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Wilden a écrit : Modérateur Le soucis est la preuve dans ce genre de situation , et encore plus avec l'homophobie... le paroles contre parole ne fonctionne pas et c'est relativement facile de dire je ne savais pas qu'ils étaient gay....Lorsqu'il y a un "préjudice réel", comme une discrimination à l'embauche, à d'un logement, ou pire une agression physique, le caractère homophobe est assez facilement retenu comme circonstance aggravante si une sanction est prononcée. D'autant plus si il y a des témoins et ou des preuves. Mais c'est rare. L'affichage de documents racistes ou discriminatoires est clairement illégal sur le lieu de travail par exemple. Même si ils se veulent humoristiques. Mais c'est rarement aussi simple que ça. Le problème, c'est que nous avons la plupart du temps affaire à une espèce d'homophobie ordinaire insidieuse et rampante. C'est une somme de remarques plus ou moins appuyées, qui prises indépendamment et sortie de leur contexte ne paraissent pas bien méchantes à la plupart des gens. Peu de RH sont assez stupide pour dire "je ne te file pas le job parce que je déteste les tantes/nègres/roux/femelles comme toi". Dans beaucoup de cas, c'est l’accumulation de remarques désobligeantes, de petites mesquineries et de plaisanterie merdiques qui pourrissent la vie, parfois jusqu'à la dépression. Et quand bien même une personne est prise sur le fait à proférer des propos discriminatoires, la ligne de défense sera quasiment toujours: "mais c'était de l'humour Monsieur le juge!" Dans le cadre d'une discrimination indirecte, la charge de la preuve est très difficile à apporter. Bien que le harcèlement sous toute ses formes soit de mieux en mieux pris en compte par le tribunaux, les cas débouchant sur des sanctions sont encore trop rares. Lorsqu'il s'agit de harcèlement moral dut à l'orientation sexuelle, les prud'homme sont majoritairement frileux pour prononcer une sanction car ils ne sont pas formés pour ça. Sauf à aller successivement en appel et en cassation, ou le jugement est rendu par des professionnels. Mais la procédure est longue et douloureuse pour la personne ayant subit le préjudice. Je ne dis pas qu'il ne faut pas s'élever contre ça, bien au contraire. Mais il faut être conscient qu'entre le moment ou l'on décide de se rebiffer, et le moment ou une sanction est prononcée à l’encontre de la personne ou de l'organisme responsable de la discrimination en question, beaucoup de temps peut passer. Quand on arrive à obtenir une sanction. Temps pendant lequel la situation peut gravement se détériorer, à fortiori quand c'est dans le cadre professionnel. C'est particulièrement vrai dans les administrations, la fonction publique ou les très grandes entreprises ou les procédures de placardisation sauvages sont très bien rodées. Il vaut mieux donc être solide dans sa tête, savoir à quoi on s'expose, et être entouré par des personnes bienveillantes. Avant d'entamer une action judiciaire, il faut clairement se renseigner sur les tenants et les aboutissants d'une telle démarche, et se poser la question de façon lucide sur ce qu'il risque de m'arriver si je veux porter l'affaire en justice. Les association (comme SOS homophobie - pour ne citer qu'elle) et les syndicats sont aussi là pour répondre à vos questions et pour vous épauler. Tout ça pour vous dire que la lutte contre les actes et les propos discriminatoire en général - et homophobes en particulier - est une course de fond, pas un sprint. Parlez en à des amis, à des proches quand c'est possible, et à des gens dont c'est le métier de lutter contre ces fléaux. Mais n'y allez pas seuls la fleur au fusil et le sourire aux lèvres parce que vous savez que c'est juste. C'est malheureusement insuffisant. Le droit et la justice sont deux concepts bien différent...
Tristanus a écrit : donc non, tout le monde n'est pas contre toi mdrC'était pas pour moi ^^ Après tu dis que c'est toujours pris de manière sérieuse, peut-être que à ton niveau c'est effectivement le cas autour de toi et de ce que tu as vu. Malheureusement, l'homophobie est partout, même dans la police et la gendarmerie. Sans compter les connivences qui peuvent exister entre les forces de l'ordre et certains employeurs ou certaines personnes qui se livreraient à ce genre de délits. Mais je ne vois pas tout en noir non plus, bien sûr que les mentalités évolues, mais il y a encore du chemin à faire.