De l'utilité d'une "première expérience"

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Ancien membre
21/01/2018 à 12:39

J'ai lu à plusieurs reprises, par exemple sur des profils ou sur des sujets de forum, qu'une "première expérience" homosexuelle serait utile pour déterminer si l'on est réellement attiré par le même sexe ou non. Les remarques : "C'est bizarre que tu sembles déjà être de ce bord-là alors que tu n'as jamais essayé." "Tu ne peux pas savoir tant que tu n'as pas essayé." etc. me laissent perplexe... De mon point de vue, l' "expérience" n'est pas un passage obligé dans la connaissance de soi. Pourquoi des gays/bi/... auraient-ils forcément besoin d'avoir testé le sexe avec des personnes de leur genre pour savoir qu'ils sont attirés par elles ? Personne ne pense que des hétéros ont besoin d'une expérience pour déterminer qu'ils sont réellement hétéros, il me semble. Pourquoi est-ce différent pour les homos ? Ça me donne l'impression que les normes sociétales sont si fortes qu'on remet nos propres attirances en question ! On doute, on estime que la normalité serait d'aimer des personnes de l'autre sexe et que du coup, si on a des attirances différentes, ce ne sont peut-être pas de réelles attirances, et par conséquent, on est convaincu (et on essaie de nous convaincre) qu'il faut essayer pour être sûr (voire pour "revenir sur le droit chemin")... Nan mais sérieusement... C'est vraiment vraiment nécessaire, cette fameuse "expérimentation", pour être sûr de soi ?!
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Ancien membre
21/01/2018 à 13:07

Tu as tout à fait raison, une question de "normes". Il n'est pas "normal" d'être homo/bi...donc forcément, peut-être qu'il y a bug...(dans l'esprit des gens) Et je rajouterai que pour beaucoup, l'homosexualité, se résume à la dernière partie de ce mot "sexualité", pour beaucoup, il n'y a que la partie "sexe" pour déterminer si t'es homo ou non. Alors que selon moi, il y a évidemment, cette partie, mais j'aime aussi l'aspect homme quoi, pas que sa "bite" pour parler vulgairement. L'homme et tout ce qui (selon les clichés) l'entoure. Après, la réponse qu'on peut aussi donner à ces hétéros c'est "Ok moi je me dis homo, j'ai pas testé certes, mais toi non plus t'as pas testé les mecs...qui te dit que tu n'aimerais pas ça"
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Ancien membre
21/01/2018 à 13:23

Je suis dans ce cas, j'ai à la fois envie d'essayer parce que il m'est arrivé d’être attiré par des filles, des gars, des travestis... mais pour moi je pense qu'une première expérience est nécessaire sinon comment savoir s'il s'agit d'une véritable homosexualité et pas juste d'une homo sensibilité? Et inversement comment savoir si l'attirance que j'ai pu avoir pour des filles est bien une hétérosexualité et pas une hétéro sensibilité? Ou alors je suis tout simplement bisexuel comme je l'ai mis sur mon profil mais comment en être certain? Le problème c'est que cette pression de la première expérience qui à mon avis s'exerce aussi sur les hétéros me dégoûte (je ne vais pas souvent en boite) car que je n'ai pas envie de tricher sur mes sentiments (malheureusement plutôt rare ces temps si) juste pour "essayer", que ca soit avec une fille, avec un mec ou autre. Voila mon point de vue de concerné.
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Ancien membre
21/01/2018 à 15:50

Ta remarque est intéressante car naturellement les désirs et fantasmes construisent ou confortent les préférences sexuelles avant l'expérience. Au contraire une immersion homosexuelle trop jeune de quelqu'un qui aurait naturellement construit des désirs hétéros, où à l'inverse hétéro de quelqu'un qui aurait naturellement penché vers l’homosexualité, peut troubler durablement la préférence sexuelle et même plus tard être perçu comme un abus. De la même façon je me demande si les vidéos pornos vues trop jeune aident toujours à se construire ou si au contraire ne jettent pas parfois le doute. Reste que même lorsqu'on est à peu près sur de ses préférences on a encore tout à apprendre car la réalité n'est pas comme dans les vidéos, ou si c'est le cas elle peut être bien triste. Certains jeunes hommes trouvant un peu compliqué les impératifs des couples hétéros et n'ayant pas une libido hétéro trop impérieuse peuvent se réfugier dans l'homosexualité après l'avoir essayé. De façon générale, une première expérience initiatique réussie conforte opportunément les fantasmes, alors qu'une expérience ratée jette le doute. Enfin et surtout, il ne suffit pas de savoir le code sur le bout des ongles pour apprendre à être un bon conducteur, rien ne vaut la conduite accompagnée ^^
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Ancien membre
21/01/2018 à 22:38

Citation de Pinson
J ai lu à plusieurs reprises, par exemple sur des profils ou sur des sujets de forum, qu une première expérience homosexuelle serait utile pour déterminer si l on est réellement attiré par le même sexe ou non. Les remarques : C est bizarre que tu sembles déjà être de ce bord-là alors que tu n as jamais essayé. Tu ne peux pas savoir tant que tu n as pas essayé. etc. me laissent perplexe... De mon point de vue, l expérience n est pas un passage obligé dans la connaissance de soi. Pourquoi des gays/bi/... auraient-ils forcément besoin d avoir testé le sexe avec des personnes de leur genre pour savoir qu ils sont attirés par elles ? Personne ne pense que des hétéros ont besoin d une expérience pour déterminer qu ils sont réellement hétéros, il me semble. Pourquoi est-ce différent pour les homos ? Ça me donne l impression que les normes sociétales sont si fortes qu on remet nos propres attirances en question ! On doute, on estime que la normalité serait d aimer des personnes de l autre sexe et que du coup, si on a des attirances différentes, ce ne sont peut-être pas de réelles attirances, et par conséquent, on est convaincu (et on essaie de nous convaincre) qu il faut essayer pour être sûr (voire pour revenir sur le droit chemin )... Nan mais sérieusement... C est vraiment vraiment nécessaire, cette fameuse expérimentation , pour être sûr de soi ?!
Je suis du même avis que toi. J'ai commencé à avoir une attirance pour les femmes, j'avais à peine 14 ans. J'ai pas 'essayer" pour en être sûr. Je le savais c'est tout. Les hommes ne m'ont jamais attiré et je n'allais sûrement pas me forcer. Bref. ......je pense qu'on le sais quand on est homo ou pas.
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Ancien membre
21/01/2018 à 23:10

Sujet super intéressant ^^ Je pense qu'à partir du moment où tu es attirée par les filles, tu peux te dire lesbienne (si tu n'as vraiment aucune attirance pour les hommes). Je suis d'accord avec KrysFuller lorsqu'il dit que bien souvent on pense beaucoup au mot "sexualité". Je n'ai jamais vraiment compris cette situation mais certaines femmes se disent bisexuelles et ne pourraient jamais avoir de relations sentimentales avec une femme. C'est purement sexuel pourtant elles font également partie des personnes bisexuelles (par leur pratique). C'est peut-être également le cas pour certains hommes bisexuels. Bref, tout ça pour dire que ça me semble plus sain de se baser sur ce que l'on ressent. D'ailleurs, si jamais tu vis une expérience sensuelle ou sexuelle assez négative avec une fille, est-ce que ça va t'inciter à ne plus kiffer les autres ? :p Je ne pense pas. Si tu kiffes vraiment les filles, tu te diras "ah zute j'espère que ça sera mieux avec la prochaine :p"
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Ancien membre
22/01/2018 à 02:15

Difficile de répondre en trouvant les mots justes sur un sujet aussi épineux. Pour ma part, je pense qu'il faut nuancer ! Pour une personne hetero ou homosexuelle, en effet, on ressent tout de suite une "évidence naturelle" (excitation/sentiments) qui nous pousse vers les hommes ou vers les femmes instinctivement. Mais peut être que ce n'est pas tout !!! Je me suis cru hetero pendant pas mal d'années ! je plaisais aux femmes...Je prenais plaisir dans mes relations avec les femmes... Pourquoi m'imaginer homosexuel ??? (Bord opposé !) Et pourtant aujourd'hui, je suis 100% bisexuel. Un jour...j'ai mis mes certitudes de côté, et j'ai essayé... puis j'ai su ! Par contre, je sais que je ne serai jamais gay. C'est un équilibre trouvé.
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Ancien membre
22/01/2018 à 02:26

Ps : J'ai aussi 2 jeunes enfants, à qui je fais goûter différents fruits (sans exception !). Mon but : qu'ils puissent découvrir et se faire une appréciation personnelle. Je reste convaincu, qu'ils se rendent service. Ils seront, plus tard, assez "éveillés" pour choisir les fruits qu'ils préfèrent. ☺️
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Ancien membre
22/01/2018 à 16:37

Pour avoir été croyant mais non-pratiquant en matière d'homosexualité, pendant de loooongues années - ado et jeune adulte - , je peux certifier que mon attirance quasi-exclusive vers les garçons n'a pourtant jamais fait de doute pour moi à partir de mes années collèges. Et je suis régulièrement tombé éperdument amoureux de garçons avant même d'envisager des relations sexuelles avec eux. Et parallèlement, mes fantasmes et désirs étaient clairement orientés dans la même direction. Je n'avais donc nul besoin d'essayer pour de vrai pour le savoir vraiment. Après, comme en témoignent les messages précédents, chaque parcours de vie est différent, chacun.e se construit selon ses propres modèles, repères, contextes familiaux, culturels, cultuels, principes, tabous,... avec d'où qu'on vienne un modèle hétérosexuel largement dominant qu'il faut donc contourner d'une façon ou d'une autre pour arriver à sa vérité.
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Ancien membre
27/01/2018 à 11:44

Bonjour, Désolée d’avoir tardé à repasser par ici… Merci pour vos avis ! Clemenvilla : « Je pense que si on a des doutes… une première expérience peut être un moyen de se rassurer… » Effectivement… On dirait que l’expérience est un passage nécessaire pour certains. Peut-être parce qu’il semble tellement normal, dans notre société, de devoir être hétéro, qu’on ne parvient pas à accepter ou croire qu’on puisse vraiment être d’une autre orientation lorsqu’on en prend conscience ? Et donc, qu’il faut tester pour ne plus pouvoir nier l’évidence ? KrysFuller : « Pour beaucoup, l’homosexualité se résume à la dernière partie de ce mot, et il n’y a que la partie ‘sexe’ pour déterminer si t’es homo ou non. » Bien vu ! Ce qui fait un « homosexuel », c’est qu’il aime les personnes du même genre que lui, pas seulement leur sexe… Et donc, une fois qu’on accepte l’idée d’aimer des gens pour ce qu’ils sont dans leur entièreté, l’expérimentation sexuelle n’a pas de nécessité pour se définir autrement qu’hétéro… Lukas : « Pour moi, une première expérience est nécessaire pour savoir s’il ne s’agit pas juste d’une homo-sensibilité ou hétéro-sensibilité… » Alors, il faudrait essayer d’office les deux sexes, non ? Pour s’assurer qu’on est ou qu’on n’est pas attiré par tel genre… Comment être certain… Faut-il essayer pour essayer ? J’ai envie de dire : attends que l’amour te tombe dessus, la certitude viendra d’elle-même… Lindos : « Il ne suffit pas de savoir le code sur le bout des ongles pour apprendre à être un bon conducteur, rien ne vaut la conduite accompagnée. » Haha, c’est une façon de voir :D ! Et valable quelle que soit l’orientation de l’individu ! Desiles : « J’ai commencé à avoir une attirance pour les femmes, j’avais à peine 14 ans. Je n’ai pas essayé pour en être sure. Je le savais c'est tout. » « Savoir » si tôt, ça donne envie… Je suppose que cette idée qu’il faut une première expérience pour « savoir », elle ne germe que dans les esprits des gens qui se découvrent tardivement. Lusya : « Ça me semble plus sain de se baser sur ce que l’on ressent. Si jamais tu vis une expérience sensuelle ou sexuelle assez négative avec une fille, est-ce que ça va t’inciter à ne plus kiffer les autres ? Je ne pense pas. Si tu kiffes vraiment les filles, tu te diras ‘ah zut, j'espère que ça sera mieux avec la prochaine’. » Très judicieux… Ça me parle, en tout cas, ta réflexion ;) ! Cyrval : « J’ai aussi 2 jeunes enfants, à qui je fais gouter différents fruits, sans exception. Mon but : qu’ils puissent découvrir et se faire une appréciation personnelle. Ils seront, plus tard, assez ‘éveillés’ pour choisir les fruits qu’ils préfèrent. » Hmm… Là, je pense qu’on n’est pas forcément dans l’expérience. Tes gamins, ils n’ont pas besoin de gouter tous les fruits, mais plutôt de voir qu’il existe des tas de variété différentes, et que certains préfèrent les pommes, d’autres les poires, qu’il n’y a pas de mal à ça. Et qu’ils peuvent gouter les deux, un seul, comme ils veulent. Peut-être qu’ils ne mangeront jamais autre chose que des pommes, parce que c’est le seul fruit qui les attire vraiment. Et peut-être qu’un jour, ils verront une poire qui leur fera de l’œil et la gouteront. Mais au final, il s’agit à mon sens surtout d’une ouverture d’esprit… Tu leur permets d’avoir une vision plus large que la vision hétéro-normée. Ainsi, ils seront suffisamment à l’aise avec le fait que la norme n’est pas la réalité, que chacun vit sa vie comme il l’entend, pour pouvoir laisser libre-cours à leurs désirs réels. Et cela, sans se sentir enfermés dans le carcan de cette société où seule l’hétérosexualité est admise comme normale et acceptable. Bref, c’est le rôle des parents de permettre à leurs enfants d’avoir accès à tout, sans les forcer à suivre une voie toute tracée. Mais un gamin a-t-il besoin de faire du VTT pour savoir qu’il n’aimerait pas ça et qu’il préfère se lancer dans le judo ? Jojo2509 : « Il y a parfois des réponses devant ses yeux que l’on refuse ou ne voit pas. » C’est surement parce qu’on est « aveugles » des années durant qu’une fois adulte, quand on commence à « voir », on se dit qu’il faut essayer. Trop d’années où l’on s’est convaincu d’aimer les personnes de tel genre, et tout à coup, tout vole en éclats… Essayer pour vraiment mettre un terme définitif aux idées qui étaient les nôtres jusque là ? Oaime : « Chaque parcours de vie est différent, chacun.e se construit selon ses propres modèles, repères, contextes familiaux, culturels, cultuels, principes, tabous, … avec d’où qu'on vienne un modèle hétérosexuel largement dominant qu’il faut donc contourner d’une façon ou d’une autre pour arriver à sa vérité. » Belle conclusion ;-) ! Ce qui me trouble, en fait, c’est que l’idée qu’il faut expérimenter est quasi lancée comme une obligation. C’est ancré dans les esprits qu’il faut tenter le coup avant de pouvoir dire si on aime ou non telles personnes. En fait, moi, ça me dérange, car je veux pouvoir dire : « Ben oui, en fait, j’aime plutôt les filles. », sans qu’on me dise « Haha, c’est bizarre, il faut que tu essayes parce que là, tu ne peux pas être sure. » Ce genre de réactions me mettent mal à l’aise, parce que ça met en doute toute ma réflexion, mes ressentis, mais aussi parce que ça me donne à croire que peut-être, là encore, je ne suis pas normale : je devrais avoir envie d’expérimenter pour être sure. Point, c’est comme ça. Une norme de plus qu’il faut casser…
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Ancien membre
27/01/2018 à 14:28

A quel moment vous allez tilter qu'on est tous différents et qu'il n'y a pas UNE méthode pour savoir ce qu'on est? Que chacun à ses propres expériences, envies, questionnements et que donc pour l'un ça sera quelque chose de normal de se poser la question et de vouloir "tester" comme pour d'autres ça sera totalement inutile car ils savent déjà ce qu'ils sont? Pourquoi les gens se cassent le cul à dire "on est tous différents, on est tous uniques" quand on est gosses pour que dès que vous ayez la possibilité de réfléchir, vous fassiez des généralités? SMH
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