Quand j’ai rencontré l’hiver

Ancien membre
20/10/2022 à 23:06 - 20/10/2022 à 23:15

Je suis restée mon existence durant une graine en dormance, et à subir les intempéries, les décennies passant, la pourriture commençait à me grignoter jusqu’à presque me rendre stérile. Et puis je t’ai rencontré, toi, l’hiver. Avec ton froid glacial et tes redoux, avec ton vent qui tétanise, avec la douleur infligée au moindre centimètre de peau qui ose se confronter aux éléments. Moi je suis une graine et j’appartiens au printemps.

Toi, je t’ai aimé si fort, j’en ai perdu mon latin et presque mon âme. Tant de personnes auraient étés anéantis, noyés dans la confusion. Mais alors que tu avais lâché le couperet de mots sulfureux et d’accusations infondées, sur mon cou découvert, pensant que ma tête tomberait, tu m’as fait l’effet d’une gifle qui réveille d’un mauvais rêve. Et j’ai fui, difficilement certes, car mon cœur bataillait avec mon esprit, mais j’ai fui. C’était de ma survie dont il retournait, à deux doigts de la folie, à deux doigts de la mort.

Je suis une graine et certaines graines ont besoin de la vernalisation pour germer. Il m’a fallu du temps pour trouver la lumière, car dans le sol, j’ai rencontrer des pierres que la résilience m’a fait contourner. Ici maintenant, j’entrevois le soleil, le ciel, alors je n’abandonne pas, je dois grandir, m’élever. L’espoir est là. La vie aussi, avec son cortège de couleurs.

Je pourrais te haïr pour le mal que tu m’as fait, gaslighter que tu es. Mais tu m’as poussé à la guérison en m’obligeant à réagir. Je te remercie plutôt. Grâce à toi j’ai appris à m’aimer et à être digne. Et j’ai compris.

Commencer à faire des rencontres ?

Ancien membre
27/10/2022 à 22:14 - 27/10/2022 à 22:16

Le printemps.

Les jours qui me séparent de l’hiver se sont écoulées, les giboulées sont là, avec quelques moments où le froid résiduel de l’hiver me font frissonner. Mais le sol est réchauffé et la nature se vêtit à nouveau de luxuriante verdure parsemée d’infinies variations de teintes florales. Je suis replète de la souffrance passée, c’est vrai, car j’ai grignoté tout mon mal. J’ai conscience d’un commencement, je m’affine d’un bonheur indifférent aux commères piaillardes. La grisaille d’une sombre rumeur s’éparpille parfois au dessus de ma tête, attristant de ses ombres le paysage jusqu’à l’horizon. Mais la saison est entamée, et je sais que le lumineux soleil rendra prospère toute semence qui aura connu un sol riche et gorgé à point d’une eau limpide.