Bonjour,
Je suis une femme cis, pansexuelle.
Les gens qui me côtoient me trouvent plutôt sympa et facile à vivre mais socialiser est un réel effort que je fais et après je me sens fatiguée physiquement comme mentalement. Résultat, tout le monde m'aime bien mais je n'ai pas de réels ami.e.s.
Il y a quelques années, j'ai rencontré une fille sur une appli où j'allais principalement pour du sexe et elle étant polyamoureuse, c'était parfait pour moi parce que je me disais que ses autres partenaires lui donneraient ce que je n'aurai pas été en mesure de lui donner socialement.
Notre relation a été un feux d'articife pour moi dès le début, et je suis très vite tombée amoureuse d'elle, et n'étant pas polyamoureuse le fait qu'elle le soit, me rendait malheureuse.
Je ne lui ai pas avoué mes sentiments au départ parce que je savais que fréquenter plusieurs personnes à la fois la rendait heureuse et je ne voulais pas avoir à lui demander de n'aimer que moi, si elle le pouvait.
J'ai voulu faire comme elle et voir d'autres personnes mais je n'y arrivais pas.
À chaque partenaire qu'elle me disait fréquenter mon cœur se déchirait mais je restais parce que je l'aimais.
Puis l'année dernière, quand elle s'est rendue compte que je ne voyais qu'elle, elle a arrêté de voir tous les autres et on vivait une relation exclusive qui était très intense au départ et qui me faisait me sentir la personne la plus heureuse au monde.
Puis ça a très vite réveillé mes anxiétés parce qu'elle, étant ouvertement queer trans dans l'espace public, supportait mal que je ne réussisse pas à montrer plus ouvertement qu'on était un couple.
J'ai petit à petit commencé à vivre notre relation comme un fardeau parce que je la voyais triste d'être avec moi et je lui ai dit que si ça la rendait heureuse, elle pouvait recommencer à fréquenter d'autres personnes. Et quand elle a vraiment commencé à le faire je n'ai pas cessé de m'enfermer dans un océan de tristesse de savoir que je n'étais pas en mesure de la rendre heureuse, et que je n'étais pas non plus capable de la voir avec d'autres personnes parce que pour moi ça voulait dire qu'elle ne m'aimait pas, même si elle me l'a dit un million de fois qu'en tant que polyamoureuse ça ne marchait pas comme ça pour elle.
Donc, je lui ai demandé en début d'année qu'il fallait que ça s'arrête là.
On a continué à se voir comme avant parce qu'elle avait une place beaucoup trop grande dans ma vie, mais en même temps je me voyais dépérir à petit feu.
Et au début de ce mois, je lui ai dit que peut-être il fallait couper les ponts parce que la fréquenter me donnait espoir qu'on soit heureuses ensemble un jour.
On a continué de se parler, parce qu'elle était ma seule amie et qu'elle était okay pour qu'on reste en contact.
Mais je n'ai pas arrêté de lui partager ma peine de ne plus être avec elle, même si j'essayais de ne pas tout lui dire, et ça a fini par faire qu'elle décide qu'on ne se parle plus du tout parce que le fait de me voir si mal l'empêchait d'être heureuse et de vivre sa vie.
Ce que je comprends totalement.
Et depuis rien.
Aujourd'hui plus rien, pourtant on s'est parlées tous les jours pendant deux ans.
J'ai l'impression de devenir folle.
Je dors à peine une heure par jour depuis 10 jours... Je pleure toutes les larmes que je croyais avoir et même plus en espérant que ça fasse évacuer le vide immense que j'ai en moi en ce moment mais on dirait que c'est de plus en plus douloureux.
J'ai pensé à consulter mais je me suis toujours sentie plus mal en sortant de chez des psy qu'en y entrant...
Je n'ai pas d'amis à qui juste dire que je vais mal.
Je me noie dans le boulot mais le reste du temps je pleure et en faisant le peu de chose que je réussis à faire.
J'ai essayé de retourner dans les applis de rencontre mais je n'ai aucune envie de me mettre en avant ni de parler de moi.
Et depuis que je l'y ai vue j'en suis partie.
Je ne me rappelle pas la dernière fois où je me suis sentie aussi mal.
S'il-vous-plaît dites-moi si ça finit par passer tout seul ou s'il me faut vraiment consulter.
Bonjour Tully,
il me vient déjà une question : lorsque tu dis « psy », tu veux psychiatre ou psychologue ? La différence est importante, car les deux sont complémentaires mais ont des rôles tout à fait différents.
De toute évidence tu es en souffrance, et tu ne peux pas continuer comme-ci cela allait passer tout seul. Tu as donc besoin de te faire aider et pour cela il te faut d’une part admettre que tu ne vas pas bien du tout et d’autre part accepter de l’aide. Un ou une psychiatre t’aidera déjà sur un plan plus médicamenteux avec la possibilité de te prescrire un traitement adapté et ponctuel pour t’aider, et un ou une psychologue te permettra de parler librement et ayant une oreille attentive pour toi.
Note que tu as la possibilité de consulter en centre médico-psychologique (CMP), il me semble que tu dois dans ce cas passer par le ou la médecin traitant ou tout du moins un médecin généraliste. Et quitte à te prendre en charge, tu peux aussi envisager de faire une pause professionnelle par un arrêt maladie, à la condition que cela ne soit pas une occasion de ne rien faire durant cette pause. C’est alors l’occasion de consulter plus librement des spécialistes, de prendre le temps de faire le point pour soi et de réfléchir aux suites à donner.
Dans tous les cas je t’invite à ne pas rester seule dans ton coin et à ne surtout pas attendre le dernier moment pour agir. Je ne parlerai pas de mon cas, c’est privé et intime, mais les dégâts peuvent être redoutables si l’on ne fait rien et il devient alors très dur de remonter la pente.
Courage à toi, n’hésite pas à échanger ici et si nécessaire à consulter aux urgences psy de l’hôpital le plus proche.
Salut,
Oui c'est normal de ne pas être bien lors des 1eres séances de psychothérapie, tu amorces un travail sur toi et tu y vas pour faire face à tes problèmes et le psy n'est pas là pour être ton ami mais pour être quelqu'un de bienveillant et neutre à ton écoute qui va t'aider à faire face à tes problèmes et à ce que tu trouves tes propres solutions adaptées à ta personnalité et à ton passé et à tes souffrances, et donc ça prend du temps.
Les 1eres séances sont toujours les plus dures et si c'est éprouvant c'est que le travail psychothérapeutique est en cours mais il n'y a pas de miracles, on ne guérit pas d'un trouble en une séance (comme certaines émissions de téléréalité psy à 2 balles veulent nous faire croire), il faut beaucoup de temps et cette durée varie beaucoup d'une personne à une autre.
Mais le plus important pour aller mieux, il faut qu'à la base le patient fasse lui-même la démarche d'aller voir un psy, un psy ne peut rien faire si la personne n'a pas la motivation pour faire face à ses problèmes.
Après, il est possible que tu sois obligée de tester plusieurs approches psychothérapeutiques et devoir sélectionner celle qui te convienne le mieux (mais évite tout ce qui est psychanalyse par expérience).
Même le sexe/le genre de ton/ta psy peut avoir une importance dans le processus de guérison et il faudrait aussi sélectionner en fonction de ce critère si tu sens que tu seras plus à l'aise avec un homme ou avec une femme, ce point est aussi important à souligner, à moins que tu sentes que ça n'a pas d'importance à tes yeux.
Enfin, quand tu verras ton prochain psy, dis-lui que tu as déjà fait des séances psy mais ça t'a fait beaucoup de mal, c'est important de lui dire, pour comprendre pourquoi et probablement adapter la façon d'aborder les problèmes, il/elle ira peut être plus en douceur avec toi. C'est très important de communiquer ce type de ressentis à ton/ta psy pour qu'elle s'adapte à toi et à ton rythme pour aborder tes problèmes.
Citation de Tully #393720
Je ne peux que seconder les Xav, Reauce et Lulustrike, tu a manifestement besoin d'une aide professionnelle, même si effectivement ça peut être difficile au début. Mais ce qui me soucie le plus pour toi est que tu n'ai pas d'ami.e.s pour te soutenir. Je comprends ton problème avec la socialisation (je suis assez introvertie moi-même et ça ne m'a jamais été facile) et ce n'est pas moi qui vais pas te dire de "faire des efforts" (combien de fois je l'ai entendue celle là - c'est aussi stupide qu'inutile), par contre sache qu'il y a ici des personnes capables d'écoute et de soutien.
Citation de Tully #393720
Ta détresse et ton mal être sont vraiment intenses , savoir si cela va passer ou s atténuer un jour la réponse est oui , maintenant la question est quand .
Si tu n accroches pas avec les psys je peut le comprendre , ça ne convient pas à tout le monde et le choix du psy est également difficile .
Maintenant est ce que de parler ici te fait du bien ou te soulages ?
Si oui il y a beaucoup de personnes bienveillantes ici qui pourraient t apporter écoute , soutien et conseils sans pour autant être des professionnels .
Évidemment personne n a de baguette magique mais ce que tu vis d autres sont passé par la , iels peuvent te donner quelques clés pour rendre ton fardeau un peu moins lourd .
Dormir une heure par nuit et s abrutir dans le travail ne t aideront pas à tenir sur la distance .
Je t envois ce qui me reste de force et de motivation pour ne pas sombrer davantage , tu es dans une sale période ok mais elle aura une fin
Bonjour tout le monde,
Je vous remercie pour vos différentes contributions. Je les ai reçues avec beaucoup de reconnaissance.
J'ai reçu beaucoup d'attention et d'affection, et comme certains l'ont dit est-ce que en parler ici m'a fait me sentir mieux ? La réponse est non malheureusement. Bien que je ne regrette pas de l'avoir fait car cette nuit j'ai réussi à dormir près de 5h.
Ça m'a donné un peu de répit dans l'état de désespoir dans lequel je suis depuis quelques jours.
Savoir que certaines personnes ici ont vecu pire et que c'est passé m'a redonné espoir.
Mais en même temps, ça m'a fait énormément ruminer tout ça, ça m'a fait éprouver des choses que je n'éprouvais pas jusqu'ici envers elle, et de lui en vouloir d'être dans cet état. Et ce ne sont pas des sentiments que je veux éprouver pour elle.
Je suis complètement dépassée ces derniers jours, certain.e.s d'entre vous ce sont proposé.e.s pour être d'écoute. Je vous en remercie sincèrement, je ne sais pas si je vous contacterai toutes et tous mais recevez ma sincère reconnaissance.
Je sais que ça prendra du temps et que c'est utopique de croire qu'avec toutes mes anxiétés je m'en sortirai sans l'aide de professionnels, donc je l'envisage aussi. À court terme, j'ai besoin de reprendre le contrôle sur mon corps, donc je vais consulter déjà mon médecin généraliste pour voir quelles aides je peux reçevoir.
Je vais essayer d'arrêter de me morfondre et je prendrai l'aide que je suis en mesure de supporter émotionnellement.
Et je ne sais pas si c'est possible mais j'aimerai clore ce sujet ici.
Je vous remercie encore du profond du cœur pour vos mots.
plein de courage à toi, Tully
Citation de Tully #393819
Bonjour Tully,
Bon courage à toi.