Bonjour à tous ceux qui me liront
C'est le coeur assez lourd que j'écris ce message. Depuis plusieurs temps, que je pense pouvoir compter en années maintenant, je suis quelqu'un de très triste. Je vis dans la tristesse, dans la jalousie et dans la haine. Ne me demandez pas pourquoi, très franchement, je n'en sais rien. Je dirai que la vie ne m'a pas gâté et que tout ressort maintenant comme dans une passoire. Même quand je dois être joyeux ou content, je n'y arrive plus. Quand on m'offre un cadeau par exemple, j'ai envie de partir en courant.
Bref, jusque-là je tenais quand même une vie assez maurose mais tenable. Aujourd'hui, je pète un peu un cable. Je me suis réfugié dans les études pour combattre toute cette solitude et tristesseque j'ai en moi. Mais voilà que le monde du travail s'ouvre maintenant à moi, je suis en stage, et je le vis très mal. J'ai l'impression (qui est même une réalité à mon avis) que plus rien ne va sur aucun plan dans ma vie. Pour illustrer mon propos, je vais m'appuyer sur quatre exemples : la famille, les amis, la vie amoureuse et professionnelle.
Ma vie professionnelle, d'abord. Je suis en stage depuis fin janvier. Mon stage se passe horriblement mal, je suis tombé avec la pire tutrice qui puisse arriver. Je me fais systématiquement recalé, j'ai des remarques négatives à longueur de temps, ce que je fais n'est pour elle jamais bon. Dans le bureau d'à côté, l'autre stagiaire (issue de la même formation que moi), s'épanouit. Mes espoirs d'être embauché à la fin sont vains, ça joue beaucoup dans mon humeur. Encore 4 mois à tenir, j'ai à peine fait un tiers de mon stage.
Cela a des répercussions sur ma vie amicale : je me suis pris la tête avec la quasi-totalité de mes amis d'université qui se vantaient de leur stage. Je n'avais pas envie d'entendre ça donc j'ai préféré les envoyer balader. Mes amis d'avant l'université se comptent sur les doigts d'une main. J'ai toujours été très seul, sans vraiment d'amis (encore moins d'amitié longue durée).
Avec mes parents, chez qui je vis toujours, c'est pas non plus la joie. Ils veulent que je parte assez vite de la maison car l'entente n'est pas au rendez-vous. Pour autant, sans travail, c'est difficile - et je n'ose pas leur parler de mon stage qui risquerait de les embêter d'autant plus. Surtout si ils savent que je ne serai clairement pas pris à la fin.
Pour couronner le tout, il y a un mois et demi environ, j'ai rencontré un garçon. Vraiment, ça a marché tout de suite. Il a voulu stopper ce week-end,car apparemment j'étais trop envahissant (forcément,n'ayant pas d'amis, c'est la seule personne vers qui je peux me tourner pour parler de ma vie, de mes problèmes et même pour parler tout court).
Bref, voilà où j'en suis. Je n'ai absolument pas le moral en ce moment, encore moins qu'avant. Ce n'est pas simple à gérer et je ne sais clairement pas ce que je vais devenir à la fin de ce maudit stage. C'est très difficile comme situation.
Si quelqu'un aurait des conseils (autres que "garde la pêche", je ne suis clairement pas quelqu'un d'optimiste)
Merci d'avance et désolé de la lecture
Vu ce que tu racontes et tes sentiments enfouis (tristesse, jalousie, haine, solitude, des émotions fortes), je t'encourage vivement à consulter un.e psychiatre ou psychologue dès que possible, surtout que tu ne sembles pas conscient de la source de ces sentiments.
Un encadrement de ce type permet de te confronter à tout ça dans un cadre neutre et de faire le point avec quelqu'un qui est formé à t'écouter. Les amis/famille c'est bien, mais il faut déjà être bien avec toi-même pour être bien avec eux, et ils ont eux aussi leur propre problème, et un rapport avec toi différent d'un.e professionnel.le.
Une fois que tu auras fait un peu le tri, tu pourras mettre des choses en place dans ta vie de tous les jours, petit à petit, à ton rythme et selon ton énergie. L'un ne va pas sans l'autre (aller voir un psychologue ne suffit pas à régler tes problèmes), et le plus dur est de décider de se faire aider. Parce que si ça ne vient pas de toi ça n'a pas de sens.
C'est tout un travail, c'est du long terme, c'est dur, mais ça en vaut la peine. Rien ne passe tout seul ou presque dans ce que tu ressens, tu ne te réveilleras pas la joie au coeur sans faire le travail nécessaire, mais rien n'est perdu. N'attends pas de toucher le fond et prend ta santé mentale en main dès que possible.
Bon courage.
" ... C'est tout un travail, c'est du long terme, c'est dur, mais ça en vaut la peine. Rien ne passe tout seul ou presque dans ce que tu ressens, tu ne te réveilleras pas la joie au coeur sans faire le travail nécessaire, mais rien n'est perdu. N'attends pas de toucher le fond et prend ta santé mentale en main dès que possible. ..."
Comment ne pas être d'accord avec Therru . Comme avec Theudrick . Intervenir ici est déjà un premier pas , et quel pas ... Evidemment qu'un "garde la pêche" ne suffira pas , pour autant l'écoute et le partage ici peuvent t'aider , si tu ne restes pas sourd aux "conseils" pleins de bon sens . Echanger de derrière un écran peut sembler plus facile . Ce peut être aussi parfois piégeux quand la sincérité n'est pas au rendez-vous . Tu trouveras au moins ici de la bienveillance , déjà présente dans les posts précédents .
Si tu y trouves une aide , au plaisir de te lire à nouveau ici .
Salut anonyme.
Je comprends cette tendance à la tristesse car j'en suis parfois aussi victime. Mais souvent je me dis: tu n'as qu'une vie qui est constituée d'une suite d'instants. et tous ces instants que tu subis sans joie, tu les gaches. C'est un peu dommage car tu ne fais du mal qu'a toi meme.
Aprés chacun a sa constitution et c'est peut etre ta nature profonde d'etre souffreteux. Si c'est le cas, peut-etre devrais tu essayer de créer, dans le domaine artistique qui te convient. L'art né en géneral de la souffrance.
Ce sont juste des idées jetées comme ça dans le vide, car je ne te connais pas.
Bonjour Anonyme,
Je vais t'écrire quelques mots de soutien en espérant que ça te sauvera la vie. (Si je sauve ta vie, dis-le moi et aussi n'oublie pas de parler de moi au comité Nobel. Merci).
"je tenais quand même une vie assez maurose mais tenable. Aujourd'hui, je pète un peu un cable. Je me suis réfugié dans les études pour combattre toute cette solitude et tristesseque j'ai en moi. Mais voilà que le monde du travail s'ouvre maintenant à moi, je suis en stage"
Tu as réussi tes études ! Bonne nouvelle quand même :) Tu n'as peut-être pas l'impression que ça paye maintenant mais c'est investissement qui te reviendra plus tard.
"Mes espoirs d'être embauché à la fin sont vains, ça joue beaucoup dans mon humeur"
Est-ce que tu as étudié pour un métier dans lequel les options sont limitées ? Parce que tout le monde ne se fait pas nécessairement engager après un stage. C'est juste une expérience qui sert à compléter tes connaissances. Tu veux peut-être engagé pour partir de chez tes parents mais si tu dois te ramasser cette dame qui t'emm**** chaque jour au boulot, c'est de toute façon pas une bonne idée de rester là.
"je me suis pris la tête avec la quasi-totalité de mes amis d'université qui se vantaient de leur stage. Je n'avais pas envie d'entendre ça donc j'ai préféré les envoyer balader."
Hum, je suis pas sûre que tu devrais t'en vouloir pour ça. Peut-être ont-ils fait en sorte que tu les envoies balader ? Ca peut être le problème avec les amis positifs qui aiment la positivité. Ils sont chouettes à avoir quand tu vas bien, pour faire la fête, tout ça, mais une fois que tu plonges vers des eaux plus sombres, ils font en sorte de t'écarter parce que ta "négativité" influe sur leur "positivité". C'est pas une grande perte. Maintenant, c'est à toi de voir : tu peux toujours essayer de les récupérer en faisant semblant de sourire, en leur disant que tu vas mieux, histoire de moins les stresser ou tu peux juste laisser tomber et garder ceux qui restent.
"Avec mes parents, chez qui je vis toujours, c'est pas non plus la joie. Ils veulent que je parte assez vite de la maison car l'entente n'est pas au rendez-vous."
Tes parents sont-ils des "gens raisonnables" à qui tu peux te confier ? Si c'est le cas, n'hésite pas. Enfin, je ne sais pas trop quoi te dire là-dessus, je ne les connais pas...
"j'ai rencontré un garçon. Vraiment, ça a marché tout de suite. Il a voulu stopper ce week-end,car apparemment j'étais trop envahissant"
Ouais, problème classique (pour les "solitaires" en tout cas). T'as besoin de quelqu'un mais tu te fais rejetter parce que tu as besoin de trop. Ce qui fait que tu sens plus seul.e, ce qui fait tu as de plus en plus besoin de quelqu'un, ce qui fait que tu te fais rejeter de plus en plus vite, ce qui fait etc. C'est un cercle vicieux. Là, je n'ai pas de solution ou de côté positif à trouver. J'attends toujours la dépendante affective qui sera aussi dépendante de moi que je serai dépendante d'elle (le rêve) 😏
Bon, tu traverses une mauvaise période, là. Tu devrais te dire ça. Ca arrive. Moi et d'autres gens à qui j'ai parlé pour être certaine de l'exactitude du terme, appelons ça : une année de merde. Ou une période de merde. Je pense - et j'espère - que tu vas t'en remettre. Il y a des périodes dans la vie qui sont comme ça, des périodes de soucis qui tombent les uns après les autres, on pense que ça ne va jamais s'arrêter. Et puis, un jour, on se réveille en se disant : "Tiens, ça va pas si mal, ces temps-ci, en fait". La tempête est passée sans même qu'on s'en rende compte (enfin, parfois, ça ne marche pas, je suis pas complètement perchée non plus). Mais avec un peu de combativité, de débrouillardise, avec le soutien de sa famille, et ici, en Occident, le soutien des services sociaux, on peut trouver des chances de s'en sortir. J'espère que tes parents, même s'ils semblent vouloir leur tranquilité, te soutiennent un peu quand même (si c'est pas le cas, honte à eux, ils ont décidé de t'avoir, ils doivent assumer un peu, aussi). Bref, beaucoup de gens (je crois) s'accordent pour dire que certaines périodes sont merdiques. Surtout au début de la vie adulte, d'ailleurs. Je déteste sortir des citations à deux balles comme on fait sur Facebook mais je vais quand même te sortir celle-là, de Paul Nizan : "J'avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie. Tout menace de ruine un jeune homme: l'amour, les idées, la perte de sa famille, l'entrée parmi les grandes personnes.". Et il a dit ça en 1932, donc ça fait longtemps que ça dure, cette angoisse ☺️, tu devrais passer au-dessus.
Tu peux, comme conseillé, voir un.e psychologue. Je te déconseille les psychiatres, par contre, ces gens sont bien plus froids et t'analysent "scientifiquement", c'est pas très chaleureux. Si un.e psychologue trouve bon de te diriger vers un.e psychiâtre, vas-y mais sinon... Enfin, ça dépend des gens. Certains préfèrent avoir une analyse scientifique de leur psychologie, d'autres non, c'est comme tu le souhaites. D'autres préfèrent aucun des deux et pensent que c'est juste une façon de remuer la boue (enfin, ce truc qui se trouve au fond d'une marre, je sais plus comment ça s'appelle...). La "boue" reste au fond, stagnante mais quand un.e psy, avec notre aide, vient y plonger sa main et tout remuer, toute l'eau devient sombre et sale.
Et je vais finir sur un conseil qui paraît un peu con mais... essaye la méditation. Apprends les principes (très simples) de la méditation, télécharge une application (comme "Headspace", ou "Relaxmelodies" qui offre des "bruitages" relaxants) et essaye-toi à la pratique. C'est difficile, au début, de faire le vide mais avec un peu de pratique, tu peux vite t'améliorer (je peux faire 10 minutes et je suis déjà très fière de moi). Ca ne va pas effacer tes angoisses comme par magie mais ça va te permettre de mieux vivre avec. Si tu peux te trouver un endroit calme, essaye un peu. C'est un peu comme avoir une religion, de l'opium sans toutes les conneries qui vont avec les autres, sans restriction insensée, c'est la tienne.
Désolé si j'arrive un peu tard dans la discussion...
Anonyme, certaines des situations que tu vis me sont très familières à moi aussi, principalement le gars qui te jette parce que tu as besoin de réconfort, ainsi que les amis qui font peut-être de même.
En complément du conseil de voir une psychologue, si tu en as la possibilité (proximité d'une grande ville ?) et si ça te correspond, tu peux toujours essayer de fréquenter des groupes de gens décalés et en général bienveillants, genre les "zèbres".
Pour moi, ça m'a fait beaucoup de bien, surtout au début, même si ça ne résout pas tout.
C'est le fait que Theudrick cite son autisme non diagnostiqué (certainement pour dire qu'il connaît le genre de situations que tu vis) qui me donne cette idée, d'autant + que je suis moi-même diagnostiqué Asperger (début 2015 seulement).
En espérant que ça t'aide...