Bonsoir,
Ma question est la suivante: Qu'est-ce que se sentir homme ou se sentir femme ?
En effet je me demande cela depuis très longtemps. Je suis cis, je ne me suis jamais posé de question sur mon appartenance à mon genre.
Sont-ce seulement les caractéristiques hommes et femmes que nous prête la société ?
Y a-t-il quelque chose de plus intime ? Certainement, mais qu'est-ce que c'est ?
Merci pour vos réponses :)
Voilà mon avis sur la question, si je l'ai bien comprise...
être (socialement) femme ou homme (différent de "mâle" "femelle" "intersexe"...) est avant tout un concept binaire stéréotypé créé par la culture et l'éducation, que l'on colle sans notre consentement au genre biologique, cela s'appelle "l'assignation du genre à la naissance"
Par défaut on a "l'obligation sociale" imposée par la société de se conformer au genre assigné à la naissance.
Cependant, on peut se sentir ou s'identifier à ce que l'on veut, femme, homme, neutre, genderfluid... par choix, par le ressenti, mais ça n'est pas forcément chose facile, cela peut demander un travail personnel de déconstruction du genre, un positionnement par rapport aux stéréotypes de genre, ou une remise en question radicale de notre genre social imposé.
Merci de m'avoir répondu.
Je comprend bien ce que tu me dis camille. Cependant ma question ne vise personne en particulier. Quiconque ayant son avis peut me le donner.(Cis, trans, agenre etc) Finalement le genre concerne tout le monde.
Je peux tout de même reformuler ma question si elle est maladroite. Qu'est-ce qu'être une femme ou un homme ? Ou encore qu'est-ce qu'être neutre agenre etc ?
Je ne cherche pas à avoir de définition mais bel et bien à saisir l'essence même du genre. Ce qui fait que l'on est comme cela ou pas.
"parce que tout ça n'est pas un choix..."
En effet, mais le choix n'est pas un critère absolu pour être en mesure d'expliquer ce que l'on est, ce que l'on ressent etc (enfin je crois)
Je ne sais pas si c'est explicable. Mais personnellement je ne sais pas répondre à ça. D'où mon post. Dans l'espoir que quelqu'un ai un début de réponse.
Citation de Hollyshot #348507
Salut.
Je vais tenter de te donner une reponse, la mienne, en tant que cis. Ce sera juste mon ressenti car je ne suis pas specialiste de ces questions.
Les differences homme femme ne sont pas aussi demarquées que la société veux nous le faire penser. C´est pour cela qu´il y a actuellement une volonté generale pour faire tomber un peu les carcans.
Basiquement, tout le monde pourrait se transformer. Sauf que la plupart des gens n´en ressentent ni le besoin ni l´envie.
Il y a des femmes qui ont un raisonnement ou un ressenti "masculin" et vice et versa. Leur apparence peut etre androgyne mais pas forcement. C´est cette categorie qui va etre tentée par la transition, afin d´etre plus en accord avec leur ressenti interieur.
Je suppose que lorsque la société s´assouplira sur les schema de genre ( si elle y parvient) il y aura moins de transitions. Il y aura juste un entre-deux plus assumé, plus visible ( le fameux troisieme sexe d´Indochine). Cette categorie ayant toujours été mal vue et mal perçue. Le culte est à la virilité ou à la feminité pure. Question de "pouvoir" sexuel je pense. L´homme étant un mamifère sexué, il reste toujours en prise à ces questions de sexualité ( Les folles et les tantouses des années 80 sont vites passées à la trappe pour etre remplacées par des barbus virils. Significatif...)
Voilà un peu ma pensée la-dessus. La difficulté etant que dans une société, chacun cherche à se situer au milieu des autres, et que ce phénomène inevitable requiert des géneralités, des moyennes, et donc des "normes". Ceci dit dans notre ère ou la liberté individuelle est la valeur phare, on a peut-etre des chances d´evoluer sur ces definitions de l´homme et de la femme et sur ces contingences liées au pouvoir qui est donné à la sexualité.
Je rejoinds Camille, sur le fait que ce genre de question est problématique, même si elle s'adresse à la fois au cis et aux trans (au passage, les parsonnes agenre font partie des personnes trans, tout comme les personne bi-genre, non-binaires, fluïdes de genre, etc...). Cette question est tendencieuse car elle n'a pas du tout les mêmes conséquences pour les personnes cis que pour les personnes trans. Jamais l'identité de genre d'une personne cis n'est remise en question, alors que celle des personnes trans l'est constament. Et les conséquence de cette dissymétrie sont bien concrètes, le suicide d'une jeune personne trans réçamment nous l'a concrètement montré. De l'autre côté de la manche, une déscision de justice qui prive nombre d'ado trans de soins nous le montre aussi. Aujourd'hui en occident, les personnes trans sont l'objet d'un conspirationisme haineux de la part de personne aussi influentes que JK Rowling !
Faire comme si cette dissymétrie n'existait pas en disant que tous les avis sur ce sujet se valent, c'est entretenir cette dissymétrie. Il est donc nécéssaire d'en tenir compte.
Je ne pense pas qu'il y ai de réponse à cette question : je ne me sens pas femme, je suis une femme.
Je suis tombée réçamment sur un très bonne article sur la part de construction sociale du sexe biologique et qui montre que les personnes trans n'ont pas à justifier leur identité de genre d'avantage que les personnes cis.
Je ne doute pas que tu ais eût de bonnes intentions, Hollyshot, mais les bonnes intentions ne sufisent pas toujours.
Vaste question !! C'est intéressant de vous lire...
Pour ma part (femme cis), j'ai longtemps été garçon manqué en refusant ce qu'on apparentait aux filles et qui ne m'intéressait pas ; enfant, j'aurais voulu être un garçon et je me souviens avoir senti de l'injustice pendant une période, à être dans un corps de fille. Je ressentais de la colère à être apparentée aux filles et à ce qu'on leur rattachait, je ne me sentais pas fille du tout.
Je ne sais pas trop ce qui s'est passé pendant mon adolescence ni comment je me sentais à l'époque par rapport aux genres. C'est des années accaparées par un après post-traumatique qui est flou aujourd'hui. J'ai apprivoisé ma féminité jeune adulte, après le lycée.
Aujourd'hui je me sens femme dans la sensualité et la douceur. Une perception du monde et de l'environnement par des sens exacerbés et une relation à l'autre dans l'écoute et l'attention, la compréhension. Ca passe par le corps aussi, des attitudes et des gestes qui doivent exprimer de la féminité que je relie à la sensibilité et à un besoin de délicatesse.
Je me sens femme tout le temps, y compris dans des choix de vie et des habitudes majoritairement masculines (me déplacer à moto, faire de la voile seule en me débrouillant pour la manutention par exemple), je vois bien que c'est déconcertant pour beaucoup de personnes (hommes surtout) justement parce que ça ne doit pas coller à l'image qu'on se fait généralement de "la" femme.
Récemment (tandis que je proposais à un papa de porter sa poussette tandis qu'il s'occupait de sa fille dans des marches), je me suis entendue dire "ce n'est pas à une femme de faire ça" (sans dédain aucun, plutôt de la surprise face à la proposition). Pour moi (ayant des bras et la force de porter une poussette), c'était logique de le lui proposer. J'ai répondu "ce n'est pas la question, mais comme vous voulez". Une seconde je me suis sentie femme dans quelque chose de désagréable.
Le genre féminin tel qu'il me séduit se fait de sensibilité, de grâce et de délicatesse, de finesse et de tendresse, d'humanité. Dans la réflexion, dans l'expression, dans l'attitude au monde, dans le regard porté sur les autres et les choses. Et puis je trouve le corps féminin beau, doux, courbe(s)... C'a quelque chose de séduisant et de rassurant pour moi.
Je ne sais pas si j'ai vraiment répondu à la question, mais j'y ai contribué à ma manière !
Citation de ApoFFtX #348537
L'analyse que tu fais de toi-meme est interressante, éclairante pour le sujet.
@sensetvie : j´aime bien ta description de la feminité. je suis assez d´accord.
Je vais livrer la mienne.
Au tout courant je me sens homme, avec une légère feminité (écoute, observation, douceur, retrait social, reserve), mais qui n'entache pas trop mon apparence masculine.
Lorsque je suis avec une femme, selon son age et la façon dont elle flatte ma personne, cela va plus ou moins augmenter la masculinité que je sens en moi.
j´ai eu une petite relation de quelques jours avec un homme gay actif et là, comme par hasard, j´ai eu l´impression qu´une feminité tres marquée sortait du fond de ma personne. je me sentais femme en fait. C'etait etrange mais tres confortable finalement, tres agreable. Un peu comme si je lachais les soupapes. Une fois dans la rue, sorti de son appartement, ce sentiment s´attenuait un peu, mais etait encore là.
Comme quoi j'ai tout de meme le sentiment que tout cela est assez souple et que feminité et masculinité ne sont pas si antagonistes que cela.
Une dernière anecdote. je me suis senti en danger une ou deux fois dans ma vie, et j´ai remarqué que je me sentais alors beaucoup plus viril et combatif, phénomene probablement du à un flux de testosterone pour faire face à l´adversité.
Pour ma part dès 8-9 ans je me rendais compte que je n'agissait pas comme les filles ni comme les garçons, et direct je me suis demandé un jour, si j'étais vraiment une femme. Et pour moi la réponse est venu de suite: non. Je n'ai jamais été attiré par les poupées, mais pokémon et les voitures oui. Par contre j'aimais bien l'équitation et d'autres choses dites "de fille". Je sais que ça n'a pratiquement aucun lien ni rapport mais, pour moi ça a été le début je crois de ma déconstruction. Aussi, je ne trainais jamais avec des filles au collège, j'étais seul. Je ne me maquillais jamais, même pas un peu. Je lisais beaucoup, j'aimais bien le foot quand on en faisait avec le collège même si j'avais de sales notes car les profs ne m'aimaient pas. Le basket par contre, j'aimais moins. Après en soit, psychologiquement j'ai une mentalité qu'on ne saurai qualifier "féminine" ou "masculine" je suis un entre-deux.
J'espère n'avoir embrouillé personne.
Cordialement :3
Hello,
en tant que femme cis, j'en sais absolument rien. Je considère que je suis une femme, parce que ça ne froisse rien en moi qu'on me considère comme telle. Mais si j'avais été assignée garçon, peut-être que je n'aurais pas non plus senti de dissonance, c'est très difficile à savoir. Sinon, je me "sens femme" quand je sors avec / fréquente une autre femme (alors qu'en présence d'hommes, je me sens très neutre, comme si c'était très différent d'être une femme aux yeux d'un homme et que c'était vraiment pas mon truc). C'est vraiment un ressenti que je n'ai qu'avec les personnes qui me plaisent/m'attirent, je pense dans ma façon d'aimer donner et recevoir de l'amour, me sentir sensuelle etc. Mais dans le reste de la vie de tous les jours j'pourrais presque me dire agenre : boire son café / faire ses courses ou travailler... j'y vois pas ce que je peux y ressentir de particulièrement féminin ou masculin.
La question est très intéressante, et ça se prouve dans la diversités des réponses et ressentis :) merci Hollyshot !
Je me suis pas mal posé cette question-là aussi. Qu'est-ce qui fait qu'on ressent le genre ? Est-ce que c'est une disposition neuronale, et comment ça éclot un jour dans sa vie comme une certitude ? La réponse que je me suis donné à l'époque, c'était qu'on se sentait dans la construction, la perception sociale d'un genre ou d'un autre. Force est de constater que c'est autre chose souvent, mais je n'arrive pas à le saisir, peut-être parce que je ne m'attache à aucun genre mentalement (bien que dans les actes, la relation avec mon corps ou dans la sensualité, on puisse d'un côté ou d'un autre, si on voulait le catégoriser). C'est bien mystérieux !! Et je trouve, avec mon regard de newbie dans la commu arc-en-ciel peut-être, que c'est ce qui fait la magie de chaque rencontre avec l'un d'entre nous. Il faut apprendre l'autre, au lieu de venir avec des stéréotypes, et se poser réciproquement des questions passionnantes sur nos ressentis intimes et notre positionnellement face aux autres êtres humains :)
Citation de Sens&Vie #348541
merci, j'ai bien apprécié ta desription de ton ressenti...
si je peux me permettre
et aussi ce qui t'attire dans le genre féminin...
"fait de sensibilité, de grâce et de délicatesse, de finesse et de tendresse, d'humanité"
je me retrouve dans cette perception..
Citation de GrillePain #348582
merci pour ton témoignage,par rapport à ce que tu dis pour la vie de tous les jours, on oublie l'identité de genre on est soit avant tout, au delà du genre...
Citation de ApoFFtX #348537
intéressant ce que tu dis "femme cis et un peu gender fluid vers le neutre." c'est comme moi sauf que je ne suis pas cis, et (note générale) un bon exemple qu'on peut être cis avec un ressenti non binaire, fluide ou neutre, la non-binarité concerne aussi les personnes cis et pas que certaines personnes trans... contrairement à ce que certains affirment, la non-binarité ne fait PAS partie de la famille trans.
"Je me sens transportée par l'image de la femme et par l'idée de la féminité (...) C'est comme ma peau, ma transpiration, mon odeur etc... C'est mon intérieur et mon extérieur à la fois"
pourrait-on dire que cela ressemble à de "l"euphorie de genre" ? c'est ce que je vis assez fréquemment, quand je ne me sens pas "neutre".
Moi je fais une pause sur la tentative de mettre des mots à cette question. dernièrement ces discussions à travers différents topics m'ont en fait plutot entrenus dans la confusion, car finalement les témoignages des autres c'est aussi un peu empieter sur ses ressentis à sois.
bref chacun.e ses vérités au final.
je suis de l'avis que c'est pas utile voir néfaste intimement de chercher réponse claire et précise à cette question de "c'est quoi se sentir femme ou se sentir homme, je suis où précisément sur le curseur".
bien que philosophiquement c'est assez fascinant.
A partir du moment où tu ne te sens pas mal dans ta peau, let it be.
La question finalement c'est surtout "pourquoi ça m'interesse de savoir ça personnellement, de quoi j'ai besoin pour me sentir bien"?
Perso en ce moment j'ai besoin de retrouver connexion avec mon corps, je ne me sens pas femme je ne me sens pas homme mais je ne me sens pas trans non plus (Car je ne crois pas vivre une dysphorie, plutot un genre de feminisme neutrisme, marre de la société qui stigmatise et des habitudes sexistes).