Bonjour les betonauts,
J'ai eu un soudain moment de phylosophie ce dimanche matin, je commence à retracer mon parcours de cette dernière décennie, c'est le moment, ça fait 10 ans et 7 jours que je vis en hexagone. je suis globalement content de moi. Une de mes qualité que j'ai apprécié est que je suis indépendant.
Je suis plutôt têtu, je ne laisse pas trop les gens à m'imposer leur idées, je n'accepte que les factuels si pour me convaincre , jamais une attaque sans argument . Je ne porte pas l'espoir sur les autres pour résoudre mon problème, mais si mon problème est liés aux autres, je les harcèle gentillement jusqu'à ce que j'obtiens les solutions. Financièrement depuis que je travaille, je satisfais tout seul mes besoins, que ce soit vital, loisir ou dépense inutile. J'ai un peu de mal à accepter les offrandes , même si mon homme veut me faire plaisir, en m'offrant quelques choses que j'aime particulièrement, au fond de moi, je sens toujours redevable. C'est plus fort que moi.
La plupart de mes amis m'invitent chez eux, la première chose qui m'arrive en tête est qu'est ce que je doit ramener, au lieu de penser quel est le thème de soirée. Quand les collègues ramène quelques choses au boulot, je pense toujours qu'est ce que je dois ramener le lendemain si je goûte son truc.
Je ne suis pas un grand solitude, au contraire, vous pouvez constater que je suis plutôt extraverti et sociable. Mais j'ai toujours du mal à accepter les offrandes, même si ça vient de mes parents, ma famille ou mon amoureux. Je n'aime pas me sentir piegé voir redevable, qui fait que même quand j'étais en difficulté financière une fois après une grande vacance dépensière , je demande pas à ma banque, par méfiance et honte.
Bien sur je me méfie des profiteurs, si une fois me fait profiter, jamais la deuxième fois. Je suis pas radin non plus, j'aime apporter des soutiens et des aides aux autres et ça me fait très grand plaisir aussi.
Mon indépendance m'a rendu fort, et je reste dedans, ce n'est pas sain des fois je trouve. Je sens moins le plaisir en recevant, voir des fois colérique si mon mec m'achète un truc trop cher. Par contre quand j'achète le même par moi même, aucun soucis.
Que pensez-vous ? Comment faire pour accepter les offrandes des autres, comment trouver l'équilibre donner recevoir ?
Bon dimanche
au delà du partage il y a l'échange...
Ca me rappelle une anecdote que racontait en son temps un sage hindou. Il etait lui-même fort réputé en Inde et participait à un colloque entre philosophes, yogis, etc. A cette époque là (années 50) il étudiait l´impact du tabac sur l´organisme et sur la pratique yogique.
Ce jour là, comme chaque jour depuis quelque temps, il fumait donc un barreau de chaise pour expérimenter et un maître hindou, voyant ca, l´interpelle : "mais comment ca, cher ami, vous êtes encore attaché au tabac ?"
Ce à quoi le maitre de yoga lui répondit : "mais comment ca mon ami, vous êtes encore attaché au non tabac ?"
En fait, que l´on soit attaché à une dépendance ou à son besoin d´autonomie, on en reste pas moins attaché à quelque chose pour autant...
Tout comme @Zeugma je pense qu´au delà du partage il y a tout simplement l'échange, la réciprocité.
Bonjour,
Il est important d'être autonome, le plus possible financièrement, (au risque de choquer, en France nos protections sociales, certes très imparfaites, sont énormes à l'échelle mondiale) et surtout psychologiquement.
Est ce culturel, en partie certainement?
Comme je prends vraiment plaisir à prendre le temps de chercher pour quelqu'un une idée cadeau pour les moments traditionnels-noel- que je préfère vraiment trouver par hasard quelque chose qui me fait penser à quelqu'un et le lui offrir par plaisir, j'accepte les cadeaux. Toujours avec une gêne et de ce fait je suis maladroite pour dire "merci".
La valeur du cadeau est très très affective chez moi, bien plus que financière. Alors ne serait ce pas la démonstration d'affection qui te dérange? C'est plutôt mon cas.
La valeur financière peut paraitre justement liée à l'affectif et cela est dérangeant?
Bonne réflexion philo/psycho du dimanche
Bonjour à tous et toutes ,
Simplement aussi , on peut ne pas être habitué à recevoir . Le sentiment de gène prend alors le dessus . Perso , je déteste les surprises de peur d'être déçue et de ne pouvoir le dissimuler à qui souhaitait juste faire plaisir . A une certaine époque - et même encore un peu maintenant - pour une simple sortie au restau , là où je n'ai aucun mal à inviter , accepter que d'autres m'invitent en réglant la note n'est encore pas si simple .
Le sentiment d'être redevable de quelque chose doit avoir beaucoup à y voir .
La gratuité en toute chose suppose de savoir donner autant que recevoir . (je ne désespère pas de m'améliorer , un jour)^^
Citation de zeugma
Ma définition d'échange est partager et recevoir. J'ai un peu de mal avec recevoir.
Il n'est pas facile de tracer la racine de mon refus de recevoir.
Ma culture, certainement,
C'est une obligation, de ne pas décevoir les gens quand je reçois quelque choses de par retour, offrir encore quelques choses de plus (valeur, quantité), sinon c'est pas du respect voir descriminer la personne. Donc vaut mieux ne pas recevoir et par la suite ne pas offrir.
ma méfiance certainement, j'ai une collègue française qui paraît généreuse, mais très calculatrice derrière. Elle a un mémoire phénoménal de ce qu'elle a ramené au boulot, sauf que si l'on ramène pas, elle réclame et manifeste son mécontement.
mon ego, certainement, je suis pas macho, mais l'indépendance est pour moi signe de virilité. C'est plus fort que la joie de recevoir un cadeau.
mon éducation, très certainement. Mes parents mapprennent à méfier tout ce qui obtenu trop facilement, y a toujours quelque chose qui cache derrière. Trop beau pour être vrai, trop facile pour paraître suspicieux.
En gros, on peut dire que je fais rarement 100 % confiance aux autres.
Citation de Jeanne00
"La gratuité en toute chose suppose de savoir donner autant que recevoir"
Ohh oui, c´est exactement ca en effet : savoir donner autant que recevoir, et vice versa. Merci !
Citation de marcbzh
Tout à fait,
Le fisc est l'illustration parfaite.