Russie : Un ministre limogé car accusé d'être homosexuel
Publié le 15/04/2024 à 11:02 - Édité le 15/04/2024 à 11:08Points clés à retenir :
- Sergueï Burtsev, ministre de la politique de la jeunesseen Russie, a abandonné son poste suite à des rumeurs accusant ce dernier de promouvoir "les valeurs LGBT".
- Les accusations ont été portées par le député Alexander Khinshtein, qui a évoqué la protection des valeurs de la famille traditionnelle et l'existence d'un lobby gay secret.
- Les allégations interviennent dans un contexte de persécution accrue des individus et des organisations LGBTQ+ en Russie. La Cour suprême a même classifié récemment le mouvement public international LGBT comme une organisation 'extrémiste'.
- La loi sur l'extrémisme a été récemment utilisée pour poursuivre les gérants d'un bar gay à Orenburg, les premiers à faire face à de telles accusations en Russie.
- Burtsev a nié les allégations tout en affirmant ne pas vouloir ternir la politique de jeunesse.
Un ministre accusé de promouvoir les « valeurs LGBT » contraint à démissionner
Dans une affaire récente qui a suscité une grande agitation en Russie, le ministre de la politique de la jeunesse de la région de Samara, Sergueï Burtsev, a abandonné son poste, plaçant ainsi l'homophobie institutionnalisée sous les projecteurs internationaux.
Des accusations de relations homosexuelles ont été portées contre Burtsev par le député de la Douma d'État, Alexander Khinshtein. Ce dernier a invoqué la volonté de "protéger les valeurs de la famille traditionnelle" comme justification de l'inquisition visant le ministre de la jeunesse. Khinshtein est allé jusqu'à évoquer l'existence d'un "lobby gay secret" cherchant à influencer la jeunesse russe, un sujet particulièrement sensible compte tenu des responsabilités de Burtsev.
Un contexte toujours inquiétant pour la communauté arc-en-ciel
Les allégations contre Sergueï Burtsev interviennent dans un contexte de persécution accrue des individus et des organisations LGBTQ+ en Russie. En novembre dernier, la Cour suprême du pays a classifié le mouvement public international LGBT comme une organisation "extrémiste", une décision décriée par les défenseurs des droits civiques. Selon ces activistes, cette classification risque d'exposer à des poursuites judiciaires quiconque serait associé à la vie ou aux symboles LGBTQ+.
Dans sa déclaration jeudi dernier, Burtsev a réfuté les allégations portées contre lui, tout en affirmant son souhait de ne pas ternir la politique de jeunesse de sa région par ces controverses.
De tels incidents mettent en lumière la dangereuse discrimination que la communauté LGBTQ+ continue de subir à travers le monde, rendant plus que jamais indispensable le combat pour l'égalité des droits et la fin de la stigmatisation.
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