Il y a quelques minutes. J'étais en train de marcher près de Montparnasse, en l'attendant. Il est le second garçon que j'accepte de rencontrer après avoir discuté sur une appli. Le premier n'aura pas été un franc succès. Je ne sais pas ce que ça va donner avec lui. Tout s'est fait très vite. On a parlé via l'appli pendant quelques soirs. Il m'a charmé. On s'est plu, on a échangé nos numéros, et on a continué nos échanges par textos. Il avait l'air sympa et me mettait en confiance. Mieux, il me donnait envie de lui. C'est rare. On s'est dit que ça serait cool de se voir, mais nous n'avions pas vraiment fixé de date. Heureusement qu'il m'a envoyé un message ce matin-là pour me dire qu'il était dispo. Par chance, j'étais près de Paris toute la journée. J'ai beaucoup pensé à lui. Il m'a demandé si je préférais le voir tout de suite ou repousser. J'avais envie de le voir. Il ne voulait pas repousser. Parfait. On a fixé un rendez-vous le soir même, dans un bar, près de Montparnasse. Je suis arrivé bien en avance et j'en ai profité pour faire le tour du quartier. Marcher me détend, je pensais à d'autres choses. Il y avait un petit marché de Noël. Je l'ai traversé deux fois. Sans vraiment regarder. J'étais perdu dans mes pensées. J'étais perdu dans la rue. J'étais à la rue. J'étais tout stressé. L'heure approchait. Je me suis rendu sur les lieux et, dans un élan de panique, j'ai demandé des conseils de dernière minute à mon meilleur ami. Bois. Ça détend. Parle et ne laisse pas de blanc. Disait-il. Comme si j'avais une liste de sujets de conversations déjà toute prête… Maintenant. Oups, il arrive. Je range mon téléphone. Il me fait la bise. Il me conduit dans un bar qu'il connait bien et serre la main au serveur. On s'assied. Il commande un verre de vin et me regarde. Je n'aime pas le vin. Je prends un mojito. Je prends toujours ça. Et enfin, on parle. C'est long. Et j'aime ça. Je suis vraiment à l'aise. Peut-être que c'est l'alcool qui me fait cet effet, mais je me sens bien. Lui aussi, apparemment. Et on ne s'arrête pas de parler. De tout, de rien, de tout. J'aime sa voix. Mais ses yeux. Awww. Mieux que sur les photos. Et la façon dont il me regarde. J'ai l'impression qu'il me dévore. J'aime ça. Peut-être que ce n'est qu'un jeu pour lui, qu'il n'est qu'un séducteur. Mais j'aime ça. Je me sens désiré. Et je le désire. Profondément. J'adore son regard et la façon qu'il a de me dévisager. Et là, je réalise que je le fixe depuis bien trop longtemps. Je rougis. Je n'ose pas le regarder plus longtemps dans les yeux. A chaque fois que je le regarde, il me regarde. Nous ne sommes que deux, en même temps. Où pourrait-il regarder ? Je détourne le regard en continuant de parler et de faire des gestes. Et cela dure longtemps encore. Plus tard, je m'arrête sur ses bras. Awww. N'importe qui les trouverait banals. Ils le sont sans doute. Mais là, sur le coup, je les désire aussi. Peut-être parce que c'est la seule parcelle de peau, hormis son visage, qui est offerte à ma vue. Je les désire contre moi, autour de moi. Tels deux boas qui m'étouffent contre lui. Cette peau, lisse, matte, chaude. Je la veux contre mon visage. Je rêve qu'il me prenne dans ses bras. Et là, je réalise que, pour la seconde fois, je ne l'écoute plus. Je me reconcentre sur la conversation et acquiesce. Comme tout à l'heure. Il ne remarque rien. Il continue de parler. L'effort pour reprendre le fil de la discussion est énorme. Mais je me force, il en vaut le coup. Et c'est reparti, pour de longues minutes encore. Il n'arrête pas de me regarder quand il parle. Je bois ses paroles. Ses lèvres ne s'arrêtent plus. Je ne peux pas en placer une. Et, au fond, je n'en ai pas besoin. Il parle très bien tout seul. Les mots sortent de sa bouche avec une aisance que je jalouse. Je l'envie. J'envie aussi ses lèvres. Elles ont l'air douces. Awww. Je ne sais pas ce qui me prend. J'ai chaud. J'ai pourtant arrêté de boire après mon deuxième verre. Lui, en est à son troisième. C'est probablement son regard. Je veux me jeter dans ses bras et m'offrir à ses lèvres. Je laisse échapper un soupir qu'il semble entendre, puisqu'il s'interrompt. Oups. De quoi parlait-il ? Je rougis. Il sourit. Ses yeux amusés sont d'autant plus beaux. Je crois que je craque un peu pour lui. On reprend la discussion et je m'efforce de rester concentré, cette fois. Puis, au bout d'un moment, il regarde sa montre. Il trouve que le temps passe vite et me demande si j'ai le temps. Je lui donne l'horaire de mon dernier train pour rentrer. Mais n'ayant rien le lendemain matin, je pourrais tout aussi bien rester encore un peu avec lui et dormir chez un ami. Ou chez lui. Je ne dis rien. On décide donc de quitter le bar où nous serons restés trois heures et demi. Dans quelques minutes. Il me demandera par où je vais. Lui devra aller dans la direction opposée, mais il décidera de me raccompagner jusqu'à la bouche de métro. Puis, de marcher jusqu'à la suivante. J'aurai envie d'attraper son bras. Arrivés à la bouche de métro, on discutera encore 5 minutes, lancés sur le sujet que nous avions. Puis, on se fera la bise pour se dire au revoir. Il me demandera quand je suis disponible pour qu'on se revoit. Quelques jours au début des vacances, puis, après la rentrée. Entre-temps, je serai absent. De même pour lui. On décidera donc de se revoir en janvier. Il se sera écoulé tout juste 20 secondes depuis qu'on se sera fait la bise. Il fera un pas vers moi, me tiendra le bras et se penchera en avant. Surpris et ne m'y attendant pas, je lui referai la bise. J'entendrai un léger bruit qu'il laissera échapper. Mi soupir, mi gémissement. Je comprendrai qu'il exprime sa déception. Je sentirai qu'il me retenait le bras, mais, comme un con, je reculerai et commencerai à descendre les marches. J'aurai été pris de panique. Une fois les barrières du métro passées, je recevrai un message de sa part disant que je suis parti un peu vite, et qu'il aurait voulu prendre le temps de me dire au revoir. Si seulement j'avais su… Il aura pourtant été clair. Je lui expliquerai que je n'ai pas l'habitude, que je ne voulais rien tenter, de peur que cela soit mal perçu, de crainte que cela soit maladroit, mais que j'en mourrais pourtant d'envie. Il ne m'en voudra pas et me dira qu'on devra donc se revoir pour rattraper cela. Et je sourirai bêtement, seul dans la rame de métro qui me mènera à la gare.
Commencer à faire des rencontres ?
Ancien membre 19/03/2017 à 21:48
"Une autre ! Une autre!" J'adore, je t'en pris raconte nous d'autres histoires, j'adore celle-ci! 😍
Ancien membre 19/03/2017 à 22:38
J'adore ton histoire 😍😸... Elle est vraiment super bien détaillé🐇 j'espère que tu nous racontera la suite ! 😇
Ancien membre 19/03/2017 à 22:48
Ce récit est magnifique ! Cette phrase ... "Et on ne s'arrête pas de parler. De tout, de rien, de tout." J'en suis jalouse ! Tu écris réellement bien, on se sent pris avec toi dans ton texte. C'est très beau et touchant. J'espère que "l'épisode 2" se terminera autre part que dans un métro ! ;)
Ancien membre 21/03/2017 à 09:26
Merci pour vos commentaires, ça me fait vraiment plaisir :) Cette histoire, cette fois, est bien réelle. Il y a une suite, mais beaucoup moins bien écrite, pour le coup :/