Bonjour, j'espère que vous allez bien. Pendant le quart de siècle où j'ai vécu avec mes parents, j'ai pris tout soin d'observer leurs habitudes, étant des gens très routiniers : à commencer par faire leurs courses tous les vendredis matins à l'ouverture du magasin, mangeant tous les jours aux mêmes heures, etc.... Tous les mardis, lorsqu'il travaillait, mon père, après son travail, allait acheté le magazine Télé Z . Des routines qui m'ont marqués.
Si bien que lorsque j'ai quitté définitivement leur domicile, je me suis mis à les imiter, car j'admirais cela chez eux : le fait, jour après jour, semaine après semaine, de reproduire exactement les mêmes habitudes. De fait, pour faire mes courses, je me suis choisi un jour et une heure (comme eux, l'heure de l'ouverture du magasin) et encore, ce matin, je m'y suis fixé. J'ai aussi crée mes propres routines que je respecte tant que je le peux.
Et comme ma mère, qui s'est abonné au magazine télé, après que mon père se soit retrouvé au chômage, je me suis abonné, alors que je n'ai même pas de télé !
Mais c'est comme une "tradition" que je suis d'eux.
Ils m'ont appris - surtout mon père - des tas de choses, inculqués des valeurs, mais c'est surtout cela que je retiens d'eux : leurs routines.
D'où ma question : quels choses avez-vous appris de vos parents et imitez vous certaines choses de leur mode de vie ?
Bonjour,
A part certaines valeurs (respect des autres et de sa parole, amour, famille, ce genre de choses), j'ai au contraire fait exprès de ne rien faire comme mes parents. Mes parents sont nés dans le premier quart du XXème siècle. Leurs habitudes, leurs façons de pensée, étaient tout simplement d'un autre temps. J'ai senti l'impérieuse nécessité de ne pas les imiter, justement par respect pour une chose fondamentale: ils m'ont éduquée pour que je devienne une personne autonome et responsable, pas pour les imiter comme un perroquet. Ils l'ont d'ailleurs très bien compris.
Bien entendu, je suis certaine que certaines de leurs habitudes perdurent inconsciemment dans mes routines, je ne suis pas bête à ce point-là. Mais en grandissant, je suis devenu une personne totalement différente d'eux, c'est tout.
Et j'espère bien que ça sera la même chose avec mes enfants ! Vive la différence !
Si j’ai une chose à retenir, je dirais ne pas juger son/sa prochain.e parce que : qui sommes-nous pour juger ? Et qu’on ne connais pas l’histoire des gens et leur vécu.
J’ai toujours eu le discours de « fais ce que tu veux tant que ça te rend heureuse » si bien qu’ils ne m’ont pas poussé aux études (ils n’en ont pas fait beaucoup non plus, ceci explique peut-être cela) comme peuvent le faire certains, j’ai donc pu faire un service civique (volontariat) et vivre différentes expériences professionnelles.
Pour le reste, je n’ai pas ce « lien » familial qui s’est créé donc je suis indépendante et j’aime ça.
Je n'ai rien appris de mes parents. Ou plutôt ils ne m'ont rien transmis. Je crois qu'ils en étaient simplement incapables.
Ni valeurs, ni culture, ni compétence, ni conviction, ni liens sociaux, ni affection. Rien sur la vie ou les autres en général, à part le négatif.
C'étaient des gens absents, fermés, acariâtres, portés sur l'alcool en soiree et toujours au travail, qui ont fait des enfants pour faire comme les autres, et qui ne savaient rien donner, à part l'aspect matériel. Aucune conversation, aucun réconfort, aucune chaleur.
Ils attendaient de nous qu'on fonctionne de façon "normale" et traditionnelle, mais sans cadre pour donner l'exemple, dès 10 ans ça c'est vite effondré pour moi, et j'ai été considérée comme "difficile" et "bornée" très rapidement, et c'est encore comme ça qu'on me voit aujourd'hui. Les enfants malheureusement, ça ne suit pas un manuel invisible. Ils n'avaient pas prévu qu'on aurait une personnalité et une sensibilité qui nous est propre et distincte de la leur.
Ce n'est même pas une différence d'opinion, c'est juste une incompatibilité complète entre ma sensibilité et la leur. Un rejet complet mutuel, même si pour ma défense, ce sont eux qui ont commencé, et que j'ai essayé de faire des efforts, sans succès néanmoins.
Heureusement j'étais intelligente, sensible et resiliente. Et je savais qu'il y avait quelque chose de mieux que cette vie. Ça m'a pris plus de 20 ans pour réparer correctement les dégâts d'une absence totale d'éducation parentale, et je suis contente de moi de ne pas avoir abandonné en cours de route.
Je m'en rends compte avec le recul maintenant, Même sans "vraie" violence de leur part, cette incapacité totale à vraiment être là pour nous a fait beaucoup plus de dégâts que je ne le pensais dans ma vingtaine.
Du couple parental, je retiens une image qui paraissait idéale. Il n'en était rien. Un père pervers narcissique et une mère aimante qui a essayé de cacher la vérité et de protéger au mieux ses enfants.
Petit portrait comme ça en coup de vent : Un père absent et radin au possible mais fou amoureux de ma mère.
La preuve lorsque je suis née mais il ne me désirait pas, ils se sont séparés parce qu'ils ne pouvaient pas être ensemble (histoire de culture, religion etc...) pourtant quand elle a reprit contact avec lui 3 ans plus tard parce qu'elle voulait un deuxième enfant et qu'elle préférait que ce soit du même géniteur, il a accouru le bougre haha il était prêt à tout pour elle mais de son côté... Je ne pense pas, ma mère est un électron libre haha
Du coup maintenant j'ai du mal à cotoyer des personnes radines, parce qu'elles me rappellent lui. Et pourtant, je n'ai aucune rancoeur à son encontre, il n'était juste pas prêt à élever des enfants et aujourd'hui je suis heureuse sans lui, et il ne manque pas à ma vie 😊
Ma mère a jouer le rôle des deux parents en nous élevant seule et que dire... C'est une perle! Elle est marrante, on peut parler de tout et elle dédramatise quand moi je prends les choses trop à coeur.
Et mon frère c'est le rigolo de service, toujours en train de faire le con! Il est gay et ma mère est bi, donc ça donne.. Une family queer! Haha
Bof bof. La vie de famille est chouette lorsque les enfants sont petits. Ensuite les liens se délitent peu à peu pour devenir presque inexistants en fin de vie (en tout cas dans ma famille). Mais je suppose que c'est normal et assez général.
Citation de Dime #400458
Et bien à partir du moment où tu arrives à t'assumer pleinement et à prendre ton indépendance la logique voudrait que tu "t'éloignes" pour construire ta vie de ton côté, ce qui, je suppose provoque une légère distance 😉 on a encore un peu de mal à rompre le lien avec ma famille, je m'en rends bien compte ^^
Citation de Judeline #400403
Vous dîtes : """"" Mes parents m'ont inculqué l'honnêteté, la loyauté, le respect, le dégout de la clope, de l'alcool et autres merdes."""""
Ma Réponse : Mouah c'est pareil, sauf, que ça m'a fait L'effet contraire, je n'admirais que la voyouterie ( Mesrine entre autres), je fuguais, je mentais, je volais des bonbons et autres dans les magasins, j'ai fumé et prise d'autres drogues dès l'adolescence.....
Et j'en passe sur certains plans les concernant car je n'aime pas les salir, cependant, je serais quand même Présente pour eux quoi qu'ils aient été, fait et dit et pourtant Dieu sait que d'autres mioches les auraient laissés tomber, breffffffffff
Citation de Furyo #400452
La Radinerie, une manière d'être avec laquelle j'ai beaucoup de mal............ J'imagine que ça devait être cocasse pour faire les achats quotidien et pour vous gâter grrrrrrrrrrrr......
Citation de Tashunka #400508
Ma Très Chère Tashunkaaaaaaaaaaaa, je suis vraiment désolée pour vous 😢
............
Sinon, quand je lis les unes et les autres, je me dis que beaucoup n'ont pas eue beaucoup de chance pour démarrer dans l'existence et pour se construire au mieux
Il est chouette ce sujet.
Chez moi c'etait kolanta tout les jours. Le problème des famille dysfonctionnelles c'est qu'elles ne te permettent pas de t'élaborer mais elles sont comme des ogres, elles te mangent, te rongent et te vomissent.
J'avais à peine 4 ans quand ma mère m'a apprit à monter sur une chaise pour allumer le gaz afin de me préparer mon petit déjeuné tout seul.
Le problème de devoir se débrouiller seul, c'est que tu retourne vite à l'etat sauvage. C'est important les liens familiaux mais ça se cultive et les cultiver, ça s'apprend.
J'ai appris de ma famille la patience et la ponctualité. Ça parait peu mais ça me sert tout les jours.
Puis un jour j'ai rencontré ma soeur et là, J'ai appris tout ce qui me faisait défaut ...
Aller de fleur en fleur et ne prendre de chacune que le meilleur
Bonsoir,
en positif :
-des valeurs et des mots, des bouts de phrases, des termes/locutions régionales exotiques dans d'autres régions de métropole...
en négatif :
Mais heureusement des bouquins, les films du cinéclub (pour les plus jeunes), le film du vendredi soir qui devaient commencer vers 22h45, mais qui se décalaient dans d'interminables dizaines de mn en raison de ses ** d'interminables "prolongations" et "autres tirs au but" de *** matchs de foot...et le lendemain au bahut (!), la tête dans le sac, malgré un café additionné d'une pointe de Nescafé (le Red*ull avant l'heure)
Depuis je me couche tard, mais le lendemain sans café+ qui te mettent le palpitant en bataille !!!
Mémoires d'un quinqua
Mes parents ne m'ont rien appris. On était comme des objets posés là et qu'on trimbalait, au besoin, partout.
Aux dires répétés de mon père, un enfant bien, c'était un enfant qui "ne bronchait pas" = comprendre : qui ne parlait pas, bougeait pas, jusqu'à ne pas respirer du tout, si possible J'avais bien compris la consigne, je ne disais pas un mot, et j'ai continué comme ça toute ma vie. Contrairement à ma soeur, au caractère bouillonnant, qui ne pouvait pas s'empêcher de la ramener et qui se faisait traiter de Sarah Bernard et tabasser violemment pour une parole plus haute que l'autre.
Quand j'ai ramené ma fraise, très ponctuellement et de façon relativement mesurée, à l'adolescence, j'en ai pris plein la gueule. Un jour , mon père a menacé de defoncer ma porte. Je me tenais prête à sauter par la fenêtre.
Ils ne s'adressaient jamais à nous. Ne nous ont rien appris. N'avaient rien à nous apprendre, en fait.
Ils nous ont élevés dans la compétition entre nous. Résultat : nous ne nous voyons jamais avec mes soeurs, ne communiquons jamais.
Ils nous ont payé des vacances linguistiques en Angleterre, notre permis de conduire, une voiture, nos études. Nous ont envoyé des chèques généreux à Noël.
Bilan . Pas de famille restante, même si en vie. Nullissime en cuisine. Mal de chien toute ma vie à m'habiller et coiffer correctement, j'ai fini par faire quelques progrès. Très piètre estime de moi. Grosses tendances dépressives, comme ma mère. Perspectives noires, pessimistes et anxieuses, comme mon père.
Je me suis vue, vraiment vue, reproduire certains comportements de ma mère : quand j'allais chercher mon fils à l'école primaire, je ne lui posais aucune question sur sa journée, je me contentais de lui donner son goûter. J'ai fait des progrès depuis : même si mère bancale, je suis une mère ultra géniale, par rapport à la mienne.
Je ne parle toujours pas, mais j'écris. Et je danse pour m'exprimer. Et je suis devenue professeur de yoga, pour respirer, " broncher".
A leur décharge, ils ont été élevés ( pas éduqués ) pareil, en pire. Ils étaient agriculteurs et pas habitués à se poser des questions. Leurs parents et eux- mêmes ont toujours été patrons, trouvant cela normal de mener tout le monde à la baguette, sans que personne ne " bronche"
Ils sont décédés. Mon père ne me manque pas. Je ne le déteste pas. Mais je vois avec horreur dans la glace que plus je vieillis, plus je lui ressemble physiquement, j'ai l'impression de le voir dans la glace ( bon, paraît- il qu'il était plutôt pas mal, des airs de Michel Piccoli, avec un air très bête ; lui se trouvait irrésistible en tout cas ;je reste dubitative à ce sujet, en tout cas une tête de con).
Ma mère me manque beaucoup. J'aurais très envie de lui raconter mes journées , mes émois. Alors que, dans les faits, je lui ai très rarement raconté quoi que ce soit, et tard, très tard. Elle aimait mieux nos maris et enfants, qu'elle idolatrait, que ses filles. Ce n'est pas à elle que je pourrais raconter mes déboires amoureux. Contre toute logique, elle trouverait encore à dire : " mais ce pauvre A....". Pourtant je l'appelle, je m'adresse à elle, elle me manque.
Cela me manque aussi de ne pas avoir une vraie famille, des soeurs que j'aurais envie de retrouver.
Une de mes soeurs s'est construite sur le modèle parfait paternel : assistante sociale, mari ingénieur, sous, grosse maison, piscine, 2 enfants, autorité, bien dans leurs baskets, dynamiques et très sociables .
Mon autre soeur et moi, en opposition : en marge, danse et yoga. Matériellement précaire, me concernant. Longues études, me concernant. Ma soeur est très déglinguée psychologiquement, je m'en sors un peu mieux.
Ma mère a quitté mon père après 40 ans de mariage. Pour moi, malheureusement, c'est l'inverse qui s'est produit.
Du coup, je comprends pas mal une part du vécu et réflexions de mon père, en somme homme assez détestable, de cette dernière période de sa vie. Ses cauchemars et tout ça.
Le seul bon souvenir que j'ai de lui , c'est quand j'étais petite et que je dansais pendant qu'il jouait de l'accordéon. J'ai continué à danser toute ma vie. Et je joue du piano.
Voilà. C'était le long roman banal de mes parents.
Après tout, Hervé Guibert en a écrit tout un livre.