Des personnes connaissant l harcèlement scolaire

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Ancien membre
27/07/2019 à 02:07

Bonjour a tous. Je cherche des personnes ayant eu le meme probleme que moi, connu par un proche ou vecu le harcelement scolaire. C est pour parler, rencontrer leur histoire et leur reconstruction par rapport a cette situation. Je suis en pleine reflection par rapport a ça et j aimerais comfronter les points de vues. Marre de parler tout seul... contactez moi en mp si vous vous sentez visé ou interressé...

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Ancien membre
27/07/2019 à 09:58

Je sais bien que ce n'est pas le sujet, mais fondamentalement le harcelement scolaire est de la responsabilité des adultes et relève de leur autorité. S'achant qu'ils se font désormais eux-mêmes harceler en France, le sujet est (très) loin d'être clos...

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Ancien membre
27/07/2019 à 10:18

C'est un sujet trés interressant.

Le phénomène existe depuis la nuit des temps. Isolement d'un individu vulnérable par le groupe. Cela démarre par un individu influant qui opère un travail de sape sur un faible et petit à petit, le groupe se range du coté du plus fort et surtout du coté du nombre. Cela soude le groupe, permet au chef de prendre le pouvoir sur tout le groupe au détriment bien-sur de la tete de turc qui n'aura servi qu'à cela. On retrouve ce phénomène dans les prisons, dans une entreprise, une école, ou dans tout groupe établi et dans lequel une hierarchie (établissement d'un chef) doit s'opérer. C'est un phénomène inhérent au groupe, y compris chez les animaux.

Pour le scolaire, Il y a actuellement deux amplificateurs au phénomène. Les professeurs sont moins présents, moins d'autorité, moins proches de leurs élèves, moins influents pour prévenir la mise à l'écart d'un individu. Et surtout les réseaux sociaux qui constituent un instrument redoutable et souterrain au bénefice du groupe et plutot incontrolable par les adultes.

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Absoboy
27/07/2019 à 10:35

Salut Photocop ,

J'aurais vraiment aimé t'aider étant donné que j'ai moi même vécu du harcèlement scolaire pendant 4ans , mes années collèges.

Certainement les pires de toute ma vie .

J'ai perdu le peu de confiance que j'avais en moi. Je suis tombé en dépression et j'y suis resté même après le harcèlement (pendant 4ans après je pense). C'est clairement un moment de ma vie qui m'a brisé à tout jamais . Je n'ai jamais réussi à redevenir comme j'étais avant le harcèlement.

Malgré tout ça , j'en retire quelque chose de bénéfique . Je suis plus fort mentalement , j'ai plus de facilité à supporter les critiques , les jugements, je sais quoi dire à la personne en face de moi qui tente de me briser...etc

Aujourdh'ui je peut dire 10 ans après le harcèlement que je ne m'en sort pas mal .

En tous cas si tu veux parler plus en détails je le ferais volontiers mais en privé .

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Nina82
27/07/2019 à 14:39

Je peux également en parler : j'ai subi 3 ans de harcèlement scolaire de la 6éme à la 4éme, ensuite j'ai quitté mon premier bahut (en fait ils m'ont plus ou moins viré.e, j'étais pas assez bonne à leurs yeux) et la première année dans le second, j'ai été un peu moqué.e mais ce n'était rien comparé au premier ...

Néanmoins, cela m'a brisé.e par endroits : je ne fais pas confiance facilement, je souffre de phobie sociale/misanthropie qui m'empêchent de me lier au gens - je sais etre poli.e, plaisanter un peu et comprendre les individus, mais c'est tout - et ça m'a foutu la dépréciation envers moi-même.

Cela fait presque 11 ans que j'ai quitté ce collège de malheur, et si je me suis reconstruit.e sur certains points ... je ne le suis pas totalement, il me reste encore énormément de failles.

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Ancien membre
28/07/2019 à 03:42

Attention par rapport aux termes qu'on emploie. Il y a une difference entre tete de turc et bouc emmissaire. J'ai vecu le harcelement ou il etait tres meconnu mais existant. C'était comme quelques chose de tabou, et il n'y avais pas de termes comme harcelement scolaire.On ne parlait que d'harcelement au travail, tres peu mais on en parler en tout cas mais pas dans le milieu scolaire. Et je trouve qu'il y a aujourd'hui une sorte de banalisation de l'harcelement scolaire et de ses mecanismes. Dans ce que l'on trouve dans les temoignages, à la télévision ect... on voit bien le discours ça n'arrive qu'aux faibles, qu'aux personnes vulnerables. On entends meme aussi des gosses dire parce que quelqu'un l'embete, ce type me harcele. Apres je ne peux pas dire exactement qui est harcelé ou pas mais je me montre assez mefiant des points de vues qu'on peut avoir simplement regardant la situation. Je donne des definition venant de wikipedia :

Bouc Emissaire

Un bouc émissaire est un individu, un groupe, une organisation, etc., choisi pour endosser une responsabilité ou une faute pour laquelle il est, totalement ou partiellement, innocent. Le phénomène du bouc émissaire peut émaner de motivations multiples, délibérées (telles que l'évasion de responsabilité) ou inconscientes (telles que des mécanismes de défense internes). Par ailleurs, le processus peut se mettre en place entre deux personnes (par ex., un employé et son subalterne), entre des membres d'une même famille (par ex., un enfant pris pour bouc émissaire), entre les membres d'une organisation (par ex., les responsables d'une entreprise) ou à l'intérieur de tout autre groupe constitué. Outre cet aspect intragroupal, le phénomène peut également être inter groupal et s'observer alors entre des groupes différents (au sein d'un pays ou d'une société).

Il existe différents critères guidant la sélection d'une personne ou d'un groupe particulier comme bouc émissaire, tels que la différence perçue de la victime, l'antipathie qu'elle suscite ou le degré de pouvoir social qu'elle possède. Selon les cas de figure et les motivations des agresseurs, les conséquences pour la victime et les réactions possibles des protagonistes peuvent varier. De même, les possibilités d'intervention face au phénomène sont multiples, pouvant avoir lieu à la fois au niveau individuel, groupal ou procédural.

Tete de Turc

Sans chercher à remonter jusqu'aux Croisades, aux XVIIe et XVIIIe siècles, le More et le Turc étaient les emblêmes des incroyants, des barbares cruels et sanguinaires.

C'est probablement pour cette raison, et pour faire suite à l'expression "fort comme un Turc" citée au XVIIe, que, dans les fêtes foraines du XIXe siècle, on trouvait des attractions constituées d'une sorte de dynamomètre surmonté d'une tête enturbannée (symbole du Turc) dans laquelle il fallait taper le plus fort possible, la force du coup étant mesurée par une aiguille.

Dans ces jeux, il était bien sûr plus viril de se frotter à un symbole de force, d'où la cible à la forme d'une tête de Turc.

Mais c'est le fait que cette pauvre tête était constamment frappée par tout le monde, qui a fait de la tête de turc celui sur lequel chacun s'acharne.

Je pense avoir etait plus victime de la situation "bouc emissaire"... Apres oui on me frappait, m'humiliais mais c'etait pour me punir et me culpabiliser de pleins de choses dont je ne parlerais pas icI, trop compliqué à ecrire ici et c'est tres long ( la mauvaise reputation ? ) ... Je me vois pas seuleument que dans la position tete de turc. Donc voyez bien que chaque cas peut etre different x)

Et surtout non de toute façon pour ses deux cas, c'est inamissible cela relève de l'irresponsabilité collective. Tant qu'on arreteras pas d'exociser ses propres peurs ou "besoins" sur l'autre il n'y aura aucune collectivité.

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Ancien membre
28/07/2019 à 03:45

Merci de vos reponses, je contacte les personnes concernés. Et merci Lindos d'avoir enfin decelé le vrais probleme dans tout ça. C'est stupide à dire mais clairement les adultes ne sont pas mieux, ils sont tout aussi iresponsable.

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Ancien membre
28/07/2019 à 04:40

Ton raisonnement est intéressant . On désigne/pointe un bouc-émissaire . On cogne sur une "tête de turc" . Même si la responsabilité est collective dans le laisser-faire , cette collectivité se compose d'individualités d'autant plus responsables qu'elles se reposent sur le collectif : " tant que personne ne fait rien , je ne me considère pas non plus comme responsable de ce qu'il advient à untel ". La collectivité n'a du bon qu'en ayant conscience de son individualité et de son libre-arbitre . Dans une certaine mesure , un bouc-émissaire peut aussi éprouver la nécessité de se défendre seul pour ne pas devenir "tête de turc" . Un bouc-émissaire capable de dire "Stop" , c'est son autre façon se tenir encore debout . Il y a des histoires qu'on préfère oublier , je ne partagerais donc pas celle ci sur un harcèlement longue durée sur un autre site . Toujours aussi naïve , il me faut pourtant beaucoup moins de temps pour détecter les mauvaises intentions . Je peux alors devenir extrêmement tranchante , bien que cela aille à l'encontre de ma vraie nature .

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Ancien membre
28/07/2019 à 07:41

Le harcèlement scolaire est amplifié par l'utilisation des réseaux sociaux. Messages haineux, agressifs, stupides - et émanant d'un groupe (la bêtise étant souvent le fait d'un collectif) dont certains membres ont eux-mêmes étaient victimes de harcèlement - messages que l'enfant ou l'adolescent ne peut mettre à distance (du fait de son jeune âge et d'une absence d'esprit critique) et qui peuvent évidemment avoir des conséquences dramatiques (car la victime se tait, se sentant coupable)... Maintenant l'école essaie de lutter contre cette violence et de détecter les signes (quand il y en a !) de cet ostracisme, de cet acharnement. J'ai été témoin de cet "haro sur le baudet", insidieux, sournois... une petite élève était moquée, on l'affublait de surnoms... J'ai arrêté mon cours et ai dit à quelques "harceleurs" de se mettre un instant à la place de leur camarade...

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Ancien membre
28/07/2019 à 09:22

Bonjour,

Comme beaucoup, j´ai l´impression que la plus mauvaise période est le collège. Pour ma part, c´est celle où cela a été le plus difficile à supporter.

Avec le temps, j´ai le sentiment que j´ai évité le pire, car quand je vois maintenant toutes les histoires que l´on peut entendre et surtout les proportions que cela prend.

Heureusement qu´il n´y avait pas Internet et les réseaux sociaux. Au moins, une fois, à la maison, je pouvais souffler, que maintenant, ça s´insinue même pendant ton temps libre, et donc certains vont même jusqu'au suicide en pensant que c'est la seule solution.

Inconsciemment, je pense que c'est en partie pour ça que je n'ai quasiment pas d'amis avec qui partageaient des sorties, ou autres. Le fait de se sentir rejeté, humilié, rabaissé par les autres, j'ai beaucoup cherché à me préserver et m'isoler pour au final, être transparent, qu'on ne me remarque plus, et surtout ne pas attirer l'attention sur moi.

Finalement, on peut dire que j'ai fui et subi mes problèmes au lieu de les affronter, et j'en paie les frais. En tout cas, ce sont des moments de ma vie que j'ai enterré profondément et que je préfère oublier. Je n'en ai jamais parlé, et là, juste le fait de lire vos posts et de raconter tout ça, ça ne me fait vraiment pas bien.

On va conclure sur une note positive. On garde ce'qu'il y a de meilleur en souvenir et on va de l'avant. Je pars pour le Canada cet après-midi pour 10 jours. Un peu d'évasion, et je pense aussi vers une destination qui me paraît "Be Tolérant".

Bon dimanche à tous !

TeoTim.

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Ancien membre
28/07/2019 à 09:45

"Maintenant l'école essaie de lutter contre cette violence et de détecter les signes (quand il y en a !) de cet ostracisme, de cet acharnement." "ai dit à quelques "harceleurs" de se mettre un instant à la place de leur camarade"

Les plus jeunes ne peuvent pas spontanément tout comprendre de la vie, mais peuvent prendre des habitudes qui leur resteront, appelées éducation. Il est nécessaire de leur dire et répéter, mais il est aussi indispensable de leur interdire de façon contraignante, autant de fois que nécessaire. La carotte et le baton comme on dit.

De plus leur éducation publique peut être en conflit avec leur éducation familiale, dans un sens comme dans l'autre.

Ils n'ont actuellement jamais eu autant d'opportunités d'échapper individuellement et surtout collectivement à l'autorité des adultes, que ce soit celle de leurs parents ou de leurs éducateurs au sens large. Ils seraient idiots de ne pas en profiter, voire même d'imposer leur point de vue aux adultes, et apparemment ils le font.

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Ceci étant le harcellement comme la guerre des boutons et l'échappement à la vigilence des adultes ne datent pas d'aujourd'hui. Dans le contexte où la société a pu être plus hiérarchisée et moins exigeante en terme d'éthique publique.

Mais c'était largement compensé par une morale défendant par principe les plus faibles, les femmes et les enfants pour faire simple, et par l'alliance entre adultes pour défendre leur autorité sur les plus jeunes. En gros un gamin qui se faisait harceler était défendu par un plus grand gentil. Et un gamin qui était puni par un prof ou un pion s'en reprenait une en rentrant à la maison, de quoi calmer les ardeurs des mineurs les plus turbulents.

Pour autant le risque zéro n'existe pas, j'ai été témoin d'un harcellement soft entre garçons au Japon, pays pourtant très encadrant. Mais soft.

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Bref actuellement les adultes ont renoncé à leur autorité : le balancier excessivement autoritaire d'avant mai 1968 est devenu excessivement permissif, en tout cas en France.

Il est assez probable qu'il se corrigera inévitablement dans le futur, l'histoire étant un éternel recommencement recherchant l'équilbre. Avec d'autre effets de bord tels que les abus étatiques se substituant aux exces individuels, mais c'est un autre sujet.

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Mais pour l'instant je ne vois aucun indice permettant de penser qu'en France le désir d'éthique s'alignerait avec la réalité, mais plutot une dégradation lente et continue.

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Ancien membre
28/07/2019 à 10:37

Citation de Lindos

Pour autant le risque zéro n'existe pas, j'ai été témoin d'un harcellement soft entre garçons au Japon, pays pourtant très encadrant. Mais soft.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ijime

https://www.cnews.fr/monde/2018-11-06/le-japon-enregistre-un-taux-de-suicide-record-chez-les-jeunes-799365

Tu pouvais difficilement prendre un plus mauvais exemple que le Japon à ce niveau, le harcèlement scolaire y étant encore d'une violence particulière, insidieuse et parfois difficile à imaginer par la destruction qu'elle engendre. C'est un phénomène bien documenté dans leur littérature et leur imaginaire aussi, de tête je peux citer sans effort au moins 5 mangas qui en font l'objet.

Puis "soft", haha, c'est facile de dire ça d'un point de vue extérieur quand tu ne le subis pas toi-même, mais aucun harcèlement n'est "soft". Une série de coup d'entailles légers mais répétés créent bien plus de dégâts durables qu'un grand coup dans la tronche, surtout qu'il est plus facile pour les harcèleurs de relativiser leur geste et de ne pas se faire repérer.

Toujours cette tendance à relativiser la souffrance des victimes et à pousser à avoir de l'empathie pour les bourreaux et à chercher à les comprendre, je remarque.

Il serait plus important de rassurer les victimes sur le fait que ça n'est pas leur faute (iels n'ont pas été trop "faibles" pour se défendre) et obliger les harcèleurs à faire face aux motifs qui les ont poussé à le faire, sans leur laisser le loisir de se cacher derrière leur jeunesse, les mettre face aux conséquences de leur actes réellement, pas à travers des punitions ou des sanctions disciplinaires uniquement, mais via des entretiens avec des travailleurs sociaux spécialisés.

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Ancien membre
28/07/2019 à 14:25

"Il serait plus important de rassurer les victimes sur le fait que ça n'est pas leur faute (iels n'ont pas été trop "faibles" pour se défendre)"

Tu te fais piquer par des moustiques ce n'est pas de ta faute, mais te rassurer ne changera pas fondamentalement la situation.

"obliger les harcèleurs à faire face aux motifs qui les ont poussé à le faire, sans leur laisser le loisir de se cacher derrière leur jeunesse, les mettre face aux conséquences de leur actes réellement, pas à travers des punitions ou des sanctions disciplinaires uniquement, mais via des entretiens avec des travailleurs sociaux spécialisés"

Dans ce cas les choses ne sont pas près de changer : il n'y aura jamais assez de travailleurs sociaux, il ne seront jamais assez respectés, l'esquive des responsabilités style "c'est pas moi j'étais pas là" ne risque pas de s'arrêter. Je ne suis pas contre la prévention, au contraire car les fumeurs n'ont jamais vu un cancéreux en phase terminale pas plus qu'un amateur de soirée déchirée n'est jamais rentré dans un centre de réadaptation d'accidentés de la route, mais un travailleur social ne pèse plus rien face à un groupe de jeunes et un magistrat à peine plus.

Quant-au Japon, il est exact qu'il ne fait pas bon de se comporter différemment du groupe, ni vouloir contester la hiérarchie. Mais entre trop et pas assez il y a toujours un milieu.

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Ancien membre
28/07/2019 à 15:20

Pensez vous qu ils faut donc s en prendre aux individus ?

Est ce qu il y a une vrai demarche derriere tout ça ? Est ce que ce phenomene serais actuel pour instaurer un nouveau systeme collectif ? Un monde ou il y aurais des dominants et des dominés pour faire peur et s assurer le changement de la societe et devenir des gens d un nouveaux mondes pour les interets des institutions ?

Personellement en dehors des victimes je ne ressend que de l antipathie faces a leurs etats d ames. Les miennent face aux leurs sont tellement plus importantes pour l interet generale, pas qu elles soit plus importantes individuellement ou non fondés mais alors vraiment l aveuglement pas mon truc.

Mes etats d ames en tant que personne visées, en sont tellement plus developpés, comme par exemple le fait de reparee leur iresponsabilite collective en tant qu individu. Le fait d avoir a tranché, d avoir la responsabilite d avoir la bonne parole par rapport a cette situation, et d en instaure justice.

Je pense que la charge est enorme et qu on a vite fais de pardonner et d oublier car ça nous arrange plus qu autre chose. Tant qu il n y aura pas de changement de point de vue rien ne sera fais pour ceux sui souffre reelement....



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