Céder ou ne pas céder au conformisme

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Ancien membre
23/03/2017 à 10:55

J'ai fait une rencontre, cf. https://betolerant.fr/journal/279-nous-sommes-tous-differents-prenons-le-temps-pour-nous-comprendre C'était encore une experience dure pour moi. En même temps, je tiens à ma capacité à ne pas juger les personnes, ne pas les essentialiser. MAIS elle fait que je ne cesse pas d'être déçu. La tentation de se guider par des préjugés s'installe : style "ce n'est pas la prémière fois que j'ai eu une mauvaise expérience avec un joueur de jeu vidéo, du coup je vais éviter les joueurs de jeu vidéo à partir de maintenant", etc. Mais bien que c'est possible de voir un côté pratique avec ce genre de raisonnement, en terme de "faciliter le tri", je n'aime pas m'appliquer ce genre de fonctionnement conformiste, aliénant et déterministe. Ce à quoi on peut répondre qu'un jeu vidéo est déterministe, programmé, fermé - MAIS évidemment il y a des joueurs de jeu vidéo qui ne sont pas en fusion avec la logique du jeu vidéo, qui sont très conscients qu'un jeu vidéo reste un jeu sans la complexité de la réalité (dans un jeu vidéo les choses sont de façon simpliste, réductrice programmées pour se passer d'une certaine manière selon comment qu'on appuie, et même si beaucoup d'effort est fait pour créer l'illusion de réalité, en fin de compte cela reste un monde fermé, sans la profondeur de la vie - un jeu vidéo est plus compatible avec le conformisme du monde qu'avec la réalité de la vie) et donc irréel, à avoir une relation décalée avec. Un jeu vidéo ne peut que tendre vers l'iréel, étant incapable d'être (le réel). MAIS cela ne veut pas dire qu'un joueur de jeu vidéo confond sa vie avec un jeu. C'est même une évidence, le joueur étant un être, contrairement au jeu. Mais en même temps - même si on est un anticonformiste qui ne veut pas se plier à catégoriser les gens d'avance à travers son expérience et des informations comme "joueur de jeu vidéo", en refusant d'essentialiser même juste pour des raisons pragmatiques, n'est-ce pas trop fatiguant de persister à être anticonformiste ? Ne s'expose-t-on pas trop aux préjugés en toujours accordant le bénéfice de doute ? Ne se fait-on pas, dans ce cas, trop blesser dans un monde où le conformisme est un peu partout ? Bref, vaut-il mieux céder un minimum au cynisme, vu le monde qu'on a, pour être un maximum heureux, avoir un maximum de qualité de vie ? Ou vaut-il mieux s'habituer à la déception tant qu'elle dure, parce que c'est peut-être finalement la meilleure façon de trouver qqun qui me correspond ? Parce que la vie ce n'est pas d'avoir un maximum de qualité de vie selon un schéma déterministe (et, donc, finalement irréaliste), mais aussi de réflechir autour de la vie et participer à fond malgré la déception probable que cela implique dans un monde avec autant de conformisme ? À vrai dire, je ne sais pas, j'ai juste 35 ans et déjà l'envie d'être anticonformiste, de rester moi-même, m'épuise à cause de la catégorisation et l'exclusion que j'ai un retour. Heureusement il y a des lumières de temps en temps, mais néanmoins...
Commencer à faire des rencontres ?
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Ancien membre
23/03/2017 à 13:16

@Worldchanger : Ce sont des questions intéressantes et je te comprends, car tu essaies de relativiser et rationnaliser les comportements blessants de tes partenaires. Cela ne t’empêche pas de souffrir, mais ça prouve aussi que tu as des sentiments et que tu es plus qu’un intellect. En résistant au conformisme général et chez les gays/bi en particulier, tu veux laisser ouvertes toutes les portes. C’est en effet, la meilleure façon de rencontrer des gens et d’optimiser tes chances de relations intimes. A ce stade, je me pose déjà une première question : en appliquant cette philosophie si ouverte aux autres et apparemment non discriminante, tu ne devrais jamais être seul. Car même si les hommes en recherche sincère d’une relation durable ne sont pas majoritaires sur les sites de rencontre ou dans les bars, avec le temps, tu devrais tout de même en rencontrer quelques-uns. Donc qu’est-ce qui te limite ? N’y aurait-il pas tout de même des critères de sélection ? Ensuite, sur la question d’appliquer ou non des critères de sélection généraux, du type : pas de « joueurs de jeux vidéos », car ils vivent dans leur monde cloisonné et peu nuancé, etc. C’est vrai que ce sont des raccourcis qui peuvent te faire manquer de belles rencontres, si ces critères sont appliqués trop en amont. Surtout ceux qui entraînent des interprétations psychologiques un peu trop « tirés par les cheveux ». Pour ce genre de critères, il vaut mieux poser d’autres questions qui permettent de clarifier la mentalité de la personne, idéalement en face à face. L’intuition et le ressenti peuvent te fournir des indications complémentaires te permettant de poser des questions ciblées. Toute personne est respectable, mais est-ce que ses failles, ses compulsions, ses mécanismes de défense sont compatibles avec les tiens ? Appuient-elles de façon insupportable sur tes propres blessures ou es-tu assez serein pour pouvoir gérer les siennes, lorsqu’elles se manifestent ? En posant certaines questions inspirées de ton intuition, tu peux clarifier certains doutes. D’autres critères un peu plus factuels contiennent une densité d’informations qui contribuent à forger un portrait de ton interlocuteur : une appartenance religieuse, culturelle, sociale, des hobbies très particuliers, etc. Comment cette personne en particulier vit et réagit dans ces contextes variés. Quelles sont ses valeurs ? Par exemple, cette personne est originaire d’une culture où un machisme très marqué est valorisé et les minorités réprimées : comment réagit cet homme face à cela, qu’a-t-il intériorisé ? Quel compromis a-t-il trouvé entre cette influence culturelle ou religieuse et sa sexualité ? Comment raisonne-t-il ? Ce sont des critères importants à considérer pour une relation qui se voudrait durable. Etc. Donc comme tu vois, il y a des critères plus ou moins objectifs qui permettent de collecter des informations et il y a des éléments affectifs, purement subjectifs qui renseignent sur l’alchimie entre deux êtres. A mon avis, il faut prendre en compte les deux, comme les deux faces d’une même pièce avant de s’engager avec quelqu’un. Et pour cela, rien ne remplace une ou plusieurs rencontres en réel pour se faire une idée. Par ailleurs, c’est vrai aussi que la tendance est à passer tout de suite à l’acte sexuel avant de chercher à connaître mieux la personne. On va beaucoup trop vite, on ne prend pas assez son temps pour connaître l’autre avant de « consommer ». Cela peut entraîner des situations comme celles que tu as vécues avec ce garçon mal dans sa peau. Plus que n’importe qui, il devrait prendre le temps de s’ouvrir à l’autre sur ses craintes sexuelles, avant de passer à l’acte. Le fait est que les personnes qui veulent tout de suite une relation sexuelle avant d’aller plus loin, sont tellement nombreuses, que l’on peut se sentir obligé d’en passer par là, avec tous les risques que cela comporte. C’est un inconvénient qu’il faut connaître et gérer. Peut-être est-ce aussi là, la relativisation que tu cherchais.
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Ancien membre
23/03/2017 à 13:54

ne ferme pas la porte aux gamers il y en a qui ont une vie débordante d'activité bien qu'ils ont cette passion là
Merci pour ce conseil. Sinon, la personne en question n'a pas forcément une vie sociale géniale, c'est vrai, mais je ne prétends pas l'avoir non plus, ce qui ne m'empêche pas de voir chaque être comme un égal. Après tout, comme anticonformiste je suis pour l'horizontalisme. Mais je me rends compte que je ne suis pas forcément representatif des gens pour lesquels un chemin assez étroit a été tracé. Après tout, être loup solitaire de façon involontaire a pour certains l'effet de vouloir se sentir superieur, ce qui revient paradoxalement à répondre à un schéma d'exclusion par un schéma d'exclusion. Mais j'ai donc tendance à toujours vouloir accorder le bénefice du doute malgré une certaine conscience de l'état des choses (quelque part je suis conscient intellectuellement, mais dans le présent, lors d'un rdv ou - mais un peu moins - une conversation privée sur internet, je tends à privelegier genre l'effacement du scepticisme).
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Ancien membre
23/03/2017 à 14:17

en appliquant cette philosophie si ouverte aux autres et apparemment non discriminante, tu ne devrais jamais être seul. Car même si les hommes en recherche sincère d’une relation durable ne sont pas majoritaires sur les sites de rencontre ou dans les bars, avec le temps, tu devrais tout de même en rencontrer quelques-uns. Donc qu’est-ce qui te limite ? N’y aurait-il pas tout de même des critères de sélection ?
Je suis célibataire, certes, mais après avoir vécu presque neuf ans avec quelqu'un. Mais je ne prétends pas que c'est facile pour moi d'arriver à une relation. Je me demande si cela n'est pas lié à un manque de selection (!). Parce que dans notre société, quand on ne se conforme pas aux normes, des faux jugements se font. Certains veulent un ortographe soigné, et peut-être surtout sur internet l'estéthique et le superficiel peuvent facilement prendre le dessus. Et dans une ville comme Belfort, où il n'y a pas un seul lieu "gay", l'exercise n'est pas évidente pour quelqu'un comme moi (scandinave avec le syndrome d'asperger, dans le spectre autistique, ce qui ne facilite pas les choses). Du coup, quand enfin je rencontre qqun, j'ai d'autant plus tendance à volouir effacer tout scepticisme. D'accord, je ne suis pas insensible au physique, chacun son gôut, mais j'ai bien l'impression d'être moins selectif que la plupart du monde. C'est très juste ce que tu dis sur la vitesse, j'aurais peut-etre dû aller moins vite, mais suis-je capable de résister à l'autre comme ça ? J'espère pouvoir l'être dans le futur...
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