Après la communauté LGBT, la Russie censure l'idéologie childfree
Publié le 27/09/2024 à 11:56 - Édité le 27/09/2024 à 11:59Points clés à retenir :
- La Russie envisage de censurer l'idéologie "childfree", une mentalité de vie sans enfants.
- Les médias sociaux, les films, les publicités et internet en général seraient concernés.
- Les entreprises pourraient être sanctionnées par des amendes allant jusqu'à cinq millions de roubles, les particuliers jusqu'à 400,000 roubles.
- La proposition de loi est actuellement en débat à la Douma, le parlement russe, alimentant les significations d'une Russie toujours plus conservatrice.
- Président de la Douma, Viatcheslav Volodine affirme que "une famille nombreuse est la base d’un État fort".
- Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, voit en cette législation une réponse indispensable face à la baisse de la démographie en Russie.
- Le projet de loi a suscité des réactions mitigées parmi les citoyens russes.
- Cette initiative législative suit la condamnation des droits LGBT+ en Russie, qualifiés "d'extrêmes" en 2023.
Dans le cadre des stratégies natalistes menées par le gouvernement de Vladimir Poutine, la Russie envisage de frapper du sceau de la censure l'expression de l'idéologie 'childfree', ou vie sans enfants. Le principal groupe cible de cette législation à venir se trouve indéniablement en ligne : médias sociaux, films, publicités et autres canaux Internet.
Une proposition de loi massive
Le marteau légal pourrait tomber de manière plus sévère sur les entreprises, avec des amendes culminant potentiellement jusqu'à cinq millions de roubles. Pour les particuliers, la somme s'élève à 400,000 roubles. Cette loi actuellement à l'état de proposition est débattue au sein de la Douma, le parlement russe, durcissant ainsi la posture de plus en plus conservatrice du Kremlin.
La citation du président de la Douma, Viatcheslav Volodine, laisse clairement entrevoir l'orientation de cette proposition : "une famille nombreuse est la base d’un État fort". Sa collègue, la présidente du Conseil de la Fédération, Valentina Matvienko, n'a pas tari d'éloges quant à cette régulation d'un mouvement qu'elle décrit comme étant un « comportement destructeur ».
Focus sur la démographie
Pour Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe, cette proposition de loi serait une réaction nécessaire face à l'inquiétant déclin démographique du pays. En ce sens, elle s'intègre parfaitement dans le concert des récentes actions menées par le Kremlin. Néanmoins, elle a aussi alimenté des dissensions notables au sein de la population.
Le vent de fronde vient notamment d'Abdoullah Chamkhalov, entrepreneur implanté en Russie, qui considère le mariage et les enfants comme « les choses les plus importantes dans la vie ». Victoria, psychothérapeute, et Anastassia, étudiante, campent sur des positions antagonistes afin de défendre leur conviction profonde : la décision de détenir ou non une progéniture reste avant tout un choix purement personnel.
Inscrite dans une dynamique récente de velléité conservatrice, cette initiative intervient après la condamnation des droits LGBT+ en Russie, jugés « extrémistes » par le gouvernement en 2023. Héraut autoproclamé des "valeurs traditionnelles" russes, le Kremlin essaie ainsi de protéger son peuple face à ce qu'il perçoit comme une contamination occidentale.
Alors, camarades de pensées variées, cette incursion sur les terres démographiques russes soulève-t-elle votre émoi ou votre approbation ? À vos claviers pour échanger, débattre, décortiquer. Parlons-en ensemble 🗨️🇷🇺.
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