Banalisation de la violence aux frontières de l'homophobie, du jeunisme, et de l'immaturité ordinaires ? Lu dans la presse ...française. A Nyons deux adolescents de 15 ans, ordinaires, l'un de famille favorisée l'autre de famille modeste, viennent d'être jugés pour avoir organisé un guet apens et tabassé gravement un homme de 50 ans à coup de barres de fer en raison de son homosexualité. L'homme pensait rencontrer un mec de plus de 18 ans contacté sur internet. Les jeunes ont reçu des peines proportionnées à leur âge et leur implication. Pour en savoir plus, http://tetu.com/2017/03/30/nyons-ados-agression-homophobe-barres-fer/ http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2017/03/30/97001-20170330FILWWW00061-nyons-deux-mineurs-commettent-une-grave-agression-homophobe.php Selon la presse gay cette violence est difficile à expliquer pour le moment. Dans la presse grand plublic on ressent que la jeunesse des agresseurs choque les adultes dont beaucoup sont parents. Certes les agressions homophobes ne sont pas rares, le soir, dans la rue, à proximité des lieux de rencontre, ou lors de rencontres sans précaution à domicile. Certes il y a des circonstances particulières à chaque affaire, et qu'on en saura sans doute pas plus sur celle-ci parce qu'il s'agit de mineurs. Mais il n'est pas besoin d'être grand devin pour évaluer qu'il y a danger aux frontières de l'homophobie ordinaire, du mépris ordinaire des rencontres entre vieux et jeunes, et de l'inconscience ordinaire de très jeunes peu inquiets des violences et de leurs conséquences, y compris sur eux-mêmes. Et qu'il y a danger aux frontières de la banalisation des pensées violentes dans la société.
Commencer à faire des rencontres ?
Ancien membre 01/04/2017 à 11:42
Les agressions de "pédés" ont toujours existé, y compris par des jeunes simulant des rencontres, mais je n'ai pas souvenir d'agresseurs aussi jeunes, utilisant des barres de fer pour compenser la taille de leurs poings. Le souvenir médiatisé que j'ai c'est plutôt un ado gay russe tombant dans un gué appens organisé par des adultes, ce qui a valu beaucoup de critiques sur la complaisance des russes vis-a-vis de ces expéditions punitives. Internet favorise la diffusion d'idées et images xiénophobes, la presse leur offre involontairement une visibilité, mais la déinhibition de la violence chez des ados de plus en plus jeunes, leur capacité à "corriger" des gens en âge d'être leur père, est à mon sens caractéristique d'un niveau supérieur de violence de la société. Fatalitas, Je me trompe peut-etre, mais je sens comme une menace de représaille dans ton post. N'existe-t-il point de méthode de minoration et prévention des risques plutot que de défense ?
Ancien membre 01/04/2017 à 12:00
Il est temps que l'on "forme" à la différence dans nos écoles, je suis peut être un naïf utopiste mais je tend à croire que seul la compréhension et la culture de la différence peuvent réduire à néant ce type d'agressions machintrucphobes.
Ancien membre 01/04/2017 à 14:20
C'est vrai que l'on ne connaît pas les motivations de ces ados qui peuvent être variées et prendre origine dans l'histoire personnelle, à travers des circonstances douloureuses particulières, une vengeance notamment ou bien dans le rapport identitaire à l'injonction de genre et les comportements associés. Injonction amplifiée ou non par une pression supplémentaire communautaire ou idéologico-religieuse. Dans une vision hierarchisée du monde, avec une autorité supérieure (paternelle, sociétale, religieuse), tout manquement vécu comme un outrage à cette autorité peut être perçu comme une insulte personnelle. Donc sans détails, on ne peut pas précisément savoir ce qui a suscité ce déchaînement de violence. Ce que l'on peut dire, c'est que la démocratisation des nouvelles technologies d'information a engendré la possibilité de faire reculer l'ignorance, donc le préjugé, mais aussi engendré la possibilité de nourrir et complexifier des systèmes de défense idéologiques. L'épanouissement du discernement est à portée de main (ou de clic), mais la sélection de données amplifiant les réponses émotionnelles aux blessures personnelles, également. Le meilleur de l'homme, comme le pire sont mis à nu et révélés par l'ouverture aux autres ou la macération des ressentiments que permet l'internet.
Ancien membre 02/04/2017 à 23:41
Le problème est beaucoup lié à l'éducation que les parents donnent, aux fréquentations et à l'école. Lorsque je vois une mère seule à s'occuper de ses 5 enfant tous mineur et le tout dans un quartier chaud, pas étonnant qu'elle peut être désemparée (bien que ça n'excuse rien) donc forcément les enfants finissent pas tomber sur des mauvaises fréquentation s'en suit l'argent facile et un semblant de réputation puis le tour est joué. Tant qu'on n'aura pas adapté des lois à la hauteur de ce que le peuple du commun des mortels attend, rien ne va changer et il faudra faire avec tout en sachant que l'homophobie n'est pas la seule à être concernée, plus besoin d'être différent pour se faire tabasser maintenant, bienvenue au 21ème siècle.
Ancien membre 03/04/2017 à 11:48
On pourra reprocher aunx ados d'être immatures, aux parents et à l'école de ne pas les éduquer. Quoi que dans cette affaire l'ado apparemment le plus pénalisé parce que déféré en centre éducatif fermé, apparait issu de famille aisée dont on peut penser que les parents ne sont pas ravis de cette situation. Mais à moins qu'un de ces jeunes soient particulièrement pervers et imaginatifs, ce qui peut survenir mais est tout de même rare, le plus probable est qu'ils aient mis en oeuvre une de ces solutions "prètes à l'emploi" qu'offre notre société actuelle quelques soient les difficultés rencontrées, à savoir casser du pédé, casser du vieux qui pécho les jeunes, pour ne citer que cela. Dans leur délire ces jeunes peuvent même s'imaginer faire du nettoyage social. Dans certains pays comme la Russie où les extrémismes ont pris un peu d'avance, on peut même aussi casser de l'ado rebel en quasi toute impunité pour le corriger. Ce qui au travers de la presse semble avoir surpris et affrayé les adultes dans cette histoire, ce sont les barres de fer utilisées pour corriger ce malheureux gay. Ce n'est plus trop courant à notre époque les barres de fer, nos contemporains leurs préfèrent les couteaux et les armes, moins rustiques. En tout cas si cela s'avère servir de leçon à ces jeunes, cela n'a aucune chance de servir de leçon aux autres qui n'en sauront jamais rien, pas plus qu'ils sauront ce qu'ils risquent actuellement en jouant à la violence, qu'ils voient quotidiennement sur internet, dans des fictions, ou qu'ils subissent eux-mêmes de façon inapperçue des adultes. Alors oui bienvenu au XXI siècle, qui pourrait être bien pire si des partis politiques savent récupérer et recycler cette violence juvénile à leur bénéfice, comme cela s'est déjà fait dans le passé, se fait déjà dans d'autres pays non démocrates ou qui ne le sont déjà plus, ou comme sait le faire le terrorisme international.
Ancien membre 03/04/2017 à 23:31
Bonsoir, Si puis-je me permettre, même hors de la France il y a de la banalisation comme les exemples ci-dessous : https://garcon-magazine.com/2017/04/03/arrestation-homophobe-de-masse-tchetchenie-bilan-3-morts-plus-de-100-arrestations/ et https://www.codesdegay.com/2017/04/03/adolescent-gay-sauvagement-tue-bresil/ Eizekiel.
Ancien membre 04/04/2017 à 00:14
Je pense que "casser du pédé" ça toujours existé. Avant des mecs allaient trainer sur des lieux de dragues extérieurs en bande pour faire ça, maisntenant ils se sont également modernisés pour chasser sur le net. Des applications comme GrindR sont idéales pour faire ce genre de chasses. Bien des homos se sentent protégés/cachés derrière cette application, c'est pareil pour les casseurs de pédés. Franchement moi à chaque fois que j'ai pu lancer cette application, j'ai jamais répondu dans l'idée de voir les mecs qui me contacte (même dans l'idée d'un simple verre), car je ne sais pas qui se cache derrière ces profils,,particulièrement quand c'est un joli minoi de 25 ans qui me contacte. Peut-être que j'ai raté un ou des mecs extraordinaires avec qui j'aurais pu faire un bout de chemin éventuellement, mais sérieux quand on me contacte je sais pas quoi faire, je me demande pourquoi on me contacte... Je tiens à préciser que pourtant je ne suis pas parano pour un rond...
Commencer à faire des rencontres ?
Ancien membre 05/04/2017 à 12:03
Le ton de vos réponses apparait plus résigné que le mien. C'est vrai que cela existait avant l'internet, c'est vrai qu'on peut trouver actuellement pire ailleurs qui peut même encourager cette violence, c'est vrai qu'il existe des contournements. Mais c'est vrai aussi qu'il ne tient qu'à la sagesse de juges pour enfants que la vie de ces ados agresseurs ne soit brisée, par des actes graves qu'ils ressentent bien souvent comme ludiques et sans risque pour eux. Notre société est très ignorante des risques et de leur prévention, en particulier juridiques. Je sais bien que la perfection n'existe pas, là où il y a plus de prévention elle peut être compensée par la liberté d'être armé, là où il y a répression de la violence elle peut être utilisée comme instrument de répression. Mais il n'y a pas que les enfants et parents qui puissent être en cause, la société a souvent les enfants qu'elle mérite...