Qu'est ce que l'intimité ?
C'est notre sphère purement privée, celle dans laquelle on vit lorsque l'on est seul.
Lorsque l'on est en compagnie, on est plus dans sa sphère intime. Lorsque l'on est avec son conjoint, cela signifie que l'on partage l'intimité. Donc que l'on arrive à etre avec l'autre de la meme façon que l'on est quand on est seul. C'est-à-dire sans maquillage, sans oubli de soi-même, sans possession.
N'est -ce pas la plus douce chose qui nous puisse arriver ? C'est dans ce type de relation qu'on se dit que l'on a envie de finir nos jours avec cette même personne, voire de se marier, histoire de sceller un pacte.
Vision plutôt idéale, qui n'est probablement pas légion mais qui a le mérite d'exister.
Qu'en pensez-vous ?
Comment avez-vous vécu le partage de votre intimité ? Selon et au fil des relations que vous avez pu avoir.
Tu as raison, nous ne sommes pas légion à penser cela.
Comme Fierdre, je trouve ton Post touchant.
J'ai pour habitude de dire que j'accorde la confiance deux fois. La première parce que je ne conçois pas le monde autrement. La deuxième parce qu'un proche peut comme tout un chacun commettre une erreur.
Il m'est arrivé trois fois de tenir cette confiance envers quelqu'un.e.
Baisser les boucliers est effectivement la plus belle chose qui soit avec l'amour qui va avec... j'imagine. C'est aussi la plus blessante déception si ce bouclier est foulé et la confiance trahie.
Je l'ai expérimenté une fois. Très... Très douloureux. Longtemps. Malgré cela, comme vous j'imagine encore (j'imagine beaucoup) je ne souhaite qu'à revivre le meilleur aspect de cela.
je fais la différence entre espace vital et intimité. Même si les deux se jouxte, j'ai besoin de cette espace, de ce lieu qui n'appartient qu'a moi. C'est comme une respiration.
C'est un endroit privé qui me permet de m'evader et de revenir vers "l'autre" avec plein de nouvelles choses. C'est aussi là que siège mes hantises.
Si je partage mon intimité avec ma partenaire, mon espace vital , lui, en revanche, reste privé. Et si a force de promiscuité, il lui arrivait de voir cet endroit, je préférerais qu'elle ferme les yeux.
Il y a moi, il y a ce que je partage mais dans cette espace privé, il y a tout mes demonst, tout mes fantomes, toute mes failles ; toute mes douleurs ... soyons sérieux un instant, qui a envie de vivre avec toute une ménagerie de fauves ?
Si un jour je rencontre ma perle rare, j'ai envié de cultiver des projets et de vivre de belles choses . De la soutenir dans ses moments de doutes et de lui changer les idées quand elle s'assombrissent mais sûrement pas de devenir un fardeaux.
S'il y a une chose que j'ai appris, c'est que tout ne se partage pas.
Dans l'absolu, Dime, c'est beau d'imaginer qu'on puisse tout partager. Mais dans la realité, je ne suis pas sur que ce soit la meilleur des chose a faire. Parce que cette promiscuité ouvre la porte à une relation fusionnelle et que ce qui résulte d'une fusion, c'est la mort d'un des deux ... mm si la mort en question est egal a une pzrte d'identité.
Je trouve ça beau dans l'absolut mais je ne souhaite ça à personne
Ps : je fais allusion a l'espace vital parce que souvent, pour la majorité, les deux vont de paire et sont indissociables
Aller de fleur en fleur et ne prendre de chacune que le meilleur
Citation de Kitsune #383588
pour la majorité, les deux vont de paire et sont indissociables
Je n'ai pas évoqué mon espace vital car c'est le nom que je donne peut être à tort à la zone d'un mètre autour de moi et que les nons intimes ne sont pas censé fréquenter sans que j'arraisonne. L'intimité est plus privée et mentale.
salut à toustes, à ce propos j'aime beaucoup cette phrase de Christiane Singer..." Les gens pensent que l'intimité c'est le sexe. Mais l'intimité concerne la Vérité. Lorsque vous réalisez que vous pouvez dire votre Vérité à quelqu'un, lorsque vous pouvez vous montrer à lui/elle tel(le) que vous êtes réellement, et que sa réponse est : "Tu es en sécurité avec moi", c'est cela l'intimité."
Bonjour,
Si l'on lie l'intimité et la confiance alors je ne peux qu'abonder dans la plupart de vos réflexions. Pourtant, être soi ne me semble pas relever de l'intimité mais plutôt de la capacité à se détacher du regard de l'autre.
Quant à la confiance, même si on l'accorde et que l'on est trahit, il est possible de dépasser cette blessure en comprenant que l'autre n'a rien, strictement rien, détruit en nous. Prendre conscience de cela prend énormément de temps et de réflexion...une fois acquis, il s'en dégage une paix à nulle autre pareille.
Pour ma part, dans l'intimité, il y a encore un lieu: mon jardin secret. Et malgré toute la confiance que l'autre peut m'inspirer, il/elle n'y accèdera jamais. C'est mon lieu, ce qui fait de moi un être unique. Je n'éprouve pas le besoin ni l'envie de montrer mon unicité. Si l'autre a la délicatesse et l'intelligence de l'apercevoir, au loin, cela me suffit amplement.
Citation de Sen_ad_luc #384537
Merci pour ton commentaires, Sen. Tu fais là de belles distinctions précises et importantes.
Je me permets, si tu n'y vois pas de mal, de les reformuler sous forme de questions pour bien relancer le topic :
Jusqu'à quel point se livre-t-on dans l'intimité ?
Quel est notre degré d'indépendance par rapport au regard que l'autre porte sur nous ?
La confiance que l'on offre n'est-elle pas qu'un honneur que l'on fait à l'autre, auquel cas sa trahison ne peut pas nous toucher personnellement, mais juste nous détacher positivement de l'autre ?
Merci Dime.
Aux questions pertinentes que tu as ajoutées, je trouve qu'il a ce lien pernicieux entre 'amour romantique' et 'bonheur'. Bien que l'amour romantique puisse nous rendre heureux, sa contraire (cad sans amour romantique il n'est pas de bonheur) relève d'une erreur de raisonnement.
Pour ma part, je concluerai par ces quelques mots de Proust, qui, si je n'avais pas fait l'expérience à deux reprises de vivre avec quelqu'un, ne résonneraient pas si profondément en moi:
"...je me demandais si me marier avec Albertine ne gâcherait pas ma vie, tant en me faisant assumer la tâche trop lourde pour moi de me consacrer à un autre être qu'en me forçant à vivre absent de moi-même à cause de sa présence continuelle et en me privant à jamais des joies de la solitude."
Citation de Jessica69 #384546
C'est sans compter les effets pervers du couple. Le couple modifie forcément l'individu. Offrant et partageant son intimité, l'individu s'expose bien souvent à une modification de son individualité et de son fonctionnement. Influences, dépersonnalisation, dépendance affective, mélange des pensées respectives et affrontements diverses. Plus les protagonistes sont jeunes, plus la relation est forte et passionnelle et plus ces effets pervers sont prégnants.
Bien-sur certains couples s'en sortent bien et parviennent, avec de l'amour réel, de la culture, de l'intelligence, du respect, à l'épanouissement et l'élévation de chacun. Mais selon mes observations, ce genre de couple ne constitue pas la majorité.
L'enfermement et une certaine négation involontaire de la liberté individuelle, même s'ils ne sont pas forcément visibles de l'extérieur, est constituante de la majorité des couples, meme si chacun renait différemment et parvient finalement à grandir au sein du couple, en particulier grâce à l'extension de celui-ci, à savoir la naissance des enfants.