Bisexualité aromantique étant trans, comment gérer ?

Il y a peu j'ai découvert que j'étais bisexuel (avant j'étais gay), depuis que j'ai envisagé d'avoir une phalloplastie (je suis un homme trans). N'ayant jamais eu de rapports avec les femmes et n'ayant pas vraiment de sentiments amoureux, il y a certains aspects qui me posent problème.

Si je rencontre une femme, j'ai peur que la présence d'un homme me manque, pour la complicité plus intense que je peux avoir avec lui.

Si je rencontre un homme, je pourrais avoir des envies de rapports avec des femmes que je ne pourrais pas assouvir, sachant que je suis fermé au polyamour (je recherche une relation plutôt classique facile à gérer).

Ensuite, je cherche une rencontre sans romantisme, sans sentiments amoureux, mais plutôt une sorte de complicité intense presque amicale pour former un couple durable basé sur le côté pratique de la vie à deux. Je ne suis pas romantique par nature, je peux ressentir de l'attachement, mais de l'amour non ou imperceptible. J'ai peur que ça fasse fuir bon nombre de potentiels partenaires.

Comment vous feriez à ma place ?

NB : D'ailleurs, j'ai oublié de préciser, c'est un peu le yo-yo dans ma tête ces derniers temps : il y a des jours où je me vois uniquement rester avec une femme plus tard et d'autres jours seulement avec un homme, ça dépend de mon humeur et mes désirs. Peut être que je me jauge inconsciemment pour savoir ce qui est le mieux pour moi quand j'aurais ma phallo, je ne sais pas.

Bonsoir Grégory,

Il semble que tu sois peu fixé sur tes envies, ou plutôt tu sais plus ce que tu ne veux pas que ce que tu veux. Bon, et donc ?

Ma foi, qui t'empêche d'aller où le vent te porte ?

J'ai noté que tu exprimes à plusieurs reprises que "tu as peur...". Je te dirais bien: ose. N'aie pas peur ! Puisque tu ne tombes pas amoureux, laisse toi aller au désir, et si la relation te déplaît, tu le dis à l'autre, tu dis pourquoi, et tu passes à autre chose. Je pense qu'il faut un peu (beaucoup ?) d'expérience pour savoir au final ce que l'on veut... je te souhaite seulement que ça ne te prenne pas autant de temps que moi !

Attachement ? Amour ? Comment fais-tu au juste la différence, surtout si tu ne sais pas ressentir l'amour comme tu l'affirmes ? C'est une question sincère, je ne cherche pas à te piéger dans une bataille de définition... mais cette différence de vocable m'intrigue.

Citation de GregoryT #461374 Si je rencontre une femme, j'ai peur que la présence d'un homme me manque, pour la complicité plus intense que je peux avoir avec lui.

Bonsoir Grégory,

Étant moi-même bisexuelle, je suis moi-même un peu dans ce questionnement ces derniers temps, de choisir une personne d’un genre et d’avoir peur d’un manque de l’autre genre ( mais je ne suis pas aromantiques)

C’est bizarre, car avant je n’avais pas ce questionnement, sûrement parce que à mes 30 ans je vivais pleinement ma bisexualité sans penser au lendemain.

J’ai donc décidé de ne plus vraiment me poser des questions à ce sujet, et de me laisser guider par mes instinct: c’est-à-dire de toujours écouter ce que je ressens pour une personne qu’importe, le genre mais d’être honnête avec celle-ci, en parlant de cette craintes.

Plus on se pose de questions plus ça nous tourmente et moins on se fait confiance parce qu’on a peur de ce qui n’est même pas encore arrivé.

Plus on se pose de questions plus ça nous tourmente et moins on se fait confiance parce qu’on a peur de ce qui n’est même pas encore >arrivé.

Amen à ça ! Comme le dit ma meilleure amie: "mais cesse donc de te prendre la tête avec ça ! Vis ! Tout simplement ! Fais toi confiance, sois honnête, et ça ira".

Merci pour vos réponses, je vais en tenir compte.

Pour la différence entre amour et attachement, je perçois les deux sentiments de façon différente. J'ai déjà ressenti de l'amour dans le passé, mais ça fait longtemps que je n'en ressens plus, je ne ressens que l'amour pour la famille, ce qui n'est pas la même chose.

L'amour, c'est plus fort que l'attachement.

On peut s'attacher à un animal domestique, à un ami, à quelqu'un qu'on aime particulièrement bien, puis parfois s'en détacher à un moment donné.

Tandis que l'amour, comme celui qu'on a pour la famille, pour les animaux domestiques pour certain(e)s ou l'amour dans les relations amoureuses, c'est un sentiment puissant qui nous relie à la personne/l'animal, on a besoin de lui où elle et on souffre énormément lorsqu'on est séparé de cette personne, alors qu'il n'y a pas tout ça dans l'attachement tel que je le perçois.

Si je suis avec quelqu'un, je ne souffrirais pas quand j'en serais séparé (décès, rupture ou autre), et je n'aurais pas besoin de lui émotionnellement parlant.

En revanche, je pourrais avoir envie d'être gentil avec lui/elle, de ressentir que je l'aime bien, que j'entretiens un certain lien avec cette personne, mais sans que cela soit nécessaire.

En fait quand je pense attachement, je pense affection, pour moi c'est presque pareil.

Citation de GregoryT #461646 On peut s'attacher à un animal domestique, à un ami, à quelqu'un qu'on aime particulièrement bien, puis parfois s'en détacher à un moment donné.

Alors, ça dépend vraiment des personnes et de leur rapport aux sentiments et à lettres en vert qui est adresser ses sentiments .

Je pense que les amoureux des animaux ne me contrediront pas pour prendre exemple de mon chien décédé cette année. Je peux te dire que j’en ai crevé, et que mon cœur saigne encore et saignera toujours de cette perte inconsolable pour moi. A contrario, je n’aurais pas du tout ce même ressenti pour la perte de certains membres membre de ma famille. J’ai également des amis de longue date que je considère comme des frères et sœurs de cœur.

Tout ce qui, touche aux sentiments, à l’affect, aux émotions, est propre à chacun

Fais toi juste confiance, dis toi que tu as le droit aussi de te tromper, ait un peu de lâcher prise

Si je suis avec quelqu'un, je ne souffrirais pas quand j'en serais séparé (décès, rupture ou autre), et je n'aurais pas >besoin de lui émotionnellement parlant.

Bonjour,

Je me mets en mode jugement (tu es prévenu): Je n'y crois pas une seconde. Ce genre de détachement émotionnel fonctionne peut-être au niveau conscient, mais ton subconscient s'attachera de façon forte avec une personne qui partage ta vie. Un décès, une rupture, t'affectera toujours profondément. Ce qui n'empêchera pas de pouvoir t'en remettre.

Je sors du mode jugement maintenant.

Je pense que les amoureux des animaux ne me contrediront pas pour prendre exemple de mon chien décédé cette année.

J’ai également des amis de longue date que je considère comme des frères et sœurs de cœur.

Inu sait déjà que je la rejoins là-dessus à 150%. En fait l'amour profond, durable (celui qui fait beaucoup beaucoup souffrir lorsque l'autre disparaît) peut se manifester sous de nombreuses formes et auprès d'êtres diverses.

Je sais d'ores et déjà que la perte de ma meilleure amie constituerait une perte dont j'imagine à peine pouvoir me remettre.

Bref, détend-toi, de toute façon, à moins de les vivre, ces choses là, on ne peut les anticiper. Encore une fois , la sincérité des sentiments, l'absence de manipulation, de tromperie sont des éléments qui selon moi priment. ensuite ton degré d'attachement, tu le vivras. Mais pour ça il faut se lancer, bien sûr... et je peux comprendre que ça ne soit pas forcément évident.

Tu n'y crois pas, mais pourtant je peux te confirmer que je suis devenu insensible à certaines choses.

J'ai eu plusieurs animaux domestiques. Quand j'étais plus jeune, j'avais un chat chez mes parents qui est mort en 2014 et qui avait 15 ans. Je l'appréciait beaucoup ce chat, c'était une crème, il était intelligent et affectueux. Et pourtant, quand il est mort, je n'ai rien ressenti, j'étais même là quand il a fait un arrêt cardiaque suite à une maladie. Il a même ronronné juste avant de mourir.

J'ai été légèrement déçu de sa mort en me disant qu'il aurait pu vivre plus longtemps, mais je n'ai ressenti aucune tristesse, je n'ai pas eu de deuil à faire.

Pour ce qui en est des animaux suivants, de petits animaux, je les ai jeté à la poubelle quand il sont morts : déception légère ou agacement qu'ils soient morts, sans plus. Le lendemain, j'avais déjà tourné la page. Pourtant j'ai eu des interactions avec ces créatures, je les ai nourri, je m'en suis occupé, je les ai pris sous mon aile comme je l'aurais fait si j'avais eu un enfant, mais leur mort ne m'a absolument pas chagriné.

Enfin l'amour profond, pour ma part, je n'y crois plus. J'ai été trop souvent déçu en amour et j'ai épuisé toute mon énergie émotionnelle dans des passions amoureuses non réciproques à tel point que je n'ai plus envie de ressentir cette émotion. Je suis peut être aigri, mais je préfère vivre sans cet amour, mener une vie tranquille et pépère que ce soit seul ou à deux, sans prise de tête, car j'ai déjà donné.

Citation de GregoryT #461780

Alors que tu ne sois pas plus attaché que ça à tes animaux, bon pourquoi pas… Mais de là à a jeter leurs corps à la poubelle, comme si c’était de vulgaire déchets, ça me glace le sang sans vouloir t’offenser.

De plus c’est totalement interdit, question d’hygiène.

En fait, je l'ai fait en me disant qu'ils finiraient incinérés dans les poubelles comme une crémation et ils étaient quand même enveloppés dans du sopalin pour les isoler des déchets.

En plus j'avais pas trop les moyens à ce moment là de payer l'incinération chez le véto.

D'ailleurs une incinération collective chez le véto c'est pas forcément plus glamour : les cadavres des animaux sont jetés ensemble pour former un tas, puis brûlés collectivement, c'est comme avec les poubelles, les dechets en moins.

Pour moi, ça ne change pas grand chose, une fois que l'animal est mort, son corps ne sert plus à rien et si l'animal existe encore quelque part (selon les croyances), il n'est certainement pas dans son cadavre.

J'ai oublié de le préciser, mais les rats par contre je les fais incinérer chez le véto, car je les considère plus qu'un hamster ou une souris (ils sont beaucoup plus affectueux, intelligents et surtout ils nous aiment, alors que souvent pour une souris, l'humain est comme un monstre pour elle, quoi qu'il fasse...)

Je ne sais pas si c'est interdit, j'avais cru comprendre que ça dépendait de la taille de l'animal.

Bon c'est vrai sinon j'avais eu un poisson combattant que j'ai déposé dans un cours d'eau quand il est mort, c'est un peu mieux, car il est retourné à la nature.

Tu n'y crois pas, mais pourtant je peux te confirmer que je suis devenu insensible à certaines choses.

Bonjour,

Que tu te sois "endurci" vis-a-vis de certains évènements, ça ne souffre aucun doute, bien sûr que je comprends. Tu évoques la mort d'animaux, qui ne t'ont pas affectées plus que ça. J'ai des expériences similaires, nous avons eu des dizaines d'animaux à la maison. J'ai toujours procédé à un enterrement digne de ce nom pour les rongeurs, et pour les chats et chiens, à une procédure vétérinaire. Mais cela ne m'a pas affectée plus que ça. Bon, donc ok.

Mais tu le dis toi-même, parlant de l'amour:

je n'ai plus envie de ressentir cette émotion.

Donc, tu as encore cette possibilité en toi. J'affirme (mode jugement) que tout attachement de couple de longue durée conduit à cette émotion, et que dire ne pas pouvoir la ressentir est du domaine de l'improbable. Cependant, tu es peut-être une personne qui éprouve peu d'empathie amoureuse, et pour laquelle un deuil serait une épreuve surmontable assez facilement.

Et dans ce cas, tu es soit une personne qui a atteint un niveau de détachement remarquable, soit (et c'est ce que je crois), tu veux juste éviter ce sentiment et tu te comporteras de façon à l'éviter.

Mon humble expérience me dit que tu ne pourras pas avoir le beurre et le magasin de crème (la crémière s'est reconvertie, elle travaille au rayon crémerie du Carrefour du coin). Mais ça reste mon humble expérience d'esclave consentante de l'amour.

Citation de Occamj #461821

Je te rejoins @Occamj, tu cherches plus à éviter à tout prix à ressentir à nouveau des émotions, par crainte de souffrir, et ça se comprend complètement.

Quand on tombe de Vélo plusieurs fois et qu’on s’écorche et bien c’est simple on se dit on ne fera plus de vélo pour ne plus se faire de blessures de blessures. et pourtant, qu’est-ce qu’on aime le vélo !

Désolé pour ce temps de réponse, j'avais pas mal de chose à faire.

Je pense qu'au fond, vous avez raison.

Je suis un peu passé par toutes les couleurs en ce qui concerne les émotions négatives et avec tout ça, j'ai eu un peu de mal à m'y retrouver.

Maintenant que les choses sont apaisées, je garde l'espoir de LA rencontre qu'il me faut, peut être qu'il y aura de l'amour, peut être pas.

Une chose est sûre, il faudra que la personne me respecte, et vu ce qui se passe en France, c'est dur d'y croire, mais je suis sur que je rencontrerais quelq'un sur ce site. Je pense qu'il y a pas mal de gens biens et d'ailleurs vous en faites partie.

Le sujet est clos je pense, car j'ai la réponse à mon questionnement, merci.