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Bonjour,
Je viens de m'inscrire parce que je suis tracassé par un problème et que j'espère trouver ici auprès de vous, des conseils, des retours d'expérience et même un modérateur qui recalera ce post dans une rubrique plus appropriée si je ne suis pas au bon endroit.
C'est parce que j'ai parcouru le site que je me suis inscrit, je n'ai pas pu tout lire avant de poster, vous me pardonnerez surement de possibles maladresses.
Je suis un monsieur qu'on dirait bien sous tous rapports, j'ai 51 ans, deux grands enfants d'une union longue commencée jeune avec une femme formidable, dont je me suis séparé il y a deux ans.
Ces deux dernières années ont été assez angoissantes parce qu'il y a plein de choses que je ne comprenais pas et que je sentais qu'il fallait que je comprenne.
Au départ c'est une dépression assez incompréhensible qui a usé mon couple et contribué à la baisse de libido puis de désir. Ensuite une sorte de "fuite en avant" pour me rassurer sur ma capacité à séduire. Puis la découverte par ma femme de ces infidélités et paradoxalement ma propre découverte que c'étaient bien des infidélités. Pourtant je n'en avait pas cette perception- là.
Quand je me suis demandé pourquoi j'avais pu tromper la femme que j'aimais, j'ai ressentis un signal d'urgence que j'ai ignoré (sous le coup de l'émotion). J'ai creusé et j'ai trouvé que je me sentais instable, en insécurité, en risque d'abandon depuis que le désir de cette personne pour moi s'était éteint. Quand je me suis demandé pourquoi ce désir s'était éteint j'ai réalisé que cette dépression m'avait rendu différent et plutôt lourd, je me suis demandé pourquoi j'étais atteint de cette maladie et là tout m'a pété à la figure.
Ma double vie, mon mensonge recouvrait certes mes anxiétés viriles de la quarantaine mais aussi le souvenir enterré sous des tonnes de scrupules de viols subis au cours de mon adolescence et de son cortège de silence, de honte et de culpabilité. Des dizaines d'années d'effort pour faire comme si, pour faire semblant.
Je n'avais , malgré mes efforts rien oublié et je tenais ces souvenirs à distance dans une vie double que j'aurais voulu hermétique mais où chaque écart, chaque doute, chaque turpitude tombait comme dans un trou noir massif. De ceux qui mettent en mouvements des galaxies entières.
De ses abus j'ai pu retourner la culpabilité et avec le recul de l'âge comprendre ce que je n'avais pas pu comprendre à l'époque. J'avais été l'objet du désir de quelqu'un, un homme qui s'était arrangé pour que je culpabilise, c'était ma beauté qui le conduisait à me désirer et donc à se servir de mon corps, il tenait mes érections pour la preuve de ma vraie nature ( l'homosexualité) et mes éjaculations comme la trace de mon plaisir. Dénué d'éducation sexuelle, j'étais simplement sidéré et comme paralysé par cette projection sur moi de ce désir inadapté. J'en ai conçu de la honte et de la culpabilité si dense que la seule sortie possible était la fuite, l'enfouissement et la recherche forcenée de la "normalité".
Une jeune fille, magnifique, est devenue la femme de ma vie aussi à cause de cette recherche de normalité. Je l'ai aimé comme je crois que je ne pourrai aimé qui que ce soit.
Nous formions un couple depuis des dizaines d'années.
Or, en éclatant ma vie secrète m'a mis sous les yeux, des peurs, des fantasmes et des bizarreries.
Certaines de ces antiquités étaient désuets et puériles et d'autres étrangement attirantes. J'ai revu des garçons et des filles aimés, baisés au hasard et qui s'étaient perdus là.
J'ai fait face à des fantasmes effrayant de contraintes, de domination et de soumission. Des choses qui ne supportent pas agréablement la lumière du jour.
De sorte qu'il m'a fallu me rendre à l'évidence de mon attirance pour tous les genre d'humains.
Après un moment de choc, dans quoi j'ai perdu l'usage de mon corps comme vecteur érotique, une période de surchauffe m'a mené d'un bout à l'autre de l'éventail sexuel et maintenant à un calme plus fécond à la réflexion.
J'ai retrouvé quelqu'une et j'ai un de mes deux enfants ( la plus grande est indépendante) en garde alternée. De sorte que la question vient.
Comment après être arrivé à la conscience de ma bi/pan sexualité, jusqu'ici simplement ignorée, poser tranquillement les choses avec ma possible future compagne:
Je suis une personne fidèle, et j'aimerais m'engager dans quelque chose de sérieux et en même temps je sais que je suis attiré sexuellement par les femmes, les hommes et les autres. Ce ne sont pas des pulsions ( enfin pas toujours) ce ne sont pas des romances ( enfin…) mais ce sont des rapports qui constituent mon existence.
Je ne veux plus ni mentir ni tromper, ni dissimuler … ni me mentir, ni me tromper ,ni me dissimuler.
Comment dire ça?
Comment vivre ce qu'on est, honnêtement?
Je ne voudrais pas faire un "coming out" qui amènerait à penser qu'en fait je veux la permission ou annoncer que je serai infidèle, juste dire l'incroyable sensation d'avoir levé un voile d'interdit lourd de presque 40 ans
Bonsoir
Citation de Bonsoirbonso #371602
Je suis une personne fidèle, et j'aimerais m'engager dans quelque chose de sérieux et en même temps je sais que je suis attiré sexuellement par les femmes, les hommes et les autres. Ce ne sont pas des pulsions ( enfin pas toujours) ce ne sont pas des romances ( enfin…) mais ce sont des rapports qui constituent mon existence
Alors en effet arrêtez de vous mentir, ne basez pas votre relation sur un mensonge qui éclatera forcément! Si vous souhaitez expliquer vos comportements cela vous appartient, ne devenez pas manipulateur avec votre nouvelle compagne.
Des personnes qui comprennent ce qu'est l'abus sexuel cela existe pour la simple raison qu'elles sont nombreuses, et silencieuses.
Ceci peut expliquer votre comportement, tou.te.s les victimes ne réagissent pas ainsi, si ces comportements sont ce que vous souhaitez, poursuivez ainsi, si vous souhaitez changer vos comportements, il existe de très bons thérapeutes et soyez honnête avec vous-même et votre compagne.
Laissez la liberté à votre compagne de se situer et croyez en sa réponse qu'elle soit affirmative ou négative. Sinon vous risquez d'd'être ans un schéma de dominateur et manipulateur, ce qui ne semble pas être votre choix. Ce n'est ni une relation saine, ni d'amour.
Certains vous qualifirez de polyamoureux ? Polypartenaire? Addict au sexe... et oui cela existe! Les addiction quelqu'un soit la nature peuvent se gèrer et se soigner en thérapie, vous savez déjà et enfin l'origine du traumatisme.
Bon courage
Merci Dime et Maya pour votre attention et votre réponse.
Comme je m'y attendais un peu vos deux conseils divergent. Un peu comme la réflexion en moi.
Je sens , je suis sur que ces "pulsions" homosexuelles ne vont pas cesser parce qu'elles sont comme une libération, et ce n'est pas seulement une question sexuelle, c'est une sensation globale de mieux comprendre ce que je suis et une forme de réconcillation avec moi même. J'ai crains des années une "prophétie" qui faisait de moi un homosexuel et à cause de la façon traumatique dont cet arrêt avait été promulgué j'ai fermé la porte.
Or ma sexualité est vraiment ouverte, la sensibilité aux hommes et aux trans est vraiment un plus. Mais j'ai lutté et souffert pour me couper de ça parce que c'était liè à des souvenirs horrible.
Comme j'ai revu ma compagne pendant mon travail psy, il y a des éléments dont je ne pouvais pas ne pas parler. Et puis je n'ai pas pu ne pas partager la joie d'enfin me connaître.
Nos rapports sexuels, malgré ou à cause de notre cinquantaine, se sont passionnés et ouvert à toutes sortes de pratiques ( pour elle inédites) et pour moi extraordinairement libératrices et enivrantes.
Mais j'ai l'impression qu'elle conçoit ces ''interpénétrations" comme une fusion. Elle n'avait jamais pénétré un homme.
Ou comme des explorations: elle ignorait la sodomie sur elle même et surtout les préliminaires qui conduisent au plaisir anal.
Mais comme Maya le souligne il s'agit plus de fidélité ou d'engagement. Ce que je crains n'est pas tant de me retrouver sans partenaire et triste si elle n'acceptait pas ma sexualité, mais que ça suspende au-dessus de notre couple une sorte d'épée de Damocles.
Un jour ou l'autre j'aurai envie de telle ou telle personne, je pourrai dompter mes pulsions par amour mais peut-être pas toujours et surtout c'est ma nature.
Je suis heureux quand je fais l'amour. Je suis heureux quand j'aime un corps et qu'un corps m'aime.
Vous comprenez?
Un peu comme avoir des amis est agréable et ce serait subitement malaisant si on ne pouvait plus avoir des amis au risque de froisser ceux qu'on a déjà au prétexte qu'ils ne suffisent plus, qu'on ne les aime plus etc…
Citation de Bonsoirbonso #371671
A la lecture de ton dernier post, je me demande si tu ne te projettes pas un peu trop dans l'avenir, spoilant malgré toi possiblement une relation tout juste naissante.
Ou bien alors tu te retrouves vraiment tiraillé entre ta fidélité supposée à ta compagne et tes désirs homo plutot obsédants ? Et tu es en panique de ne pouvoir vraiment pas maitriser ces derniers ?
Dime
Oui et non
Cette relation n'est pas juste naissante, cette femme m'aime depuis longtemps, très longtemps. On a fait nos vies chacun de notre côté mais elle m'a toujours aimé et je le savais, mais j'étais engagé.
Puis les affres de la dépression, la renaissance avec une nouvelle paix à propos de qui je suis et elle qui réapparaît. Je l'aime.
Mais je sais ce qu'il y a en moi.
Le truc est que je ne veux pas "lui faire le coup" après tant d'années de construire quelque chose et puis de tout casser.
Je dois lui parler je crois. Parce que si elle m'aime elle doit connaître cette partie importante de moi.
Mais c'est vrai aussi que je ne suis pas du tout sur de pouvoir rembarrer toujours mon attirance pour les autres, femme, homme ou trans. Parce qu'on est bien d'accord que l'illusion de ne pas tromper quelqu'un parce qu'on est attiré par quelqu'un d'un autre sexe est absurde, enfin aussi absurde que la monogamie exclusive. Le formatage à propos de la monogamie traverse toutes les sexualités j'ai l'impression.
Citation de Bonsoirbonso #371696
Est-ce que vous vivez en couple déjà ou pas encore ? Peut-etre que tes pulsions passeront toutes seules lorsque tu seras en couple ? Si tu es déjà en couple et que tes envies d'ailleurs sont vivaces, il vaut peut-etre mieux lui en parler en effet...
De mon expérience les gens ne "composent" pas (ou pas vraiment) avec leurs pulsions. Il y a deux manières d'aborder une telle problématique : en comprendre le sens en espérant la traiter ; cela c est le travail thérapeutique (i me semble que vous avez écrit en avoir engagé un), travail qui à la vue de votre expérience de vie pourrait révéler ce qui vous amène à rechercher par le sexe ce que vous n'avez su résoudre (trauma, en effet) lorsque vous y avez été confronté.
Dime et Maya ont dit beaucoup de choses à ce sujet.
L'autre manières est (comme cela a été discuté) la confrontation à l'autre, à votre compagne. Mais, à mon avis (à prendre avec réserve car on ne boucle pas une telle question au travers d'un forum), il est hasardeux d'aborder avec la personne qu'on aime ce qu'on est certain d être lorsqu'on est pas certain de l'avoir complètement intégré( donner du sens au plus profond de soi) et donc accepté pour soi même (accepter signifie donc être ce qu'on est comme une évidence) ; c est là la réponse du travail thérapeutique (comprendre, choisir de changer...ou pas)
Ensuite, ceci étant intégré, en équilibre avec vous même, c est hélas tout le dilemme qui met dans la balance ce que nous sommes et ce que l'autre aimerait qu'on soit pour qu'une relation dure (je veux dire par là, à etre devant la nécessité de dire ce qu'on est à l'autre... à cette dernière question, chacun a sa réponse, et aucun jugement ne peut etre posé
Bonjour
Ma réponse est bien entendue liée aux valeurs que je souhaite partager dans le couple, mes expériences, et l'apprentissage que j'en retire pour moi-même.
Vous mettez la valeur fidélité en avant, ce que je "definis" pouvoir faire totalement confiance, donc dans ma vision taire ce n'est pas être fidèle. Parler justement de cette définition de la fidélité me semble important. Votre position à vous si elle vous dit qu'il est inenvisageable pour elle que vous ayez d'autres partenaires? Qu'en serait-il de votre engagement ?
Tout dire alors qu'on est en thérapie et ne sait pas où on se situe peut être angoissant pour la compagne, un thérapeute peut tout entendre de façon neutre, une compagne n'est pas neutre. Il me semble important de trouver ce juste équilibre.
Chacun de nous sait que la réalité d'un engagement n'est pas éternel et peut être remis en cause. L'épée de Damocles serait une rupture brutale, sans dialogue, sans échange et communication sur les difficultés, les interprétations de chacun dans le couple? Envisagez-vous d'être à l'origine d'une telle rupture? Pensez-vous que votre compagne puisse rompre ainsi ?
Chaque couple a son équilibre, celui-ci évolue forcément et se partage. Toutefois je pense qu'aucun des 2 n'a à tout accepter de l'autre sans aucune limite, ni règles, cela mène à "quoi que l'on fasse et accepte, cela ne conviendra jamais", donc s'engager en envisageant déjà la rupture, savoir que l'on n'est pas réellement prêt à se projeter dans l'avenir. Ce n'est qu'une réflexion suite des expériences personnelles.
J'espère ne pas vous avoir plus embrouillé....
Citation de Bonsoirbonso #371843
je n'ai pas compris la question (demande?) que vous formuliez ("Mais je voudrais profiter de vos avis. Et d'ailleurs j'en profite. ").
Toutefois je reviens à nouveau sur ce que j'écrivais à propos du fait de séparer les questions qui se posent dans ce sujet apparemment de "simple" dévoilement de votre sexualité (et les besoins afférents) à votre nouvelle compagne.
En effet, il y a tout de même un trauma, que d'ailleurs vous éprouvez le besoin de nous écrire, celui de viols. C'est dont quelque chose, et vous l'écrivez clairement, qui refait surface et qui d'ailleurs n'a probablement jamais été que refoulé...mais comme tout trauma, jamais effacé.
Les traumas d'enfance (forts ou moindres) construisent notre sexualité, peut être une part importante de notre identité
Alors devant l'importance de cela, en tous cas de mon point de vue, il ne me semble pas pertinent de ramener cela directement à une question de partage de sexualité avec votre nouvelle conjointe. Je pense vraiment qu'il faut aller au bout de la résolution de ce qu'il s'est produit il y a 35 ans (je n'ai pas dit guérison, je n'en sais rien, je dis juste résolution en donnant un certain sens) car la manière dont vous aborderez cette question sera différente en fonction de l'issue de cette recherche
Pour ma part, je ne saurais pas me risquer d'avantage à un conseil général sur un "coming out' dans le cas qui est le votre.
Bien à vous, et surtout je vous souhaite sincèrement d'aboutir dans cette étape importante; il n'est jamais trop tard pour cela. Et ça, je le sais à titre personnel.
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