à ton silence
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allez, allez, allez,
répété à ceux fiers
qui portaient ta civière
des rives d’Abyssinie
et bientôt de Marseille;
ton corps si démuni
ne veut plus de conseil !
ton silence maintenant
de tes rimes est l'empreinte,
comme un verre transparent
montre la verte absinthe,
et les chemins rappellent
par le son de ton pas
ta quête solennelle
sans carte et sans compas,
voulant changer la vie
réinventer l'amour
tu t'immola d'ennui
dans des allers-retours,
poursuivant l'impossible
tu as rendu réelle
et pour nous accessible
la contrée idéelle,
dans l'acre poésie
s'est infusée ta prose
et fît de l'ambroisie
des plus banales choses,
et l'on te dit veilleur
en haut de ton château
mais voyant voyageur
tu es l'ivre bateau...
emporté par les fleuves
vers la mer nourricière
ton silence est la preuve
de l'épreuve première :
voir le monde dépouillé
de tout ces artifices
tombé agenouillé
offert en sacrifice,
et j'ai lu sur ta tombe
"ce que l'homme a cru voir"
la dernière hécatombe
des âmes au désespoir,
toutes jetées dans l'abîme
que la science commerce
dévoyeuse de l'intime
fascinante et perverse,
ce que tu aurais vu
abracadabrantesque
c'est l’immense bévue
de nos jours grotesques
quelque chose qui martèle
par l'acquis notre innée
nous mettant sous tutelle
à peine nouveau-nés,
mais des technologies
survivra l'exemplaire
du poète sans logis
aussi libre que l'air,
"l'homme aux semelles de vent"
du chocolat aux poches,
et la bouffarde aux dents
aux alentours de Roche...
Oui Kitsune, si tant est qu'il soit hommage il n'est pas si fameux...
Magnifique poème !
tout à ton service....Myosotis