Tout débuta par des enfants assez courageux ou peut être trop fous pour s’aventurer dans la demeure le soir. Personne ne su ce qu’ils y virent mais ils en sortirent changés, la terreur se peignant sur leurs visages. Dès lors, les habitants refusèrent de s’approcher de la bâtisse. Une nuit de décembre, ils décidèrent de brûler le manoir. Ils emportèrent des torches, cassèrent des vitres à coup de pierres, saccagèrent tout sans pour autant mettre les pieds dans la demeure. Satisfaits du spectacle des flammes dévorant tout sur leur passage, ils retournèrent chez eux d’un pas léger. C’était sans compter les forces obscures qu’abritaient le manoir.
Le lendemain, ils constatèrent avec effroi qu’elle se dressait toujours sur la colline, intacte. Le manoir semblait même avoir grandit depuis la veille.
A partir de ce jour, aucun habitant ne mentionna plus la bâtisse, elle fut bannie des conversations et tomba bientôt dans l’oubli. Pourtant des disparitions continuaient, des jeunes gens qui s’en était trop approchée, on ne le revirent plus jamais.
Un été néanmoins, des étrangers firent escale au village, ils étaient tombés mystérieusement en panne à quatre kilomètres de là. Un vieillard qui était présent alors qu’ils demandaient de l’aide à l’auberge du village souffla: le manoir ne s’arrêtera pas avant d’avoir accompli sa vengeance.
Effrayé, le couple balbutia : nous…nous allons partir.
Malheureusement, un orage éclata dans la nuit, il fut si violent que les étrangers furent forcés, bien malgré eux, de rester.
Et les villageois de murmurer que le couple était envoyé par le Diable.
La journée qui suivi fut encore plus terrible. En effet, le couple, résolut à s’enfuir à toute vitesse de ce village maudit, se renseigna sur les horaires de bus et de train qui pourraient les en éloigner. Le bus passait trois minutes plus tard, et il n’y en aurait pas jusqu’au lendemain. Quant au train, ce n’était même pas la peine d’y penser, l’orage avait causé des dégâts irréparables à la voie ferrée.
Elle se rendit soudain compte que son mari avait disparu, elle l’appela encore et encore, en vain. Et le bus qui arrivait ! Où était-il donc passé ?
Pendant ce temps, l’homme avançait résolument vers l’énorme bâtisse entourée de ténèbres, il faisait jour, pourtant, le soleil refusait obstinément d’éclairer ne serait ce qu’une partie du manoir. Le silence était total, tout semblait paisible, malgré cela il ressentait un étrange malaise. L’homme ne pouvait expliquer ce qui l’avait poussé à quitter l’auberge pour s’aventurer tout seul sur la colline. C’était comme si le manoir l’avait attiré ici, qu’il désirait qu’il se trouve à cette place précisément.
Il observa un moment les hautes fenêtres plongées dans l’obscurité, il lui sembla, l’espace d’un instant, qu’un rideau remuait, il se convainquit que se ne devait être que le vent et qu’une fenêtre devait être ouverte quelque part.
La peur ne le quittait pourtant pas.
Il venait de s’arrêter sur le porche quand la lourde porte en ébène s’ouvrit lentement devant lui, l’invitant à entrer. Terrifié, il se retourna, prêt à s’enfuir. Il se retrouva nez à nez avec un enfant, il devait avoir 7 ans tout au plus et il le dévisageait d’un air étrange. Tout à coup, son visage se tordit de fureur: ''vengeance!'' siffla t-il alors d’une voix caverneuse.
L’homme retint un gémissement, il ferma les paupières comme pour effacer cette vision d’horreur, lorsqu’il les rouvrit, l’enfant avait disparu.
Il recula à pas très lents, ne quittant pas le manoir des yeux, comme si à tout moment, un esprit pouvait s’en échapper et le poursuivre. Son regard s’arrêta sur une des plus hautes fenêtres, là où il avait crû voir un rideau bouger, il écarquilla les yeux: une femme se trouvait là, une belle mais terrifiante rousse qui l’observait. Un sourire se dessina sur ses lèvres tandis qu’elle murmurait: ''rappelle-toi ! ''.
Alors il se souvint, il se souvint de l’enfant, celui qui lui était apparut une minute auparavant, il se rappela une journée froide, où, complètement ivre, il avait renversé ce petit garçon, il n’avait rien pu faire. Tout cela était sa faute ! Et cette femme rousse, c’était la mère de l’enfant, réalisa t-il, une mère qui, anéantie par la perte de son petit garçon, s’était pendue deux jours après. Comme il s’en voulait !.
C’est ainsi que l’homme resta dans le manoir pour l’éternité, prisonnier des esprits qu’il avait tué sous l’emprise de l’alcool.
Sa femme quant à elle, finit par s’en aller le cœur lourd, toutefois, elle revint toutes les années qui suivirent dans le village, espérant encore qu’elle retrouverait son mari disparu.
Un jour, un homme qui passait par là et semblait en savoir long sur la demeure sur la colline lui dit: ''c’est le manoir qui a prit votre mari, ce manoir est magique et se nourrit de la culpabilité des gens en faisant apparaître celui ou ceux qu’ils ont tué par le passé, seul celui qui n’a rien à se reprocher peut en réchapper. Dans le cas contraire, il vous attire à l’intérieur et qui sait ce que vous devenez ensuite, peut-être hantez-vous le manoir à votre tour."
Très effrayée par ce récit, la femme ne remit plus jamais les pieds sur ces terres, elle raconterait plus tard qu’elle avait aperçu une ombre qui l’avait suivi jusqu’à la sortie du village et qui ensuite, s’était évaporée comme par magie, elle jura que c’était son mari…
Depuis, le village à été déserté, dès qu’une autre ville ou un autre village se vide peu à peu de ses habitants et devient comme qui dirait« une ville fantôme », les anciens résidents du village maudit s’exclament: ''le manoir a encore frappé!''. Nul doute que ses secrets sont bien gardés, profondément enfouis dans ses murs. Dans tous les cas, personne ne s’est plus jamais aventuré près de la demeure. On dit qu’un projet de parc d’attraction aurait vu le jour, si ce projet arrive à son terme, le manoir n’a pas finit de faire des victimes et de grossir ses rangs.
Et vous alors ? Seriez-vous prêts à entrer dans le manoir ? Auriez-vous le courage d’y dormir ? C’est à vos risques et périls !.
Citation de Montana #512271
Un récit passionnant et captivant, qui me rappelle une maison coloniale a deux pas de chez moi, transformer en office du tourisme, les récits sur des apparitions et des voix sont contés par les anciens ou ceux qui ont toujours vécu dans cette ville, on dit que les soirs d'halloween si on y en on ne trouve plus jamais la sortie... Serais tu prête à le visiter avec moi Montana? Méfie toi, c'est une histoire vraie, si tu viens avec moi tu pourrais te retrouver coincé avec moi pour l'éternité...
Merci Shali d'avoir lu mon histoire en entier et qu'elle te plaise.
J'adore les histoires surnaturelle, mais ce seras avec un grand plaisir que je la visiterais avec toi et on sera coincé pour l'éternité ensembles....
Citation de Montana #512271
Waouh !!! enfin j'ai pu terminer un de vos récits, celui-ci m'a captivité sans me faire horriblement peur, vous avez l'art et la manière d'amener le lecteur, la lectrice à ne pas perdre une minute de l'histoire et surtout à connaître la finalité de la narration.
Encore une fois chapeau bas pour ce texte habilement tourné, tout y est le suspense, l'envie d'en savoir plus et se demander pourquoi tel personnage est attiré par ce manoir et pleins d'autres choses.
Il est 20h et le jour est encore là, je ne crains pas de faire des cauchemars 😉, merci @Montana, bonne soirée à vous.
En faisant scintiller notre lumière, nous offrons aux autres la possibilité d'en faire autant. Nelson Mandela
Merci Tashunka d'avoir lu mon histoire en entier. Cette fois ci c'est sur le surnaturelle, que j'aime beaucoup conté.
Evidemment, je sais que vous êtes sensible à certains de mes textes, mais cette fois ci vous ne ferais pas de cauchemar. Je ne promet rien, pour les autres histoires qui vont suivre....
En vous souhaitant de passer une agréable soirée.
Ton histoire est fascinante Montana, elle capture bien l'atmosphère inquiétante et mystérieuse du manoir hanté.
Merci Happiness d'avoir lu mon histoire en entier et de l'avoir apprécier.
Je sais que tu aimes mes histoires, en espérant que celles qui vont venir te plairont toujours autant.
C'est bien plus qu'un manoir hanté ! C'est aussi un manoir justicier en quelque sorte !