Bonsoir à tous.
Je me présente à vous ici sous le pseudonyme de Nemo777. Tout ce qui suit repose sur mon vécu, mon ressenti, mes expériences et mes rencontres. Je ne prétend pas détenir la vérité, bien au contraire. Je pense qu'il en existe peut-être d'autres et j'aimerais découvrir les vôtres.
J'ai mis 28 ans à mettre des mots sur ma sexualité. Je suis asexuel, aromantique ainsi que...bisexuel. Sur ce dernier point, je ne sais pas vraiment. Je ne suis pas bisexuel dans le sens où je ne me sens pas attiré par les hommes et les femmes. Mais plutôt dans le sens... Comment dire? Imaginez que vous avez faim. Vous rentrez dans la cuisine et ouvrez le frigo. Dedans il y a un yaourt à la fraise et un à la banane. Soit vous adorez la fraise, vous êtes donc hétéro. Soit vous adorez la banane, vous êtes donc gay. Soit vous adorez les deux avec une intensité plus ou moins égale, vous êtes donc bisexuel. Dans mon cas, j'ai juste faim. Je ne fais aucune différence avec les deux. Je peux prendre l'un d'eux ou les deux. C'est un peu grossier et le mot "faim" n'est peut être pas adéquat :)
Autre point, je suis également autiste.
J'ai découvert ce site récemment, et c'est avec un grand plaisir que j'ai parcouru les divers sujets de ce forum. Mon plaisir et d'autant plus grand que j'ai galéré pour trouver un site/forum asexuel. Ceux dédiés à l'homosexualité, trans et la bisexualité sont de bonne qualité mais ces coins de rencontres sont assez répandus. Ce n'est clairement pas le cas pour les gens asexuel, à mon grand regret.
Je me pose pas mal de questions et j'aimerais connaître vos ressentis. Cela serait très intéressant et me permettrait de voir les choses sous un angle nouveau, voir m'aiderait à trouver des réponses.
Depuis toujours je suis " parasité " par tout un tas de choses que la plupart des gens neurotypique ( voir la majorité) juge "anodines". J'ai une façon d'analyser les situations différentes, qui s'accompagne d'innombrables rituels et comportements que certains disent/trouvent bizarre. Quelques exemples, pour imaginer mes propos.
Je suis hypersensible à certaines lumières, aux odeurs de parfums chimiques , de cigarettes et de transpiration corporelle. Je ne supporte pas la chaleur mais je ne ressens pas le froid "normalement"( je suis quasiment tous le temps en short même quand il neige). Je ne supporte pas le contact physique, ni regarder dans les yeux.
Je peux aussi avoir des blocages quand une situation me semble illogique ou que je ne la comprends pas. Anecdote pour imaginer : Lors de ma formation, un collègue avait une gourmette à son poignet sans nom. Pour moi, au vue des informations que je possédais cela n'avait pas de sens. Une gourmette doit avoir un nom, c'est l'essence même de cet objet. Et en plus, il était musulman alors que c'est généralement un cadeau offert pour les Baptêmes. C'est ce genre de choses qui me font "bugger". Maintenant, j'ai intégré cet élément à mon système et cela ne me dérange plus.
J'ai aussi des rituels . Par exemple, je compte les dalles au plafond à chaque fois que je rentre dans une pièce. Je mange les dragébus uniquement par couleur. Je prends uniquement des pailles rouges. Je note les numéros de série des bus que je prends. Je m'assois à la même place dans le bus, en cours où au travail etc...
Pour évoluer en société, j'ai dû m'adapter, et ma réponse a été de fonctionner par rôle. Quand je vais au travail, je suis un travailleur. J'ai listé toutes les caractéristiques d'un travailleur et je les applique. Quand je rentre chez moi je suis le fils/frère aîné, j'endosse ce rôle et tout ce qui l'implique. Ainsi, j'arrive à passer outre la majorité de mes troubles ( hormis la nudité).
Il n'y a que deux périodes dans ma vie où je n'ai pas eu ce sentiment de jouer un rôle. Quand j'étais animateur de centre aéré pour enfants de 3 à 10 ans et lorsque j'étais en couple. Quand je suis avec les enfants ou comme au travail, avec des personnes en situation d'handicap. Je ne ressens pas de poids ni l'impression d'être un acteur. Les enfants tout comme les personnes handicapées peuvent être horrible comme tout humain. Cependant ils ont bien plus d'ouverture d'esprit et font preuve de plus d'honnêteté que la majorité des êtres peuplant cette planète.
C'était pareil lors de ma relation. Mieux encore, je me sentais...normal. Je n'ai pas honte de ce que je suis, je n'en suis pas fier non plus, je suis juste moi. Néanmoins quand toi tu vois rouge et que tout le monde autour de toi voit bleu et t'incite à faire de même, c'est fatiguant. Quand tout le monde passe son temps à te dire " tu te concentres trop sur les détails " alors que pour toi cela représente la norme, c'est fatiguant. Mais pendant ces périodes, je pouvais me détendre. Avec eux on ne me demandait pas de voir bleu mais simplement comment était mon rouge. C'est difficile de traduire avec des mots ce ressenti. Imaginez que vous soyez un français qui a passez dix ans en Russie sans parvenir à parler la langue tout en la comprenant. Puis un jour miracle, vous rencontrez une personne qui parle russe mais également français.
Ma relation c'est malheureusement mal terminée. Toutefois j'ai continué à travailler avec les enfants. L'idée d'avoir un enfant fait son chemin depuis 5 ans et j'ai de plus en plus envie qu'elle se concrétise.
Venons en aux problèmes. Je n'aime pas la nudité hormis fictionnelle et dans un contexte bien défini. Exemple, si je regarde un film d'action, je vais zapper la scène de sexe car dans ma logique elle n'a pas sa place. En revanche si je regarde une comédie romantique ou une vidéo pornographique, cela ne me dérangera pas. Je n'aime pas non plus qu'on me touche. Je n'ai pas particulièrement aimé le sexe en lui-même lorsque je suis passé à l'act il y a 12 ans. Le sexe ne me rebute pas et je ne saurais dire si je ne le referais jamais. Néanmoins, je ne me parierai pas ma vie là-dessus. Le moment intime entre nous deux est un bon souvenir par contre.
Nous arrivons au second problème, je ne ressens pas de sentiment d'attachement envers qui que ce soit. Contrairement à certaines idées reçues, tous les autistes n'ont pas des problèmes pour se faire des amis. Le TSA est un spectre, un spectre c'est vague. Mon problème c'est que je n'arrive pas à garder ses liens car je n'en ressens pas le besoin. Plusieurs personnes ont essayé mais je suis difficile d'accès. Honnêtement, parfois je me sens seul. Paradoxale n'est-ce pas? Je sais d'où ça vient. Je fonctionne par rôle. Quand je vais au travail, je sympathise avec mes collègues, en formation pareil. Cependant, des que je passe la porte ils ne représentent plus rien. C'est cruel de dire ça et c'est pourtant ce que je ressens. Malgré tout, parfois j'aimerais aller vers eux ou accepter de les laisser s'approcher.
C'est encore pire pour les relations amoureuse. Je n'ai jamais ressenti à nouveau ce sentiment. Et j'ai l'impression que les personnes que j'attire se font une mauvaise image de moi. Soit en m'idéalisant, soit en croyant à des préjugés. J'ai par exemple eu beaucoup de filles intéressée par moi car, apparemment, les noirs sont réputés pour être des bons "coups avec des gros serpents".
En conclusion, je n'aime pas le sexe, j'ai une libido cependant, composé en solitaire me suffit. Je suis incapable de m'attacher amoureusement à quelqu'un et je suis un homme. Étant un homme, je vois donc mal comment devenir père dans ma situation. J'ai pensé devenir assistant familial, mais à long terme cela me ferait souffrir. Il y a aussi l'adoption mais on ne fait pas confiance aux hommes célibataire et les dossiers sont longs.
Mes questions : Quels sont vos avis/ressenti sur la paternité/maternité ? J'avoue être un peu plus curieux concernant la paternité. Beaucoup d'articles et études parle d'instinct maternel etc... Mais quand il s'agit des hommes on reste à la surface. " instinct de reproduction... d'avoir une descendance... pulsion sexuel". Tout est mécanique. Voulez-vous être père ? Avez vous déjà pensé à le devenir ? Pourquoi ce besoin ? Ou pourquoi n'en ressentez-vous pas le besoin ? Comment concrétiser cela en dépit de votre asexualité ?
Merci d'avance.
Bonjour,
Je me vois beaucoup au travers de ton écris, heu... ça me fait bizarre j'ai pas l'habitude, mais je pense que je peux répondre à une question que tu te pose...
Est ce que on peut être parent sans sentiment, sans amour, ben oui, je suis maman depuis 17 ans d'une fille pour qui je ne ressent aucun amour maternel et je l'élève d'une façon purement mécanique je dirais, en faite c'est vraiment que par ma conscience que j'ai créer ma méthode d'éducation. Ma fille sait que je ressent aucun sentiments ni pour elle ni pour les autres et ne le voit pas du tout comme un problème, au contraire on a su créer un équilibre, on est tres proche mentalement mais pas physiquement par contre et à l'heure d'aujourd'hui elle se trouve chanceuse de m'avoir comme maman quand elle me compare au parents de ses amis,es.
Après j'ai eu ma fille d'une manière impulsive sans réfléchir et sans savoir à ce momment la que je n'avait pas de sentiment, j'ai compris quand elle est née, j'ai pas eu le coup de foudre maternelle au contraire j'ai compris qu'aimer n'était pas en moi et il m'a fallut du temps pour accepter ça, mais une chose était sur je voulait juste le bonheur de ma fille, et ça c'est pas une histoire de sentiment pour moi c'est une histoire de "logique", de conscience entre bonne action et mauvaise action envers son enfant et c'est ma manière de gérer ma vie en faite qui ressort dans mon rôle de maman je fait tout par conscience de bon ou mauvais pour moi et les autres tout simplement.
En tout cas si tu as d'autre question autour de ma relation avec ma fille, hésite pas à me posée des question...
Et merci pour ton poste, je me pose des questions depuis un momment sur les trouble autistique en ce qui me concerne et tu vient de me faire voir que j'ai pas tort de me les posés...
Citation de Nemo777 #473430
Merci pour ce témoignage fait en confiance. Ca aide à comprendre la grande diversité des ressentis humains et à s'adapter le mieux possible à l'autre.
Concernant ton problème il faut dissocier sexualité et procréation. Le premier a finalement peu d'impact sur le deuxième.
L'extrême majorité des actes sexuels sont sans objectifs de procréation :
des rapports en dehors des periodes d'ovulation
des actes sans penetration vaginale ou sans éjaculation
des rapports entre personnes non fertiles
A l'inverse, la procréation est possible en dehors de l'acte sexuel : Fecondation in vitro, PMA, GPA,...
Ainsi ce n'est pas en augmentant ou diminuant les actes sexuels qu'on fait évoluer le nombre de naissances. Mais c'est l'envie d'avoir des enfants. De ce fait l'asexualite n'est pas un obstacle définitif à la procreation.
La maternité et la paternité sont des etats, des normes, des envies, des besoins qui dépassent la sexualité. C'est ouvert à toute identité sexuelle.
Je connais très mal la bibliographie sur le sujet de la paternité. Certains le ressentent au fond d'eux, d'autres ont besoin de s'appuyer sur des vécus, des écrits, des etudes...
Les seuls livres dont j'ai connaissance sont ceux de célébrités ayant eu un parcours de paternité en dehors de leur sexualité : Olivier Poivre d'Arvor a adopté, Marc Olivier Fogiel et Christophe Beaugrand sont passés par la GPA. Leurs livres sont assez faciles à trouver. Il y a surement des litteratures plus académiques à trouver sinon.
Bon courage
Deltalice
Bonjour Deltalice, merci de ta réponse. J’admets que cette dernière m’a laissé pantois. J’ai déjà envisagé, brièvement, de m’imposer une « discipline » similaire pour réaliser mon projet. En fait, j’ai déjà eu plusieurs occasions au cours de ma vie, et j’ai failli céder une fois. Par curiosité, besoin d’affection, de retrouver ce sentiment perdu, celui qui me donnait l’impression d’échapper à cette prison dans laquelle je me suis moi-même enfermé et que je ne parviens pas à quitter, cette geôle nommée solitude. Et également par dépit, je l’avoue. Mais je n’ai pas pu aller jusqu’au bout. J’avais l’impression de me mentir et de me servir d’elle. Je ne décrirais pas cela comme un viol. Elle était consentante, plus que moi en l’occurrence. Cependant, d’une part je l’aurais réduit à un simple rôle de reproductrice. Et pire que tout, je lui aurais menti, le premier mensonge dont les conséquences impacterait grandement le reste de sa vie.
Je sais mentir, assez facilement et de manière crédible. Toutefois, cela me demande énormément d’énergie. J’imagine mal le faire toute ma vie. Je veux être père. Ce rôle implique tout un tas d’éléments, de règles, de droits et devoirs me liant à l’enfant. Néanmoins je ne désire pas être un mari. Un mari a d’autres fonctions, devoirs et droits. La principale est d’aimer sa femme/son homme. Je ne rempli pas cette condition, je ne peux donc pas remplir ce rôle, car cette fonction prend le dessus sur toutes les autres. Le mariage est un contrat, et quand je donne ma parole je m’y tiens jusqu’au bout. Mentir une fois est une chose, baser le reste de sa vie en est une autre.
Je parle de mariage car c’était l’un des accomplissements qu’elle recherchait. Je ne sais pas s’il y a une bonne façon de le dire, n’y même si cela est une bonne ou une mauvaise chose. Mais j’attire facilement les personnes fragiles ou ayant subi des traumas. C’est certainement un trait de personnalité exacerbé par mon autisme, mais je suis plus intéressé par le « pourquoi » que le « quoi ». Je suis donc plus porté sur l’écoute et analyse les choses de façons plus rationnelle. Je parle librement de mes ressentis, ma sexualité et mon passé son tabou, quand on me pose des questions. Autrement, je ne parle pas beaucoup et je ne parviens à socialiser que dans certain contexte. Ainsi, les gens indépendamment de leur genre ou orientation ont tendance à facilement se confier. Toutefois, étant donné que les garçons (sans faire de généralité) ont des traits de caractères très différents du mien et surtout, agissent en se focalisant sur le prisme du sexe, par pulsion, besoin de validation etc…
Bref ! En l’occurrence, cette dernière a été abandonné par son père pendant l’enfance. Elle l’a mal vécu et sa mère n’a pas su remplir ce rôle en plus du sien, ni trouver une figure paternelle de remplacement. Elle a cherché a comblé le vide dans son cœur en remplissant celui entre ses jambes. En réalité, c’est plus triste que ça. Je pense plutôt qu’elle se donnait à tous ses hommes en espérant les garder auprès d’elle. C’est comme si elle essayait de réussir là où sa mère a « échoué ». Et à chaque nouvel « échec » c’est comme si elle s’infligeait une nouvelle blessure. J’ai écrit un texte en m’inspirant de sa vie.
Tout cela n’est que ma propre analyse, bien qu’elle ait confirmé certaine chose. J’ai pesé le pour et le contre et j’en ai conclu que simuler un amour réciproque et lui donner l’illusion de la relation dont elle rêve. Serait pire que de lui dire que je ne l’aimais pas quitte à la faire souffrir. Une vérité amère sera toujours préférable à un mensonge sucré.
C’est pour cela que je me vois mal me mettre en couple juste pour arriver à mes fins. Hormis si cette dernière est asexuelle, cela rendrait les choses plus simple. Ou alors une personne qui accepte dès le départ, que mon cœur ne battra peut être jamais pour elle comme le sien battra pour moi.
J’aimerai savoir comment ton ami vit cette situation ? Cela ne lui pèse pas au quotidien ? Sa femme ne ressent pas de désir ? Et pourquoi vit-il son asexualité comme une honte ?
Emiliebeli
Bonjour Emiliebeli
Je suis ravie de l’intérêt que tu as porté à mon post et content qu’il ait pu t’apporter des réponses, aussi infimes soient-elles. Aimerai-je mon enfant ? Honnêtement, je ne me suis jamais posé cette question. Car pour moi, elle est évidente : oui. J’ai la chance de posséder une grande capacité d’introspection et ma particularité fait que, j’arrive assez bien à comprendre la psyché de mon interlocuteur quand nous nous trouvons en face. En effet je fonctionne par miroir, je ne ressens par vraiment les émotions d’autrui, je les comprends et pour cela et adapter mes réponses, j’ai besoin de voir son visage et son paralangage.
De part mon passé et mon TSA, je suis en déprime constante. Car je réfléchis trop, les épreuves ont fait que je ne vis plus pour moi-même, je ne trouve de réel sens à ma vie que par les fonctions qui me définissent. Pour imager, je ne suis pas Noah. Non je suis un policier qui, s’appelle Noah. Je suis pas Noah qui a une sœur. Je suis un garçon qui a une petite sœur qui s’appelle Noah. Quand j’essaye d’être juste Noah, je me sens vide, je trouve mon existence vide de sens et la mort qui me terrorise devient de plus en plus aguichante. (Je ne m’appelle pas Noah et je ne suis pas policier, c’était juste histoire d’imager ^^)
J’ai un rapport particulier avec la mort. Je souffre d’épilepsie frontale nocturne depuis mes 13 ans. L’épilepsie est une sorte de bug dans le cerveau qui se manifeste par des crises où la victime convulse. Chez les épileptique, il y a ce que l’on appelle souvent : la dernière crise. En gros, une crise fatale qui entrainerait un arrêt cardiaque et donc la mort. Comme indiqué, mon épilepsie est nocturne, mes crises ne se passent donc que pendant mon sommeil. Par un brillant raisonnement, j’en ai conclus que si je ne dormais pas, je ne ferais pas de crise, et ainsi ne mourrai pas. Je suis donc depuis lors également insomniaque.
Mes crises surviennent lors de forts moments de stresse. J’ai fini par réussir à contrôler mes émotions vers l’âge de 18 ans, notamment en fonctionnant par rôle. Je ne me pose plus de questions sur la vanité de mon existence, sur les choses que je n’ai pas faits, sur la famille que je ne parviens pas à fonder, je vis l’instant présent en incarnant les rôles que j’ai créé : celui de grand frère, fils et AES. Chaque fin d’année est rude psychologiquement et il y a toujours des éléments qui me parasitent, mais je suis moins stressé, je fais donc moins de crises et je n’éprouve plus ce sentiment de vide car je sers à quelque chose. J’ai déjà pensé au suicide, j’y pense plus intensément en fin d’année. Je ne désire pas mourir, je me demande juste pourquoi vivre. Et ce sont mes fonctions qui me font rester. Car en tant que frère/fils on a besoin de moi.
Mais quand j’étais animateur, c’était différent. Pour une fois je désirai vivre non pas par obligation ou pour ne pas créer un manque et de la tristesse à mes proches. Non je voulais vivre car j’avais quelque chose à apporter. Je ressentais ça en tant qu’animateur et je le ressens à moindre mesure dans mon travail. Je suis AES (je travaille avec les personnes en situation de handicap, les réfugiés, les personnes victimes de violences conjugale, souffrant d’addictions ou encore avec les enfants placés). Travailler « juste » avec des enfants « inconnus », m’a procuré énormément de bien être alors je suis persuadé qu’en élever un serait incomparable.
« Après j'ai eu ma fille d'une manière impulsive sans réfléchir et sans savoir à ce momment la que je n'avait pas de sentiment »
« de manière impulsive » Qu’as-tu voulu dire par là ? Et qu’entends-tu par « pas de sentiment ». Est-ce que se sont les émotions ou les sentiments que tu n’as pas ? Moi c’est l’affection que j’arrive difficilement à ressentir à part sous certaines conditions. Mais je possède la capacité de ressentir des émotions ou les sentiments. La différence entre les deux est subtile.
Une émotion est un des 6 stimuli, instinctifs et presque instantanés de l’Homme : Je vois mon chien en rentrant à la maison, cela me procure de la joie.
Un sentiment découle de nos pensées (ils se créent dans une partie du cerveau différente). Un exemple. Un mari bat sa femme, elle a peur et est triste (= émotions). Cette même femme rentre le soir du travail et se retrouve seule dans un wagon avec un homme = elle ressent un sentiment d’insécurité. Ce n’est pas l’homme en lui-même qui est en danger, mais le prédateur qu’il représente à ses yeux et qui la renvoie à son passé.
Je ne sais pas si je suis clair. J’ai trouvé un article qui l’explique mieux ( Emotion VS Sentiment - Ecole & Bien-être (ecole-et-bienetre.com ).
Dans tous les cas, je suis curieux de savoir où tu te situes.
«... j'ai compris quand elle est née, j'ai pas eu le coup de foudre maternelle au contraire j'ai compris qu'aimer n'était pas en moi et il m'a fallut du temps pour accepter ça, mais une chose était sur je voulait juste le bonheur de ma fille, et ça c'est pas une histoire de sentiment pour moi c'est une histoire de "logique", de conscience entre bonne action et mauvaise action envers son enfant et c'est ma manière de gérer ma vie en faite qui ressort dans mon rôle de maman je fait tout par conscience de bon ou mauvais pour moi et les autres tout simplement ».
Je vois tout à fait ce que tu veux dire. Surtout l’aspect « logique ». Et ton utilisation du mot « rôle » me fait écho. J’ai l’impression de me regarder dans un miroir. J’ai une question. Même si ta conception de l’affection comme on l’entend est différente, ressens-tu quand même de la joie ? Je veux dire, as-tu une certaine satisfaction, « le sentiment du devoir accompli » ?
« Et merci pour ton poste, je me pose des questions depuis un momment sur les trouble autistique e2n ce qui me concerne et tu vient de me faire voir que j'ai pas tort de me les posés... »
De rien, avec plaisir. J’ai lu quelques articles et échangé sur des études qui théorisaient un lien entre la dépression, l’asexualité et le TSA. Les deux derniers sont des sujets intéressants et dont en vérité on ne sait que peu de chose. Le TSA touche plus souvent les garçons, cependant les filles sont le moins diagnostiquées car on assimile certains traits commun à l’autisme à des stéréotypes de genre. Il y a énormément d’adulte TSA qui n’ont pas de « reconnaissance » qui le prouve. C’est d’autant plus compliqué en France.
Kilik
De rien, cela me semble normal pour une meilleur compréhension de mon problème. Je vois ce que tu veux dire, et de façon générale je suis du même avis. Toutefois dans mon cas, je trouvais que ça faisais sens. Car ma sexualité impacte la procréation. Pas dans son désir, certes, mais dans sa réalisation. Je pense maintenant que j'ai peut être d'autres options. Concernant la GPA, je sais qu'elle est interdite en France ( même si c'est hypocrite) et je trouve ça peu étique de partir dans un autre pays. Ce serait une sorte de tourisme un peu glauque à mes yeux, car dans la majorité des cas, c'est plus un trafic qu'un choix mûrement réfléchi par les femmes en questions.
Merci à vous deux pours vos réponses.
Citation de Nemo777 #473650 Toutefois dans mon cas, je trouvais que ça faisais sens. Car ma sexualité impacte la procréation.
La procreation est encore plus fortement impactée par son mode de vie. Qu'il soit célibataire, gay ou asexuel, un homme aura autant de difficulté de procréation.
Se rendre compte qu'on partage finalement les mêmes difficultés que d'autres permet de sortir de son cas particulier et parfois des limites qu'on a soi même posées.
Tu sembles chercher une solution technique dans le seul périmètre asexuel, alors que le depassement de cette contrainte peut être cherché dans un champ beaucoup plus large.
Quelle différence entre un gay et un asexuel dans l'atteinte de l'objectif de procréation par exemple ?
"La procreation est encore plus fortement impactée par son mode de vie. Qu'il soit célibataire, gay ou asexuel, un homme aura autant de difficulté de procréation."
Ce que tu dis est factuellement faux. La principale contrainte d'un homme par rapport à la procréation sont ses limites biologique. Un mode de vie c'est un comportement , ou un ensemble de valeurs qui régissent notre quotidien. Un mode vie sain par exemple, est défini la plupart du temps par une alimentation équilibrée, du sport de façon régulier et un temps d'écran raisonnable.
Mais qu'importe son style de vie un couple hétéronormé peut procréer bien plus facilement même avec des habitudes de vie déplorable qu'un couple gay avec le mode de vie le plus sain possible. Car il y a une limite biologique. Ou peut-être ai-je mal compris ce que tu voulais dire.
Dans tous les cas, une femme a un enfant quand elle le souhaite, un homme quand il le peut. Nous ne sommes pas égaux sur ce point. Qu'importe son orientation sexuel, un homme reste un homme. Biologiquement. il m'est impossible de porter moi même mon enfant. Si j'étais une femme, ma façon d'aborder le sujet serait différente.
"Se rendre compte qu'on partage finalement les mêmes difficultés que d'autres permet de sortir de son cas particulier et parfois des limites qu'on a soi même posées."
J'ai peur d'avoir mal compris. "...des limites qu'on a soi même posées". J'ai l'impression que tu suggères que cette situation est de mon fait. Je n'ai pas choisi d'être asexuel, d'être diabétique, gaucher de naissance, noir ou encore bisexuel. Je le suis et c'est comme ça. Ce ne sont pas des limites que je me suis imposé. Ce sont des critères qui me définissent et avec lesquels j'ai appris à composer. Les renier serait me renier. Je ne cherche pas à les éliminer juste à atteindre mes objectifs en prenant en compte leurs existences.
Enfin, même si je trouve l'échange enrichissant, force est de constater que oui mon cas est particulier. Je suis TSA dans le spectre haut ( ceux que les médias stéréotypes et appellent HPI ), asexuel et bisexuel. Là ou je suis d'accord, c'est que même si les causes sont différentes, la conséquence est la même : un mal-être et des questionnement sur la paternité.
"Tu sembles chercher une solution technique dans le seul périmètre asexuel, alors que le depassement de cette contrainte peut être cherché dans un champ beaucoup plus large."
Lesquels ? C'est une vraie question, pas une marque de sarcasme ou de moquerie. J'ai déjà exprimé mon avis sur la GPA. Et concernant l'adoption, je m'y intéresse déjà, malgré sa lourdeur administrative.
C'est purement technique. Je cherche un moyen de passer outre mon asexualité pour passer à l'acte. Ou si je n'y parviens pas, trouver une alternative.
"Quelle différence entre un gay et un asexuel dans l'atteinte de l'objectif de procréation par exemple ?"
Justement, je n'y vois aucune. Comme je l'ai dit, ce que je vois ce sont des contraintes. Pour concevoir un enfant il faut un utérus et des spermatozoïdes. Un couple gay ne possède qu'un de ces élément. Je suis attiré physiquement par les deux sexes donc d'un point de vue biologique cela est possible pour moi. Cependant c'est l'acte en lui même qui me pose un problème à ce jour. Causes différentes mais même résultat.
Citation de Nemo777 #473650
"J’aimerai savoir comment ton ami vit cette situation ?"
Au tout début, il goûtait son plaisir de paternité et dissimulait son éloignement sexuel derrière l'excuse du travail et des responsabilité paternelles "éreintantes". Comme une post-grossesse-paternelle avec une perte de libido.
"Cela ne lui pèse pas au quotidien ?"
Que ça lui pèse ou pas, je pense que la réponse importe peu. Dans ton cas, c'est à toi d'adapter ta conscience ! Si tu penses être apte à mentir sans culpabiliser soite.
"Sa femme ne ressent pas de désir ?"
Sa femme meurt d'amour, elle se demande si elle ne ca pas rompre ou voir ailleurs sans forcément l'en lui informer. Étant donné que sa femme a le souhait d'avoir une sexualité de couple.
"Et pourquoi vit-il son asexualité comme une honte ?"
Il vit sa non-sexualité comme une honte puisque toutes ses relations précédentes l'ont jugé, rabaissé et rejetté pour celà. Il a donc amassé une honte de son asexualité au point de vouloir la rejeter lui même en tentant de l'ignorer. Mais chasser le naturel et il revient au galop !
Citation de Nemo777 #473430
Salut Nemo, merci pour ton témoignage.
J'avais une question, je n'ai pas compris quand tu dis que tu es bisexuel et en même temps asexuel parce que pour moi, c'est totalement contradictoire (tu es attiré par personne mais en même temps tu es attiré par les deux sexes ? c'est pas cohérent ?).
Sinon, je trouve ça beau que tu veuilles être père, malgré ton autisme et ta façon de vivre avec tes pairs, comment se fait-il que cette volonté d'être parent soit bien présente ? Je dis ça parce comme les autistes ont souvent du mal à créer du lien avec les autres, on aurait pu s'attendre à ce que tu n'éprouves aucun intérêt pour la paternité mais c'est le cas, quelles sont tes raisons qui te poussent à devenir père ? ☺️
En tant que lesbienne, je me suis un peu reconnue dans ton témoignage car moi j'ai toujours voulu des enfants et quand j'ai découvert mon homosexualité, je ne pouvais pas envisager un modèle autre que celui d'un père et une mère qui à mes yeux restent le "meilleur".
Maintenant avec l'accès à la pma et un travail sur moi-même, j'ai enfin réussit à concevoir la possibilité pour moi d'avoir un enfant même si c'est plus compliqué.
C'est vrai que ce serait pratique si on avait des sites qui regrouperait les personnes qui voudraient être parent, parce qu'en vrai, si on y réfléchit deux secondes, pour qu'un enfant soit heureux, il n'a pas besoin que son père et sa mère éprouvent de l'attirance sexuelle, à partir du moment où ils sont dans une relation saines, bah l'enfant sera bien aussi.
C'est uniquement dans le cadre du couple qu'on envisage un enfant et c'est pour ça que malheureusement certains doivent sacrifier leur désir car leur partenaire ne veut pas le vivre avec eux, franchement, c'est dommage.
avec l'adoption, je pense que c'est possible, encore faudrait-il trouver une partenaire soit asexuelle soit lesbienne mais vous serez dans une relation amicale platonique.
Concernant tes questions.
Je crois que les membres ont fait des réponses suffisantes et bien plus courtes que ce que je ferais.
Il me semble donc inutile de répondre.
Concernant ton TSA. Il me semble que tu fus diagnostiqué. Est-ce exact ?
De mon côté. Il existe un soupçon de TSA mais pas de diagnostic.
Je ne vais pas parler de moi et donc je ne vais pas dire quelles sont les indices chez moi indiquant un possible TSA.
Marquise_fem
Bonsoir Marquise_fem
Je t'en prie, le plaisir est pour moi.
J'avais une question, je n'ai pas compris quand tu dis que tu es bisexuel et en même temps asexuel parce que pour moi, c'est totalement contradictoire (tu es attiré par personne mais en même temps tu es attiré par les deux sexes ? c'est pas cohérent ?).
Dis comme ça, je comprends mieux pourquoi cela te parait incohérent. Toutefois cela l'est bel est bien. Un asexualité est un spectre, selon l'endroit où l'on se trouve notre vision n'est pas la même. Cela va de ressentir peu d'attirance envers quelqu'un a aucune. Ou de ne pas aimer l'acte sexuel, tous les rapports sexuels à être dégouter simplement en y pensant. J'ai pu échanger avec des asexuels qui vomissaient rien qu'en s'imaginant "le faire". Dans mon cas, le sexe ne me dégoute pas, je n'y trouve pas d'intérêt et la nudité me gêne. Enfin une personne peu m'attirer physiquement quelque soit son genre.
Il y a aussi l'aromantisme, différent et plus radicale. Dans ce cas il n'y a aucune attirance au niveau émotionnel, en d'autres termes, pas de possibilité d'être amoureux d'une autre personne peu importe son genre ou son orientation.
"Sinon, je trouve ça beau que tu veuilles être père, malgré ton autisme et ta façon de vivre avec tes pairs, comment se fait-il que cette volonté d'être parent soit bien présente ? Je dis ça parce comme les autistes ont souvent du mal à créer du lien avec les autres, on aurait pu s'attendre à ce que tu n'éprouves aucun intérêt pour la paternité mais c'est le cas, quelles sont tes raisons qui te poussent à devenir père ?"
Je ne sais si c'est beau, juste que c'est ce que je ressens. Qu'est-ce qui te fais penser cela ? L'autisme et la solitude, est une longue histoire. Le plus grand paradoxe des api capables de conscientiser leur état ceux se trouvant au plus haut sur le spectre). Le paradoxe de la solitude chez les personnes autistes est qu’elle est à la fois recherchée et peut en même temps devenir une souffrance.
Je ne parlerai que pour moi car le TSA étant un spectre, chaque autiste est différent, même si nous partageons les mêmes "symptômes" nous réagissons et les vivons différemment.
Je vais réutiliser la comparaison du français dans un autre pays, c'est un exemple qui est souvent bien compris. Car on neurotypique ne pourra jamais réellement se mettre à la place d'un TSA.
Imagine que tu sois une française en Russie et que tu sois incapable de t'exprimer réellement avec cette langue. Tout n'a aucun sens pour toi, ses russes ne te comprennes pas, tu ne les comprends pas non plus, tout ce qu'il font te paraît incohérent. Le fait d'essayer te demandes en plus énormément d'efforts car en plus de ses coutumes et de cette langue que tu ne comprends pas, pleins de choses te parasitent. Leur odeur, la texture de leurs habits, le son de leur voix qui t'arrache les oreilles, la luminosité des pièces etc... Tout cela te consomme énormément d'énergie.
C'est un comme ça que la plupart des TSA vivent/voient les interactions sociales. Tu as deux possibilité:
1/ Te réfugier dans ton monde ( "les intérêts restreints " dans lesquels en plus tu es doué) soit pour t'éloigner de tout ces gens illogiques et qui te fatigue parfois sans jamais revenir vers eux ( aucun besoin ou par lassitude).
2/ Tu persistes et parviens à parler le russe sans réellement comprendre le sens des mots mais savoir que cela en a pour ton interlocuteur. Cependant cela met ton cerveau à rude épreuve et pour restaurer tes batteries, tu as besoin de t'éloigner de tous ça, de rester seul pour pouvoir restaurer ta barre d'énergie et reprendre le match.
Je suis dans le deuxième cas. Fonctionner par rôle m'a aider, ma capaciter d'adaptation et d'analyse a fait le reste. Sans toutefois m'alléger de ce sentiment de solitude et de ne pas être compris. Les interactions avec les neurotypiques restes compliqués, je les trouve dans leur majorité faux, stupide et régit par leur émotions et même si je décrypte mieux ce qu'ils disent ça reste un travail éreintant.
Il y a beaucoup de témoignages ou article parlant de la solitude chez les TSA où de leur ressenti. En voici quelques un:
" En effet, l’autisme est un handicap des relations sociales : là où les non-autistes comprennent instinctivement les implicites et les codes régissant les relations sociales, il nous faut tout apprendre, nous adapter en permanence, comme si nous passions toute notre vie dans un pays dont nous ne comprenons ni la langue ni les coutumes. L’hypersensibilité nous rend également plus réactifs aux stimulations sensorielles du quotidien, aux odeurs, aux sons, au goût, de sorte que le cerveau sature très rapidement sous les informations à traiter et à hiérarchiser. D’où la fatigue rapide et un besoin de nous isoler régulièrement, éventuellement de quitter une réunion pendant laquelle aucune pause n’a été prévue, quitte à passer pour les impolis de service. Mais c’est vital. Cela a souvent été source d’incompréhension et m’a valu des raillerie... "
https://revuelimite.fr/les-invisibles-lautisme-et-la-longue-solitude-quil-cree
1
" L'isolement est un besoin essentiel dans trois principaux types de situations :
La première, c'est qu'elle me permet d'être plus efficace, il me semble, dans l'introspection,
dans la réflexion, que cela soit de façon mentale, orale ou écrite.
Cela me permet de distinguer ce qui est important de ce qui ne l'est pas.
Ne pas me laisser submerger par des choses superficielles au détriment de choses essentielles à
moi-même, à mes valeurs, à ma personne.
Mais je suis incapable de dire si ce « travail » d'introspection aboutit à quelque chose de
constructif (?) Car c'est quelque chose de difficilement mesurable.
La deuxième, lorsque j'essaye de comprendre ou d'assimiler quelque chose de nouveau, j'ai
besoin de m'isoler de bruits environnants, parasites. J'ai besoin d'une ambiance apaisante, d'un
milieu sensoriellement neutre.
Il m'est arrivé de lire dans un environnement bruyant, mais, après coup, je me suis rendu compte
que je n'avais rien compris, rien retenu de ce que j'avais lu.
Un peu comme quelqu'un qui apprendrait phonétiquement une langue étrangère sans en
connaître le vocabulaire, la traduction, donc le sens.
La troisième, étant quelqu'un d'émotionnellement à fleur de peau, la négativité de personne(s)
environnante(s) m'impacte directement, il m'est difficile de m'abstraire de la charge
émotionnelle de ce type de discours, de prendre de la distance au sens figuré.
J'ai l'impression, dans ce type de situation, d'être une éponge à émotions négatives, la sensation
d'accumuler sans pouvoir relativiser, sans pouvoir prendre de la distance.
Et c'est dans ce cas de figure précisément que le besoin d'isolement, de prendre de la distance,
au sens propre, cette fois ci, me permet de retrouver un certain équilibre...."
2
" La solitude, je la ressens souvent au milieu des gens dont les émotions – que j’ai généralement
du mal à décoder – sont tellement poussées à l’extrême dans les interactions que cela sonne
comme des fausses notes dans un morceau de musique. Cela me donne l’impression d’être
l’observatrice d’une étrange pièce de théâtre pleine d’incohérences. Ne parvenant pas à jouer
un tel rôle, je me sens très seule dans une telle situation. Je ne ressens pas cette solitude, seule
ou presque dans l’Himalaya, quand je rencontre un enfant dont le sourire me va droit au cœur.
Je trouve que quand le cœur est comblé, il n’y a pas de solitude… Je dis un enfant, mais ça peut
être également un adulte, car ils ont conservé là-bas une authenticité relationnelle qui nous
manque. Décoder l’hypocrisie, voilà pour moi ce qui est le plus difficile et le plus
incompréhensible dans notre société."
3
"La solitude pour moi, autiste, existe sous plusieurs formes.
La première consiste en notre fonctionnement particulier. Les gens ne voient pas ce que je vois
(vision de détails, et focalisée sur mes centres d'intérêt), n'interprètent pas comme moi des
données qui se recoupent sur des années et qui croisent des détails stockés dans ma mémoire,
jusqu'au jour, où mon cerveau les ressort ayant trouvé la donnée manquante permettant de les
utiliser.
Un peu comme le fait d'avoir les mots d'une phrase, je les stocke jusqu'au jour, même 5 ans
après, où ils aboutissent à une phrase. Comment ne pas être seul avec un tel fonctionnement !!.... Autre solitude, les gens ne comprennent pas nos souffrances, cela nous renferme sur nous mêmes"
4
" Au collège les choses se sont compliquées : j'étais le souffre-douleur car les autres élèves ne
me ressemblaient pas. Ils étaient très méchants et pour moi bizarres. C'est à ce moment-là que
j'ai vraiment connu la solitude. Je n'aimais pas ça et cela me pesait, j'avais tellement envie de
me faire des amis.
A l'arrêt de ma scolarité, j'ai connu une très longue et douloureuse période de solitude. Je passais
mes journées toute seule à la maison. J'avais des angoisses et j'étais déprimée.
Aujourd'hui grâce à l'association j'ai enfin des amis et je me sens moins seule.
Plus tard j'aimerais avoir un compagnon pour partager ma vie".
5
" Les difficultés et parfois le vide relationnels conduisent un grand nombre de personnes autistes
à développer des relations et un dialogue social via les amis sur Internet, les forums de
discussion, les blogs, etc. Il n’est pas étonnant de trouver un grand nombre de personnes autistes
sans déficience intellectuelle ou Asperger parmi les inventeurs et développeurs en outils
informatiques, qui permettent de communiquer, jouer, ‘relationner’, à distance.
L’être humain doit trouver sa place dans le monde. Cette place est beaucoup plus difficile à
trouver pour les personnes autistes, que ce soit en institution ou dans la cité. Souvent, et par
défaut, leur place est en dehors, à côté, ou à la lisière du monde".
Tu peux retrouver l'intégralité des témoignages ici : http://ekladata.com/IiNDrdFkHOflOc4sIrZOgFJTvUA/Article-5-ceraa-solitude-et-tsa.pdf
Et des infos sur les TSA qui me concernent ici : https://sostolerance.ch/01-01-03-sortir-de-la-solitude/
Pour en revenir à moi, ce n'est que quand j'ai travaillé avec des enfants puis à moindres mesures des personnes en situations d'handicap que ce sentiment a disparu. Ces deux publics vivent et voient les chosent d'une manière qui leur est propre avec une notion de "découverte" en intégrant des infos. Alors que le reste des gens analysent les chose avec le prisme de " la normalité" en rejetant volontairement ce qui ne rentre pas dans cette case.
Un exemple tout bête, j'ai une hyposensibilité au froid qui fait que même sous la neige je suis en short. Cela a été un sujet de moquerie constant sans même que mes collègues ou camarades de classe s'en rendent compte. " T'es réchauffé toi dis-donc" Alors on va à la plage" etc... Une fois, pourquoi pas. Mais plusieurs fois la même journée, par plusieurs personnes différentes... Cela ne fait que dire à l'autre qu'il n'est pas ''normal'' qu'il est bizarre. Et ça conduit à un sentiment d'exclusion et à la solitude. Au collège j'en ai eu marre et j'ai fini par porter des jogging et manteau en hiver. Ce n'est qu'au lycée que je me suis rendu compte que j'avais le droit de ne pas avoir froid, que le regard des autres m'importait au final peu, ainsi j'ai recommencé.
Alors qu'en étant animateur, les enfants on réagit de manières totalement différentes. Au début, ils prenaient ça comme un super pouvoir, puis c'est devenu banal, avant d'être seulement un aspect de moi. Un soir où il neigeait, une maman qui venait chercher ses enfants m'a fait la même blague " vous êtes réchauffé" avant de déclarer que j'étais "bizarre". Son fils a déclaré " il n'est pas bizarre il est juste comme ça". Quant à sa soeur, " Toi t'aimes les parottes, et beh moi non ! Pourtant t'es pas bizarre. T'aimes juste les parottes. Lui c'est pareil, il aime juste le froid". On dit carottes et pas "parottes" mais ces mots m'ont fait plaisir. Parfois il est plus simples de construire un nouvel immeuble que de le détruire jusqu'à ses fondations pour le rénover. Il y a du harcèlement aussi chez les enfants mais ils restent des pages blanches qui n'a pas été remplis avec les codes de la société et la notion qu'elle donne de la normalité.
En conclusion, j'ai eu le sentiment pour la première fois de trouver quelqu'un qui parlait français parmi tout ces russes, dénué de faux semblant qui m'obligerait à perdre une énergie folle pour décrypter ses émotions et qui ne me jugeait pas. Je voulais d'abord adopter car j'avais peur de faire un garçon. J'avais lu que l'autisme se
transmettait par le père et je sais qu'il touche principalement les garçons. Je n'ai pas honte de l'être, mais cela m'a causé beaucoup de peine, de tristesse et de colère d haine parfois. Ce n'est pas quelque chose que je souhaite à quelqu'un, encore moins à mon enfant. De plus il y a tellement d'enfant orphelin ou pupille de la
nation. Puis maintenant j'envisage cette possibilité.
Voilà donc de façon concise l'explication de cette envie.
"En tant que lesbienne, je me suis un peu reconnue dans ton témoignage car moi j'ai toujours voulu des enfants et quand j'ai découvert mon homosexualité, je ne pouvais pas envisager un modèle autre que celui d'un père et une mère qui à mes yeux restent le "meilleur"."
Je ne partage pas cet avis. Je crois que les gens confondent deux notions. La première est le modèle "Père et Mère" et la seconde est celle de modèle/figure paternelle et maternelle. Pour moi comme pour beaucoup de personnes ayant étudié le sujet. Un enfant n'a pas besoin d'un père et d'une mère, c'est pourquoi l'adoption par les couples homosexuels ne m'a jamais posé un quelconques problèmes. Cela ne crée pas de perturbation dans son développement, si ce n'est un questionnement en rentrant en contact avec un modèle parentale différent. Je ne vois pas en quoi être un couple hétéro fais de toi un meilleur parent.
En revanche, il est essentiel d'avoir un modèle maternel et paternel réel ( même si parfois un modèle fictionnel suffit). Un enfant à besoin d'un exemple à suivre et à qui s'identifier pour se construire, une référence en quelque sorte. Cela ne doit pas obligatoirement un père, ça peut être un oncle, un grand père ou l'ami d'un parent. Il y a des preuves de répercussion qui arrivent quand le modèle est défectueux ou absent dans les interactions sociales avec les gens du sexe opposés ou du même sexe.
Exemple j'ai lu des articles traitant du fait qu'un hétéro recherche inconsciemment dans le choix de sa partenaire des caractéristiques lui rappelant sa mère quand il en a une image positive. Ainsi qu'une autre sur les rapports que les femmes ayant un père absent ou violent entretiennent avec la gente masculine. Dans ce sens un enfant avec des parents gays est mieux "loti" car son parents ne sont pas les seules à pouvoir porter le rôle de références, il peuvent plus facilement s'en détacher et trouver une autre personne pour le porter.
" C'est vrai que ce serait pratique si on avait des sites qui regrouperait les personnes qui voudraient être parent, parce qu'en vrai, si on y réfléchit deux secondes, pour qu'un enfant soit heureux, il n'a pas besoin que son père et sa mère éprouvent de l'attirance sexuelle, à partir du moment où ils sont dans une relation saines, bah l'enfant sera bien aussi".
Je suis tout à fait d'accord avec toi !
Je ne me rends pas compte de la longueur de mes écrits, pour moi j'ai répondu de façon concise en m'efforçant d'être clair. Toutefois il est possible que cela puisse paraître trop long. Dans tous les cas, je trouvais cela passionnant, merci pour cet échange.
Kilik
« Je ne souhaite pas polémiquer sur ton besoin d'aide et je ne remets pas en question la situation de quiconque ».
Certes mais tu sembles ne pas la comprendre tout en essayant de me dire comment je devrais y faire face.
« Je maintiens toutefois que des hommes hetero peuvent avoir autant de difficulté à procreer et qu'en valeur absolue, il y a certainement plus hétéros sans enfant qui le regrettent que d'homos ».
J’ai déjà répondu à cela, tu sais donc ce que j’en pense. En quoi est-ce pertinent de dire que tu maintiens ton avis ? Penses-tu que cette déclaration changera le mien ? De mon côté, je cherchais à connaître le tiens, pas à t’imposer le miens. Maintenant que je l’ai compris cela me suffit. Il n’y a pas de perdant ou de gagnant. C’est un échange, j’ai pris ce que tu pouvais m’apporter et j’ai laissé ce qui ne m’intéressait pas en spécifiant pourquoi, tout simplement. M’informer que tu persistes à croire telle ou telle chose est futile.
Enfin, comparer le nombre d’hétéros regrettant de ne pas d’avoir d’enfants aux hommes gays n’est pas pertinent voir même stupide. Je ne dis pas que tu es stupide, mais j’affirme que ton raisonnement l’est. Les personnes LGBT représentes que 9 à 10% de la population mondiale dans les chiffres généralement établis. Hors les gays ne représentes pas la majorité des LGBT, juste une partie. Il y a donc moins de 10% de gays sur la planète, en excluant ceux ne désirant pas d’enfant et ceux qui en ont déjà eu, ce chiffre baisse encore. Il y a statiquement plus de chance qu’un hétéro regrette ce fait car il y a plus d’hétéro même en affinant les critères, cette comparaison n’a pas lieu d’être.
Je ne sais pas le chiffre exacte au niveau planétaire, cependant en France, 5.5% se déclarent gays. Il y a environs 33 millions d’hommes, cela représente donc 1 650 000. Tu compares donc 1 millions de personnes à 31 millions.
« Concevoir que des gens partagent un destin commun permer de s'ouvrir à leur problématique… C'est ce type de limites que l'on peut se mettre : s'arreter à ses conditions propres et très spécifiques, limitant le domaine du possible et limitant l'échange. J'ai mentionné des références qui n'ont rien à voir avec l'asexualite, mais qui peuvent potentiellement répondre à ton besoin. A toi de prendre l'info comme tu le souhaites ».
C’est pour cela que je dis que tu ne comprends pas réellement le problème tout en cherchant à me proposer des solutions n’ayant aucun rapport avec ma situation.
En gros je t’explique que j’ai faim, que je suis allergique à la viande et qu’il y a autour de moi que des restaurants Grill. Et toi tu me réponds que tu connais plein de gens qui ont faim et me donne une liste de restaurant grill. Nous avons le même problème = la faim/paternité. Néanmoins là où je suis bloqué par mon allergie/asexualité, eux peuvent le résoudre en allant dans ces restaurants.
Comprends-tu l’absurdité de ta réponse. En quoi savoir que des personnes ayant faim ont réussi à apaiser leur désir en allant mangé de la viande m’aidera à me nourrir alors que j’en suis allergique ? Pour terminer j’ai pris en considération tes propos, ce que j’ai reconnu. Ce qui ne t’a pas empêché de répondre avec les mêmes arguments. Quel était le but de cette manœuvre ? Pour moi, le sujet est clos.
« Les causes sont differentes mais le résultat est le même. La difficulté d'avoir un enfant pour un hétéro, rural, pauvre, surmen?, surendetté sera peut-être tout aussi importante, qu'un asexuel dans une grande ville. »
Je ne comprends pas du tout tes arguments. Ils sont hors de propos. Tu me parles de lieu géographique et de conditions sociales, c’est hors sujet. Je te parle de fait purement mécaniques, biologiques. Qu’il soit pauvre, riche, qu’il vive en Chine, à Paris ou dans le village le plus reculé, un homme hétéro aura toujours plus de chance d’accéder à la paternité qu’un gay ou un asexuel. Car l’appareil génital féminin ne procède pas à un tri se basant sur le statu social, l’argent ou le lieu de vie du détenteur des spermatozoïdes qui viennent à sa rencontre.
Pour concevoir un enfant il faut un attribut mâle et femelle qui se rencontre généralement lors d’un acte sexuel, ce n’est pas un avis, c’est un fait. Un fait que tu ne peux réfuter. Un couple gay n’a qu’un seul de ses attributs. Et les asexuels même ayant à disposition ces deux éléments ne peuvent pas pratiquer l’acte sexuel. Vient s’ajouter à cela la législation (GPA etc…) ainsi que les rites et coutumes qui régissent nos sociétés.
L’homosexualité commence juste à être accepté en occident. L’asexualité commence quant à lui à rentrer dans le débat. Alors quand j’entends qu’un hétéro et un gay ont les mêmes chances de devenir père alors que certains pays punissent encore l’homosexualité explicitement ou de façon non officielle de la peine de mort ; je trouve ça insultant, déplacer et saugrenu.
« Quel intérêt de s'intéresser à ces populations dans ton cas ? Par exemple celui de trouver les raisons de la paternité au delà de la population des asexuels. La paternité est un sentiment largement répandu. »
Oui, c’est ce que je dis depuis le début. Cites-moi quand est-ce que je prétends que la paternité n’est pas un sentiment commun. J’ai déclaré plusieurs fois l’inverse il me semble. Là où nos visions divergent c’est que tu restes bloqué sur le « quoi » (= regrette de ne pas avoir d’enfant ou se demande comment en avoir). Alors que je te parles du « pourquoi »(= je n'aime pas l'acte sexuel) en essayant de trouver un « comment » avec les éléments à ma dispositions(= adoption OK, mais GPA impossible).
Je ne sais pas si mes propos t’ont vexé, j’ai du mal à jauger cela sans visage en face. Cela ne veut pas dire que je regrette ma réponse, mais si cela t’a blessé je te présente mes excuses. J’ai tout de même apprécié cette échange.
Reloteb
« Je crois que les membres ont fait des réponses suffisantes et bien plus courtes que ce que je ferais…Il me semble donc inutile de répondre. »
Bonsoir à toi. Je ne comprends pas l’intérêt de ta réponse, ni sa forme, ni son but. Je n’ai pas exigeait une quelconque longueur il me semble ? Si tu veux faire des postes long, vas-y, je les lierai avec le même intérêt.
Pourquoi poster un message pour signifier que tu trouves inutile de me répondre ? Quel est le but de cette démarche ?
« Concernant ton TSA. Il me semble que tu fus diagnostiqué. Est-ce exact ? »
Je n’y ai jamais fait mention.
« De mon côté. Il existe un soupçon de TSA mais pas de diagnostic. Je ne vais pas parler de moi et donc je ne vais pas dire quelles sont les indices chez moi indiquant un possible TSA. »
Je trouve cela paradoxale voir hypocrite de me demander de te confier des éléments de ma vie tout en refusant de te prêter au même exercice. N’est-ce pas là le but de ce genre d’endroits ? Parler avec d’autres individus des singularités communes qui font de nous des minorités au sein de la société. Si ce n’est pas le cas, pourquoi cette question, que recherches-tu ? Est-ce une sorte de curiosité que tu veux assouvir ? Ou peut-être veux-tu confirmer « tes craintes » sans abaisser tes défenses et te montrer vulnérable ? Je trouve cela intrigant.
Je vais quand même te répondre. Bien que mes enseignants à l’école aient remarqué plusieurs particularités qui les a conduits à décider de me faire sauter une classe et m’orienter vers un spécialiste. Ma mère a toujours refusé, déclarant que son fils était « normal ». J’ai réellement pris conscience que j’étais différent dés le ce2, avant je pensais juste que les autres étaient stupides et agissaient de façon étranges. Le premier diagnostique a été posé par mon neurologue quand mon épilepsie est survenue lors de mon adolescence. Enfin, le dernier par moi, à travers mes recherches, ma formation et mon introspection.
Je n’ai cependant pas fait de test avec un psychiatre, pour avoir de reconnaissance officielle malgré l’insistance de mon neurologue. Je le ferais plus tard peut-être. Je sais que la reconnaissance de l’autisme chez l’adulte en France est un parcours du combattant. La grande majorité de TSA, même en foyer, n’ont pas de reconnaissance officielle. Je n’ai pas envie de m’infliger ça juste pour recevoir un bout de papier qui m’indiquera ce que je sais déjà. Les signes sont nombreux (notamment l’épilepsie, mes difficultés lors d’interactions sociales ainsi que mon hyper et hyposensibilité envers certains stimuli).
J’ai aussi réalisé ma propre étude en recueillant les témoignages et renseignements médicaux (des écrits des spécialistes qui les suivent que certains ont accepté de me transmettre) de 100 personnes, pour les comparer avec mon propre cas. Certes l’échantillon est faible, néanmoins c’était le mieux que je puisse faire à mon échelle et globalement, les conclusions se rapprochent de ce qui ressort dans le milieux scientifique. Je peux te présenter mes résultats si cela t’intéresses.
Voilà.
Bonjour,
Je ne vois pas en quoi le fait d'être asexuel et désirer être parent peut être contradictoire. C 'est comme adorer faire l'amour mais ne pas du tout vouloir procréer ( et il me semble que dans ce sens là c'est communément accepté alors pourquoi pas son pendant inverse).
Est ce que tu as exploré la piste de la coparentalité? Il y a des sites qui existent mettant en relation des personnes qui souhaitent rencontrer une autre personne afin de devenir parent ensemble mais sans être dans une relation de couple. Je penses qu'il ne faut pas choisir la personne à la légère car comme vous allez élever un enfant ensemble vous serez amené à avoir de nombreuses interactions et elle fera quand même parti de ta vie et aura une incidence dessus (et sur celle de votre enfant). Il est donc impératif que vous ayez un minimum de sympathie mutuel, qu' elle ait des trait de caractère qui ne te rebute pas (les enfants sont des éponges qui se nourrissent de leur environnement) que vous ayez une vision éducative et du cadre relationnel similaire.
Citation de Nemo777 #473713 Je ne sais pas si mes propos t’ont vexé, j’ai du mal à jauger cela sans visage en face
Bonjour. Je te remercie pour ta considérant mais ce n'est pas l'enjeu de la discussion. J'essaie maladroitement de t'inviter à trouver des solutions. Je vois que je n'y suis pas parvenu. J'en suis désolé. Je ne trouve pas les bons mots.
Reprenons l'exemple du restaurant grill. Tout restaurant propose des salades, des desserts, des accompagnements. Tu es allergique à la viande. OK. Mais tu ne mourras pas de faim dans ce lieu avec tous ces à côté. C'est ce que j'essaie de te montrer. La solution à ton problème passe par la comprehension de ce lieu et comment tu peux in fine l'appliquer à ta situation.
Quittons les images et les discours trop généralistes. La réponse de Nymeo me parait très pertinente : une solution à ta situation à appliquer tel quel. Elle présente cependant des difficultés et ne sera peut-être pas du tout adaptée à ta personnalité. Aussi d'autres solutions sont à chercher et ceci éventuellement en dehors de ta sphère d'évolution.
Je te souhaite bonne chance dans la réalisation de ton projet et si tu le souhaites, tu peux me contacter en mp.
Citation de Nemo777 #473713
super merci pour les témoignages, j'irais lire ça :D
pour citer quelqu'un, tu cliques sur "citer" et ça te fait apparaître ça : > Citation de Kilik #473720
tu n'a plus qu'à enlever les numéros et mettre la phrase que tu veux copier coller.
Pour l'asexualité, oui je sais que c'est un spectre mais dans ton cas tu dis :
Citation de Enfin une personne peu m'attirer physiquement quelque soit son genre.
du coup si tu es attiré, comment ton asexualité prend forme ? Tu n'éprouves pas d'attirances mais tu as juste un désir physique ? Ou même si tu as ce désir, tu ne cherches pas à le concrétiser avec d'autres, c'est ça ?
Citation de **Qu'est-ce qui te fais penser cela ?
Par rapport au fait que je trouves ça beau ? C'est peut-être parce que je veux aussi des enfants, comme on parle tellement de l'amour maternel mais pas du tout de l'amour paternel, je trouve ça rare qu'il soit exprimé et je trouve ça "beau" cet amour 😌
Pour ce qui est de l'autisme, c'est gentil à toi de prendre le temps d'expliquer le trouble, à vrai dire, j'ai déjà fait mes recherches parce que j'adore la psycho et je me suspecte moi aussi (même si il faudrait que j'aille voir ce qu'un psy pourrait en penser).
Merci pour les deux liens, cela va me permettre d'accroitre mes connaissances sur l'autisme
Citation de Nemo777 Je voulais d'abord adopter car j'avais peur de faire un garçon. J'avais lu que l'autisme se transmettait par le père et je sais qu'il touche principalement les garçons. Je n'ai pas honte de l'être, mais cela m'a causé beaucoup de peine, de tristesse et de colère d haine parfois.
oui j'avais lu ça dans une conférence, si je l'ai, je pense l'avoir obtenu de mon père (qui lui aussi a pas mal de traits). C'est en partie pour ça que je veux obtenir un diag, c'est parce que s'il s 'avère que je le suis, il faut que je me prépare à l'idée que mes enfants hériteront probablement de ce même trouble, donc autant faire les recherches plus tôt plutôt que d'avoir à affronter ça sur le tas ...
Pour revenir à la question des enfants, je comprends ta perception, moi aussi j'ai cet amour pour eux car je les trouve pur et innocent, être entouré d'enfants ou même pré-adolescent me procure une certaine joie, et tout comme toi j'ai pu aussi retrouvé du refuge chez les enfants (quand je me suis fait harceler enfant, j'étais en compagnie de plus jeune que moi, je me dis que c'est peut-être parce qu'il y a une marque de respect qui s'installe avec une personne plus âgé que je ne retrouvais pas chez les gens de mon âge).
Bonjour à toi Nymeo
J'ignorais totalement le concept de coparentalité. C'est vraiment formidable, et cela me correspond parfaitement. Merci beaucoup, je me réjouis de cette découverte et je compte approfondir le sujet.
Bonjour Kilik
Je suis ravi de constater qu'il n'y a pas d'animosité entre nous. Merci de ta contribution et de tes encouragements. Oui, la coparentalité est compatible avec mes attentes ainsi que ma situation
Bonjour Marquise
En effet, "citer" est plus pratique. Je ne l'utilise pas car j'ai l'habitude de rédiger mes textes sur Word et d'effectuer un copier/coller. Mais merci du conseil. Je m'en servirai lorsque mes posts seront courts.
Citation de Marquise_fem #du coup si tu es attiré, comment ton asexualité prend forme ? Tu n'éprouves pas d'attirances mais tu as juste un désir physique ? Ou même si tu as ce désir, tu ne cherches pas à le concrétiser avec d'autres, c'est ça ?
C'est exactement ça. Je peux éprouver de l'attirance physique pour une femme ou un homme sans pour autant désirer concrétiser quoi que se soit. Si on reste dans les métaphores alimentaires, c'est comme si je marchais dans un magasin de bonbons. Je regarde chaque modèle, certains me paraissent beau voir alléchant, d'autres encore m'émerveillent. Mais à aucun moment nait en moi la volonté de les manger.
Pour ce qui est de l'instinct maternel et de l'instinct paternel. Je suis assez partagé. D'un côté, je pense qu'il s'agit d'une dictature morale imposée aux femmes par les hommes et des femmes elles-mêmes, à travers la religion, la culture, les rites et coutumes. Je ne suis pas fan de la théorie du "cerveau triunique". Nonobstant il y a bien une réalité scientifique derrière. On a tendance à l'oublier, mais nous sommes des animaux, et les animaux ont des instincts. Ces derniers disparaissent ou perdurent au bon vouloir de l'évolution. L'évolution nous transforment au bout de millions d'années, ce ne sont pas quelques milliers d'années qui réussiront à changer nos comportements, même s'ils peuvent altérer nos pensées.
L'instinct maternel existe donc, il trouve sa racine car c'est elle qui s'occupait des enfants tandis que l'homme physiquement plus fort chassait. Il y d'autres vestiges de ce temps, comme par exemple une différence de perception visuelle. Des études montrent que vous distinguez plus/mieux les couleurs et que votre champs et plus large. Alors que notre champs de vision et plus profond( adapté pour voir une cible éloignée lors de la chasse). Il y a des vestiges également communs tels que le coccyx qui était auparavant une queue, et des comportements primaires tels que les réflexes archaïques chez les bébés ou le fait d'arrêter de respirer lorsque l'on se retrouve sous l'eau. Je pense toutefois que pour certaines ce n'est pas un 'instinct' mais une prédisposition voir quelque chose qui s'acquière.
Pour ce qui est des hommes, c'est plus compliqué. Sur l'aspect purement physique, c'est indéniable, cette caractéristique est innée( à quelques exceptions dont je fais parti). La femme copule quand elle le souhaite avec une période propice à la fécondité donnée. En revanche, l'homme le fait quand dés qu'il en a l'occasion. De surcroît, il peut se reproduire à vie et ses niveaux de testostérone et autres avivent ses appétits. En revanche, pour l'aspect sentimental je suis mitigé. D'un côté, certains prétendent qu'ils n'existent pas pour fuir leurs responsabilités ( j'en veux pour preuve le nombre de pères qui ne reconnaissent pas leur enfant). De l'autre, des études montrent qu'il y a bien des changements chez l'homme qui apparaissent lors de sa paternité. Par exemple, au niveau hormonal. On retrouve chez eux des prolactines ( impliqués dans la production du lait maternelle) et une baisse de testostérone( pour diminuer ses désirs et son agressivité). Des études ont également comparé les effets qui se déclenchent lorsque les parents embrassent ou tiennent leur bébé. Pour les deux, le niveau d'œstrogène monte a un niveau élevé.
Je dirai donc qu'il est présent mais sous la forme " d'instinct/désir de reproduction", plus que le désir d'être père.
Voici des liens évoquant certaines infos dont je parle plus haut :
https://actuelles.ma/hommes-ont-instinct-paternel/
https://www.demotivateur.fr/article/nuancier-couleurs-hommes-femmes-difference-vision-7359
https://naitreetgrandir.com/fr/etape/0_12_mois/developpement/fiche.aspx?doc=reflexes-nouveau-ne
Concernant l'autisme, si ça peut aider en attendant de passer les tests chez les psychiatres. Voici les résultats de l'étude que j'ai évoqué dans mon post précédent. Celle que j'ai réalisé à l'aide de témoignages et transcriptions médicales. Elle regroupe un échantillon de 100 personnes.
Voici mes résultats :
A L’échec scolaire = 36
B Une épilepsie (stabilisé ou non) = 77
C Grande curiosité et compréhension différente = 100
D Pas de maîtrise de codes sociaux ou acquis par observation = 100
E Hypo/Hypersensibilité a des stimuli sensoriel (lumières, odeurs, températures etc..) = 85
F Connaissance accrue dans un ou deux domaines = 77
G Habitudes sacralisées ( s'asseoir toujours à la même place etc...) = 100
H Balancements, protocole régulant le stress ou accentuant la concentration = 88
I Changer sa manière d’être pour « faire comme tout le monde » ou par lassitude = 55
J Aucune considération pour l'avis d'autrui = 45
K Bloquer sur des éléments considéraient comme des détails = 83
L Impossibilité/Difficulté à créer du lien avec des neurotypique ( pas autiste) ou non désir = 76
M Difficulté à trouver un travail ou le garder avec beaucoup d’effort = 59
66 personnes cumulaient au moins cinq de ces critères.
L’entièreté des 100 personnes avaient en commun les critères : C+D+G
Et seulement 25 possédaient une reconnaissance de TSA ( asperger ou autres). Soit à cause de leur entourage ( les parents sont souvent dans le déni) soit à cause de la législation française trop procédurière, inadaptée et très longue( 5 ans en moyenne).
En ce qui me concerne, j'envisage de commencer les démarches depuis peu. Au départ, le fait d'aller voir un psychiatre me causait un frein. Pour moi cela revenait à dire que c'était une maladie, j'assimilais ça comme si on décrétait que j'avais une maladie mentale. J'ai pris du temps à voir l'autisme non pas comme une particularité qui m'isole, mais comme un œil qui observe le monde différent. Et cela me donnait l'impression de faire un pas en arrière.
Ensuite, les modalités de tests me paraissaient problématiques. Car on évalue ton QI pour décréter que tu es plus intelligent que les autres. Hors les exercices sont surtout logico mathématique. Je suis un partisan de la "théorie des intelligences multiples" d'Howard Gardner. Dans mon cas, ce sont mes intelligences linguistique, intra-personnelle, interpersonnelle ( qui peut paraître paradoxal pour un TSA ^^) et existentielle qui sont au-dessus de la moyenne.
Voici un lien qui la relate : https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_des_intelligences_multiples
Et enfin, la peur. En outre, il m'a fallu 25 ans pour pouvoir dire oralement que j'étais TSA. Un parcours tortueux pour savoir qui je suis, ou plutôt accepter cette réalité, ma réalité. Une question hantait mes pensées : Si jamais le test décrète que je ne le suis pas, qui suis-je ?
Aujourd'hui, j'ai dépassé ce stade. Si je désire un diagnostique, ce n'est pas pour confirmer qui je suis, juste pour avoir une reconnaissance officielle donnant accès à des aménagements. Par exemple lors d'examens, le temps n'est pas suffisant pour organiser mes pensées car mon cerveau a plus de données à traiter.
Pour terminer, en France, les TSA ne représentent qu'entre 1 à 2 % des naissances et ce sont surtout les spermatozoïdes qui en seraient responsables, donc les pères.
Voici un article qui traite de cette étude :
Merci pour cet échange que j'ai énormément apprécié.
Citation de Nemo777 #473856
Mais de rien, ça fait plaisir!
Citation de Nemo777 #473856
Quand je disais que je trouvais ça "meilleur" c'est dans le sens où c'est important pour moi que l'enfant sache qui sont ces parents biologiques du coup peut-être opter pour de la coparentalité serait aussi l'idéal pour moi ☺️
Pour l'autisme, j'avais le même regard négatif et c'est pour ça que même si je correspondais à pas mal de traits j'ai longtemps refuser de me croire appartenir au spectre tout simplement parce que je ne voulais pas l'être (je trouvais ça "dégradant" et j'avais intériorisé pas mal de clichés sur le trouble).
Concernant les tests de QI, je te rejoins, j'ai été suspecté précoce, on m'a demandé si je voulais passé les tests mais franchement, pour moi ça sert à rien et je ne n'aime pas aussi la manière par laquelle s'est conçu (même si en vérité la littérature scientifique a bien prouvé que ça existait, les intelligences multiples n'existent pas, en gros, pour faire un exo de math ou un autre type d'activité, ça va concerner les mêmes zones de ton cerveau, bon je vulgarise mais en gros l'intelligence reste assez global).
"Merci pour cet échange que j'ai énormément apprécié."
Avec plaisir, c'est réciproque 😉