Le premier chapitre pour les plus courageux. Si ça vous plaît, je posterai la suite. Chapitre 1 Dernière danse Le sang jaillissait de toute part. Il maculait les murs et inondait l’ensemble du parquet de bois clairs. Une main s’aventurait hors du bureau derrière lequel était étendu le corps de la jeune fille. Ensanglanté, nimbé de ce liquide rougeâtre, on ne pouvait distinguer sa couleur de peau. Elle était dans la pénombre. Un soupçon de lumière diffusé par une vieille lampe en laiton embrassait les courbes de la pièce. On distinguait à peine la quantité de livres tassant les bibliothèques du fond. Le bureau était méconnaissable. Mon regard se dérobait devant ce ballet d’hémoglobine. D’habitude si vif et si sur, il était entouré par un environnement instable. Une foule de questions assaillies mon esprit. Le regard vide, fixant ce corps en pleine jeunesse, j’imaginais un enfant déambuler dans l’herbe d’un parc par un jour d’été, les pelouses noyées par une foule amassée et désireuse de retrouver un semblant d’esprit écolo. Toutes ces familles coupables d’une planète à jamais meurtri par leur achats et pourtant si satisfaites et apaisées au touché de ce tapis vert. - X……….X ? Encore ? Mais quand vas-tu arrêter de me faire peur ? Comme souvent, ces derniers temps, mon regard s’était perdu dans les limbes d’un interrogatoire sans fin. Ma perception de la réalité divaguait parfois. Je ne pouvais accepter un tel spectacle, même s’il s’offrait à moi dans toute sa splendeur. - X……….X ? Enfin ! Faut que tu te reprennes ! - Mais regarde la quantité de sang sur les murs ! Comment a-t-on pu lui faire une chose pareille ? Crois-tu qu’elle est encore en vie ? Il le faut ! - Ecoute ! Aucune idée. Tout ce que je sais pour l’instant c’est qu’il faut la transporter à l’hôpital. On avisera pour la suite. Comment veux-tu que je le sache après tout ? As-tu vu son état ? La police arrivait à l’instant. C’est Angie qui avait du les prévenir. Plusieurs véhicules nous attendaient devant le grand porche de la maison. Les gyrophares de leurs voitures et des premiers secours paraissaient presque festifs dans ce quartier calme et pavillonnaire. Ce feu d’artifices de couleurs funestes donnaient à la scène un semblant comique malsain et assez morbide. Les agents étaient peu informés sur la situation. Le poste avait simplement reçu un appel indiquant une personne blessée au 2 rue de l’opéra, allée 3. Protocolaires dans leur interrogatoire, ils n’imaginaient même pas un instant qui j’étais et ce que je faisais là. Limitées et dévouées au respect strict des procédures, leurs questions furent vite enfouies au plus profond de mon esprit. Au loin, derrière les buissons de l’allée, je distinguais quelques mouvements nets et précis. Les secouristes en étaient la source. Ils s’acharnaient à rester dans le droit chemin délimité par les pavés jonchant le sol. Le bruit de métal du brancard me glaçait le sang. Les roues vacillaient, dansaient presque. Leurs mouvements incessants donnaient à l’ensemble un air de pantin. Puis le corps de la jeune fille disparu dans l’ambulance. La farandole des sauveurs s’émancipa dans la clarté de la nuit. Au fur et à mesure de leur engoncée au-delà du quartier, les lumières chatoyantes se faisaient de plus en plus diffuses. - Alleeeeeeezzzzzzzzzz………….viens ! Inutile d’attendre ici. On ne peut rien faire de toute façon. Angie me tirait violemment le bras droit. Malgré toute la violence du geste, mon corps resta inerte, immobile. Les yeux dans le néant, j’aspirais à disparaître par delà les toits luisants de ces maisons qui se ressemblaient toutes. - …Je…Enfin…Mais… - Je sais. Ses yeux trahirent sa pensée. Je sentais qu’elle ne me faisait plus confiance depuis cette nuit. Mais rien n’était de ma faute. De toute façon, ma présence… - Je vais à l’hôtel. - Je t’accompagne. Je ne peux te laisser seul. On ne sait jamais. Elle ne s’imagina pas que sa compassion m’était indifférente. - « JE » vais à l’hôtel. Tu ne servirais à rien de toute façon. J’ai besoin de réfléchir. Jamais son regard, ses gestes n’avaient autant trahi sa fragilité. Décontenancée par mon choix, elle s’éloigna sans se retourner, s’avouant vaincue, presque déçue. Etrangement, je fus le plus touché des deux. Simple déclencheur du « cause à effet », je me retrouvais pris à mon propre piège. Un timide « je » suffis à forger ma cage d’ostracisme. Dure réalité que d’accepter son propre sort, surtout quand vous êtes l’unique responsable du chemin emprunté. Mon immobilité nous éloignait à chacun de ses pas. J’espérais plus que je ne croyais qu’elle changerait d’avis. Mais lorsque je vis que sa voiture était toujours vissée dans sa place de parking, je compris. Aucun sentiment de compassion ne trouverait naissance et n’influencerait sa décision. Seul, devant cette maison, par un soir d’automne brumeux, je contemplais ce qu’il me restait de dignité. Je connaissais un hôtel à quelques minutes d’ici. En tout cas ce fut le seul refuge de délivrance qui me vint à l’esprit. Après tout, que faire d’autre ? Impuissant et sans repère comme l’oisillon tombé du nid, je me mis à crier aussi fort que mes cordes vocales le permettaient. Ma notion du temps s’écoulait au galop mais le climat nocturne me fi tôt de le rappeler : une nuit de novembre parmi tant d’autres avec ce qu’il faut de pluie et de vent pour décourager le plus aventurier des affamés à sortir de sa tanière. Enfin…
Commencer à faire des rencontres ?
Ancien membre 07/04/2014 à 22:22
Je ne sais pas encore. J'hésite. Si cela n'apporte rien à l'histoire je trouverai un nom à donner à ce personnage. Mais comme la suite n'est pas encore totalement déterminé. J'ai plusieurs fils conducteurs en tête. Mais je n'ai pas encore choisi la direction à emprunter.
Ancien membre 08/04/2014 à 00:24
Hâte de lire la suite en tout cas ! :D J'ai vraiment accrocher à ton début in medias res et ça rend ton incipit super intéressant ! :)
Ancien membre 09/04/2014 à 23:34
PLAGIAT ! Du film SuicideRoom ! J'ai pas lu ton texte (désolé) mais en même temps quand on prend se titre en le volant au réalisateur ça mérite pas d'être lu.
Ancien membre 10/04/2014 à 19:41
Moi le titre m'a fait penser au "Le magasin des suicides", très bon film au passage. Pour ce qui est du texte : j'avoue que le début me fait penser au style de Céline dans "voyage au bout de la nuit". J'me suis laissé prendre dans l'histoire et j'espère que tu nous feras une suite rapidement et au moins aussi bonne ! :)