Bonjour à tous,
Je suis angoissé car je suis gay, je n'ai plus de doute sur mon orientation sexuelle. Enfin, les doutes je ne les avais pas, mais je crois que j'ai passé 30 ans de ma vie à ne pas accepter ce que je savais depuis l'âge de 12 ans, quand il était évident que j'étais uniquement attiré sexuellement par les garçons et pas par les filles et cette attirance homosexuelle a toujours été forte et intense chez moi dès la préadolescence.
Comment j'ai fait pour croire que j'étais hétéro alors que c'était impossible d'ignorer que j'étais homosexuel dès ma préadolescence ?
J'en ai toujours été conscient, ces attirances s'étant répétées et se manifestant tout au long de ma vie avec intensité.
Alors qu'essayer d'être hétéro dans ma tête c'était beaucoup de souffrance car je m'empêchais de vivre la sexualité qui m'aurait permis de m'épanouir ?
Par quel mécanisme psychologique, j'ai fait pour douter de mon orientation sexuelle pour arriver à me dire que j'étais hétéro.
Depuis janvier, j'ai fini par admettre mon homosexualité car être gay dans ma tête c'est la seule façon pour moi de ne plus être en conflit intérieur avec moi-même et enfin de connaître le bien-être, mais je n'arrive pas encore à l'accepter totalement.
Alors être gay dans ma tête me permet de commencer à enfin connaître le bien-être intérieur avec ma sexualité et être en paix avec elle, mais alors pourquoi je suis toujours angoissé à l'idée d'être gay.
Il y a peu ma psychothérapeute m'a dit que je dois vivre mon homosexualité (c'est-à-dire avoir des relations sexuelles avec des hommes) si je veux enfin être un homme totalement épanoui, mais ça m'angoisse encore !
Combien de temps il faut en moyenne pour s'accepter quand pendant 30 ans , pour me protéger probablement par besoin, j'ai refusé de voir que je suis gay ?
S'il y a des hommes et des femmes homosexuel.les qui ont été dans le même cas que moi, combien de temps il vous a fallu pour enfin accepter votre homosexualité ?
Bonjour Lulustrike,
Comme Dime, je suppose qu'il doit y avoir une part de conditonnement. Mais c'est peut-être un peu plus complexe. Dans ton cas, il y a 2 problématiques en réalité :
1/ Comment avoir réussi à douter de son orientation sexuelle pendant si longtemps ;
2/ Pourquoi est-ce si difficile de l'accepter sereinement une fois le travail de connaissance de soi effectué.
Le conditionnement de l'enfance et / ou la vision négative de la société permet de donner quelques pistes pour le point n° 2. Pour le 1, c'est plus difficile à cerner. On peut se mentir pour des tas de raisons. Je ne peux pas parler pour ton cas de figure. Quelques éléments de réponse pour donner un peu de matière à ta demande de témoignage.
Dans mon cas, je ne sais toujours pas, à 38 ans, si j'ai toujours su que j'étais homosexuel. Suis-je dans la poursuite du déni ? Ou dans le réel flou ? Je ne me suis jamais dit, avant mes 30 ans, "je suis gay". Dans mon adolescence, ces questions ne m'intéressaient pas. Ne me dérangeaient pas ou du moins je n'en ai aucun souvenir. Sur quoi fantasmais-je ? Aucune idée, ou alors c'est plus que vague. Il s'agissait plus de décharger une tension physique que de me poser des questions sur mon identité, qui ne m'intéressaient pas. Pas de petites amies, de petits amis dans l'adolescence. Mépris total de ces questions, il y avait beaucoup beaucoup plus intéressant dans la vie que le sexe et ses emmerdes. Je suis tombé amoureux pour la première fois à 24 ans, c'était une femme, celle qui partage toujours ma vie. Et je sais que je suis réellement tombé amoureux, qu'il y avait du désir, de l'envie pendant les premières années, comme dans tout couple. Sans idée de refoulement.
Tout cela n'est arrivé qu'une fois de longues études terminées, sans plus rien à faire. Quand mon cerveau fonctionnait à vide. Angoisses, crises de stress, etc, pendant des années sans comprendre, trouver l'origine. À force de chercher, et d'alterner les médecins, je me suis posé des questions sur moi-même. Ce que j'aimais. Désirais. J'ai lentement émis l'hypothèse d'un refoulement, d'une part cachée de moi-même, à moi-même, par moi-même. Le cerveau est un organe extrêment fort, dictatorial quand il veut. J'ai fini par en parler à ma compagne, qui l'a accepté, et ma plus que conseillé de le vivre (de vivre mon homosexualité) pour pouvoir de mon côté l'accepter. J'ai déjà posté un témoignage à ce sujet ici. Ce n'est toujours pas facile, je me pose par moments des tas de questions, et notamment les mêmes que toi : comment ais-je pu ne pas le savoir, à ce point. Ou me le cacher, à ce point, pendant si longtemps ? Alors que je n'ai pas de vision négative de l'homosexualité. Que ma famille est ouverte (est même au courant maintenant) ? Que je n'en ai aucune honte, presque l'envie de le revendiquer pour affirmer haut et fort que l'homosexualité est identique à l'hétérosexualité, une composante de l'être humain, ni moins, ni plus.
Et comme toi, combien de temps me faudra-t-il non pas pour l'accepter (ça, c'est fait) mais pour le vivre sereinement, sans rien détruire de ma vie antérieure qui est toujours ma vie présente et me pousse toujours vers le futur...
Il n'y a pas de situations miracles ni simples. Mais la discussion aide à mieux se comprendre.
Citation de Hieronym #393499
Je crois beaucoup en le poids du conditionnement, sociétal, familial, religieux, etc...
Moi j'ai compris que j'était un peu "différent" depuis petit, sentant vaguement qu'il pouvait s'agir d'homosexualité. Mais finalement cette question m'a hanté toute une grande partie de ma vie, m'empêchant de vivre l'amour de façon nourrissante et équilibrante, entravant complètement ma vie professionnelle et intime. Bref, du gros gâchis. Tant pis, c'est le passé maintenant et je ne puis y revenir. ça s'est mis à aller de mieux en mieux du jour ou j'ai coupé les ponts avec mon père. Je pense, sans vouloir chercher un coupable, que c'est lui le responsable de ce gâchis. Il est trés manipulateur et pervers et est finalement parvenu à ses fins, c'est-à-dire de me faire vivre à la marge, préférant avoir un fils marginal, perdu mais supposé hétéro que d'avoir un fils homo. C'est bien-sur moi qui suis responsable de ma vie, mais lorsque l'on est sous emprise, on n'est que l'ombre de soi-meme, ou plutot l'ombre de son gourou.
Citation de Hieronym #393499
Bonjour Hieronym et Dime,
@Dime : > Citation de Dime #393512
Oui, je crois que je suis un exemple parfait de quelqu'un qui a fait une homophobie intériorisée durant 30 ans car ma propre homosexualité me dégoûtait moi-même.
Je pense que cette homophobie m'a fait rejeter totalement mon homosexualité pendant toutes ces années avant de l'admettre !
@Hieronym :
Ton témoignage est étrange par rapport au mien ?
Tu n'as jamais ressenti un amour très fort pour un garçon, une envie très forte de coucher avec un garçon durant ton adolescence et ta préadolescence ?
Parce que durant mon adolescence et ma préadolescence, j'avais tout le temps des fortes envies de faire l'amour avec des garçons ou avec des copains qui me parcouraient le corps, c'était très très fort et intense et je désespérais au fond de moi de ne pas faire ma première fois sexuel avec un mec.
Et une fois l'envie passé, j'avais très honte de moi, je me disais à chaque fois que j'étais homosexuel, ce n'est pas vrai et je me convainquais que ca allait passer, c'était juste une phase de mon adolescence (merci qui ! Merci la psychanalyse à 2 balles m'ayant convaincu que c'était transitoire) et que je deviendrai hétéro tôt ou tard.
Je sais qu'à 25 ans, j'ai failli accepter mon homosexualité et me résoudre à la vivre mais voilà j'ai rencontré une jolie fille qui m'a dragué et qui 'a convaincu que j'étais hétéro parce que je ressentais des sentiments pour elle, c'était la 1ere fois que je sortais avec une fille et je me sentais désiré par une fille et 1 an plus tard, je rencontrais ma future femme et j'avais vécu 3 autres aventures avec 3 autres filles entretemps et donc oui, si je me sentais désiré par des filles, je devais forcément être hétéro !!
Avant mes 25 ans, mon homosexualité était tellement présente en moi, je me sentais tellement homosexuel et exclusivement homosexuel, que je ne me sentais pas à l'aise avec les femmes pour sortir avec elle, j'avais trop honte de moi-même et je faisais tout pour être hétéro, ça me faisait tellement souffrir cette homosexualité exclusive en moi que je ne voulais pas devenir homosexuel et je rejettais de toute mes forces cette homosexualité qui voulait s'imposer à moi.
Contrairement à toi, j'étais pleinement conscient que j'étais gay mais cette homosexualité me faisait tellement souffrir que je faisais tout pour éviter d'être obligé de la vivre.
Quand je me suis marié, cette homosexualité étant toujours présente en moi, j'ai adopté une autre stratégie, m'enfuir dans le travail pour la fuir de toutes mes forces, il fallait que je travaille un max pour ne plus y penser.
D'où ma question, tu n'as jamais eu conscience de ton homosexualité durant ton adolescence ? Tu m'intrigues beaucoup !!