Russie : les gérants de bar LGBT+ arrêtés pour propagande et extrémisme LGBT
Publié le 21/03/2024 à 08:24 - Édité le 21/03/2024 à 08:42Points clés à retenir :
- L'arrestation des gérants d'un bar en Russie marque un nouveau sommet de l'intolérance à l'égard de la communauté LGBT+.
- Accusés d'avoir des "orientations sexuelles non traditionnelles", ils se trouvent en détention provisoire, en attente d'un jugement potentiellement lourd de conséquences.
- La descente de police au bar « Pose » le 9 mars 2024 témoigne de l'amplification de la répression envers les minorités sexuelles sous le régime de Poutine.
- La Cour suprême russe a qualifié le mouvement LGBT+ de extrémiste en novembre 2023, déclenchant une vague de raids et d'intimidations contre les lieux de rencontre LGBT+.
- Natalia Zviaguina de Amnesty International établit la première enquête pour "extrémisme" directement en relation avec la communauté LGBT+ en Russie.
- Sous l'influence de Poutine et l'Église orthodoxe, les droits des minorités sexuelles sont progressivement dégradés, avec des arrestations arbitraires et des condamnations pour simples expressions publiques de leur identité.
- Une loi de 2013, élargie en 2022, interdit toute forme de propagande LGBT+ envers les mineurs, dans les médias, sur internet, et même dans les livres et les films.
La Russie, ancienne sphère d'influence soviétique, est en train de marquer une première douloureuse dans l'histoire de l'intolérance à l'égard de la communauté arc-en-ciel.
Les gérants d'un bar, accusés d'être en lien avec le désormais interdit "mouvement LGBT", sont détenus provisoirement en attendant un jugement qui pourrait leur coûter jusqu'à une décennie de leur vie.
L'accusation d'extrémisme contre un amour intransigeant
Cette arrestation, qui fait suite à une descente de police au bar « Pose » le 9 mars 2024, est le premier acte d'une toute nouvelle opération de répression du Kremlin contre les minorités sexuelles.
Ils sont accusés d'avoir des "orientations sexuelles non traditionnelles", un crime exacerbé par le mouvement suprême de la Russie de cataloguer le mouvement LGBT+ comme "extrémiste".
Le président russe, Vladimir Poutine, s'est mis en avant pendant son mandat six ans comme protecteur des "valeurs traditionnelles", tout en critiquant ce qu'il appelait l' "Occident décadent".
Dans le contexte d'une Russie plus autoritaire, accentuée par l'attaque de l'Ukraine en février 2022, les minorités sexuelles ont fait face à une répression affligeante.
Dégradation des droits et libertés LGBT+ en Russie
En novembre 2023, la Cour suprême russe a déclaré le mouvement LGBT comme un groupe « extrémiste ». A la suite de cette annonce, une série de raids policiers et d'intimidations ont ébranlé les clubs et bars LGBT+.
Selon Natalia Zviaguina, la responsable de l'ONG Amnesty International en Russie, l'arrestation marquerait la première enquête pour « extrémisme » en lien direct avec la communauté LGBT+ dans le pays.
C'est dans un contexte d'une influence croissante de Poutine et de l'Église orthodoxe que les droits des minorités sexuelles ont été progressivement bafoués.
Les atteintes à ces droits sont variées, allant d'arrestations pour avoir simplement partagé des photos de drapeaux arc-en-ciel, à la condamnation pour diffusion de vidéos mettant en scène des baisers entre personnes de même sexe.
Une loi de 2013 interdit la propagande de relations sexuelles non traditionnelles à l'encontre des mineurs en Russie, loi qui fut élargie en 2022 pour interdire toute allusion à la communauté LGBT+ dans les médias, sur internet, et même dans les livres et les films.
Source: Liberation
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