Les ravages des Thérapies de Conversion au Brésil
Publié le 22/12/2023 à 11:13 - Édité le 22/12/2023 à 11:17Les "thérapies de conversion" sont une réalité tragique au Brésil, malgré leur interdiction. Héder Bello, 37 ans, psychologue de profession, a partagé son expérience de lutte contre ces pratiques dévastatrices. Comme de nombreux membres de la communauté LGBTQI, il a été entraîné dans ce piège par une paroisse évangélique. Cet article se penchera sur les horreurs vécues par Héder et d'autres, ainsi que sur la persistance de ces pratiques, en dépit de leur illégalité.
Un cemin tortueux vers l'acceptation
Héder Bello a traversé treize années de sa vie à essayer de "renoncer" à son homosexualité. Son parcours l'a conduit à une paroisse évangélique qui prônait la réorientation sexuelle à travers des retraites spirituelles rigoureuses. Ces retraites comprenaient des journées de silence et l'incitation au renoncement aux péchés. Héder a dû jeûner et se soumettre à des pratiques d'automutilation, allant jusqu'à utiliser des objets tranchants.
Un épisode particulièrement choquant est survenu lorsque Héder s'est évanoui après trois jours de jeûne. Au lieu de lui porter secours, les responsables ont interprété cela comme une manifestation du démon et ont procédé à un exorcisme. Héder Bello est aujourd'hui un survivant des "thérapies gays" et raconte son histoire avec courage.
L'enfermement dans la "réorientation"
Originaire de Nova Friburgo, Héder Bello a déménagé à Niterói pour suivre une "réorientation sexuelle" dans une maison appartenant à l'Église. Mais ce qu'il a découvert était loin de ce qu'on lui avait promis. Il se sentait emprisonné, surveillé à chaque instant, et il n'avait même pas le droit de voir ses parents, considérés comme "coupables" de son orientation sexuelle. Il a vécu six ans dans cette situation éprouvante.
Face à l'échec de la "conversion", l'Église a décidé de recourir à une psychologue qui partageait leurs croyances. Cette praticienne a été ultérieurement suspendue par le Conseil fédéral brésilien des psychologues. Parmi les méthodes qu'elle préconisait à Héder, on comptait même l'utilisation d'électrochocs, une pratique inhumaine et inacceptable.
Témoignages édifiants et effrayants
O Globo a recueilli les témoignages de plusieurs personnes LGBTQI ainsi que ceux de spécialistes en "réorientation sexuelle" pour mieux comprendre ces pratiques. Bien qu'elles soient interdites au Brésil, elles subsistent dans les milieux religieux et même dans certains cabinets de psychologues.
Un exemple tragique de cette réalité est le cas de Karol Eller, une influenceuse bolsonariste de 36 ans, qui a mis fin à ses jours en octobre. Avant sa tragique disparition, elle avait participé à une retraite spirituelle et avait annoncé sur les réseaux sociaux qu'elle renonçait à son homosexualité. Ce drame met en lumière les conséquences dévastatrices de ces pratiques.
Les idées noires et les tentatives de suicide sont malheureusement fréquentes chez ceux qui ont subi des violences psychologiques et physiques en raison de leur orientation sexuelle. Il est essentiel de sensibiliser la société à ces questions et de lutter contre l'homophobie sous toutes ses formes. Les thérapies de conversion doivent être éradiquées, et la sécurité et le bien-être des individus LGBTQI doivent être protégés.
Les "thérapies de conversion" demeurent une réalité douloureuse au Brésil malgré leur interdiction. Les histoires de survivants comme Héder Bello montrent l'horreur de ces pratiques. Il est crucial de sensibiliser la société à ces problèmes et de lutter contre l'homophobie. Les droits et la sécurité des membres de la communauté LGBTQI doivent être préservés à tout prix.
Source : CourrierInternational
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