J’avais rencontré cette fille dans un petit bar, par un soir chaud et humide, cette nuit là, je n’arrivais tout simplement pas à dormir. Je m’étais donc promené dans la ville, sans but précis, jusqu'à ce que j’aboutisse dans cet établissement. Je ne suis pas du genre à fréquenter ce type d’endroit, mais je dois avouer que j’appréciais le moment, assis au comptoir, savourant une bière, et que je songeais à y remettre les pieds avec quelques collègues de travail.
Il était tard, et le bar se vidait tranquillement. Dans un coin de la pièce, une poignée de jeunes gens jouaient au billard en buvant et riant. J’aurais pu les rejoindre, mais je n’avais pas la tête à ça, en fait, je n’avais la tête à rien.
À l’instant où elle s’assit à côté de moi, je ressentis une forte attirance pour elle. Mais je ne suis pas du genre fonceur, je me contentai alors de fixer le fond de ma chope, non sans m’enivrer de son subtil parfum, presque insaisissable.
Elle commanda une bière étrangère.
Elle semblait bien connaître le barman, ils discutaient à voix basse, et malgré ma proximité, je ne pouvais comprendre un traître mot de la conversation.
Le barman quitta la pièce qui je m'en suis pas rendu compte, s’était vidée, me laissant seul avec cette adorable créature, juste à côté de moi.
Je risquai un regard, elle me regardait, me souriait. Sourire que je lui rendis.
Elle se présenta, et je fis de même, j’eus ainsi l’occasion de la contempler quelques précieux instants. Ses cheveux noirs ébène plongeaient vers de fines épaules découvertes, glissant contre ses joues laiteuses. Ses lèvres délicates demeuraient figées dans un adorable sourire tandis que je parlais. Ses yeux étaient profonds et sensuels.
Le barman revint et lui glissa quelque chose dans la main. Presque hypnotisé par son regard, j’avais l’impression de flotter sur un nuage, elle me parla d’une fête, rien de très grand, entre amis. Elle m’y invita. Une offre que je ne pouvais refuser.
Elle avait une voiture, et j’étais venu à pied, elle m’attira dans son véhicule. Tout au long du trajet, elle me parla de choses et d’autres, j’étais complètement sous son charme, et je me contentais d’acquiescer sans vraiment écouter ce qu’elle disait. Mon attitude semblait l’amuser, et j’en étais heureux.
Quand nous entrâmes dans sa demeure, la petite fête était déjà bien entamée, plusieurs formes s’enlaçaient sur les canapés et d’autres dansaient dans une semi-pénombre sensuelle et mystérieuse.
Je n’ai pas l’habitude de traîner dans ce genre de fête, mais j’étais tellement fasciné par ma partenaire que je ne pouvais me résoudre à quitter les lieux, malgré une sourde appréhension qui montait en moi. Appréhension que je fis taire à grands verres d’une délicieuse boisson qu’elle m’offrit.
La musique était très forte, et nous devions être très proches l’un de l’autre pour pouvoir nous comprendre.
Autour de nous les gens passer fréquemment, j’en avais à peine conscience. Pour moi, il n'y avait rien d’autre que ce visage. Le reste avait bien peu d’importance.
J’aurais dû partir à ce moment, ne serait ce que parce que j’étais complètement saoul.
Entre deux verres, elle extirpa de sa poche un petit sac de papier blanc. Je reconnus l’objet que le barman lui avait subtilement glissé à la main. Elle l’ouvrit, en retira deux pilules bleu qu’elle me fit avaler. En me disant que c’était une surprise.
Quelques temps plus tard, elle me conduisit dans une petite chambre. L’obscurité y semblait plus profonde, percée uniquement par un mince rayon de lune.
Elle me coucha sur ce qui semblait être un lit, s’étendit contre moi, m’embrassa, me murmura quelques mots à l’oreille, m’embrassa de nouveau, puis s’attaqua aux boutons de ma chemise. Elle la retira lentement, tout en douceur.
Elle se redressa, assise sur mon bassin. Elle se dévêtit complètement, plus rapidement. Elle se leva et dévoila la fenêtre, permettant à la lune d’éclairer son superbe corps.
— La lune est belle, dit-elle simplement.
Elle demeura quelques instants dos à moi. Elle revint se blottir contre moi, sur moi. Je remarquai à cet instant qu’elle était froide, gelée. Je tentai de me dégager, mais je ne contrôlais plus mes membres, j’étais paralysé. Mais je sentais toujours avec horreur son corps sans chaleur se mouvoir contre le mien.
La musique s’était arrêtée, la porte de la chambre s’ouvrit doucement, en grinçant, les autres entrèrent sans bruit. Je les fixais, s’agglutiner autour du lit.
Ils me fixaient, souriants. Elle se redressa et me sourit à son tour. De son sourire, comme des leurs, sortait deux longs crocs. Elle plongea vers mon cou, ensuite, ce furent les ténèbres.
À jamais....
Citation de Montana #513267
J'adore cette version dans la tête de la victime qui le réel personnage principal, les évènements, étape par étape, avec tantôt sensualité, tantôt dans les pensées du protagoniste principal observant cette femme un brin fatale, tout amené en douceur et sensuellement vers cette échéance fatale...Bravo 😉
Je me souvient très bien du film " une nuit en enfer " avec Salma Hayek qui était divine.
Merci Visitoramus de rester fidèle à mes histoires et qu'elles te plaisent toujours autant.
Merci Shali d'avoir lu mon texte et de l'avoir décortiqué. En espérant que les autres histoires que je mettrais te plaisent toujours.
Citation de Montana #513267
Oh !!! Montana, vous êtes une véritable coquine, vous rendez-vous compte que moi naïve comme je suis, il m'a fallu arriver pratiquement à la fin de votre récit: "Mais je sentais toujours avec horreur son corps sans chaleur se mouvoir contre le mien."
Pour me dire hum 🤔, il y a de l'eau dans le gaz et commencer à avoir mes petits poils des bras se redresser et cette angoisse nouer mon estomac.
Vous êtes fantastique pour amener le suspens à l'extrême et son paroxysme et subjuguer votre lecteur, lectrice, c'est du grand art digne des meilleures autrices de romans d'horreur.
Bientôt, vous allez voir 😉 je vais devenir une de vos adeptes, fans de ce genre là.
Félicitations et vraiment au plaisir de vous relire et de voir votre pseudo s'afficher sur le forum.
Très, très bon week-end à vous.
Tashunka.
En faisant scintiller notre lumière, nous offrons aux autres la possibilité d'en faire autant. Nelson Mandela
Tashunka, je n'oserais jamais mettre un texte horrifique, sans mettre " âmes sensibles s'abstenir ", je sais parfaitement que vous êtes sensible et je ne voudrais pas que vous fassiez des cauchemars.
En tout les cas, un grand merci pour tout ces mots. J'espère en tout les cas, que vous allez être une nouvelle adepte de mes histoires.
Il faudra attendre un peu avant une prochaine histoire, qui j'espère vous tiendras en haleine, jusqu'à la dernière phrase.
Merci Tashunka en vous souhaitant de passer un excellent week-end.