Ces derniers mois ont été pour moi très riches en apprentissages et en compréhension de pas mal de choses… J’ai discuté avec des gens qui m’ont aidée dans mes réflexions, j’ai remis en question pas mal d’idées préconçues ou déconstruit des modèles préétablis… Il me semble pouvoir dire que j’ai changé, et en bien ;) !
Plus consciente de ce qui "dysfonctionne" parfois chez moi, il y a un élément pour lequel je n’ai pas encore trouvé de stratégie de contrôle efficace, même si je gère déjà mieux qu’avant. Il s’agit de la façon dont se manifeste mon "léger trouble de l’attachement" : j’ai tendance à très vite m’attacher aux gens, et à ce que ce soit trop fort.
Par très vite, j’entends que quelques minutes de discussion où j’ai l’impression que quelqu’un et moi sommes sur la même longueur d’onde peuvent entrainer un sentiment immédiat de forte amitié. Par trop fort, je veux dire que ça dure, que j’ai besoin que ce soit partagé, d’être assurée d’une certaine réciprocité, que je peux être quelque peu envahissante et parviens difficilement (voire pas du tout) à me détacher.
Notez que je ne vous demande pas de confirmer ou infirmer mon auto-diagnostic, ni d’en chercher les origines. J’ai déjà fait ce travail, cela remonte à la toute petite enfance et ce n’est pas sur les causes que je peux agir mais sur les manifestations de ce trouble…
Je le qualifie de "léger" car globalement, je gère ! Surtout depuis que j’en ai pris conscience.
Comment ? Déjà, je me raisonne ! J’essaie de me mettre à la place de l’autre, je me rappelle que mon surattachement n’est pas raisonnable, qu’il est logique que l’intensité de l’amitié que je porte à l’autre soit moindre de sa part, que ses manifestations amicales ne soient pas aussi fréquentes que je l’espère, etc. Ensuite, je canalise mes émotions, en essayant de les comprendre et de les nommer, je sors, je bouge, j’utilise mon imagination pour vivre intérieurement ce qui n’arrive pas réellement et ainsi être moins frustrée (ça, c’est clairement une mauvaise stratégie, à double tranchant, car subsiste la déception de ne pas voir les choses se réaliser).
Il y a, en fait, trois situations différentes quand je rencontre une "chouette personne" :
Il est évident qu’elle n’a pas d’intérêt plus prononcé que ça pour moi (ex : elle ne m’accepte pas comme amie sur Facebook, interagit très peu avec moi, …). Alors, je cesse vite de me faire des idées et passe à autre chose.
La réciprocité est indéniable. On se contacte souvent et on cherche mutuellement à se voir pour créer des liens, mieux se connaitre. On devient ami(e)s.
C’est ce troisième cas que j’ai du mal à gérer…
En fait… Dès que les choses deviennent évidentes, que je sais pouvoir réellement dire : "nous sommes ami(e)s", alors mes exagérations se stoppent, je ne suis plus trop insistante, tout baigne. Il y a bien des moments où je fais la sentimentale, à étaler tout ce que l’autre m’apporte et l’en remercier, mais dans une relation amicale partagée et sincère, ça n’est pas un souci, c’est même plutôt positif, agréable et apprécié.
C’est par contre un problème dans une relation qui s’installe, avec quelqu’un qui éprouve pour moi une bonne camaraderie mais pas encore une vraie amitié, où la confiance n’est pas totalement installée, … Là, mes démonstrations exagérées peuvent faire fuir… Je ne parviens pas à m’en empêcher, pourtant : je trouve qu’il faut dire aux gens le bien qu’ils nous font tant qu’on en a la possibilité… Mais ça a tendance à effrayer !
Donc voilà, c’est le troisième cas, l’entredeux, qui peut me mettre dans tous mes états…
Je peux sembler un peu envahissante/insistante : nombreux messages, attente de réponses, propositions multiples pour se voir pour tout et n’importe quoi, … Tout ça, c’est contreproductif puisque ça fait peur. Je tâche de réfréner mes "pulsions" à ces niveaux, pas toujours avec succès, mais disons que je parviens la plupart du temps à rendre mon "impatience" moins visible et donc supportable pour l'autre personne.
(Le "trouble" se manifeste aussi à la fin d'un évènement, avec la difficulté à décrocher, à en sortir... Par exemple, suite à un voyage scolaire ou un festival, qui me permettent de découvrir plein de gens et vivre une ambiance particulière. Alors, j'ai tendance à rester plongée dedans pendant des semaines ! Envie de savoir ce que "deviennent" les gens que j'ai rencontrés et appréciés, re-re-re-re-regarder les photos, écrire encore et encore à propos de l'évènement, y penser et faire référence sans arrêt, tout ça avec une espèce de nostalgie qui peut rendre l'instant présent insipide en comparaison, ... Pour contrer ça, le meilleur moyen que j'ai trouvé, c'est de me plonger aussi vite que possible dans un autre truc qui accapare toutes mes pensées ! :p )
Bien sûr, c’est très variable. La plupart du temps, ça va super bien, je gère sans peine ! En ce moment, je suis cool, par exemple. :) Mais à d’autres moments, ça me pourrit la vie, je ne contrôle pas. En gros, généralement, c’est quand je suis trop fatiguée ou stressée, sous l’influence des hormones (saletés !), ou encore quand je me sens seule et inoccupée (ce qui est l'une des raisons pour lesquelles j’overbooke mes weekends tant que possible).
Voilà voilà l’exposé de la situation :) !
Vos idées sont les bienvenues, pour m’aider à mieux vivre avec cette façon exagérée et disproportionnée de m’attacher aux gens…
Si c'est la 3e proposition qui te pose problème c'est un peu le concept de "Fuis moi je te suis, suis moi je te fuis". Je pense que justement dans cette distance la personne cherche à préserver une certaine envie partagée de continuer à parler dans le sens ou rester en contact permanent devient parfois lourd et les échanges sont souvent monotones. Ca permet de cultiver une relation saine, en attendant avec impatience les messages de l'autre, ça permet de faire en sorte que la relation ne s'essoufle pas.
Pour éviter de devenir trop envahissante pour l'autre il faut prendre conscience de ça.
Salut ^^
Déformation professionnelle hors-sujet avant : je pense qu'il y'a moins de réponses aux demandes d'aide parce que cette colonne me semble peu visible sur un écran normal, avec le grand encradré vert faut scroller pour les voir...
[fin de la déformation pro]
Bref, ça peut sembler facile ce que je vais dire parce que je me doute bien que ça se contrôle pas et que ça dépasse la raison, on va dire qu'il y'a 2 cas :
1) celui où y'a aucune ambiguité sur le fait que le feeling est partagé, mais que la personne est plus distante qu'avant (ou pas attentionnée comme j'aimerais à première vue), je fais en sorte de garder en tête tous les moments positifs qui montrent qu'il y'a réciprocité, ainsi que répérer ce qui pourrait être des marques d'attentions anodines (ou differentes de mon idée préconçue de "ce que font les gens qui s'interessent à moi"), souvent ça m'ouvre les yeux sur le fait que même quand on a pas la même façon de fonctionner/de s'interesser, prendre conscience des signes d'interêt "alternatifs" ou discrets rend déjà le truc moins inégalitaire.. et ça attaque aussi moins la fierté personnelle.
Bon y'a aussi le cas où la personne s'est réellement désinteressée, mais dans ce cas j'applique la règles des "deux fois" : si je propose un ou deux trucs et que la personne laisse planer les choses ou annule SANS proposer à son tour une solution (sans que j'ai à lui demander sinon c'est tricher) dans les jours/semaines qui suivent, c'est que faut clore le dossier, ou au minimum se résoudre à ce que ça reste ou que ça devienne une vague pote ^^
2) celui où tu connais la personne que depuis 3 jours et que tout est à faire : là je rejoins le message du dessus, souvent j'aime pas trop commencer trop intense (même en amitié) avec une personne car j'me dis, si dès le départ on prévoit tout plein de trucs, comment ça va tenir sur la durée pour pas se lasser/pas que ce soit bizarre si après la découverte je veux prendre un peu plus de temps pour moi, etc. D'où l'effet "fuis moi, je te suis", que je nuancerais plutôt en "ne m'attends pas trop, je te suis". Bien sur je prends pas mon cas pour une entière généralité mais j'ai l'impression que ça concerne une partie non négligeable des gens, et que ça crée souvent des quiproquos avec ceux qui fonctionne d'avantage au coup de coeur, par exemple. Tu sembles en avoir pas mal conscience, ce qui est déjà génial (sinon c'est un coup à devenir complètement dégoûté des relations et des gens), mais y'a encore une partie de toi qui a l'air résumer entre les lignes par "c'est normal que les gens m'aiment pas autant que je les aime", ce qui reste un peu biaisé voir nocif pour ton estime sur le long terme... Qu'une personne soit pas du genre démonstrative c'est ok, mais si elle est pas fiable et qu'elle est pas là quand il le faudrait, c'est pas une relation normale et t'as pas à accepter d'être "moins aimée", mais ça ça va plus dans le cas 1).
Ensuite un truc que tu as relevé : une fois que la relation est bien installée tu es beaucoup moins après l'autre, ce qui veut dire que même si tu adore sincèrement quelqu'un, ce n'est pas réellement de sa personnalité dont tu te sens dépendante (sinon tu le serais tout le temps), et donc que dans l'absolu, aussi géniaux soient les gens qui t'entourent, personne n'est réellement garant de ton bien-être. Du coup c'est peut-être d'avantage du fait de "controler" la tournure des chose dont tu es accro, plutôt que de la personne en elle-même...
Si c'est le cas je pense que c'est tout à fait normal et que c'est pas une peur facile à lâcher (personne n'aime se dire que telle personne ou situation super pourrait leur échapper), mais te le répéter lorsque tu sens que tu commence à cogiter sur tes peurs peut peut-être aider à limiter la casse, à moins avoir l'impression de devoir mériter son amitié, ce qui est beaucoup trop dévalorisant dans le cas où pour des raisons que tu ne peux pas contrôler, ça ne prends pas.. ou que ça prend d'une façon plus distante que tes standards.
Merci Phenix et GrillePain, vos messages me parlent beaucoup :) !
Vais en ressortir quelques phrases à garder bien visibles pour les "moments où ça va pas" !!
<3