Bonjour,
Je me permets de venir ajouter mon grain de sel en vous proposant cet humble court-métrage, Arrival, qui est parfaitement dans le thème.
https://www.youtube.com/watch?v=https://www.youtube.com/watch?v=R47uiGLivP0 Cette histoire me laisse penser que c'est la
Mémoire , une des grandes fautives, accompagnée bien sûr de la
Routine .
Une personne vous quitte soudainement, probablement parce qu'elle vous a oublié, vous et votre relation, sous les nombreuses obligations de la vie... La mémoire, particulièrement en amour, joue de vilains tours...
Est-ce rattrapable, comme semble le suggérer ce film ?
Si vous voulez oublier, le seul conseil que j'ai est de détruire toute chose qui porte en elle un souvenir de votre partenaire... Mais c'est aussi détruire une partie de soi.
J'en profite pour vous adresser un témoignage qui me tient à cœur.
Il y a une personne que j'ai rencontré grâce à ce site, il y a plusieurs mois. Comme elle habitait loin, nous avons passé beaucoup de temps à nous découvrir virtuellement. Nous nous plaisions à discuter et à savourer des moments de complicité, même à plus de 600 kilomètres de distance.
Nous nous sommes finalement rencontrés (dans la réalité) en fin mars, et le moins que l'on puisse dire est que nous nous sommes plu, et notre complicité s'en est trouvé renforcée. J'ai commencé à me laisser porter par mes sentiments, allant jusqu'à le visiter dans sa ville de province, en bus... Nous avions planifié de nous revoir en fin d'année étudiante, puis de faire un beau voyage en août. On avait beaucoup travaillé dessus, d'ailleurs, la partie "organisée" était presque finie.
Nous nous étions mis d'accord pour rester dans une relation ouverte, libre, notamment à cause de la distance. Mais libre signifie-t-il vide de sens, de structure ? Vide d'amour ? Je n'apprécie pas la jalousie, ni l'exclusivité, tant et tant d'autres manifestations d'une volonté de possession de l'autre. Mais comment réagir lorsqu'il commence à me parler de son ex-copain, avec qui il a partagé une longue histoire, et qu'il souhaite revoir ? Probablement, ne pas réagir du tout aurait été mieux que ce que j'ai montré - car j'ai débuté, en quelques sortes, à nourrir un bouquet de sentiments tels que la jalousie, la culpabilité, le manque de confiance, l'amertume... à les lui jeter en pleine figure, sans qu'il ne comprenne...
A ce moment-là a débuté la longue et triste "descente" de mon nuage, chose que je n'ai jamais réussi à supporter, dans toutes mes relations.
Nos échanges se sont amoindris, et la demande est d'ailleurs venue de moi, car je ne supportais plus que nos échanges effrénés de SMS ne portent rien d'autre en eux que des lettres tapées sur un écran tactile. La magie vécue lors de notre rencontre avait disparu pour moi. Pour lui, je commençais à me demander si elle avait jamais existé ?
Après coup, je pense que de façon assez nauséabonde, je cherchais à ce qu'il souffre par ma faute. Je ressentais une douleur et je savais qu'il ne la ressentirait jamais. Mais mon empathie eut raison de ce poison, pendant un temps je crois, car je le voyais déjà mal en point, et pour des raisons qui n'avaient rien à voir avec moi.
J'ai enduré nos tourments propres en sachant que nous nous retrouverions bientôt. Peut-être, un dénouement heureux et simple naîtrait de notre voyage futur. Puis un événement presque anodin, un message de trop ou quelque chose du genre déclencha en moi cette prise de conscience : peu importe qui ai-je aimé au début, le souvenir de ces instants de bonheur exaltant s'est laissé imbiber d'un cancer froid et mélancolique.
J'ai failli à l'amour qu'il pouvait me donner, exigeant de lui quelque chose d'inconcevable. J'ai fermé les yeux à ma mémoire empoisonnée et je l'ai laissé tomber, comme la plus insignifiante m.rde du monde. Et nous nous sommes dis, toujours virtuellement, "Adieu" de la façon la moins sereine qui soit.
J'aimerai que ce témoignage esquisse la réalité de ce que la mémoire est capable de ronger et de pourrir, lorsqu'elle est mal utilisée. C'est vrai, j'ai ressenti un immense bien-être à couper les ponts totalement.
Mais je sais au fond de moi que cette abdication, cette reddition était la plus lâche des choses à faire à quelqu'un qui nous a donné sa confiance depuis longtemps.
Cette même part de moi m'a convaincu que je ne valais pas assez à ses yeux pour que cette décision ne lui fasse de mal. Pourtant, avec le recul que j'ai, plus d'un mois après, je me dis que les choses ne sont pas aussi virtuelles. Ces souvenirs restent inchangés, seule notre aptitude à les voir peut s'affaiblir. Ce que j'ai fais a laissé sa cicatrice, comme tout acte en ce monde.
Maintenant, il ne m'appartient plus que d'écrire ce pavé. Et faites bien attention à vos souvenirs, à votre mémoire. Prenez-en soin comme la prunelle des yeux de votre partenaire.
A ceux qui ont essayé de le comprendre, merci pour votre patience.