qu effectivement il pourrait avoir autre chose qui te fait souffrir , comme la dis Tazsud.

Et comme c'est très souvent le cas ... les parents

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Ancien membre
28/10/2019 à 10:33

Bonjour à tous,

Merci pour tous vos messages et surtout d'avoir pris le temps de lire ce roman ! C'est énorme je ne m'y attendais pas. C'est tellement flou dans ma tête que j'étais obligé de passer par là.

@Kheops : Je ne vois pas quelque chose qui me ferait souffrir réellement. Peut-être asexué avec une nécessité d'alcool ou de porno pour développer ma libido ou sinon une homosexualité dans le déni comme le dit Kendany.

@Mimoza : Il est évident qu'il faut que je réduise les doses d'alcool, sachant que je regrette trop souvent les actes d'une soirée bourrée. Et très chouette de voir que je ne suis pas seul !!!

Merci de nouveau à tous...

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