Notre société se complait étrangement dans le monde virtuel. En découle alors des solitudes qui engendrent elles-mêmes des frustrations voire des pathologies. Chacun préférant ne pas s'exposer, ne pas quitter sa bulle mais plutôt se mettre en scène derrière son écran... Que c'est triste de considérer l'autre comme un danger potentiel, un être qui va soit déranger soit bousculer nos habitudes, nos certitudes, notre vie! Alors que l'échange, la "confrontation", l'interaction, la curiosité tout simplement envers autrui sont une si belle aventure. La spontanéité d'une rencontre, sans à priori ni finalité quelconque n'est t'elle pas le sel de la vie ? Aujourd'hui, le souci de ne pas être dérangé prévaut sur tout le reste. Le "sans prise de tête" est la règle numéro un. On ne raisonne qu'en terme d'affinités - certes importantes, de critères physiques très précis, de communauté. On fait appel à Narcisse, on convoque son ego. A quoi bon - je vous le demande, de tenter une rencontre si d'ores et déjà, il faut rentrer dans une case, répondre à des stéréotypes et annihiler sa vraie personnalité! La déception ne peut être qu'au rendez-vous car l'humain n'est ni un robot ni un objet artificiel. Encore moins un être virtuel comme certains voudraient nous le faire croire. A bon entendeur, je vous salue!
Faut pas se faire trop d'illusions, si les choses étaient différentes avant c'est que les gens n'avaient pas d'autre choix : éducation parentale fixant d'autres habitudes voire d'autres obligations, plus difficultés pour se rencontrer, plus d'interdits à transgresser, etc.
Et puis les difficultés entrainées par le vieillissement s'accumulent : la société a évolué de l'idéalisation de la jeunesse vers le jeunisme et la disqualification des ainés, les jeunes eux-mêmes ne sont pas si nombreux et n'ont aucun intéret à se disperser, etc.
C'est aggravé par l'homosexualité, notamment masculine : les gens ne savent pas faire autre chose que de draguer, ils n'ont pas d'enfants et petit-enfants à s'occuper, peu de transmission de savoir à réaliser, ils se retrouvent seuls et vont même à terme perdre leur autonomie.
La seule alternative existante une société directive, inévitablement liberticide. Les populistes l'ont bien compris et ont le vent en poupe dans la plupart des pays qui n'ont ont pas souffert récemment. Cela nous pend au nez.
Je pense au conraire qu'il faut profiter des choses tant qu'elles existent, même si elles s'étiolent, car après faudra s'adapter ou mourir.
Nico33, j'adore ton commentaire ! Cela me rassure de pas être seul à penser pareil.
Constat similaire malheureusement. Nous vivons une révolution sociétale majeure sans en avoir réellement conscience. En émerge du bon et du moins bon comme dans tout. L'individualisme tout puissant, la société loisir fuyant toute forme de contraintes, l'absence de repères (religieux, politiques, familiaux), ont cassé les rapports entre humains.
Essayons de prendre les bonnes choses que nous offre la vie, même si par moments la solitude ressentie dans notre monde moderne nous amène à désespérer.
Bonjour,
L'idéal serait de voir apparaître, un peu partout, des associations qui proposent des activités, des loisirs et des sorties pour favoriser les rencontres réelles et les affinités entre individus. Il en existe déjà quelques unes mais leur nombre demeure très faible.
Je pense que plus que leur nombre, c'est leur popularité qui reste très faible.
Pour moi le problème ne vient pas du virtuel, mais de l'utilisation que les gens en font. C'est une "excuse" qu'ils se trouvent pour s'enfoncer toujours plus dans l'individualisme. J'ai beau travailler et passer beaucoup de temps sur pc, cela ne m'empêche en rien de sortir la tête de mon écran avec plaisir et de pouvoir m'en déconnecter complètement. Le problème ne vient jamais des outils, mais des humains qui les utilisent.
En parlant d'associations pour sortir, tout ça, pour avoir déjà testé, je m'y suis sentie très mal à l'aise : en gros, les gens forment rapidement des "clans" et montent vite dans la "compétition". Genre moi je connais, toi t'es un noob... Ouais crétin, je suis un noob, c'est bien pour ça que j'essaye de découvrir... Je ne vois pas l'intérêt de sortir avec des gens si pour que chacun reste dans son coin et n'essaye de parler qu'avec des gens qui leur ressemblent.
Conclusion, je pense que l'individualisme est la maladie, et que le virtuel n'en est que l'un des symptômes.
Anteros c'est tellement vrai ce que tu dis, en tout juste 20 ans (à l'échelle humaine c'est rien !) nous vivons un total boulversement dans les relations entre êtres humains. Mais dans nos relations virtuelles nous recherchons toujours "du réel", ce qui est compliqué parfois, on souhaite aller vers le plaisir direct un peu comme sniffer un shoot de coke, souvent, très souvent, on retombe très vite les pieds sur terre. Mais de plus en plus de sites sont des sites de partage, d'échange, de rencontre (beto, meet up, ovs...). On reprend du plaisir à parler, écouter, séduire, être séduit, rire, non l'être humain n'est pas mort, il a juste confondu plaisirs et bonheur...