USA: les violences contre les LGBT explosent sous Trump

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Skyquiver
24/01/2018 à 00:22

Un rapport révèle que le nombre de meurtres commis contre des individus appartenant à la communauté LGBTQ a très fortement augmenté aux Etats-Unis depuis l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche. 

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Ancien membre
24/01/2018 à 17:12

C'était à prévoir. L'élection de Trump était un peu l'aveu de faiblesse d'une certaine Amérique blanche, conservatrice, particulièrement masculine (mais aussi féminine, une majorité de femmes blanches a préféré Donald Trump à Hillary Clinton, alors que la proportion a été inverse chez les femmes de couleurs), qui voit des choses s'opérer et son horizon s’obscurcir (démographiquement, les blancs américains glissent sur une pente qui les rendra prochainement minoritaires, certains perdent leurs privilèges face à d'autres qui commencent à jouir des mêmes opportunités, etc.) Pour cette classe particulière, la victoire de Donald Trump est une bulle d'air. Mais les bulles finissent toujours par éclater : ce sera pour 2020. Après cela, il faut parier sur un violent retour de bâton pour les Républicains. Mais entre temps, les rats peuvent s'oxygéner, faire pulluler leurs groupes suprémacistes, entrer en lévitation à écouter un président qualifier l'Afrique et Haïti de "pays de merde" et casser du noir, casser de l'arabe, casser de l'homosexuel. Le fait que les LGBT les plus touchés soient des LGBT de couleur n'est même pas surprenant. Ce qui aurait été étonnant aurait, en fait, été l'inverse. En réaction, les LGBT américains, en ce moment, doivent se "rassembler" davantage. Il n'y a rien de plus idiot que de croire qu'un droit acquis est un droit définitif. Nous vivons la période de toute l'Histoire de l'humanité la plus ouverte par rapport aux questions LGBT, mais ça ne signifie pas que cela ne peut pas être clôturé. Cette situation américaine est aussi un enseignement pour les LGBT européens tandis qu'on voit de plus en plus de partis d'extrême droite s'emparer du pouvoir sur le vieux continent. Et que la visibilité des LGBT devient particulièrement plus grande dans des partis comme le Front National...
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Ancien membre
24/01/2018 à 19:00

Citation de Tabasko
Il n y a rien de plus idiot que de croire qu un droit acquis est un droit définitif. Nous vivons la période de toute l Histoire de l'humanité la plus ouverte par rapport aux questions LGBT, mais ça ne signifie pas que cela ne peut pas être clôturé.
Complètement d'accord... Rien n'est jamais vraiment acquis. La société ne progresse pas, elle évolue. Tiens, ça me rappelle qu'en Grèce antique, l'homosexualité masculine n'était pas mal vue.
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Ancien membre
24/01/2018 à 19:14

Je suis choquée..Comment les genant peuvent ils laisser passer ça?? Ok ils ont une orientation sexuelle différente mais MERDE on est tous humain! Si on a un minimum de coeur on va aider! C’est comme si on était sur un champ de bataille on voit un soldat blessé,on part le secourir et pour savoir si ca vaut la peine de le secourir on doit lui demander son orientation sexuelle.ET QUAND il répond a cette question par « je suis gay » on l’abandonne. C’est vraiment n’importe quoi!!
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Ancien membre
24/01/2018 à 22:34

Tiens, ça me rappelle qu en Grèce antique, l homosexualité masculine n était pas mal vue.
Ah, ça, c'est une idée très rependue mais qui n'est pas tout à fait vraie... :). D'abord, parler de Grèce Antique de façon générale pour parler de l'homosexualité, c'est une première maladresse. Ensuite, parler d'homosexualité comme on l'entend de nos jours pour parler des pratiques "tolérées", ça n'est pas tout à fait correct non plus : la culture et l'esprit de Thèbes ne sont pas ceux d’Athènes qui ne sont pas ceux de Sparte, par exemple. C'est à Athènes qu'il y avait la forme "la plus aboutie", je dirais, de "tolérance" envers les rapports entre individus de même sexe. Mais attention,... entre un jeune adolescent et un homme mûr : en fait, ce n'était pas de l'homosexualité, c'était plutôt de la pédérastie. A travers laquelle, donc, un jeune garçon se faisait "enseigner" des compétences et pratiques de la vie (la chasse, la lutte, les bases des savoirs,...) et entretenait avec son maître une relation qui comportait, également, des rapports charnels, intimes. Mais une fois que le jeune garçon avait fini son parcours d'apprentissage, ça s'arrêtait là. Et malheur à l'homme d'un certain age dont on savait qu'il était passif ! Déshonneur et humiliation. Alors, bien sûr, il y avait encore des rapports entre hommes, à l'age adulte, mais il valait mieux qu'ils ne soient pas trop "visibles" et l'homosexualité imaginée comme attraction sexuelle et sentimentale pouvant mener à la fondation d'une famille, par exemple, c'était parfaitement exclu. Impensable, à l'époque. Raison pour laquelle, oui, il y avait bien de petites aventures entre hommes ci et là, mais l'écrasante majorité d'entre eux avaient des épouses et des enfants... Donc un cadre traditionnel de vie malgré tout. Quant aux athéniennes, les pauvres ménagères, inutile d'en parler : il leur était impossible d'envisager un schéma d'existence où elles n'auraient pas à être liées ou à un père ou à un homme, puisqu'elles étaient considérées mineures de leur naissance à leur mort, qu'il leur était impossible de subsister autrement que par leur corps sans l'autorité et la ressource d'un homme pour les entretenir et que même se faire entendre sur la place publique, c'était exclu. L'ambition ultime de l'éducation des athéniennes en ce temps et contrairement à d'autres cités, était d'en faire de bonnes épouses puis de bonnes mères. Point. Alors une vie à deux avec une femme, matériellement,... ça sonnait plus comme la promesse d'une misère terrible qu'une possibilité envisageable. Ou alors, il fallait aller à Thèbes, Sparte ou sur certaines îles, mais là encore, sans penser à y organiser une Gay Pride :D. Donc, c'était moins rose qu'on le dit...
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Ancien membre
25/01/2018 à 10:37

Je ploussoie Tabasko, la permissivité de l'homosexualité de la Grèce antique était incluse dans ce que j'appelle l'homosexualité traditionnelle, sensiblement différente de l'homosexualité visible entre adultes des pays occidentaux. Cette vidéo qui n'apparait pas récente l'explique assez bien : "l'homosexualité est un sport sexuel pratiqué par la plupart des hommes avant le mariage, ...c'est pas comme les français qui en font un vice".
https://www.youtube.com/watch?v=u6s4J5q4Y9s Le monde musulman et plus précisément arabo-musulman (qu'on connait mal car nos musulmans sont plutôt d'origine africaine nord et sud du Sahara, mais dont la culture ré-imprègne progressivement l'ensemble du monde musulman acutuellement) était resté un conservatoire de cette culture d'origine antique, où "il n'y a pas d’homosexuels" mais peu de gens qui n'ont pas gouté ou été exposés à l'homosexualité. Actuellement la chasse au gays y est désormais ouverte car les familles les perçoivent comme un modèle de dérive vers l'homosexualité à l'âge adulte, au lieu de faire un grand mariage traditionnel. Concernant l'article, il me semble que la stigmatisation par Trump des "LGBTQ, immigrants et les personnes de couleur" entraine de façon mécanique non seulement une libération des populistes blancs et croyants toujours armés et dont l'équilibre mental n'est jamais garanti, mais permet surtout le rejet des LGBTx par les personnes de couleurs qui sont habituellement encore plus imprégnés que les blancs de croyances traditionnelles sur les gays et trans. Et plus souvent défavorisés, habitués à la violence, et en recherche de boucs émissaires. Et ce n'est probablement qu'un début car la violence entraine la violence et tout le monde finit par en subir les conséquences. Sauf que dans les pays occidentaux les gays ne sont pas organisés en communauté capable de vengeance contrairement aux autres communautés, au mieux de mobiliser des avocats pour obtenir justice tant que celle-ci existe. Dans les sociétés traditionnelles les gays trouvaient discrètement leur compte dans "l'éducation sexuelle" des jeunes des familles qui les persécutaient. La perfection n'est pas de ce monde...
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Ancien membre
25/01/2018 à 11:35

Et ce n'est probablement qu'un début car la violence entraine la violence et tout le monde fini par en subir les conséquences. Sauf que dans les pays occidentaux les gays ne sont pas organisés en communauté capable de vengeance contrairement aux autres communautés, au mieux de mobiliser des avocats pour obtenir justice tant que celle-ci existe. Dans les sociétés traditionnelles les gays trouvent discrètement leur compte dans "l'éducation sexuelle" des jeunes des familles qui les persécutent. La perfection n'est pas de ce monde...
Je crois qu'il n'en faudrait pas beaucoup pour recréer une communauté solide. J'ai la sensation que la communauté LGBT suit un peu toujours le même modèle d'évolution et a toujours à peu près la même structure : le premier cercle est constitué des associations et des militants "constants" et "historiques", le second, des sympathisants moyennement actif, le troisième ne se mobilise que s'il est vraiment stimulé autant individuellement que par les médias, c'est la majorité silencieuse qui reste cependant directement concernée par les problématiques au niveau personnel et le quatrième est le cercle flou des soutiens de ceux qui ne sont pas encore sorti du bois mais qui pourraient, dans le cadre des évènements, éventuellement rejoindre le second voire même le premier cercle assez vite, sentant la dimension historique et profondément nécessaire de la lutte. Les cercles se resserrent et se distendent en fonction du contexte : si le contexte est particulièrement homophobe, les cercles se serrent car des combats qui font sens à l'échelle communautaire mais surtout individuelle (décriminalisation, lutte contre l'homophobie, etc) et sont souvent portés et personnalisé par des figures fortes (Ex: Harvey Milk). Plus le contexte est favorable, plus les cercles se distancient, les liens se distendent. La communauté, au niveau militant, est donc toujours active, il y a toujours une sorte de "veille", c'est toujours vivant, mais elle n'est jamais aussi rassemblée, massive, compacte qu'en réaction à quelque chose qui la menace. Et aux USA, on est dans ce cas de figure, mais il en faudrait peut-être plus encore pour voir de grosses manifestations et prises de position claires et remarquables d'une masse considérable.
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