Est-ce qu'on est d'accord que dans les environnements urbains, tant en Belgique qu'en France, le polyamour et le concept de non-exclusivité ont le vent en poupe et ont pris une ampleur telle que cette question du mode relationnel est quasiment devenue introductive dans les moments de rencontre et de découverte ? Ces concepts paraissent comme être devenu la nouvelle norme amoureuse dans les grandes entités urbaines, autant chez les queers que chez les autres.
Chez les femmes, j'ai la sensation, bien souvent, que la catégorie "cœur" de ce mode relationnel se compose de femmes instruites (au moins un master), entre 23 et 34 ans, se définissant "déconstruites", "radicales", féministes (souvent intersectionnelles), souvent issues/originaires de milieux favorisés (voire bourgeois), mais socio-économiquement précaires ou à la limite (actives dans l'associatif, le socio-culturel, artisanats et métiers manuels, par ex).
Ce qui m'amène à poser la question suivante : y a-t-il encore de la place pour la monogamie ? Est-elle, pour vous, devenue suspecte et/ou ringarde ? Pouvez-vous encore l'envisager ?
Citation de Neofelis #364369
Question interressante.
Nous sommes en effet en pleine recherche d'autres modes de fonctionnement qui ne soit pas celui du couple classique ou de la cellule familiale emprisonnante que l'on a connut.
On cherche, on tatonne, on est seuls (les sites de rencontre ont le vent en poupe).
A voir quel modèle structurel adopteront nos enfants ou petits-enfants.
Il me semble que la liaison de deux personnes, dans la confiance et la sincérité est le modèle le plus simple à développer et le plus sécure. Mais tellement de choses de fond sont en mutation, en particulier la procréation. Le couple hétéro a-t-il un avenir ? Je n'en suis pas si sur.
Je verrai bien un modèle du futur ou les femmes vivent entre elles en communauté, les hommes entre eux aussi, en communauté (plus ou moins élargie). Avec quelques échanges naturels pour procréer et beaucoup d'échange "in vitro". Les enfants choisiraient ainsi plus ou moins leur lieu de vie, sachant qui est leur mère et leur père.
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On sait bien que l'exclusivité est une pression sociétale sur les femmes pour assurer la légitimité de la descendance masculine, à la base....et ce modèle d'organisation n'est pas prêt de changer....y a qu'à voir ce que nous avons vécu lors du confinement...la règle c'était bien un lieu, un couple, le mariage comme caution de la relation...celleux qui ont plusieurs amours mais qui vivent seuls ont bien morflé de la situation.
Citation de Escabelle #364396
Avec la PMA pour toutes, les femmes vont sortir complètement de ce modèle... Elles n'auront plus nécessairement besoin d'un rapport physique avec un homme pour procréer. C'est une loi qui, me semble-t-il, a une portée énorme sur des changements de société à venir.
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La monogamie s'accommode depuis toujours de la non-exclusivité sexuelle tant que cette dernière reste un privilège masculin (l'adultère, la consommation de prostitution) et que l'épouse ne se met pas en tête d'aller voir ailleurs (cf. comment l'adultère féminin est sanctionné par le code napoléon où un mari cocu a le droit de zigouiller sa femme). Ce qui est nouveau c'est que les femmes sont de plus en plus nombreuses a réclamer leur liberté sexuelle. Pas sûre que cela suffise à déboulonner l'institution monogame. Car elle offre des avantages en terme de reconnaissance sociale (statut, filiation) et économique (prêt bancaire, imposition)... Et elle est certainement moins compliquée à mettre en oeuvre qu'une polygamie égalitaire. J'imagine le casse-tête juridique.
Il est probable que la monogamie continuera de s'accommoder de la non-exclusivité sexuelle avec un peu plus de souplesse sauf retour de bâton religieux (ce que je redoute).
En outre, une relation basée sur l'exclusivité sexuelle n'a pas forcément envie d'entrer dans un système monogame avec ses contraintes. Donc plusieurs modèles continueront de coexister sans s'annuler.
(ici bien sûr, j'appelle à faire le distinguo entre monogamie et exclusivité sexuelle)
Chez les femmes, j'ai la sensation, bien souvent, que la catégorie "cœur" de ce mode relationnel se compose de femmes instruites (au moins un master)…
La monogamie reste la norme.
D'autres part, les personnes qui ont plusieurs plans culs réguliers trouvés sur Tinder avec qui iels entretiennent des relations affectivent n'ont probablement pas toutes un master.
Ne t'inquiètes pas : il existera toujours des gens qui auront besoin de relation monogame parce qu'une seule personne saura les supporter, qu'une seule personne saura les faire se sentir en sécurité, qu'une seule personne suffira a remplir leur besoin affectif, et que cette seule personne lui sera fidèle, et qu'un scrabble devant Columbo suffira à satisfaire les besoins de distraction (#lol).
Citation de Escabelle #364396
En même temps, on était en contexte de pandémie mondiale incontrôlée et en mesure préventive de confinement pour commencer à faire baisser la contamination. Les morts se ramassaient à la pelle, les unités de soins intensifs débordaient, dans telle situation, l'objectif, c'était bien de réduire les contacts, pas de les multiplier. Je n'ai pas connaissance d'histoires de flics allant visiter des appartements pour vérifier les états civils... En Belgique, on n'a jamais eu ça. Si tu voulais te confiner avec ta meilleure amie ou ta prof de claquettes, c'était tout à fait possible, pour autant que tu respectes les règles de confinement. Du coup, dans ce contexte, la limitation était relativement pertinente...
Citation de LoremIpsum #364405
Sensation de mépris, dans ce message. Va savoir pourquoi. Parce qu'en fait, un.e mono pourrait très bien rétorquer que si les monos n'ont qu'une personne qui les aiment, les polys, en ce qui les concerne, n'ont personne qui se suffise d'eux. Qu'à 50 ans, un couple mono jouera peut-être au Scrabble devant Columbo mais qu'un poly, dans la société actuelle, où quand tu es gay, tu perds drastiquement en attractivité à partir de 40 ans, il jouera peut-être tout seul à Candy crush devant un feuilleton de ménagère. Que si les monos ont besoin de ce mode relation pour se sentir en sécurité, pas dit qu'un poly ne le soit jamais (en sécurité) et que le jour où il sera "in trouble", personne ne soit vraiment là pour lui venir en aide, n'étant prioritaire pour personne.
Du coup, je vois pas l'intérêt de jeter la pierre...
Citation de Dime #364389
Le couple hétéro a-t-il un avenir ? Je n'en suis pas si sur.
Je verrai bien un modèle du futur ou les femmes vivent entre elles en communauté, les hommes entre eux aussi, en communauté (plus ou moins élargie). Avec quelques échanges naturels pour procréer et beaucoup d'échange "in vitro". Les enfants choisiraient ainsi plus ou moins leur lieu de vie, sachant qui est leur mère et leur père.
Moi je vote pour ce mode de fonctionnement ...