La France refuse à nouveau d'arrêter les mutilations génitales sur les enfants intersexes

avatar ancien membre
Ancien membre
02/08/2020 à 10:58

Bonjour tout le monde.

La France a encore eu l'occasion de voter sur le sujet des mutilations génitales des enfants intersexes et a encore décidé de ne pas s'y opposer.

Malgré plusieurs condamnation par l'ONU, les députés français campent massivement sur leurs positions (seuls 9 se sont montrés contre les mutilations génitales) "dans le meilleur intérêt des enfants".

La France a un gros train de retard sur les questions intersexes. Les opérations imposées aux enfants intersexes dès leur plus jeune âge (avec la complicité de parents pas toujours bien informés) sont purement cosmétiques et ont pour but de les faire rentrer dans les petites cases H ou F qu'on a prédéfini pour elleux. Beaucoup de personnes intersexes ont des douleurs chroniques liées à ces opérations et il y a des témoignages glaçants de violence médicales envers elleux.

Il serait temps que leur parole soit écoutée et défendue.

avatar contributeur de Quercus
Quercus
02/08/2020 à 13:42

Salut,

j'ai pas suivi les débats en temps réel, mais y'a un autre topic avec un résumé des différentes mesures abordées. C'est tellement hypocrite de refuser un "check" pour s'assurer que son enfant ne sera pas porteur d'une maladie grave (dans le cas du DPI-A) qui le poursuivra toute ça vie parce que ça rappelle les heures sombres de notre Histoire. Alors que rien à voir, on n'est pas encore (et heureusement) dans de la manipulation à la "Meilleur des mondes" de Huxley. Si j'ai bien compris, on n'est pas dans de la thératie génique au sens bidouillage d'ADN, on s'assure simplement de la viabilité du futur enfant ? Y'a cet argument pourri de ne pas interférer avec l'ordre naturel et divin des choses. C'est tellement hypocrite quand en retour on veut imposer à un jeune enfant une assignation qu'il n'a pas choisie et de refuser cette diversité et de l'opérer pour ça...

D'où l'importance d'en parler, je n'ai pas le souvenir d'avoir eu, au collège et lycée, connaissance de l'existence des intersexes, ce qui est quand même fou ! Il faut en parler, beaucoup de gens ne doivent même pas savoir que ça existe. Eduquer et faire comprendre que ça reste de la mutilation pour rentrer dans une petite case sur un passeport. Les choses sont plus compliquées que ça, la société peut évoluer dans le bon sens, mais faut vraiment éduquer les gens :/

avatar ancien membre
Ancien membre
02/08/2020 à 17:48

" D'où l'importance d'en parler, je n'ai pas le souvenir d'avoir eu, au collège et lycée, connaissance de l'existence des intersexes, ce qui est quand même fou ! Il faut en parler, beaucoup de gens ne doivent même pas savoir que ça existe. Eduquer et faire comprendre que ça reste de la mutilation pour rentrer dans une petite case sur un passeport. Les choses sont plus compliquées que ça, la société peut évoluer dans le bon sens, mais faut vraiment éduquer les gens :/ "

Allez , re ...

Entre deux sexes - ARTE

*Pour beaucoup, le monde se partage entre hommes et femmes, bleu et rose. Quid des personnes intersexes qui n'entrent dans aucune de ces catégories ? Florilège d'histoires de vie.

Depuis que Vincent Guillot a découvert, tardivement dans sa vie d’adulte, le mot pour se définir – intersexe –, il n'a cessé d’aller au-devant de ses semblables, une quête indispensable à la compréhension de sa personne. L'artiste allemand Ins A Kromminga, lui, a pris conscience de cette différence à l'adolescence. De sexe féminin sur son état civil, son corps a commencé à prendre des caractéristiques masculines à la puberté. Ses dessins évocateurs racontent mieux que n'importe quel discours les traumatismes infligés aux personnes intersexes.

Minorité meurtrie

Déterminés et non dénués d'humour, les personnages du documentaire de Régine Abadia se battent tous pour l'émancipation de leur minorité invisible et meurtrie. Leur principal problème : la médecine, qui intervient non pas pour soigner mais pour les conformer à des normes féminines ou masculines. De manière irréversible, à coup de bistouri et d'ajout d'hormones, des petites filles et des petits garçons sont ainsi "fabriqués", au détriment de leur développement personnel et avec des effets psychologiques et physiques traumatisants. Un florilège d'histoires de vie, recueillies, notamment, lors d'un forum à Douarnenez, où débattent chaque été les intersexes.*

Documentaire de Régine Abadia (France, 2017, 57mn)

avatar contributeur de Quercus
Quercus
02/08/2020 à 18:08

Cimer pour le partage.

Y'a de très bons reportages d'Arte qui peuvent en effet offrir une grande visibilité et des témoignages tout à fait poignants. Malheureusement, tout le monde ne regarde pas les reportages, d'où l'importance d'inclure ces questions au programme (au moins au collège, ou en seconde) de SVT. Y'a aussi toutes ces interventions d'associations dans les établissements qui viennent répondre aux questions des élèves et qui pourraient aborder l'intersexuation.

avatar ancien membre
Ancien membre
02/08/2020 à 18:30

Bien le bonsoir à tout le monde^^

Avant de participer aux forums , comme beaucoup , j'étais très ignorante sur les sujets des intersexes ou des transgenres . Poster voire reposter des sujets ou documentaires auront toujours une utilité , auprès des nouveaux membres autant qu'en rappel .

Pour une meilleure société , il faudrait apprendre dès le plus jeune âge à accepter les différences : un principe qui se développe lentement dans la sphère privée .

A l'échelle de l'éducation nationale , ces différences sont encore considérées comme sujet tabou . Et pourtant , qui mieux que le cadre scolaire peut fournir des explications auxquels très peu auront accès via le cadre familial . (autre génération -ou culture- oblige)

L'excision commence à peine à être perçue comme une mutilation dans les pays qui la pratiquent encore . La mutilation des intersexes est comparable , dans les faits .

Finalement en Occident , nous ne sommes pas moins sauvages dans nos pratiques . ("nous" étant un terme générique , hein)^^

avatar ancien membre
Ancien membre
02/08/2020 à 18:51

Citation de Quercus #338523

"C'est tellement hypocrite de refuser un "check" pour s'assurer que son enfant ne sera pas porteur d'une maladie grave (dans le cas du DPI-A) qui le poursuivra toute ça vie parce que ça rappelle les heures sombres de notre Histoire."

Quercus, hypocrite ça l'est d'autant plus que le programme d'histoire ne consacre désormais pas plus de 5 heures en terminale grâce à notre cher gouvernement, à la question de la deuxième guerre mondiale. De quoi à peine parler de la déportation, et pas de quoi parler des expériences eugénistes des nazis, classées désormais dans les "détails" laissés aux bons soin des élèves plus curieux que les autres .

Lavage de cerveaux d'un côté, postures moralistes de l'autre, ainsi l'ordre est bien gardé.

avatar ancien membre
Ancien membre
02/08/2020 à 19:00

Quelle honte! Pays de médecine barbare concernant les enfants intersexes qui souffrent physiquement et psychologiquement à vie, rien ne justifie ces interventions médicales, ce sont des violences sexuelles.

Connaissant des adultes en souffrance, quand va-t-on arrêter le massacre pour les générations à naître?

Ma génération n'en a jamais entendu parler, la suivante non plus visiblement, les parents ne comprennent pas, ne savent pas et font confiance à ces barbares de médecins!

les personnes intersexes se croient seules alors qu'ils sont aussi nombreux que les enfants roux, certes minoritaires, mais 1,7 pour cent, cela signifie que dans chaque école, il y a des enfants intersexes et personne ne le sait, une chappe de plomb sur ce sujet.

En Allemagne depuis 2013, les parents pouvaient ne pas remplir la case F ou M, décembre 2018 , ils mettent un 3ème sexe officiellement : divers, ainsi le choix s'il y en a un sera fait par l'enfant plus tard. D'autres pays européens vont les suivre, et en France le parents ont 5 jours pour obéir au corps médical et cocher F ou M avec les conséquences d'interventions chirurgicales!

Il est grand temps de lever ce tabou sur l'intersexuation et prévenir les parents de refuser les interventions.

Voilà, je suis énervée par une bande d'ignares qui refusent aussi de changer concernant le don du sang des homosexuels homme... tout est dit! Je reste polie et non diffamatoire.

Romane

avatar contributeur de Quercus
Quercus
02/08/2020 à 19:45

Citation de Madleinrapee #338554

Oui, ce que tu dis est très juste, hier j'ai discuté avec un pote prof d'Histoire-Géo, nous abordions justement ce problème de manque de temps pour aborder en profondeur divers sujets, les problèmatiques sous-jacentes (par exemple, celui de l'eugénisme que tu mentionnes). Les programmes sont très chargés, mais les chapitres ne sont qu'effleurés à la surface, parce qu'il faut boucler le programme.

En formation on nous rabache qu'il faut soulever des problématiques, faire réfléchir les élèves, mettre en application les belles valeurs de la République comme la tolérance, le respect de l'autre, etc. Sauf qu'on n'a pas le temps d'avoir de réels débats avec les élèves, le système scolaire français est mal fichu, c'est pas un scoop, même les profs s'en plaignent. C'est à cause de ce manque de connaissance, de repères historiques qu'on se retrouve avec des gens qui font le raccourci DPI = eugénisme nazi.

Ca s'applique pour tout, dont le cas de l'intersexuation, si on ne prend pas le temps de faire état de la diversité de l'expression de l'Humain, de ses corps, de ses cultures, comment parvenir à faire sauter les carcans et stéréotypes des élèves ? Que notre façon de percevoir et classer les corps (normal/anormal) est avant tout culturelle et que ce point de vue peut donc évoluer.

avatar contributeur Yotuelle
Yotuelle
03/08/2020 à 00:29

Le débat sur ce sujet a eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi vers 1 h et certains député "gueulaient" que ce débat était trop long (ils préféraient aller se coucher surement). Le député Lachaud qui bosse beaucoup sur la question a fait un discours de 30 minutes mais certains de ses collègues n'étaient pas content parce que c'était trop long. Ca veut tout dire.

Les parents ne connaissent rien en général à l'intersexuation et ils doivent apprendrent très vite puisque les opérations "proposées" par les médecins se font assez vite après la naissance. Quand on est parent, qu'on doit prendre une décision vite et qu'on y connait rien, on suit l'avis des "professionnels" et c'est les médecins dans ce cas. Selon moi, c'est compliqué de blâmer les parents. Il faut surtout faire le ménage au niveau des médecins sur ce qu'ils peuvent faire ou pas. C'est triste (pour rester poli) que les députés refusent d'intervenir face à tant de souffrance.

Après, ça coûte rien d'informer la population sur les dangers des opérations liées à l'intersexuation. Cependant, c'est difficile d'informer les personnes qui se "foutent" de l'intersexuation. Dans mon entourage, je connais pleins de personnes qui zapperont au bout de 10 secondes si tu les mets devant un reportage sur l'intersexuation, la transidentité ou l'homosexualité. Ils s'en foutent complétement ou ont déjà des préjugés. Les reportages à la télé servent pour les gens déjà convaincus, curieux ou qui ont un "apriori" positif déjà sur le sujet. Il y a pleins de reportages intéressants sur les sujet LGBTQI+ (sur ARTE ou france 5 en particulier), je me dis dans un premier temps que ça faire avancer la cause mais en réfléchissant plus longuement, je redescends un peu de mon "nuage".

L'éducation à l'école est donc très importante parce qu'il faut éduquer dès le plus jeune âge et qu'il y a pas de "voie d'évitement" comme pour les adultes.

Mais, on est très loin du compte.

Pour info, j'ai fait ma scolarité au collège/lycée dans les années 2000. D'après mes souvenirs, en 7 ans, j'ai seulement eu une heure "d'éducation sexuelle" (préservatif, contraception etc) quand j'étais en 4ème sur "initiative" de ma prof d'SVT. Une heure en 7 ans. Et c'était assez partiel en plus puisque rien sur les différents sujets liés aux LGBTQI+ (rien sur l'homophobie, rien sur l'intersexuation, aucune intervention d'association etc etc).

Après, c'était il y a 15 ans, mon collège et mon lycée étaient dans un milieu rural/périurbain donc ça a pu joué. Je sais pas ce qu'il en est maintenant.

Ce qui est sûr, c'est qu'il y a beaucoup de chose à faire dans l'éducation nationale sur ces questions.

Les profs ont toujours eu un manque de temps. Ca date pas d'aujourd'hui. J'ai encore à mémoire mes profs qui stressaient pour finir le programme et c'était rare qu'on le finisse totalement d'ailleurs. L'histoire-géo est une discipline qui devrait avoir plus d'importance. Ca permet d'avoir une meilleure vision du monde dans lequel on vit. Je dis pas ça parce que c'était ma préférée ^^ Cette matière est en voir de marginalisation. Les différents réformes ont pour but de supprimer l'histoire-géo à mon avis. On fabrique des générations qui vont reproduire les erreurs du passé puisqu'ils ne les auront pas apprise à l'école.

C'est très facile de manipuler des personnes "incultes"...

Tout à fait d'accord avec Quercus.

Au niveau légal, il faudrait créer un genre neutre à l'état-civil. Aujourd'hui, les parents sont obligés de choisir assez vite un sexe binaire à l'état-civil pour leur enfant et ça les encourage donc à autoriser de le mutiler qu'il "ressemble" le plus possible à son sexe binaire à l'état-civil. Pleins de pays ont adopté le genre neutre (dont l'Allemagne et des pays pas très LGBT-friendly). Je comprends pas pour quelle raison la France refuse de le faire. L'idéal serait de ne pas avoir de sexe sur l'état-civil puisque ça sert à rien mais c'est un objectif de très, très long terme. Il faut procéder par étape à mon avis.

Bref, il y a tant de choses à faire pour les intersexuels.



Suivez-nous
Téléchargez l'application
Application android
conçu avec par Carbonell Wilfried
© Copyright 2024, betolerant.fr