Les enfants m'aiment et j'ignore pourquoi. Leurs parents me craignent, pour eux je ne suis que "L'ermite" ou "le vieux fou". Mais les enfants viennent tout les étés passer quelques jours en haut de la montagne où j'ai élu domicile. Je haïs profondément les gens mais les enfants, par leur innocence, sont protégés contre ma haine.
Avec moi se trouvent Mélanie, une adorable fillette de 9 ans, ainsi que quatre de ses camarades dont les noms m'ont échappés. Pour ces délégations juvéniles, j'ai toujours une histoire de trappeur et un chocolat chaud. Ils me manqueront, c'est mon dernier été. Je sens la mort se glisser sournoisement dans tout mon corps, passant par mes poumons affaiblis par les hivers rudes. Je ne survivrai pas à la prochaine gelée. La petite Mélanie vient me voir à toutes les saisons chaudes depuis quatre ans. Cette année, qui est ma dernière, je lui ferai grâce de l'histoire qu'elle tient tant à entendre. Celle de ma vie.
Voilà justement cette coquine qui lève vers moi ses jolis yeux de biche, signe évident d'une demande à venir.
" Monsieur l'Ermite, tu veux nous raconter pourquoi tu vis tout seul ici ? "
Elle n'en démord pas.
Pour elle, vivre seul, c'est comme dans les contes, on passe ses journées à faire de la musique et à parler aux petits oiseaux.
" Ma chérie, approches toi et tes amis, je vais vous raconter ma vie, mais avant il faut me promettre une chose. "
Il n'en faut pas plus pour capter leur attention. Un vieillard sans âge ni nom qui vous propose de vous raconter sa vie, c'est important. Mais si en plus ledit vieillard demande de promettre une chose, alors là c'est une chose importante, une occasion fantastique qu'il ne faut pas rater.
" Mes petits, je vais vous raconter cette histoire à laquelle tu tiens tant, Mélanie. Seulement il faut me jurer de ne rien dire à personne. Jurez tous ensemble, mettez vos mains sur la mienne, oui, comme ça. Jurez que vous ne direz rien. Croix de bois, croix de fer, si je parle je vais en enfer. "
Ils ont juré, alors je vais leur raconter mon histoire.
" Il y a fort longtemps mes amis, certains détails m'échappent, certains ont été refoulés aux tréfonds de ma conscience, mon être refuse de s'en souvenir. Mais globalement, voici mon histoire. Nous étions six personnes en randonnée sur un terrain sauvage, au bord d'une des nombreuses rivières qui découlent de l'Hudson. Avec moi se trouvaient Cloé, ma fiancée, Philippe, un homme massif au corps tatoué, Jean, un très proche ami de ma douce, Armand, notre guide et frère de Jean et Jacob, un randonneur solitaire que nous avions rencontré et qui s'était fait une joie de nous accompagner.
Notre randonnée s'échelonnait sur deux semaines au maximum pour remonter par les berges le cours de cette tumultueuse rivière et la redescendre en rafting avec un canot pneumatique qu'Armand gardait plié dans ses bagages.
Ce fut un voyage féerique, nos journées se déroulaient sous le signe du soleil, sans anicroche. Avec ma belle Cloé, je vivais des instants magiques. Ce voyage était pour nous une occasion rêvée de se débarrasser de nos chaperons. Mais comme dit le vieil adage: " profites-en tant que ça dure", car notre paradis terrestre était menacé.
Le matin du onzième jour, ma compagne et moi fûmes éveillés par un hurlement horrible. Un son assez fort pour nous sortir de notre torpeur, surtout que nous nous étions considérablement éloignés des autres tentes. Couvrant sa nudité de la housse de mon sac de couchage, ma dulcinée s'élança hors de la tente. J'avais remis, au cours de la nuit, mes sous-vêtements, alors n'étant pas gêné par un fardeau comme elle l'était, j'atteignis les autres avant elle. Je ne puis rendre justice avec des mots à la scène qui s'offrait à moi. Je vis Jean, hurlant le nom de son frère, tentant de se précipiter vers sa tente, retenu avec grand peine par un Jacob en caleçon.
Je vis Philippe, nu comme au jour de sa naissance, rendant son souper de la veille aux braises refroidies de notre feu de camp avec un bruit écœurant en pointant d'un doigt blême et tremblant la tente de notre guide.
Armand avait planté sa tente à une distance respectable de celle des autres. La toile bleu azur de cette dernière était maculée de rouge-brunâtre, aucune déchirure n'était visible. Quand je passai la tête par l'ouverture avant, j'eus une vision qui me hante encore de nos jours, près de cinquante ans après ce drame. Je vis Armand, étendu sur son inconfortable couchette de camping. Je vis du sang, tellement de sang, séchant sur toute paroi avoisinante. Mais je remarquai surtout l'air de ravissement total de la petite bestiole qui se repaissait avec délice des viscères tombant lamentablement de l'abdomen déchiqueté de notre guide.
Son cadavre était tiède.
C'était récent.
Son visage gardait une expression de souffrance atroce, un rictus tordu et douloureux qui restera à jamais gravé dans ma mémoire.
Je sortis la tête, horrifié. Faisant un effort surhumain pour garder mon estomac tranquille. À quelques pas, ma belle Cloé s'était évanouie, et Philippe, ayant repris ses esprits, essayait de la ranimer et de camoufler sa pudeur féminine à l'aide de la housse.
Après quelques heures de sanglots, de vains réconforts et de questionnements, ce fut un Jean hystérique qui nous hurla que l'on devait quitter cet endroit au plus vite.
Personne ne le contredit.
Nous démontâmes la tente de notre défunt compagnon, enveloppâmes sa dépouille avec elle et l'enterrâmes sur place, près du cercle de pierres qui avait accueilli notre feu.
Nous voulions fuir. Peu importe quelle était la créature capable d'un tel carnage, nous devions partir. Cloé, très ébranlée par ces événements, mais encore lucide, nous fit remarquer que le moyen le plus rapide de fuir cet endroit était de gonfler notre canot et de descendre les rapides. Nous acquiesçâmes et mon aimée se proposa bravement d'aller reprendre le canot, que nous avions par mégarde enseveli avec notre défunt guide. Elle revint, blême et secouée, les mains couvertes de sang coagulé, avec l'objet de notre salut et les pompes manuelles pour le gonfler. Nous nous échinâmes pendant deux bonnes heures sur ce maudit objet, avant de nous rendre compte, que la toile caoutchoutée n'avait pas remuée d'un centimètre. J'observai attentivement la membrane souple et je remarquai une déchirure.
Six déchirures parallèles.
Comme sur le ventre de notre ancien guide.
Le canot ne voguerait jamais. Rien ne peut décrire l'horreur et le désespoir qui nous étreignit à cet instant là. Nous étions perdus, à près de dix jours de la plus proche habitation, à la merci d'une créature féroce et notre moyen de locomotion était hors d'usage. Nous dûmes vite nous rendre compte que la nuit tombait. Mon aimée se blottit contre moi en tremblant. Nous approchâmes notre tente de celles de nos compagnons d'infortune, nous serions ainsi plus en sécurité. Nous cherchions tous quelle était la créature capable de massacrer ainsi un humain. Cloé, restée muette depuis l'épisode du canot, croyait qu'un animal sauvage avait tué notre ami. Philippe, du haut de ses deux mètres clama qu'il était en accord avec ma douce, qu'un carcajou avait sauvagement mutilé Armand. Il dit qu'il n'avait pas peur et qu'il allait faire le guet cette nuit.
" Un carcajou était improbable ".
En tout les cas, pas avec une telle précision. Et d'après mon souvenir, très vif, de la dépouille d'Armand, ses plaies étaient bien trop larges pour avoir été faites par un animal de la taille d'un carcajou. Quant à Jacob, il ne nous fit point part de sa théorie. Il se contenta de nous regarder nous creuser les méninges, sans se départir de son désagréable sourire narquois, et de tailler un animal non-identifiable dans un rondin de bois avec son long couteau à cran d'arrêt. N'étant pas d'humeur à faire un feu, nous allâmes tous nous coucher, sauf Philippe qui s'obstina à monter la garde.
Nous ne devions jamais le revoir.
Au matin, un Jacob impassible vint nous réveiller en nous disant simplement que Philippe était mort. Sans expression sur le visage, ces mots qu'il prononça furent longs à agir. Après quelques secondes, je bondis comme un fauve hors de la tente. Là ou notre ami avait établi son bivouac, une longue éraflure dans la terre nous signalait une course éperdue. Il avait tenté de fuir.
Ce qui l'avait tué n'avait en tout les cas, fait aucun effort pour camoufler le corps. Après seulement 10 minutes de battue, ma douce compagne et moi retrouvâmes le cadavre. Une pure horreur, un massacre gratuit. Il gisait, à demi-assis contre un grand pin, le pied droit accroché à une racine jaillissant du sol. Éventré, la gorge ouverte et un simulacre répugnant de sourire, la main gauche crispée contre son épaule droite d'où l'épiderme avait été arraché. On pouvait encore voir une partie de son tatouage. Une portion d'un tigre, toute griffes dehors. Ma belle se détourna de cette vision cauchemardesque en luttant visiblement pour garder son estomac en place. Je hurlai à nos compagnons que nous avions trouvé la dépouille.
Jean accourut, visiblement horrifié, mais Jacob s'arrêta à une certaine distance et fixa d'un air amusé l'objet qu'il avait aperçu entre deux buissons.
Un outil de jardin, un petit râteau à cinq griffes, apparemment camouflé entre les arbustes. Jean ramassa l'objet d'environ trente centimètres et l'observa, éberlué. L'objet avait été modifié pour permettre une plus grande ressemblance avec de vraies griffes, l'espace habituellement régulier entre chaque branche avait été réduit ou agrandi pour paraître plus réel. Je reconnus l'objet, il appartenait à Armand, qui s'en servait pour retirer les cailloux du sol sous sa tente. Manifestement, quelqu'un avait volé cet objet, l'avait transformé en arme meurtrière puis l'avait caché en vue d'un prochain usage. À la jonction entre le manche et les tiges de métal, un large morceau de peau était ratatiné. Surmontant ma répulsion, je le retirai, le dépliai délicatement et le regardai. C'était le morceau d'épaule manquante de notre pauvre ami. On y voyait très clairement la partie gauche du tigre, qui manquaient sur l'épaule de Philippe. Dégoutté, je le jetai par terre.
Nous enterrâmes les restes de Philippe près de ceux d'Armand. La journée commençait et nous avions un très long chemin à faire pour retrouver la civilisation. Nous ramassâmes notre équipement, et nous partîmes en longeant la rivière. Nous comptions mettre cinq jours pour descendre. Mais c'était sans compter les détours et les ramifications de la rivière. Avec Armand, quand la rivière faisait un coude, il nous faisait passer par la terre pour éviter ce détour inutile. Mais sans guide, nous ne pouvions nous risquer à entrer dans la forêt. Nous devions donc longer la berge sans nous en éloigner, ce qui nous ralentit considérablement. Au soir, ma chérie calcula qu'il nous restait environ huit jours pour revenir chez nous. C'était évidemment approximatif, car en fait, la plus proche ville était à dix jours de là. Affamés, épuisés, nous fîmes un feu, ce qui nous réconforta quelque peu. Le feu éloignait les ombres morbides de la nuit. Je fis cuire notre repas à Cloé et moi, ce qui nous redonna un peu de notre énergie. L'atmosphère était fort lourde près de ce feu de camp. Les regards suspicieux allaient de bon train, tous dirigés vers une seule personne : Jacob. Il était le suspect idéal. Personne ne le connaissait vraiment, il avait toujours semblé contempler les meurtres avec un étrange détachement, il possédait un couteau qui nous semblait très dangereux, et, le comble, il avait "trouvé" sans effort l'arme des crimes sans la chercher, pourtant elle était bien dissimulée. Ma douce m'avoua qu'elle avait une peur bleue de lui depuis qu'elle l'avait rencontré. Il émanait de lui un mystère et une sauvagerie dissimulée qu'il ne faisait pas bon d'avoir en ces instants difficiles pour nous tous. Quand il sortit son couteau en vue de continuer à graver son rondin de bois, je lui dis sèchement de le ranger : Il effrayait la dame avec cet objet. Il me regarda, amusé, puis se détourna sans perdre son détestable sourire. Je n'aime pas les bagarres, mais quand cet impertinent fit des mouvements plus amples avec ses bras, et que je me retrouvai aspergé de copeaux de bois, toute la tension accumulée dans ces derniers jours explosa et je me ruai sur lui. Le combat fut bref, Jean vint à ma rescousse et le détestable personnage se retrouva étroitement ficelé à un sapin avec les cordons de ma veste.
Nous étions surs d'être en sécurité avec Jacob attaché, surtout depuis qu'il nous avait menacé de nous tuer si nous ne le détachions pas immédiatement. Pour le faire taire, je décidai de le bâillonner étroitement avec un morceau de ma manche de chemise. Il se démena comme un diable, mais il ne put venir à bout des liens serrés qui le retenaient prisonnier. Je dus presque attacher Jean aussi tellement il était furieux. Il croyais avoir trouvé l'assassin de son frère aîné et était bien décidé à lui faire payer. Il décida de le garder cette nuit là pour s'assurer qu'il ne bougerait pas.
Nous dûmes nous rendre compte de notre méprise.
Après une nuit des plus reposantes, nous nous éveillâmes mon aimée et moi, tranquillement, et non par un hurlement où une annonce de mort comme les jours précédents. Je me retournai paresseusement, souhaitant prolonger mon sommeil. Cloé se leva et ouvrit la tente pour faire une circulation d'air. Elle passa la tête à l'extérieur, puis poussa un hurlement strident qui résonna dans mes tympans comme un coup de tonnerre. Elle tomba évanouie sur mes jambes et je dus me débattre comme un poisson pour me dépêtrer et aller regarder dehors. L'horrible carnage que je vis alors ne doit avoir d'égal qu'en enfer. Jacob, toujours accroché à son arbre, éventré, saigné à blanc par les poignets et la gorge, il avait en plus été horriblement défiguré, les yeux crevés, le nez réduit en bouillie. L'agresseur s'était terriblement acharné sur sa victime. Il n'y avait pas un centimètre de peau qui n'avait pas été poignardé où écorché. Les mouches avaient pris possession du cadavre, une masse noire et mouvante bourdonnait sans répit sur le ventre ouvert et sanguinolent du pauvre homme. Je repris mes esprits et cherchai Jean. Pouvait-il avoir si sauvagement assassiné cet homme ? Où était-il ? Je courus réveiller ma dulcinée, je démontai la tente, et traînant nos deux sacs d'un bras et Cloé de l'autre, je courus à perdre haleine vers la berge, loin de cette vision horrible. Je manquai de me tuer en butant contre un tronc d'arbre près de la rive. Je m'étalai de tout mon long sur les galets vaseux et, en étirant le bras pour trouver un appui afin de me relever, j'entrai en contact avec une chose visqueuse. Croyant à un amas d'algues ou à un poisson, je la ramassai rageusement sans la voir et m'apprêtai à la lancer quand j'interrompis net mon geste.
Je tenais une main.
Une main d'homme portant une lourde chevalière.
Les lettres J y étaient gravées. Jean.
Notre ami avait été décapité. Mais où était le reste de son corps ?
La réponse vint avec un cri de ma douce. Je m'élançai vers elle, et je la vis, blanche comme la mort, horrifiée, tenant par les cheveux la tête de Jean. Le reste du corps démembré gisait, entouré de corbeaux. Le long couteau à cran d'arrêt de Jacob fiché dans la poitrine. Mon aimée lâcha prise en gémissant et la tête décapitée tomba au sol où elle s'écrasa. Sans était trop pour Cloé, elle était déjà extraordinairement forte d'avoir supporté ces événements, mais la vue de quatre cadavres horriblement mutilés, dont l'un était celui d'un de ses meilleurs amis, sans était trop pour elle. Nous descendîmes le long des berges à toute allure, ne nous arrêtant que lorsque nos jambes ne furent plus en mesure de nous porter. Nous nous couchâmes, exténués. Je songeai à rester éveillé pour veiller sur ma fiancée, mais la fatigue eut raison de moi et je sombrai dans un sommeil sans rêve.
Je crois que je n'ai jamais été aussi heureux de me réveiller que le matin suivant. Je calculai que d'après notre allure de la veille, nous ne prendrions que cinq jours pour descendre. À vrai dire nous étions à cet instant à sept jours de le civilisation. Cloé s'éveilla en sentant mon agitation. Je caressai avec douceur ses doux cheveux bruns en la rassurant, nous étions vivants tout les deux. Mais nous savions pertinemment que la partie n'était pas gagnée. Nous ramassâmes notre équipement, sans nous préoccuper de la tente que nous n'avions pas montée. En aidant ma belle à ramasser son sac, un flacon presque vide s'en échappa. Le ramassant, je vis des granules rougeâtres, il n'y avait point d'étiquette mais en le débouchant, je reniflai la substance et reconnut immédiatement l'odeur douceâtre de la belladone. Que faisait donc mon aimée avec un si puissant somnifère? Je lui demandai, et elle m'affirma, éberluée, n'avoir jamais vu ce flacon. Suspicieux, je le glissai dans ma poche et nous partîmes le long des rives. Notre vitesse était moindre comparée à celle de la veille, nos jambes ayant protesté dès les premières enjambées. Nous passâmes la journée entière à avancer, sans pause, mangeant en cours de route. Le soir venu, je pris le temps de monter la tente car une fine bruine tombait. Nous nous endormîmes, harassés. Au matin, je m'éveillai.
Couvert de sang.
Mais, je ne ressentais aucune douleur.
Cloé..
Je regardai vers mon aimée, je ne voyais que son sac de couchage. Je fermai les yeux, suppliant les cieux d'un miracle, qu'elle soit vivante. J'abaissai son sac, sans oser ouvrir les yeux. Quand je me décidai, je vis la femme de ma vie, morte, les yeux exorbités, un air de supplication muette sur son adorable minois. Je défis complètement le sac, elle avait été égorgée et poignardée. Partout sur son corps et dans les plis de sa chemise de nuit, des granules de belladone. Le flacon avait disparu. Le meurtrier me narguait et répandant un produit en ma possession sur la dépouille de ma future épouse décédée. Sous trois de ses ongles rougis par le sang, se trouvaient trois longs lambeaux de peau. Elle avait également des morceaux de peau dans la bouche. Elle avait tenté de se défendre en griffant et en mordant son agresseur, elle avait sûrement dû hurler, se débattre, mais je n'avais eu conscience de rien, et je devinais que la belladone avait servi à me droguer. Je sortis de la tente, et, les yeux pleins de larmes, j'enterrai ma douce Cloé en me servant de la toile comme linceul.
J'allai me laver dans la rivière, sanglotant, j'essuyai le sang qui maculait mon corps.
Brisé, détruit, je continuai la route vers mon salut. Je marchais comme un zombie, la tête vide.
J'ai continué tout droit, coupant à travers les bois. Peu m'importait de me faire dévorer par un animal sauvage, ma douce Cloé n'était plus, la vie ne valait rien. Mais pourtant je marchais.
Je marchai durant des jours, jusqu'à ce que mes pas me mènent à cette montagne, d'où je ne suis pas descendu depuis. Voilà mes enfants, voilà l'histoire qui m'a mené à devenir ermite. "
Les enfants me fixent depuis maintenant plusieurs heures, les yeux ronds, effrayés. La petite Mélanie est la première à réussir à articuler un mot.
" Mais...M...Monsieur, est ce que tu sais qui a tué tes amis comme ça ? "
Je lève vers le feu et vers eux un visage ravagé, prenant bien soin de leurs montrer ainsi les trois longues cicatrices qui ornent mon visage et la profonde morsure qui déforme ma joue. Je sentis mes yeux rougir et ma voix se faire très basse en leur disant :
" N'oubliez pas mes enfants...si vous parlez, vous irez en enfer..".
J'ai aimé cette histoire. Elle me semble plus construite que les autres que tu as partagés avec nous.
Merci Reloteb, pour un peu changé, j'ai mis dans mon histoire, plusieurs personnes et ainsi maintenir le suspense jusqu'à la fin.
j'aime beaucoup ton style, ça ma fait penser à adam nevill.
Merci d'avoir apprécier mon texte Lili_64.
tu es publiée ?
Je ne publie qu'ici Lili_64
Encore une fois, félicitations à toi Montana👌