Je l'avais déjà fait avec le boulot et me rester plus qu'à le faire avec mes parents.
Lundi, il y a une semaine, j'envoyais une lettre à mes parents que la poste m'a dit être reçu le mardi. Pendant toute la semaine, je m'attendais à recevoir un missile tomahok sur ma petite existante, pour me fustiger de colère, c'est la réaction que je m'attendais après des années de discours anti LGTB que j'ai pu les entendre prononcer.
Mais, rien, le silence. Samedi, en fin de journée, mon portable sonne, c'est ma mère et j'ai droit à l'habiluel, "coucou, c'est papa et maman qui vienne prendre de tes nouvelles", avec le ton habituel, comme si de rien n'était. On parle de comment on va, de la météo qu'il a fait, de leur peur d'attraper de le coronavirus, du fait qu'il viendrait peut être le samedi suivant mais rien, à propros de ma lettre et de ma transition.
Je trouvais cela êtrange. J'ai alors posé la question "avez vous peur de relevez le courrier à cause du corona virus ?". Ma mère m'a dit, on a bien reçu ta lettre mais on a pas voulu y répondre de suite, que voulais tu qu'on y répondre à part qu'on était déçu. C'est ton choix, on a rien à y dire. On continuait à parler de samedi prochain, elle m'a passé mon père qui m'a expliqué qu'on fonction de la météo, il verrait et m'appelé vendredi, pour confirmer.
Quand on a raccroché, je me suis retrouvée sur le cul. Je ne savais pas qu'elle était leur réaction, trop polie et mesurée à mon gout. Pendant des années, je les ai entendu dire, tu es MON FILS ou qu'elle prendrait très mal si je venais à leur faire un coup comme ça (j'ai sondé un peu le terrain en fonction de fillm ou de reportages au journal télévisé) ou mon pêre qui compare l'homosexualité à sodome et gomore.
Franchement, quand j'ai posté ma lettre, j'étais prêt à les perdre, tous les deux et là, aucune véritable réaction. J'en ai parlé avec une collègue ce matin, qui m'a dit, qu'en c'est ton enfant, on réagit différement. Peut être bien mais j'ai toujours peur que recevoir le missile tomahok en représaille, au moins, je serais fixée.
On verra bien lorsqu'il viendra, je serais en hypervigilance, à ce moment là. J'envisage d'aller au restaurant, pour rester un public. Dans mes souvenirs, ça pourrait mal finir.
Je l'espère Suzanne. Le temps me le dira.
J'ai 57 ans , tu pourrais être ma petite soeur . Sois confiante :)