Je marche dans la rue, la nuit confond déjà l’air, le sol et les formes; il est à peine huit heures. Sur mon chemin défilent les vitrines rangées côte à côte, le silence s’installe, quelques bribes de voix s’éloignent, les lumières s’éteignent, les rideaux métalliques des magasins crissent, couinent , grincent en s’abaissant. Je suis heureuse ce soir, mais c’est trop tard. Les boutiques sont closes et je n’ai nulle part où dépenser mon bonheur.
Et je me dis:
J’ai été gentille,
Trop gentille
J’ai été douce,
Trop douce
J’ai été jeune
Trop jeune
J’ai été amoureuse,
Trop amoureuse
J’ai été sensible
Trop sensible
J’ai été généreuse
Trop généreuse
Et même parfois,
J’ai été brutale,
Trop brutale
Avec les mots
Les jours de colère où le « trop »débordait.
D’ailleurs, j’ai été triste
Trop triste
Et entre colère et tristesse,
J’ai été bête
Trop bête.
Jusqu’au jour où le « trop » m’a explosé au cœur et à l’âme. Au dehors et au dedans. Une femme sournoise au visage double a allumé la mèche.
Et puis le « trop », éparpillé au sol, s’est effacé comme sans existence. Depuis je suis heureuse et sereine, heureuse normalement, mais heureuse tardivement.
Reste t’il une boutique ouverte, maintenant que je suis riche en bonheur ?
C’est un petit texte sans prétention entre abstrait et réel.
Le temps passe quoi qu’on fasse
Et celui qui s’écoule n’est jamais rattrapé
Ce n’est pas à 80 ans que tu vas t’entraîner pour aller courir un marathon, si tel était ton rêve, le temps passé t’as fermé cette porte.
Tu voulais porter un enfant ? A trop attendre la bonne personne, la ménopause est arrivée, et la porte est fermée.
L’occasion d’un amour tel qu’on le rêve, qui nous transporte, nous bonifie, passe aussi. On ne l’a pas vu, ou on lui a fait peur, ou voilà.
La vie n’attend pas, pas plus qu’elle ne repasse les plats. Les occasions manquées, le sont souvent à vie.
Parfois on fait de belles rencontres, qui nous portent vers le haut. Parfois des mauvaises qui précipitent au sol, et tout ce temps passé à lutter pour se relever, c’est autant de portes qui se ferment.
Voilà le sens de tardivement.
Citation de BalyBrosse #479919
👍 tu as tout dit merci
Rien n'est perdu
Souviens toi...
Enfin c'est comme ça que je vois la vie.
Donc balayer devant sa porte et se relever.
Deux actes simples mais dignes.
Le bonheur...
Son bonheur...
Ton bonheur c'est toi qui le fait qui le provoque finalement non ?
Citation de BalyBrosse #479871
Très chère BalyBrosse 😍
Merci pour ce texte qui humanise vos pensées et qui décrit bien des parts de chacun et chacune de nous
Plus le temps passe et plus on parvient à comprendre le poids de nos actes ou ceux que nous n avons jamais su poser et il est souvent trop tard, pour refaire retour en arrière
Merci pour votre partage 😍
La Branleuse 😍