Derdre ou le Conte de la Douleur

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Ancien membre
06/04/2017 à 21:46

Bonjour à tous ! Alors, voilà je voudrais vous présentez le dernier long métrage de la Compagnie En Trois Actes que j'ai eut l'immense plaisir de réaliser, et qui prend enfin vie après une années et demis de travail acharné. Je vous laisse découvrir cette histoire inspiré des Bacchantes d'Euripe : [url]] Surtout n''hésitez pas à faire des retours, c'est toujours intéressant et constructif ! Bon visionage et à bientôt :)
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Ancien membre
07/04/2017 à 15:34

Bonjour Fergal, Je ne suis qu’un simple spectateur, mais j’ai été impressionné par le soin qui a été mis dans les moindres détails scénaristiques de cette œuvre. Le texte peut être compris à plusieurs niveaux et le film est rempli de métaphores visuelles. Esthétiquement, c’est très soigné. Le décor est magnifique, j’ignore où cela a été tourné ? Les acteurs sont inspirés. Chapeau bas en particulier à l’interprétation intense et habitée de Derdre par Giacomo Bisceglie. Il n’aurait aucun mal à me convaincre de le suivre pour expérimenter, selon Dulra, l’extase avec lui ! ;-) Plus sérieusement, ce long métrage porte bien son titre : « Derdre ou le conte de la douleur », car ce qui inspire Derdre, c’est sa douleur, sa vengeance et tout le reste de son discours n’est qu’une rationalisation habile de son ressenti. Un simulacre de raisonnement, difficile à contrer si on n’est pas aguerri aux sophismes, mais terriblement puissant par la souffrance et l’intensité émotionnelle dont il est inspiré et nourri. Certains types de personnalités, sans nécessairement en être conscients, peuvent rationaliser ainsi une posture, une idéologie, une vengeance pour se protéger du ressenti frontal d’une blessure. C’est plus simple d’accuser les autres et vouloir se venger pour se protéger que d’avoir à faire face à sa douleur et s’interroger sur ses propres responsabilités et celles de ceux qu’on aime. Globalement, cette œuvre est inspirée des Bacchantes, comme tu le rappelles, mais elle m’évoque aussi une variation sur le thème du péché originel. L’illusion, l’emprisonnement par les sens, etc. seraient à l’origine de tous les maux, de la faute mythique. Dans le détail, j’ai apprécié le rendu de la sensualité, de l’érotisme à travers notamment le double sens des mots : 25:00 « Les dieux toujours seront nos meilleurs alliés et lequel d’entre eux serait honoré de voir toute la journée des célébrants s’enivrer de vin, se baigner nu dans les rivières et succomber dans les vallons et les gorges », dit le père du roi mettant en garde son fils. 27:00 « Nous partons avec Derdre dans la montagne pendant trois jours, où il doit nous révéler le secret de l’extase pleine et entière. Pour ce faire, nous devons quitter nos états d’homme et aller nus, bâton à la main, dans les gorges où coule lente la rivière. Et j’irai !…et avec moi tous ceux qui le voudront. », s’exclame le jeune roi. La tentation charnelle est très bien rendue et le dilemme entre raison et plaisirs aussi. Le vieil aveugle, comme immunisé par sa condition contre l’illusion des sens, est représenté par un jeune homme : le vieil homme a la pureté de la jeunesse et la sagesse de l’expérience. Je note que certaines images érotiques incluent l’évocation de l’homosexualité : 11:18 : deux hommes enlacés en évocation du désir 13:23 puis 21:24 : des mains d’hommes parmi celles des femmes parcourent le torse nu du prince déchu Etc. D’un côté les dieux sont les guides pour une tradition, des coutumes et une moralité apparemment sages et raisonnables et de l’autre, une déesse païenne (Dulra), chtonienne, charnelle, semble renvoyer aux plaisirs des sens. Le jeune roi considère que seule Dulra est raisonnable, puisqu’elle a enfanté le monde, mais il confond plaisir et Création et surtout sépare matière et Conscience. De son côté, le père ne parvient pas à convaincre son fils, car il ne lui montre pas l’équilibre de la Nature et le rôle de l’ordre et de la Conscience en son sein. Tout excès dans un sens ou dans un autre entraîne la mort ou une forme de mort et se perdre dans les plaisirs constitue un excès « zombifiant » (on le voit à la fin).
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Ancien membre
08/04/2017 à 09:00

Eh bien ! Merci pour ce retour des plus complet et surtout des plus juste, pertinent, et intéressant. Je suis terriblement heureux que toutes ces choses que j'ai essayé, que nous avons essayé, de faire passer, de placé, de dire, de montrer prennent ; et que même les sous entendue les plus obscures et le plus sous terrain marquent au visionage du film. Heureux que ce film, que cette histoire t'ai plus, marqué, fait vivre et réfléchir, parce que c'est ce que je cherche avant tout dans tout travail de création artistique : raconter une histoire qui fasse vivre et vibrer et qui porte en elle des messages sur l'homme et le monde, qu'elle conduise à une réflexion sur soit et les autres. Enfin, encore merci pour ce beau retour, et ces beaux compliments (que j'ai fait parvenir aux intéressé !)
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Ancien membre
08/04/2017 à 23:54

Oui, une œuvre ne doit pas seulement être personnelle ou l’expression d’une troupe, mais tendre vers l’universel, afin que chacun soit touché intimement. Si cette œuvre y parvient véritablement, elle passe alors au statut de chef-d’œuvre et nous donne un aperçu des Archétypes universels. C’est une direction vers laquelle tendre et je te remercie à mon tour, de partager ta ferveur artistique ! J’ai lu qu’une adaptation des Bacchantes dans laquelle Dionysos fait basculer un hétérosexuel en homosexuel a été écrite fin des années 60. Tu en as entendu parler ?
Dionysus in 69, une récriture de la pièce originale a été jouée aux Etats-Unis. Elle met en scène un Penthée attiré par les femmes et un Dionysos qui le fera basculé du côté de l'homosexualité, de la décadence [sic].
(source : [url]])
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Ancien membre
11/04/2017 à 11:27

L'universalite est le but qu'on essaye doucement d'atteindre oui ! :) Non je n'ai jaimais entendu parler de cette pièce, je vais me renseigner !


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