J'ai mal aux autres, les miens, pas le vôtres

Ce matin, hier et demain, j’ai mal aux autres, j’ai mal à ceux qui me méprisent, ceux qui encore, me ridiculisent, ceux qui me défrisent.

J’ai mal à ceux, apôtres de l’intolérance, qui tentent de m’imposer encore et toujours leur inutile et vaine thérapie de conversion au nom d’églises qui m’ont faite abomination.

Ce n’est pas avec du masculin que je vais retrouver leur droit chemin !

J’ai mal à ceux-là, qui deviennent tolérants l’instant d’une campagne électorale, pour gagner quelques voix ou éviter une polémique.

J’ai mal à ces gens qui sont instruits mais vraiment pas intelligents, porteur de connes paroles, qui excluent ceux qui ne se couchent pas dans la même paille qu’eux.

J’ai mal à ces professeurs qui ont enseigné une vie durant aux garçons à être des hommes « virils », à se laver à l’eau froide et au savon de Marseille pour ne pas avoir une peau de nana, aux filles à être des femmes « dociles ».

J’ai mal à ce téléphone qui ne sonne jamais, qui me sert juste à passer un peu de temps, ce temps que je passe à guetter si un message est arrivé, en vain.

C’est vrai qu'avant, je n’ai jamais eu de téléphone qui doit être rechargé une seule fois par semaine, il paraît que c’est meilleur pour le climat.

J’ai mal à ces voisins qui me rejettent sans savoir pourquoi, qui n’aiment pas les homos, les trans et autres, surtout ceux qui ne sont pas artistes, mal à ceux qui ont manifesté contre le mariage pour tous, mais qui trouvent marrant d’être allés chez Michou et qui voudraient tant y retourner.

J’ai mal à moi, encore une qui se plaint, qui reste la tête sous l’eau penserez-vous, alors que je vais au devant des autres, de ceux qui ne me connaissaient pas avant et ne se posent aucune question sur le genre à utiliser en me parlant, je suis souriante, avec eux j’existe.

Mais à part ça tout va bien, je vous rassure. Demain sera une belle journée ou alors après demain.

Salut,

Je suis allée voir les sujets sans réponses. Bof pas terrible. Et je me suis arrêtée sur le tien, je trouve que ton humeur mérite mieux que le chemin des oubliettes.

Beaucoup d'intelligence et de sincérité. Je te souhaite en effet plein de belles journées.

As-tu déjà vu au fait l'opéra Le lac des cygnes ? C'est en effet une œuvre magnifique que j'ai eu la chance de voir.

Monique.

💋👠🎼❤️

Citation de Harmonique #420970

Merci Harmonique d’avoir fait remonter ce poste car je ne l’avais pas vu.

Que dire ? D’ailleurs peut être n’as tu pas besoin de réponse et as tu seulement déposer tes sentiments là, pour te libérer.

Ces mots, ce ressenti aurait pu être les miens à une époque et sûrement les ressentirai à nouveau dans un futur plus ou moins proche.

Pourquoi ? Pourquoi tant de haine et de mépris envers ce que l’on est pas ou ce que l’on ne comprends pas? En quoi ce que je suis peu bouleversé ta vie au point parfois d’aller jusqu’a la violence verbale ou physique ? N’y a t’il pas suffisamment de place pour tous en ce monde?

Qu’est ce qui chez moi fait résonner en toi, en eux ?

Le savent t’ils au moins ?

Y’aura jamais de réelle réponse, on encaisse et on avance, mais j’entends et comprends ta frustration, ta peine et ta douleur.

Merci en tout cas pour ce partage

L'humanité est ainsi faite, pourquoi y a-t-il encore des guerres en 2022 ?

J'ai appris le lusitanien il y a maintenant longtemps, dans cette langue ils ont deux verbes etre (ser et estar) qui s'emploient avec deux sens bien particuliers, l'un pour ce qui est passager, l'autre pour ce qui est "gravé dans le marbre" : il "est" 11h30, je "suis" née garçon . .

Depuis ce jour et devant chaque situation, je m'interroge systematiquement sur le bon verbe qui serait applicable . . et je t'avoue que ça m'aide beaucoup à ne pas me tromper de combat : on peut faire changer ce qui est "passager", pour ce qui est "gravé dans le marbre" c'est à nous d'apprendre à nous adapter . . . et je t'avoue que depuis ma vie a bien changé . . . et même pour ce qui est de la transphobie, sans bien sur prendre des risques inconsidérés, j'ai appris à gérer sans en avoir peur . . en réalité ce sont mes propres phobies que j'ai combattu . . . et au bout du compte ça m'a certainement aidée à "etre" encore plus femme . . .

Pour t'entrainer comment faudrait il traduire "cette situation est catastrophique" . . l'issue dépend surtout du verbe etre qui te paraîtra le plus adapté . .

Merci pour vos appréciations, un peu de soleil dans ma vie à leur lecture.

Citation de Harmonique #420970

"As-tu déjà vu au fait l'opéra Le lac des cygnes ? C'est en effet une œuvre magnifique que j'ai eu la chance de voir."

J'ai vu le lac des cygnes à la télévision, écouté plusieurs fois la musique, dans ma province rares sont les représentations de ballets, mais grand merci le rêve existe et il est encore gratuit.

Citation de Némésis Inu #420974

"Que dire ? D’ailleurs peut être n’as tu pas besoin de réponse et as tu seulement déposer tes sentiments là, pour te libérer."

Le "sentiment d'inexister" meritait ces quelques mots de libération à la colère contenue, autocensurée sûrement, le sentiment de rejet était trop fort, suffisamment fort pour que j'aie une nouvelle fois envie de rebondir et de me fixer de nouvelles raisons de continuer, en faisant mon chemin sans ces autres qui ont essayé une nouvelle fois de me casser 25 ans après.

Ecrire est pour moi une façon de stocker ailleurs que dans ma tête ce qui me préoccupe, de faire une sorte de vide.

"Le sentiment d'inexister" c'est constater que des inconnus ont bien plus d'empathie que sa propre famille, c'est avoir le courage de faire avec cette forme de rejet.

C'est vrai que j'attache beaucoup d'importance à ma liberté et que cette famille qui pesritait à me mégenrer ressemblait trop à une thérapie de conversion inacceptable.

Belle journée à vous.

Citation de Bridget52 #420980C'est vrai que j'attache beaucoup d'importance à ma liberté et que cette famille qui pesritait à me mégenrer ressemblait trop à une thérapie de conversion inacceptable.

T'inquiete, moi aussi ai eu à lutter pour me faire reconnaître de ma famille, mais je sais pertinemment qu'au fond d'eux mêmes ils auraient envie de me voir faire marche arrière . . c'est comme ça, ça ne me dérange pas plus que ça et je considére même que c'est normal, la seule attitude intelligente que je peux leur offrir en retour est de leur montrer que eux aussi peuvent s'épanouir également avec celle que je suis devenue . . . au bout du compte leur opposition est plutot un cercle vertueux . . . et je t'assure que ça marche . .

Citation de Bridget52 #418758

Beau texte, trés percutant et efficace. Touchant sans etre mièvre.

Bravo et courage. ça va s'arranger. Il faut arriver à ne pas preter attention aux gens fermés ou cons, meme si c'est sa propre famille.

Sauf que cette "pseudo thérapie de conversion" arrive au bout de 25 ans, ce qui signifie que pendant 24 ans mon genre était accepté et que je n'ai pas eu à souffrir ouvertement de mégenrage.

Je suis alors devenue une "belle-mère".

Le cercle vertueux disparait lorsqu'on vous annonce brutalement que vous n'êtes pas sur la liste des 60 invités au baptême du petit fils, que vous ne ferez pas non plus partie des 150 invités au prochain mariage.

Une consolation, s'il faut en créer une, au choix :

• Chouette, je vais faire des économies,

• Chouette, je n'aurai pas à justifier ma présence,

• Chouette, je pourrai me coucher tôt.

bis repetita : Mais à part ça tout va bien, je vous rassure. Demain sera une belle journée ou alors après demain.

Citation de Bridget52 #420980

Mais tu existes, tu existes bel et bien! Dans chacun de tes mouvements, dans les battements de tes cils et le rebondissement de ton cœur, tu existes quand ta bouche fait de la buée en hivers et quand elle chante au printemps.

Tu existes dans ta colère, tes chagrins tes joies et tes combats que tu mènes chaque jour!

Ils peuvent faire semblant de ne pas te voir ou de ne pas entendre mais tu existes et c’est leur intolérance envers toi qui est la meilleure preuve de ton existence !

Ils font un déni ? Et bien grand bien leur fasse, mais ici dans tes mots, dans ce topic, dans ce forum, dans nos échange tu es bel et bien là et tu existes tel que tu te ressens et tel que tu te vois et que tu es.

Alors merci à toi d’exister et de me permettre de te découvrir et d’élargir mon esprit.

Citation de Bridget52 #420987Je suis alors devenue une "belle-mère".

Lol, la voilà, l'explication, tu as les mêmes problemes que beaucoup d'autres "belle meres" . . . 😜

Sérieux, c'est con de voir ça . . mais tu n'es pas la première, et ne seras certainement pas la dernière . .

Je sais que dans un tel cas on a envie de ronchonner, profites en au contraire pour etre encore plus "présente" que si tu avais été invitée et pour leur montrer l'amour que tu leur portes . . contacte des a présent tes meilleurs ami-es pour qu'ils apportent de ta part un cadeau magnifique en pleine cérémonie par exemple, ou lisent un gentil mot de ta part . . .

Et dis toi aussi qu'il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis . . si tu leur montre ton amour plutôt que ta mauvaise humeur (au demeurant légitime, je sais bien) , et s'ils ne sont pas des imbéciles, les choses risquent de changer . . donne tu temps au temps et aies confiance . .

Moi aussi ai eu des périodes de brouille profonde avec des proches qui étaient chers, ça fait mal aussi mais si on sait rester naturelles et s'appuyer sur les amis et autres proches qu'on a en commun les choses finissent par rentrer dans l'ordre . . . vous etes en train de passer une crise, pensez d'abord à en sortir grandis

Merci pour tous ces messages, ces conseils, vous maitrisez l'art de donner chaud au cœur et ça fait du bien. :-)

Mon parcours s'est construit à force de patience, pas de raison que ça change, on est souvent déçu par des réactions inattendues. venant de gens qui entrent dans votre vie sans qu'on les choisisse, qui deviennent manipulateurs pour se donner une importance qui manque à leur ego.

Je n'ai pas vraiment de rancune, seulement de l'amertume et les pages d'un livre sont faites pour être tournées, l'une après l'autre.

Voltaire a dit a peu près ceci : Gardez moi de mes amis ! Quant à mes ennemis je m'en charge.