Oui , je sais : il y a plus heureux comme sujet , mais bon^^ puisque je viens de commencer le visionnage de cette série documentaire de 4 épisodes , j'ai envie d'en faire le partage ici .
Peut-être que certains parmis vous ont déjà vu le film au cinéma (attention aux âmes sensibles) , j'en profite pour le mettre également en proposition , titre du film : Colonia .
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Chili, 1973. Le Général Pinochet s'empare du pouvoir par la force. Les opposants au coup d'Etat descendent dans la rue. Parmi les manifestants, un jeune couple, Daniel photographe et son ami Lena. Daniel est arrêté par la nouvelle police politique. Il est conduit dans un camp secret, caché dans un lieu reculé au sein d'une secte dirigée par un ancien nazi. Une prison dont personne n'est jamais sorti. Pour retrouver son amant, Lena va pourtant rentrer dans la Colonia Dignidad.
BA : http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19560009&cfilm=231836.html
(accessible en streaming en cherchant bien - lien en mp , si nécessaire)
Colonia Dignidad - Une secte allemande au Chili
Nourrie de nombreux témoignages de victimes, cette fresque documentaire restitue l’enfer de Colonia Dignidad, une secte allemande fondée au Chili par un ancien nazi. Premier volet.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Paul Schäfer, un ancien caporal SS, regroupe des personnes en quête de paix, d’espérance et de fraternité. D’abord à Gartow, puis à Heide, il fonde en Allemagne une maison pour les jeunes. En 1961, en pleine guerre froide, il installe sa petite communauté au Chili, à 350 kilomètres de Santiago. À l’écart de toute civilisation, la Colonia Dignidad – l"Colonie de la dignité" –, aux airs de village allemand modèle, se compose d'ateliers, de champs, et même d'un hôpital où les Chiliens démunis sont accueillis. Si le projet peut paraître exemplaire, les intentions de Paul Schäfer le sont moins : l'homme est recherché en Allemagne pour viols sur mineurs.
La mécanique de l'horreur
Cette incroyable histoire de la mal-nommée "Colonie de la dignité" court sur plus de quatre décennies, pendant lesquelles son gourou, Paul Schäfer, a pu compter sur la complicité de la dictature chilienne. C'est donc autant l'emprise psychologique d'un homme que son imbrication dans un système politique que retrace cette fresque documentaire nourrie de riches archives et de témoignages. Donnant pour la première fois la parole à certains membres de cette infernale colonie, elle restitue parfaitement la mécanique de l'horreur et effectue un remarquable travail de mémoire, à rebours de la reconversion du centre… en site de tourisme rural.
Le lien ici :
Merci Suzanne pour ce documlentaire. Les phenoménes sectaires m´interressent beaucoup. Je te donnerai mes retour apres l´avoir visionné.
Question peut-être ridicule : Cette histoire est-elle véridique ?
@Hello PetiteCore - la série documentaire reste très sobre en comparaison du film , avec beaucoup d'images d'archive , de témoignages . Cette série est très intéressante dans le sens ou on peut suivre du début jusqu'à la fin (grosso modo 40/50 ans) comment un tel système peut se mettre en place et perdurer pendant des décennies , comment les politiques s'en sont servi ou se sont renvoyés "la patate chaude" - c'est fascinant .
Comment La Ligue des Droits de l'Homme pourrait "intervenir", si toutefois c'est possible ?
Colonia Dignidad n'est plus qu'un site touristique , Jstophe , ah ça m'écorche de le dire comme ça .
En regardant le doc' , tu comprendras mieux :)
Je pense que je vais la regarder, d'autant que j'ai le temps, vu qu'en plus d'être confinée, je suis en arrêt. 😉
@Lindos,
"un blocage précoce de la maturité affective".
Que veux tu dire par là ? A quoi serait du ce blocage ?
Mimoza : "un blocage précoce de la maturité affective".
Que veux tu dire par là ? A quoi serait du ce blocage ?
Mon humble avis : Peut-être le refus, la peur, de vieillir en s'accrochant, se rattapant, à des images, des icônes, des souvenirs, des fantasmes inassouvis et frustrateurs (comme tout fantasme, je pense). Alors seul compte son passé d'enfant et d'adolescent. Mais si on démarre un débat sur la pédophilie, cela risque de dégénérer et de durer des mois. Sujet hyper sensible !
Salut les Betos^^
En effet , je ne reviendrais pas non plus sur les causes ni le débat sur la pédophilie que je considère comme une perversion au même titre que toute autre forme de traite de l'humain : ça va me titiller le bulbe , j'ai besoin de calme :)
Toutes les victimes de pédophilie ne deviennent pas pour autant pédophiles elles-mêmes , ça y est : j'suis agaçée - oui , je suis intransigeante sur ces sujets ^^
(ps : je te souhaite d'aller mieux , PetiteCore^^)
En cette période très particulière, je propose des sujets et des propos qui calment, qui apaisent. Sérénité, rester zen. Ici à BeTo, je considère plus qu'ailleurs que nous soyons toutes, tous, solidaires, coude à coude, main dans la main.
... Zut, j'ai oublié les fameuses "distances sociales". 😊
Aujourd'hui les assos qui interviennent auprès des victimes préfèrent utiliser le terme de pédocriminels, et ce n'est pas un détail.
Llaho : " Aujourd'hui les assos qui interviennent auprès des victimes préfèrent utiliser le terme de pédocriminels, et ce n'est pas un détail. "
Je préfère abandonner ce genre de discussions. Je pense que les modérateurs seront d'accord.
Tant que le sujet ne part pas en vrille , chacun est libre de son expression Jstophe .
Dans pédocriminels , il y a pédo (relatif à l'enfance) et criminels :
Je ne vois pas en quoi ce sujet serait si délicat. Concernerait-il plus de gens qu´on ne le pense ?C´est quelquechose qui existe en tout cas et qui, à mon sens, ne doit pas etre tabou.
Jstophe.
Des siècles de silence ont fait des siècles de victimes, libre à toi de te taire.
Les mots ont une importance je persiste à utiliser le terme de pédocriminels.
Je ne souhaite pas débattre au-delà de la prévention, comme sur la plupart des sujets (y compris Covid), car une fois que la défaillance est survenue ce n'est plus mon domaine (urgence, intervention, réparation, justice, etc)
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Citation de Mimoza #328710
"Que veux tu dire par là ? A quoi serait du ce blocage ?"
Quelqu'un qui idéalise l'immaturité est soit lui même immature sur le plan affectif (=pédophile), soit exploite pour sa propre satisfaction cette immaturité (=perversion), soit les deux, et dans ce cas, il peut s'agir d'une dérive, d'une désinhibition progressive, plus ou moins précoce.
A quoi est du le blocage? L'idéalisation de la jeunesse ? Probablement à différents facteurs, y compris historiques. En Chine par exemple, il existait la croyance que la jeunesse est un élexir contre la vieillesse. Au Japon par exemple, outre son héritage chinois, il existait (et existe encore par bien des aspects notamment les mangas), une idéalisation de l'enfance infiniment plus douce que les contraintes de l'adolescence et âge adulte. Dans les mondes patriarcaux orientaux, et notamment certains pays comme l'Afghanistan restés de véritables conservatoires de la fin de l'antiquité, depuis la puberté et jusqu'à un âge de nubilité relativement élevé (disons plus de 25 ans) les jeunes n'avaient accès qu'à l'homosexualité et la douceur des plus jeunes, habitude qu'ils gardaient en vieillissant parce qu'à part leurs épouses ils n'avaient pas accès à l'érotisme, même les danses restaient du domaine masculin juvénile (les américains ont tenté d'y mettre un peu d'ordre à coup de bombardements, cela n'a pas l'air d'^tre très efficace). En Occident, une frustration affective pendant la préadolescence et sexuelle pendant l'adolescence, un manque de confiance, une difficulté à se projeter dans l'idéal du monde adulte, un bien être rassurant en gravitant autour des plus jeunes, l'impact des désirs de la puberté, une difficulté à concrétiser les fantasmes de l'adolescence, etc, bref essentiellement des frustrations. Des études, allemandes autant que je me souvienne, estimaient ces inclinaisons pour ne pas dire orientation et en tout cas blocage chez 1 pour cent des gens.
C'est notamment vrai chez les gays, et peut-être même plus encore, ou traditionnellement il existait un jeunisme hérité du fond des âges, remontant au monde grec antique, et plus généralement à ce que j'appelle la tradition de l'antiquité orientale où les femmes étaient quasiment inaccessibles hors mariage, et tout ce qui n'était pas un homme barbu et libre restait plus proche d'une essence féminine que masculine. Au début de la seconde moitié du XX siècle, l'homosexualité masculine occidentale s'intéressait aux jeunes hommes quand elle ne fantasmait pas sur les hommes hypermatures sexuellement, style soldats musclés (idéalisation des héros des deux guerres mondiales, ou des athlètes).
L'idélisation de la jeunesse, même si elle sanctuarise actuellement les plus jeunes, les ados, est resté un vrai sujet chez les gays, à tel point que les vieux sont carrément exclus.
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Citation de Jstophe #328720
tu dis apparemment en gros la même chose que moi, en plus concis ^^
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Citation de SuzanneTD #328721
"Toutes les victimes de pédophilie ne deviennent pas pour autant pédophiles elles-mêmes , ça y est : j'suis agaçée - oui , je suis intransigeante sur ces sujets"
Le mon point de vue le positionnemment sur l'échelle empathie-perversité est un aspect indépendant du premier, même s'il peut s'y combiner (ou pas, notamment chez une victime naive de ces problèmes), avec pour conséquence une augmentation de l'altruisme (édité car j'avais malencontreusement écrit le contraire ^^) ou au contraire une aggravation perverse, parfois gravement criminelle. Et dans ce cas, avec souvent des phénomènes de dérive vers plus de déinhibition.
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Lorsque le problème est posé de façon la plus précise possible, en fonction de chaque culture et histoire individuelle, on remarque qu'il y a des limites possibles, de freins possibles, des compensations possibles, des marches arières possibles, et surtout pouvant être suffisamment précoces, car tous les pédophiles comme les pervers ont été enfants puis adolescents, prévention complété par la connaissance des lois et la peur du gendarme. Ou entièrement substituée par la peur, et notamment la peur du gendarme, ce qui n'est pas la même stratégie et ni ne donne pas les mêmes résultats. Tous les pays ne procèdent pas de la même façon, et n'ont pas les mêmes résultats.
Bon.
@Lindos, Merci pour les explications, bien qu'elles ne me convainquent pas totalement. Je ne comprends pas réellement pourquoi certains n'éprouvent du désir sexuel exclusivement envers les enfants. Les pédophiles le savent-ils eux-meme d'ailleurs ? j'en doute.
@Suzanne. j'ai en partie visionné le reportage. C'est assez impressionnant comme les gens peuvent adhérer à tout à partir du moment ou ils sont sous emprise. Les couples sont séparés, leurs enfants leur sont enlevés. Incroyable. Mais ça reste moins impressionnant que le temple solaire, ou pire, la secte americaine en Guyanna (1300 morts) qui ont fini par un suicide collectif le jour J.
Mimoza,
Indépendamment des aspects pervers qui peuvent exister que j'ai évoqué, cette "philie" est l'idéalisation d'un age immature, légalement inférieur à 15 ans en France, mais dans le principe inférieur à l'age de la maturité physique adulte (souvent supérieur à la majorité civile chez les hommes , mais qui peut être plus jeune chez les femmes qui commencent leur puberté plus tot).
On parle de maturité affective, de désir amoureux pour faire simple, mais cela s'étend généralement au plaisir de rencontrer, de partager les centres d'intérets, d'être rassuré par l'immaturité, par opposition à un monde mature ressenti comme plus agressif. C'est un blocage, un arret de la maturation dite affective habituelle. Souvent par frustration enfantine ou adolescente, style amour ou désir déçu, idéalisation juvénile d'une beauté, et/ou peur des contraintes liées à la maturité, ou autres frustrations de la prime jeunesse, y compris homosexuelle dans une société tres homophobe.
Sauf que le désir physique du pédophile a la maturité de son corps, son esprit celle de son expérience, entrainant et une assymétrie avec l'immaturité et vulnérabilité des enfants, avec la vulnérabilité des ados, et même parfois la naiveté de jeunes adultes. Avec risque de dérive perverse.
Ce blocage a pour conséquence une préférence durable pour un âge juvénil, alors que la maturité naturelle est de s'attacher préférentiellement aux gens de sa génération, c'est-a-dire poursuivre une maturation de la maturité (pléonasme).
"Les pédophiles le savent-ils eux-meme d'ailleurs ? j'en doute."
Les ados pédophiles ont du mal, mais les adultes finissent par comprendre quand l'ecart d'age s'élargit. Par contre ils peinent à comprendre quel mal il y a à aimer, surtout s'ils ne sont pas pervers et s'interdisent de transgresser. La prévention ce serait de les aider à comprendre, les mécanismes y compris d'addiction, les limites, la justification de ces limites, etc, sans les diaboliser au point de devoir attendre des dérives pour les punir, autrement dit les accidents.
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Par contre dans cette histoire au Chili, je ne sais pas quelle est la part de sexualité refoulée qui s'est traduite par de la pédophilie, mais il y a une vraie perversion, y compris narcissique dans le controle des esprits de toutes les personnes de toutes générations, qui étaient ses objets en quelque sorte.
Citation de Lindos #328879
Bon. Merci pour ces explications et cette analyse. ça se tient.
C´est un sujet interressant sur lequel je n´ose pas trop m´avancer. Si quelqu´un a d´autres explications, je suis preneur.
j´ai connu un collegue et ami qui est pedophile. Il m´en a parlé a mi-mot. Il est attiré par les toutes jeunes filles pré-pubéres. Il en souffre, est tres isolé socialement, a tres peur de la justice. Je pense qu´il s´est toujours maitrisé mais je ne peux pas le certifier bien-sur. En effet, il a eu quelques mauvaises experiences lors de ses essais avec des femmes adultes. Mais je n'en sais guère plus car par reserve, je n'ai jamais osé lui en parler de front.