Namasté
"L’une des plus grandes difficultés auxquelles les personnes trans francophones ont à faire face est l’absence de neutralité dans la langue. Tout est forcément féminin ou masculin. Certains prônent l’utilisation du « iel » comme pronom neutre alors que d’autres préfèrent le « ille » ou le « ol ». Les accords des adjectifs et des participes passés varient également. Ainsi, on peut lire ce type de phrases : « Ile est heureuxe (il/elle est heureux/heureuse) » ou « Ille est créatifve, mais est fâché.e ».
Quelques exemples de mots & d'accords proposés : On emploie la lettre « t » comme terminaison pour les accords de verbes conjugués avec l'auxiliaire être :« Ille est allet ou Iel est aimeT. » Le mélange des genres peut aussi être accepté : « Sam est un étudiante » ou « Sam est une étudiant »."
Caprice ou question de respect ? Au même titre que "l'émancipation de la femme par la langue française" comme au Québec avec "la féminisation de la langue en français québécois" : "la Grammaire non sexiste de la langue française-québécoise : le masculin ne l’emporte plus" ou encore "la féminisation des titres de fonction" !!!
Faut-il "castrer le masculin" pour imposer le respect de... neutralité ?
Est-ce que le modèle de neutralité adopté pour la langue anglaise : Est-il si facilement transposable à la langue française ?
Peut-on imposer à l'école : un français plus neutre ? En sachant que l'apprentissage de la tolérance se fait en bas âge & se poursuit tout au long de la Vie. Pour qu’un enfant soit tolérant : il doit vivre dans un environnement à cette image => N'est-ce pas finalement le secret de la réussite d'une société tolérante : les enfants ? Ce futur ?
la société française et sa langue sont tellement genrées qu'on donne un genre à tous les objets... une chaise, un tabouret...; pourquoi ? quelqu'un a une idée ?
Citation de JustMe #343977
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Dans mon boulot je vois plein de FR écrire super mal, à tel point que la phrase ne veut plus rien dire. Ça oublie des mots, ça les écrit mal, ça te rajoute des mots...
Sincèrement, le langage neutre ne me parait pas si bien que ça. En lisant certains des mots sur l'image je n'arrivais même pas à comprendre le sens (heureusement qu'il y a la "traduction" en bas). Si les FR actuels ne savent pas écrire correctement (ni même les prénoms, j'ai déjà lu quelqu'un écrire Quantin au lieu de Quentin et ça m'a énervé) je n'imagine même pas ce que ça va donner avec le langage neutre.
Citation de MissKim #343981
(... )on donne un genre à tous les objets... une chaise, un tabouret...; pourquoi ? quelqu'un a une idée ?
Pour y répondre, je crois qu'il faut de la matière. Et donc une référence me vient en tête : d'emblée, je recommande ce bouquin d'[Eliane Viennot]() qui raconte la « petite histoire des résistances de la langue française ». Ce livre s'intitule :
[Non, le masculin ne l'emporte pas sur le féminin !]() L'avant-propos est disponible en ligne 👉 en [pdf](). Tout ça pour dire, que l'usage des genres n'a pas été établi au pifomètre :-) et qu'il est empreint d'histoire, comme on le sait tou·te·s. Effectivement, ça ne peut pas régler tous les problèmes mais ça permet de comprendre davantage de choses sur la langue française et ses genres, qu'on l'aime ou qu'on la kiffe ;-)
Citation de JustMe #343977
Le gens parlent et écrivent déjà très mal le français alors je n'imagine pas mettre ce genre de choses en place... surtout qu'avouons le, ça finit par ne plus avoir aucun sens...
Tant que ça reste compréhensible ! Sur un forum LGBTxyz qui se veut tolérant, ça passe. Or, dans un contexte professionnel, il est notoire que beaucoup de gens sont intraitables, voire discriminants face à des fautes d'orthographe ou de grammaire. Sans parler des allergiques à l'écriture inclusive qui pourtant n'ont pas de lacunes inquiétantes et s'en sortent très bien à l'écrit.
Je crois que le topic de BoumVoyageur est extrait d'un article de Radio-Canada.ca datant de 2015. Nous sommes bientôt en 2021 et je crois qu'absolument rien n'a été mis en place - par les services publics français - pour imposer une généralisation de l'écriture inclusive ou rendre la langue française plus neutre.
Et puis qui déjà, a entendu parler de la réforme de l'orthographe en 1990 (pas grand monde, j'imagine...) ?
Quand on sait qu'il y a environ 20 pour cent des élèves qui arrivent en classe de sixième avec de grosses lacunes en écriture et/ou lecture, que l'Académie française est majoritairement constituée d'hommes (5 femmes sur 34 membres) et que les préoccupations premières de M. et Mme Tout-le-monde sont à des années-lumière d'un désir de neutralité de la langue française... aujourd'hui, je crois qu'il s'agit bien d'une utopie. Dans 10 ans, on verra... 🤷♀️
Pour ma part : sans avoir fait khâgne/hypokhâgne, j'aime beaucoup la langue française. Et je suis pour que tout le monde se comprenne, sans avoir peur de s'exprimer. Hélas, à ce jour on n'y est pas encore :-\
"Exact : C un court extrait de l'article de Radio-Canada d'où les guillemets & l'écriture en italique."
Le côté "grammar nazi" ne m'intéresse pas ^^
Je me suis interrogé sur le fait que certaines personnes trans/non-binaires/intersexes écrivent différemment ou/& en souffrent de "l’absence de neutralité dans la langue".
Je veux voir les choses sous un autre angle pour l'évolution de la langue française. & le Québec est souvent un bon exemple d'ouverture, comme étant à l’avant-garde sur la question de la francisation des anglicismes mais surtout sur la féminisation des titres de fonction & des noms de métier depuis quelques décennies (fin des années 1970).
Les propositions plus récentes : l’accord de proximité & le troisième genre.
La proposition fait peu de vagues au Québec :"« Les discussions qui se tiennent présentement en France, on les a eues au Québec dans les années 1980 », lance, amusée, la linguiste Hélène Dumais, auteure du guide Pour un genre à part entière pour le ministère de l’Éducation du Québec. « C’est une avancée, au moins les français se questionnent, mais ça montre à quel point le Québec a été à l’avant-garde. » (Caillou, Le Devoir, 2017)"
Réf. :
Tout ça pour dire ^^ : si, "un français plus neutre" pourrait créer "une passerelle" vers une meilleure tolérance via l'éducation.
News du 27/10/20 :
La proposition d’une sociolinguiste (Italie) : https://www.actualitte.com/article/monde-edition/comment-ces-editeurs-ont-fait-le-schwa-de-l-ecriture-inclusive/103393
https://www.traxmag.com/etudiant-typographie-ecriture-inclusive/
Salut à toustes
Merci beaucoup pour ce thème très enrichissant et essentiel à une évolution des mentalités.
Je trouve toujours étrange lorsqu'est abordé ce genre de sujet que ressorte toujours cet argument très élitiste qu'est "de nos jours les gens ne savent plus écrire correctement". Une langue est vivante, elle évolue, toujours plus vite que l'académie française c'est sûr !
Un autre argument qui me dérange aussi est celui de l'incompréhensibilité de l'écriture inclusive, souvent utilisé par des personnes qui ne sont pas touché.es par la non inclusivité de la langue française. Si des personnes réfléchissent à ces questions là c'est qu'elles sont nécessaires au bien-être de beaucoup d'entre nous, mais également à une meilleure égalité entre les différents êtres humains qui peuplent notre planète.
D'ailleurs, cette complexité l'est-elle à ce point ? Quand on sait que des associations d'éducation populaire organisent des colos avec des enfants parfois jeune où l'intégralité des animateurices utilisent quotidiennement le language inclusif (à l'écrit ET à l'oral) et qu'au bout de 2 jours des gamin.es de 5-6 ans l'utilisent aussi sans y réfléchir, je ne suis pas sûre que l'on puisse dire que le language inclusif soit si compliqué que ça 😉
Et plutôt que d'attendre un stade où l'on doit déconstruire ce qu'on a appris pour reconstruire une nouvelle manière de s'exprimer plus inclusive et donc plus tolérante, pourquoi ne pas apprendre dès le début ce language là pour se construire avec ? On perdrait moins de temps et on apprendrait dès le plus jeune âge le respect des autres personnes. Cool comme programme non ? 😉
On perdrait moins de temps et on apprendrait dès le plus jeune âge le respect des autres personnes.
Mais que fait l'Education Nationale ? Et que font les parents ? :-)
Cool comme programme non ?
Ça l'air cool oui, mais je ne sais pas si Jean-Michel Blanquer trouverait ça cool... je me demande bien quel est son avis !
Interessant cette référence à Eliane Viennot merci du partage! dommage que j'ai pas vu ça plut tot j'aurais pu aller acheter son livre pour le confinement
"Mais que fait l'Education Nationale ? Et que font les parents ? :-)"
Ben déjà, ils ont du mal à appliquer la loi de 2001 sur : "une information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d'au moins trois séances annuelles et par groupes d'âge homogène" => Très peu d'établissements appliquent la loi en prétextant le manque de temps pour placer les "séances" ou "où trouver" les "animateurs", ou encore pour éviter d'avoir les parents d'élèves sur le dos qui refusent qu'on parle de sexualité dans "les écoles"... Faut dire que "la France" n'est pas franchement ouverte à parler de sexualité "à nos ado's" alors pour "le reste"...
Citation de Sora #344559
Comme dit "cette phrase" : Les enfants sont des éponges !
Sinon,
une avancée avec la typographie inclusive :
Peut-être dans un futur proche : des claviers qui intègrent l’écriture inclusive ?