Autriche : la montée de l'extrême droite menace les droits des personnes transgenres

Points clés à retenir :

• Le Parti de la Liberté Autrichien (FPÖ), formation politique d'extrême droite, a remporté 29,2% des voix lors des élections du 30 septembre dernier en Autriche.
• Le chef du FPÖ, Herbert Kickl, se voit comme le "chancelier du peuple" et n’a pas l'intention de modifier ses idées politiques.
• Le FPÖ doit former une coalition avec un autre parti pour gouverner, car il n'a pas atteint la majorité au parlement.
• Les membres de la communauté LGBTQ+ en Autriche craignent pour leurs droits à la suite de l'élection du FPÖ.
• Le FPÖ propose des initiatives législatives anti-immigration et anti-islam, y compris un changement constitutionnel imposant une dichotomie stricte des sexes.
• Depuis 2013, l'Autriche autorise les citoyens transgenres à changer de sexe officiellement avec un diagnostic médical, et le mariage homosexuel est possible depuis 2019.

Le 30 septembre dernier a marqué un tournant historique en Autriche, marqué par l'avènement au succès électoral du Parti de la Liberté Autrichien (FPÖ). Pour la première fois depuis la période sinistre de la Seconde Guerre mondiale, cette formation politique d'extrême droite accapare la majorité des voix, comptant 29,2 % des bulletins en sa faveur. Derrière lui, le parti au pouvoir, le Parti populaire autrichien (ÖVP) réuni 26,5% des votes.

Fier de cette réussite et se figurant comme le « chancelier du peuple », Herbert Kickl, chef du FPÖ, maintient que son parti est prêt à régir le pays et ne ressent nul besoin de retoucher ses idées politiques. Demander aux autres partis de revisiter leur point de vue sur la démocratie a formé le socle de son discours aux fans réunis à Vienne.

Toutefois, malgré cette victoire significative, le FPÖ manque d'assurer la majorité au Parlement. Il faudra alors composer une alliance avec un autre parti pour parvenir à gouverner. Le Parti social-démocrate d'Autriche (SPO), ayant obtenu 21,1% des suffrages, a déjà écarté cette option. L’ÖVP, quant à lui, n’a pas encore donné son verdict.

Alarme activée au sein de la communauté LGBTQ+

Les points inquiétants lorsqu'on analyse cette triomphe siègent dans l'anticipé impact sur les droits des LGBTQ+ en Autriche. La rampe de lancement du FPÖ, avec Herbert Kickl à l’avant-scène, est bien huilée par une rhétorique que certains jugent hostile, visant en particulier la communauté transgenre.

Le cadre politique du FPÖ est émaillé de propositions anti-immigration et anti-islam, incluant une audacieuse initiative de changement constitutionnel visant à imposer la dichotomie des sexes. Une telle mutation législative brouillerait profondément les protections légales récemment obtenues par les personnes transgenres et non-binaires.

Actuellement, l'Autriche figure parmi les leaders en terme de droits LGBTQ+, atteignant une place de choix sur l'index de l'égalité des droits Equaldex. Les citoyens transgenres ont la possibilité de changer officiellement de sexe depuis 2013, avec l'obligation d'un diagnostic médical. Le mariage entre personnes du même sexe est une possibilité depuis 2019.

Cependant, cet équilibre précaire risque de vaciller face aux futurs aménagements proposés par le FPÖ. Il faut rappeler qu'il y a peu, l'Autriche avait procédé à des indemnisations suite à des gestes homophobes réalisés avant l'année 2000.

Ces résultats préliminaires nous rappellent la montée continue de l’extrême droite en Europe et son futur impact possible sur les droits de l'homme, particulièrement ceux de la communauté arc-en-ciel.

Face à ce tournant politique, que prophétisez-vous pour l'avenir de la communauté multicolore en Autriche ?🙏.