Le Viol : comment s'en relever - Page n°2

Citation de Némésis Inu #428111

Tu penses que je devrais donc porter plainte contre mon ex copain pour viol ? J'y pense personnellement, car je me sens lâche de ne pas avoir porté plainte. J'ai pas eu le temps en faite

Citation de LaMontagne #428120

Tu n’es pas lâche du tout! C’est lui le lâche pour t’avoir infligé ça !

Déjà il faut avoir conscience d’avoir été violé et ça mets du temps surtout dans ton cas ou c’est l’ex conjoint ou intra familiale on est dans le déni et qd on l’ai pas c’est l’entourage même qui dissuade pour éviter les «  on dit » ou rumeurs, puis après avoir réalisé, faut l’encaisser et là aussi ça peu prendre du temps.

Si tu souhaites porté plainte, alors n’hésites pas à faire la démarche, fais toi accompagné par une personne déjà dans l’a confidence. Tu sais même si ça date, les souvenirs peuvent surgir de façon très violente et te faire revivre ce cauchemar.

Mais si tu ne le fais pas ne culpabilise pas, c’est extrêmement difficile et douloureux comme démarche et c’est totalement compréhensible que les victimes ne veulent pas revivre cela une seconde fois en portant plainte.

N’écoute que toi et toi seul.

Sur un plan judiciaire, la difficulté c'est le nombre encore bien trop élevé de plaintes classées sans suite. Les manières d'enquêter aussi ne sont pas suffisamment adaptées. Le journal numérique d'informations Médiapart publie beaucoup de bons articles sur le sujet. il y a des interview aussi sur leur chaine youtube (il y a le témoignage d'Adèle Haenel par exemple). Je pense qu'il est important de se rapprocher de personnes compétentes comme une association pour savoir comment les choses peuvent se dérouler.

Sur un plan personnel, la difficulté, c'est le stress post traumatique. Même si vous avez entrepris un travail thérapeutique et que vous menez une vie équilibrée, il suffit que quelque chose vienne rappeler l'agression pour que tout vacille. C'est souvent ce que les personnes extérieures ne comprennent pas, pensant que la mal commis ne s'est réalisé qu'une seule fois. Or très souvent, ce genre d'agression laisse derrière elle un terrain miné. Il suffit de peu de choses pour réactiver l'humiliation ou la blessure.

Enfin, sur le plan de l'imaginaire collectif... il y a un énorme chantier à mener. Entre la culture du viol, la honte qui n'est pas du bon côté, le manque de considération des victimes, etc, Il y a tout un ensemble à transformer.

J'ai aussi l'impression que certains se mettent en couple pour violer leur partenaire en couple. Du coup comment on fait pour éviter ça ?

Ce n'est clairement plus de l'amour et il doit y avoir de quoi être méfiant après avoir subi cela.

Il faut savoir écouter ton corps et il faut que ton partenaire sache t'écouter aussi.

C'est un peu la roulette russe pour les rencontres et on finit souvent avec notre lot de déboires, de déceptions et parfois pire dans ton cas. Cependant, avec le temps, tu finiras peut-être par t'ouvrir à nouveau à un garçon qui semblera assez sérieux, doux, gentil et patient, quelqu'un qui te mettra en confiance et qui sera à la fois communicatif et à l'écoute.

Citation de LaMontagne #428275

Ce que tu décris là : "se mettre en couple pour violer son partenaire" est une grave perversion. Cela veut dire que la personne a mis en place une stratégie de prédation et de manipulation.

Comment éviter cela ? Il y a plusieurs choses importantes dans ta question. C'est bien que nous soyons plusieurs à te répondre. La première chose qui me vient et que je vais partager c'est : parler du consentement. Comment la personne comprend le consentement ? Voir si la personne a conscience qu'une main au fesses sans consentement c'est considéré comme une agression sexuelle par le droit. Voir si elle a conscience que faire l'amour à une personne dans son sommeil c'est une agression. Vérifier la manière dont la personne perçoit le consentement. C'est un premier indice.

Citation de LaMontagne #428275

C’est punissable par la loi. L’obligation du «devoir conjugal «  a été abolit depuis un certain moment. C’est un viol intra familiale.

Quand on dit non , c’est non peut importe le statut ou lien relationnel entre les personnes

Il est important d'en finir avec la culture du viol... et enfin entrer dans l'air du consentement!

Aller plus loin que le "Quand on dit non , c’est non"

avec le "quand on ne dit pas oui, c'est non!"

Citation de Humana15 #428373

Tu as raison mais il y aura toujours des personnes insensibles à cela, qui s’estime dans leur droit( surtout dans le cas du viol conjugal). L’information, la prévention et associations reste des piliers dans ce combats

Citation de Humana15 #428373

Citation de Némésis Inu #428374

C'est exact !

Je veux dire, à un moment donné, on sait quand quelqu'un n'a pas envie de faire quelque chose. Pas besoin de mettre 3000 règles, les gens qui forcent un rapport sexuelles savent ce qu'ils font. Quand tous les deux avons envie d'avoir un rapport sexuel, il y a une activité communes basée sur une attitude active des deux individus. C'est pas un individu qui essaye par tout les moyens de forcer l'autre à participer. C'est juste qu'au niveau légal, c'est compliqué de punir tout les cas et j'ai le sentiment que ces gens-là trouvent toujours un moyen de contourner les règles.

Peut-être que j'ai tord, peut-être qu'il y a différents types de violeurs et qu'à chaque fois, on puni un type de violeur au sens de la loi ou bien un autre, ect...

Cependant, j'ai l'impression que ces gens-là sont tellement manipulateurs qu'ils font semblant de ne pas savoir, ils font semblant de penser que la victime était vraiment consentante au point d'affirmer que ce serait la faute de la victime. Peut-être, c'est juste dans ma tête.

Quand Némésis explique "mais il y aura toujours des personnes insensibles à cela, qui s’estime dans leur droit", elle résume bien la mentalité d'un violeur. Il se croit permit de forcer un rapport sexuel pour satisfaire ses "besoins". Ils n'en ont pas honte. Ils sont dégoûtants.

Là où je me sens le plus nul, c'est qu'après le viol, j'ai arrêté de le voir, il a tout fait pour se faire pardonner. Il m'a convaincu de me remettre avec lui et j'ai accepté. Je suis vraiment nul car j'ai été violé et pourtant j'ai accepté de me remettre en couple avec lui. Ça a duré une semaine, quand j'ai su qu'il m'avait trompé durant la période d'un mois où j'ai arrêté de le voir, j'ai décidé de mettre totalement fin à la relation.

Le dégoût que je ressens envers lui est physique et incontrôlé. Après que j'ai appris qu'il m'avait trompé, j'ai dû vomir au moins 3 fois. Une fois à mon travail, une fois au téléphone avec ma mère en faisant mon "coming out", d'autre fois dans la rue. J'ai aussi failli vomir en classe. J'avais entendu quelqu'un parler de sexe à un ami et ça m'a rappelé mon ex. Je me suis précipité dans la poubelle car j'allais vomir.

Mais le pire, c'est quand j'en ai parlé. J'en ai parlé à une ancienne amie à l'époque et on a arrêté de se parler. Elle m'a dit que c'était de ma faute si je m'étais fait violer et que j'avais qu'à m'imposer et me faire respecter. J'en ai bien parlé à une autre personne qui m'a dit que j'étais lâche de m'être fait violer. Mais le pire je m'en rappel, c'est cette femme féministe qui m'avait dit que c'était bien fait pour moi car je suis un homme.

Je ne veux plus jamais avoir de relation homosexuelle, j'en ressens un profond dégoût. C'est incontrôlable. Je suis bisexuel car je peux trouver un homme plus attirant qu'une femme et vis versa. Mais le dégoût envers les hommes en ce qui concerne le sexe est trop intense.

Mais dans ce cas là, il reste les femmes. Aucune femme que j'ai rencontrée accepte d'être en relation avec un homme bisexuel. Déjà que c'est compliqué, alors en plus si elle apprend que je me suis fait violer, c'est pire. C'est quelque chose que je garde pour moi.

Je ne dis rien, personne ne me pose la question, tout le monde se dit que je suis hétéro parce que "je fais" hétéro.

Le vrai bien-être que j'ai dans ma vie ceux sont mes études et le sport. J'adore la musculation et même si je ressens du mal-être vis à vis de mon orientation sexuel et de mon viol, je me considère réellement heureux. Ma vie est bien là. J'ai la santé et je fais des études que j'adore.

Citation de LaMontagne #428432

Par rapport au fait de t'être remis en couple, ta sensation est entièrement compréhensible mais tu n'y es pour rien car tu as été victime d'un système d'emprise. N'hésite pas à lire des choses sur la question de l'emprise. Cela pourrait peut être t'apporter de l'apaisement à ce sujet. Cela ne retirera pas l'aspect douloureux mais cela allègera sûrement la culpabilité.Tu n'y es pour rien. Ces personnes construisent des toiles d'araignée. C'est un système d'emprise.

Ce que t'a dit la "femme féministe", c'est du sexisme et c'est aussi puni par la loi. Je suis choquée par les commentaires des autres personnes également. Il est important que tu puisses trouver un cadre bienveillant où l'agression que tu as vécu soit reconnu à la hauteur de sa gravité. Il faut se renseigner, demander conseil, supporter (je sais que c'est difficile) d'aller voir un.e thérapeute au risque que ce ne soit pas la.e bon.ne. Jusqu'à ce que tu trouves la.e bon.ne.

Garde confiance. C'est très beau que tu puisses t'equilibrer avec le sport et les études. Je laisse la parole aux autres membres de beto qui vont sûrement t'apporter plein de choses

Citation de Shalom #428439

C'est un peu plus compliqué que ça. Mettre une main aux fesses de sa partenaire sans lui demander n'est pas nécessairement une agression sexuelle. De toute façon si tu es avec la personne tu sais comment elle fonctionne. Je sais que certaines filles aiment être réveillée par des attouchements.

Pour entrer plus en profondeur est-ce que un oui est considéré vraiment comme un consentement ? La vérité c'est que non pas toujours. Parmi beaucoup de témoignages féminins, j'ai vu à mon plus grand désarroi que certaines couchaient avec des hommes par peur, même si le mec n'était pas insistant de base mais flippant de par son comportement. Je suis peut-être naïf mais je ne pensais pas que les femmes pouvaient avoir aussi peur de nous. Et c'est peut-être pour ça que inconsciemment je demande toujours à la femme si elle a peur de moi et je suis soulagé qu'elle puisse se sentir en sécurité avec moi.🤷🏻‍♂️ C'est vrai que c'est quand même une drôle de question...

On ne s’en relève pas … il y a des périodes où y pensera moins que d’autres car l’on continuer à faire des projets etc