Que de temps perdu, que d'énergie dépensée, que fais tu ici, pourquoi y passes tu autant. Tes mots s'étiolent, deviennent petits, je ne les reconnais plus. Où est passé ton monde imagé, issu d'un imaginaire extrême et insaisissable. Les autres ignorent la force, la puissance d'une phrase, et envers toi, ils se conduisent comme des trous noirs qui t'aspirent en bas, tout en bas, alors qu'avant tu étais aux cimes, tu te laissais emporter par le vent, tu côtoyais l'inénarrable et en faisait une seconde peau.
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Que s'est il passé pour que tu abandonnes, pour que tu n'exerces, ne confrontes plus ton talent ? Tu préfères le donner en pâture à des regards vitreux et vides.
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Chère mortelle, n'oublie pas ce qui t'anime. Pour vivre, l'encre doit se laisser mourir, échouer ses bavures là où personne n'est jamais allé. Pourquoi ne te donnes tu plus que fioritures, dorures et rires contrits. Où est passé la verve ? Où s'en est allé le style ?
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Qui d'autre que moi pourrait t'empoigner par le col pour te le relever d'un geste tendre. Je viens accrocher un peu de ton panache perdu aux plastrons de tes costumes. Regarde, je sais que tu sais que j'ai la raison chevillée au corps, mais que je t'ai toujours laissée virevolter, vivre, et t'élancer vers des contrées que toi seule connaît.
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Laisse moi en paix, je n'ai plus l'énergie, plus le temps, à me consacrer. Oui avant j'écrivais, oui avant je volais au dessus des arbres, je voyais le monde d'en haut, désormais, la mort seule m'accompagne, elle me suit, m'attire en terre, je vieillis, je faiblis. Garde tes gestes tendres, oublie celle que je fus. Merci.
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Alors c'est ça, tu as donc peur, écoute moi, lie moi, relie moi, j'aurais pu écrire attache moi mais tu aurais rit et détourné mon propos. Lie moi, relie moi, la mort ne sait pas défaire les liens, n'aie pas peur, reprends de ta superbe, vis encore tes derniers moments comme des possibles à tout dire. Ce que l 'autre ne peut entendre, on s' en fiche. Ce que tu ressens quand tu vis tes écrits, ça personne ne l'imagine, ne le perçoit, alors pourquoi se contraindre à la majorité blafarde.
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Je n'y arrive plus, laisse tomber, abandonne . Mon imagination m'a quittée, oui tu as raison sur bien des points, je ne deviens plus, je reste prostrée et hypnotisée par un écran. Il m'a aspirée de l'interieur, telle une araignée qui m'a empoisonnée. Que veux tu, je me délite, et je ne lutterai plus. Mon crayon est usé, mes feuilles chiffonnées, je ne veux plus me laisser guider par mon esprit. Je suis lasse de ces armes, et je n'ai plus de larmes pour y noyer mes mots.
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J'abdique, je comprends, je garderai le souvenir si tu veux bien, la nostalgie un peu irrésolue je l'avoue de nos batailles, de nos jours éclatants. Mais si un jour tu décides d'écrire ton sang sur le papier immaculé, je sais que tu seras de nouveau libre.
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Citation de Arena #461501
Syndrome de la feuille blanche ou perte de l'énergie créative ? Lassitude de la vie peut-etre ? Déjà ! ça passe vite.
Dime, non non pas de panne, ni de lassitude, j'écris ce qui passe, et ce n'est pas le temps. Ce sont des émotions.
Taschunka, merci pour votre passage et inspiration, c'est sympa que mon écrit soit parvenu à vous amener à ressentir ce que vous m'offrez à lire en retour.
L'escargot te, merci également à toi qui m'offre ton point de vue, cette liberté, aussi schizophrénique soit elle, ne convoque pas que l'enfermement, le tournage en rond, piur moi elle me permet d'observer ce qui bouge en moi, ce sont des mouvements imperceptibles, et je pense que seule la liberté d'écrire, permet de les ressentir, ou tout du moins, de les voir passer. Merci pour ton intervention
Bon week-end à tout le monde.
Citation de Arena #461980
Merci a ton texte qui m'a permis de rebondir et de libérer une partie d'inspiration desinspirée en moi😅