USA Boxing autorise les personnes transgenres à combattre avec des restrictions
Publié le 03/01/2024 à 10:20 - Édité le 03/01/2024 à 10:51Dans une décision qui a secoué le monde de la boxe, USA Boxing, l'organisme national de gouvernance de la boxe aux États-Unis, a récemment mis à jour son règlement pour y inclure une politique stricte concernant les athlètes transgenres. Cette politique, qui est parmi les plus strictes pour les hommes et femmes trans, exige des opérations de réassignation génitale et des tests réguliers de testostérone pour pouvoir concourir.
Détails de la nouvelle politique
Cette politique, détaillée dans le règlement de 2024, spécifie que les athlètes transgenres de moins de 18 ans doivent concourir selon leur sexe de naissance. Les athlètes transgenres féminins de plus de 18 ans doivent subir une chirurgie de réassignation génitale et réussir des tests hormonaux trimestriels pendant au moins quatre ans après l'opération. De plus, leurs niveaux de testostérone doivent rester sous cinq nanomoles par litre pendant cette période. Les athlètes transgenres masculins sont également soumis à des exigences similaires, avec des niveaux de testostérone devant être supérieurs à dix nanomoles par litre.
Controverse et réactions dans les milieux sportifs
La politique a suscité un large éventail de réactions. Des critiques ont été émises quant à l'inclusion de femmes transgenres dans les compétitions féminines, remettant en question l'équité sportive et la sécurité des athlètes féminins. Des personnalités comme Claressa Shields et Ebanie Bridges ont exprimé leur préoccupation, craignant que cette politique ne nuise à l'intégrité du sport et à la sécurité des boxeuses. Par ailleurs, Athlete Ally, un groupe plaidant pour les droits des athlètes transgenres, a critiqué les exigences de chirurgie et de tests de testostérone, les jugeant dommageables pour la dignité et la santé des athlètes.
Cette politique contraste avec les mouvements récents dans d'autres disciplines sportives visant à accroître l'inclusivité des sportifs transgenres. Par exemple, le Comité International Olympique a choisi en 2021 de ne pas fournir de lignes directrices spécifiques, encourageant plutôt les fédérations sportives à développer leurs propres normes. Cela marque un changement par rapport aux politiques antérieures qui exigeaient des limites de testostérone et des traitements spécifiques.
En revanche, la décision de USA Boxing semble faire écho à un mouvement croissant de politiques plus restrictives dans le sport mondial. Par exemple, World Aquatics (fédération sportive internationale chargée de régir les fédérations nationales de natation) a interdit aux athlètes transgenres de concourir dans les événements féminins, et World Athletics (fédération sportive internationale chargée de régir les fédérations nationales d'athlétisme) a adopté une politique similaire pour les compétitions féminines d'élite. Ces décisions semblent être influencées par des pressions publiques et des cas médiatisés comme celui de Lia Thomas, une nageuse transgenre de l'Université de Pennsylvanie.
Ce qu'il faut retenir : la politique de USA Boxing soulève des questions légitimes sur la façon dont les organismes sportifs peuvent équilibrer les besoins d'inclusivité avec ceux de l'équité et de la sécurité dans le sport. Alors que le débat sur les athlètes transgenres dans le sport continue de faire rage, il est clair que trouver un terrain d'entente qui respecte à la fois les droits des athlètes transgenres et l'intégrité du sport sera un défi majeur pour les années à venir.
Source : nbcnews / Illustration : Gregory Shamus / Crédits : Getty Images
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