Le Japon dit adieu à la stérilisation forcée pour les personnes trans
Publié le 25/10/2023 à 11:16 - Édité le 30/11/2023 à 08:33La Cour suprême japonaise, dans un verdict historique, a statué que l'obligation imposée aux personnes trans de se faire stériliser pour changer officiellement de sexe était « inconstitutionnelle ». Cette décision marque une avancée majeure pour les droits des personnes LGBT+ au pays du soleil levant.
Un pas en avant pour les droits des transgenres
La Cour suprême a estimé que cette obligation portait une « grave restriction » à la vie des individus et restreignait leur droit de ne pas subir d'atteinte à leur corps sans leur consentement. Jusqu'à présent, pour que le changement de sexe soit légalement reconnu, une personne devait subir une chirurgie de réassignation sexuelle, conformément à une loi de 2003. De plus, la personne devait prouver son incapacité à procréer, ce qui, dans la plupart des cas, impliquait une stérilisation.
Conditions préalables controversées
Au-delà de la stérilisation, d'autres conditions devaient être remplies pour une reconnaissance légale du changement de sexe. La personne devait être célibataire, ne pas avoir d'enfants mineurs et avoir été diagnostiquée comme souffrant de dysphorie de genre. Cette dernière condition signifiait qu'une personne devait être identifiée comme éprouvant un malaise dû à un décalage entre son sexe biologique et son identité de genre.
La question avait déjà été portée devant la Cour suprême, suite à une plainte d'une femme trans qui souhaitait être reconnue légalement en tant que femme sans avoir à subir de chirurgie. Elle arguait que cette obligation était une grave atteinte aux droits de l'homme. Bien que sa demande ait été initialement rejetée par un tribunal familial, puis par une juridiction supérieure, la Cour suprême a finalement tranché en sa faveur.
Le contexte international
Seule une poignée de pays, dont récemment l'Espagne, ont assoupli les conditions de changement d'état civil pour les personnes transgenres. Au Japon, cette obligation était perçue par certains comme basée sur l'idée dépassée que la transidentité est une « maladie mentale ». L'ONG Human Rights Watch avait d'ailleurs critiqué le Japon pour cette législation, la qualifiant d'anachronique et discriminatoire.
La reconnaissance des droits LGBT+ au Japon progresse lentement. Le pays est le seul membre du G7 à ne pas reconnaître le mariage homosexuel ou les unions civiles au niveau national. Toutefois, la décision de la Cour suprême offre un espoir pour un avenir plus inclusif et respectueux des droits de chaque individu.
La route vers l'égalité des droits pour tous, indépendamment de l'identité de genre ou de l'orientation sexuelle, est encore longue. Mais chaque décision en faveur de la justice et de l'égalité est une étape positive dans cette direction.
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