L'Église catholique toujours contre le mariage gay après son synode

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26/10/2015 à 02:50

Le Pape François a conclu samedi le grand synode (réunion ecclésiastique) sur la famille, organisé par les grands décideurs de l'Église catholique. Ce synode, qui n'a ni la vocation, ni le pouvoir de changer la doctrine de l'Église a, selon le souverain pontife, « mis à nu les cœurs fermés qui se cachent souvent même derrière les enseignements ou les bonnes intentions de l'Église, pour s'asseoir sur le siège de Moïse et juger, parfois avec supériorité et superficialité, des cas difficiles et des familles blessées. »

Le Pape François a sévèrement critiqué une assemblée d'évêques remontés et inflexibles, « s'enfouissant la tête dans le sable ». S'en prenant aux ultra-conservateurs, le souverain pontife a réaffirmé que l'Église devait affronter les sujets difficiles « sans peur », estimant que le corps religieux ne pouvait plus s'adresser aux nouvelles générations avec des termes « archaïques, ou simplement incompréhensibles. »

Tolérance des remariés hétérosexuels

Le document final délivré à l'issue de ce synode témoigne d'une acceptation nouvelle : les catholiques divorcé-e-s qui se sont remarié-e-s civilement peuvent désormais, sous certaines conditions, être réintégré-e-s.

Dans la doctrine actuelle délivrée par l'Église, qui fixe les consignes à appliquer, le divorce n'est pas reconnu ni accepté. Le premier mariage est toujours valable, et ces remarié-e-s sont coupables du péché d'adultère. La seule manière pour eux est de demander une annulation, en prouvant que leur premier mariage n'a jamais existé, et en fournissant les causes – pour le coup archaïques – comme l'absence de matûrité psychologique ou de libre consentement.

Ainsi, ces remarié-e-s ne peuvent actuellement pas recevoir la communion, sauf s'ils s'abstiennent d'avoir des relations sexuelles avec leur nouveau partenaire...

Les partisans – nombreux – du changement peuvent donc savourer une première victoire : le document final évoque la création d'un « forum interne » si une personne remariée en exerce la demande. Un prêtre peut « travailler » avec la personne, en privé et au cas par cas, et décider ensemble si oui ou non elle peut être réintégrée à l'Église.

Le document indique tout de même certaines conditions pour que ce travail fonctionne : « Pour que ceci se produise, les conditions nécessaires d'humilité, de discrétion, d'amour de l'Église et de ses enseignements doivent être garanties dans une recherche sincère de la volonté de Dieu. »

Le document reconnaît aussi l'existence des unions libres hétérosexuelles, mais uniquement sur le point de vue financier, en affirmant : « Nous comprenons que certains vivent ensemble pour des raisons financières, en attendant un travail ou un salaire plus stable parce que se marier est perçu comme un luxe. »

L'Église catholique toujours contre le mariage

Le mariage gay « sans fondement » et les unions homosexuelles pas du tout « comparables »

En revanche, en ce qui concerne l'homosexualité, le document présente une Église beaucoup moins ouverte. Elle lâche, certes, du lest, en précisant que « l'homosexualité ne doit pas faire de discrimination au sein de la société », mais réaffirme que les unions homosexuelles ne peuvent être comparées « même de loin » aux unions traditionnellement établies, réitérant également que le mariage entre couples de même genre est « sans fondement. »

Les évêques africains étaient, selon certains témoignages, parmi les plus réticents, arguant que cela ne ferait que semer la confusion chez les fidèles. Les pays d'Afrique, pour rappel, sont nombreux à encore considérer l'homosexualité comme un crime passible de peines de prison, voire de mort, avec un climat d'homophobie très présent. L'homosexualité reste passible des tribunaux dans près de trois quarts des 54 pays africains. L'Afrique du Sud, seule à autoriser le mariage gay, est l'exception, interdisant toute discrimination fondée sur l'orientation homosexuelle, même si le pays est toujours confronté à des violences et des crimes de haine.

Christoph Schönborn, un cardinal Autrichien, a déclaré samedi que la grande majorité des 270 évêques réunis estimait que, dans les pays où ils exerçaient, l'homosexualité était encore « un thème trop délicat. » Il y a un an, lors d'une rencontre de préparation, les plus conservateurs avaient déjà manœuvré pour retirer un passage du rapport d'étape trop favorable à l'homosexualité.

Un long chemin vers des droits pour tous

Si quelques voix en France s'élèvent pour une meilleure acceptation des homosexuels au sein de l'Église, comme l'exemple de Mgr Jean-Luc Brunin, qui est favorable à « l'accompagnement des homosexuels au sein des familles », cela n'est pas suffisant. Ce dernier estime effectivement, à propos du mariage gay, que « l'Église ne peut pas considérer que l'union entre deux personnes de même sexe est équivalent au mariage. »

Rappelons qu'en mai 2015, l'Église protestante unie de France (EpudF), principal organe du mouvement protestant en France, a voté massivement pour la bénédiction des couples de même genre. Elle est devenue la principale institution religieuse de France à ouvrir les mêmes droits pour tous.

Étymologiquement, « synode » signifie « marcher ensemble ». Malgré l'élection d'un pape qui semble plus ouvert et plus moderne, et malgré les nombreux « petits pas », égrénés sur le long sentier du respect de tous, l'Église catholique a encore beaucoup de chemin à faire, pour que tous puissent, un jour « marcher ensemble ».

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26/10/2015 à 02:50

Le Pape François a conclu samedi le grand synode (réunion ecclésiastique) sur la famille, organisé par les grands décideurs de l'Église catholique. Ce synode, qui n'a ni la vocation, ni le pouvoir de changer la doctrine de l'Église a, selon le souverain pontife, « mis à nu les cœurs fermés qui se cachent souvent même derrière les enseignements ou les bonnes intentions de l'Église, pour s'asseoir sur le siège de Moïse et juger, parfois avec supériorité et superficialité, des cas difficiles et des familles blessées. »

Le Pape François a sévèrement critiqué une assemblée d'évêques remontés et inflexibles, « s'enfouissant la tête dans le sable ». S'en prenant aux ultra-conservateurs, le souverain pontife a réaffirmé que l'Église devait affronter les sujets difficiles « sans peur », estimant que le corps religieux ne pouvait plus s'adresser aux nouvelles générations avec des termes « archaïques, ou simplement incompréhensibles. »

Tolérance des remariés hétérosexuels

Le document final délivré à l'issue de ce synode témoigne d'une acceptation nouvelle : les catholiques divorcé-e-s qui se sont remarié-e-s civilement peuvent désormais, sous certaines conditions, être réintégré-e-s.

Dans la doctrine actuelle délivrée par l'Église, qui fixe les consignes à appliquer, le divorce n'est pas reconnu ni accepté. Le premier mariage est toujours valable, et ces remarié-e-s sont coupables du péché d'adultère. La seule manière pour eux est de demander une annulation, en prouvant que leur premier mariage n'a jamais existé, et en fournissant les causes – pour le coup archaïques – comme l'absence de matûrité psychologique ou de libre consentement.

Ainsi, ces remarié-e-s ne peuvent actuellement pas recevoir la communion, sauf s'ils s'abstiennent d'avoir des relations sexuelles avec leur nouveau partenaire...

Les partisans – nombreux – du changement peuvent donc savourer une première victoire : le document final évoque la création d'un « forum interne » si une personne remariée en exerce la demande. Un prêtre peut « travailler » avec la personne, en privé et au cas par cas, et décider ensemble si oui ou non elle peut être réintégrée à l'Église.

Le document indique tout de même certaines conditions pour que ce travail fonctionne : « Pour que ceci se produise, les conditions nécessaires d'humilité, de discrétion, d'amour de l'Église et de ses enseignements doivent être garanties dans une recherche sincère de la volonté de Dieu. »

Le document reconnaît aussi l'existence des unions libres hétérosexuelles, mais uniquement sur le point de vue financier, en affirmant : « Nous comprenons que certains vivent ensemble pour des raisons financières, en attendant un travail ou un salaire plus stable parce que se marier est perçu comme un luxe. »

L'Église catholique toujours contre le mariage

Le mariage gay « sans fondement » et les unions homosexuelles pas du tout « comparables »

En revanche, en ce qui concerne l'homosexualité, le document présente une Église beaucoup moins ouverte. Elle lâche, certes, du lest, en précisant que « l'homosexualité ne doit pas faire de discrimination au sein de la société », mais réaffirme que les unions homosexuelles ne peuvent être comparées « même de loin » aux unions traditionnellement établies, réitérant également que le mariage entre couples de même genre est « sans fondement. »

Les évêques africains étaient, selon certains témoignages, parmi les plus réticents, arguant que cela ne ferait que semer la confusion chez les fidèles. Les pays d'Afrique, pour rappel, sont nombreux à encore considérer l'homosexualité comme un crime passible de peines de prison, voire de mort, avec un climat d'homophobie très présent. L'homosexualité reste passible des tribunaux dans près de trois quarts des 54 pays africains. L'Afrique du Sud, seule à autoriser le mariage gay, est l'exception, interdisant toute discrimination fondée sur l'orientation homosexuelle, même si le pays est toujours confronté à des violences et des crimes de haine.

Christoph Schönborn, un cardinal Autrichien, a déclaré samedi que la grande majorité des 270 évêques réunis estimait que, dans les pays où ils exerçaient, l'homosexualité était encore « un thème trop délicat. » Il y a un an, lors d'une rencontre de préparation, les plus conservateurs avaient déjà manœuvré pour retirer un passage du rapport d'étape trop favorable à l'homosexualité.

Un long chemin vers des droits pour tous

Si quelques voix en France s'élèvent pour une meilleure acceptation des homosexuels au sein de l'Église, comme l'exemple de Mgr Jean-Luc Brunin, qui est favorable à « l'accompagnement des homosexuels au sein des familles », cela n'est pas suffisant. Ce dernier estime effectivement, à propos du mariage gay, que « l'Église ne peut pas considérer que l'union entre deux personnes de même sexe est équivalent au mariage. »

Rappelons qu'en mai 2015, l'Église protestante unie de France (EpudF), principal organe du mouvement protestant en France, a voté massivement pour la bénédiction des couples de même genre. Elle est devenue la principale institution religieuse de France à ouvrir les mêmes droits pour tous.

Étymologiquement, « synode » signifie « marcher ensemble ». Malgré l'élection d'un pape qui semble plus ouvert et plus moderne, et malgré les nombreux « petits pas », égrénés sur le long sentier du respect de tous, l'Église catholique a encore beaucoup de chemin à faire, pour que tous puissent, un jour « marcher ensemble ».

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Le Pape François a conclu samedi le grand synode (réunion ecclésiastique) sur la famille, organisé par les grands décideurs de l'Église catholique. Ce synode, qui n'a ni la vocation, ni le pouvoir de changer la doctrine de l'Église a, selon le souverain pontife, « mis à nu les cœurs fermés qui se cachent souvent même derrière les enseignements ou les bonnes intentions de l'Église, pour s'asseoir sur le siège de Moïse et juger, parfois avec supériorité et superficialité, des cas difficiles et des familles blessées. »

Le Pape François a sévèrement critiqué une assemblée d'évêques remontés et inflexibles, « s'enfouissant la tête dans le sable ». S'en prenant aux ultra-conservateurs, le souverain pontife a réaffirmé que l'Église devait affronter les sujets difficiles « sans peur », estimant que le corps religieux ne pouvait plus s'adresser aux nouvelles générations avec des termes « archaïques, ou simplement incompréhensibles. »

Tolérance des remariés hétérosexuels

Le document final délivré à l'issue de ce synode témoigne d'une acceptation nouvelle : les catholiques divorcé-e-s qui se sont remarié-e-s civilement peuvent désormais, sous certaines conditions, être réintégré-e-s.

Dans la doctrine actuelle délivrée par l'Église, qui fixe les consignes à appliquer, le divorce n'est pas reconnu ni accepté. Le premier mariage est toujours valable, et ces remarié-e-s sont coupables du péché d'adultère. La seule manière pour eux est de demander une annulation, en prouvant que leur premier mariage n'a jamais existé, et en fournissant les causes – pour le coup archaïques – comme l'absence de matûrité psychologique ou de libre consentement.

Ainsi, ces remarié-e-s ne peuvent actuellement pas recevoir la communion, sauf s'ils s'abstiennent d'avoir des relations sexuelles avec leur nouveau partenaire...

Les partisans – nombreux – du changement peuvent donc savourer une première victoire : le document final évoque la création d'un « forum interne » si une personne remariée en exerce la demande. Un prêtre peut « travailler » avec la personne, en privé et au cas par cas, et décider ensemble si oui ou non elle peut être réintégrée à l'Église.

Le document indique tout de même certaines conditions pour que ce travail fonctionne : « Pour que ceci se produise, les conditions nécessaires d'humilité, de discrétion, d'amour de l'Église et de ses enseignements doivent être garanties dans une recherche sincère de la volonté de Dieu. »

Le document reconnaît aussi l'existence des unions libres hétérosexuelles, mais uniquement sur le point de vue financier, en affirmant : « Nous comprenons que certains vivent ensemble pour des raisons financières, en attendant un travail ou un salaire plus stable parce que se marier est perçu comme un luxe. »

L'Église catholique toujours contre le mariage

Le mariage gay « sans fondement » et les unions homosexuelles pas du tout « comparables »

En revanche, en ce qui concerne l'homosexualité, le document présente une Église beaucoup moins ouverte. Elle lâche, certes, du lest, en précisant que « l'homosexualité ne doit pas faire de discrimination au sein de la société », mais réaffirme que les unions homosexuelles ne peuvent être comparées « même de loin » aux unions traditionnellement établies, réitérant également que le mariage entre couples de même genre est « sans fondement. »

Les évêques africains étaient, selon certains témoignages, parmi les plus réticents, arguant que cela ne ferait que semer la confusion chez les fidèles. Les pays d'Afrique, pour rappel, sont nombreux à encore considérer l'homosexualité comme un crime passible de peines de prison, voire de mort, avec un climat d'homophobie très présent. L'homosexualité reste passible des tribunaux dans près de trois quarts des 54 pays africains. L'Afrique du Sud, seule à autoriser le mariage gay, est l'exception, interdisant toute discrimination fondée sur l'orientation homosexuelle, même si le pays est toujours confronté à des violences et des crimes de haine.

Christoph Schönborn, un cardinal Autrichien, a déclaré samedi que la grande majorité des 270 évêques réunis estimait que, dans les pays où ils exerçaient, l'homosexualité était encore « un thème trop délicat. » Il y a un an, lors d'une rencontre de préparation, les plus conservateurs avaient déjà manœuvré pour retirer un passage du rapport d'étape trop favorable à l'homosexualité.

Un long chemin vers des droits pour tous

Si quelques voix en France s'élèvent pour une meilleure acceptation des homosexuels au sein de l'Église, comme l'exemple de Mgr Jean-Luc Brunin, qui est favorable à « l'accompagnement des homosexuels au sein des familles », cela n'est pas suffisant. Ce dernier estime effectivement, à propos du mariage gay, que « l'Église ne peut pas considérer que l'union entre deux personnes de même sexe est équivalent au mariage. »

Rappelons qu'en mai 2015, l'Église protestante unie de France (EpudF), principal organe du mouvement protestant en France, a voté massivement pour la bénédiction des couples de même genre. Elle est devenue la principale institution religieuse de France à ouvrir les mêmes droits pour tous.

Étymologiquement, « synode » signifie « marcher ensemble ». Malgré l'élection d'un pape qui semble plus ouvert et plus moderne, et malgré les nombreux « petits pas », égrénés sur le long sentier du respect de tous, l'Église catholique a encore beaucoup de chemin à faire, pour que tous puissent, un jour « marcher ensemble ».



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