A Moscou, un jeune couple, Anton et Vlad , est témoin passif d’une agression. Plus tard, ils apprennent qu’un crime homophobe a été commis au même moment et au même endroit. Aussitôt, Anton décide de lancer une enquête, mais sa soif de vérité n’a d’égal que les peurs et l’amour de Vlad. La quête qu’ils vont mener les conduit vers un avenir incertain.
Ce scénario est librement inspiré de faits réels notamment la diffusion sur les réseaux sociaux russes, ukrainiens et bélarusses de vidéos d’actes violents et humiliants homophobes. Cette impunité prospère notamment en Russie et règne une « homophobie d’Etat ».
Il faut donc soutenir le film « Stand » car il illustre bien la banalisation de l'homophobie (propos homophobes récurrents, vidéos homophobes, impunité des auteurs des actes homophobes, résignation des parents des victimes) et aborde le phénomène mal connu des traques des personnes homosexuelles sur internet. Peu de films portent sur cette thématique et encore moins dans un pays comme la Russie.
L'HOMOPHOBIE, UN FLÉAU EN EUROPE DE L'EST
Le réalisateur et son équipe ont réalisé avec peu de moyens et beaucoup de courage un film sensible et éclairant sur l’impunité qui règne autour des crimes homophobes en Russie. Ce film montre également une société russe, y compris parfois au sein même de la communauté LGBT contrainte de vivre cachée, qui préfère fermer les yeux sur ces violations des droits humains.
Il évoque aussi le lourd dilemme qui pousse le témoin d’une exaction à la dénoncer ou pas en raison de possibles représailles. Entrer en résistance, c’est une décision difficile dans une société repliée sur elle-même qui considère l’homosexualité comme contre nature en apportant un jugement moral sur celui qui est différent.
Amnesty International a mené un travail de campagne intensif contre le projet de loi russe qui érige en infraction toute « promotion des relations sexuelles non traditionnelles auprès de mineurs », finalement adopté en juin 2013 et interpellé le gouvernement Russe sur les atteintes à la liberté d’expression que cette loi génère aujourd’hui en plus d’alimenter le climat d’intolérance et d’impunité qui existe en Russie à l’encontre des minorités sexuelles, tout comme en Ukraine ou au Bélarus.
Toute personne, quelle que soit son orientation sexuelle ou son identité de genre, doit avoir accès à tous les droits humains énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 sans discrimination.
Les lois pénalisant l’orientation sexuelle ou l’identité de genre violent ces droits tout en institutionnalisant et en renforcant les discriminations qui visent les personnes LGBT. Elles servent à justifier les violences à leur encontre, que ce soit en garde à vue, en prison, dans la rue, ou dans les maisons et favorisent un climat d’impunité.
Source : Amnesty International France